Panorama du mont Aigoual ©CreativeNature_nl - iStockphoto.com.jpg
Observatoire du mont Aigoual © Gard Tourisme.jpg

Parcours Land-Art

Les « Balcons de l'Aigoual » est un agréable parcours Land-Art proposant 17 œuvres artistiques, sises en plein air, et inspirées du rapport de l'homme à la nature qui l'entoure.  Le parcours débute au niveau du bâtiment de la station de Prat Peyrot, en direction de l’Aigoual. Vous trouverez un parking le long de la route qui monte au sommet. Ce sentier artistique est fermé à la circulation, et la redescente se fait sur le GR6 dont l’accès est limité aux marcheurs, des chaussures de marche sont donc recommandées. Nous vous rappelons également que vous êtes ici dans le Parc National des Cévennes, site remarquable préservé ; aussi, veuillez respecter la réglementation particulière.

Le site exceptionnel du Mont Aigoual est connu pour la rudesse de son climat, informez-vous auprès de l’Office de Tourisme avant votre venue et couvrez-vous !

Causses et Cévennes - Parc National des Cévennes

Créé en 1970, le Parc National des Cévennes s'étend sur les départements du Gard, de la Lozère et de l'Ardèche. Seul parc national de moyenne montagne en métropole, le parc couvre cinq zones différentes : le causse Méjean, le mont Lozère, la montagne du Bougès, les vallées du Gardon et le massif de l'Aigoual. Sur 321 000 ha, sa mission est de préserver la richesse et la biodiversité de ses terroirs. Climats, sols, variations d'altitude sont autant de diversités à valoriser. Reconnue Réserve mondiale de biosphère par l'Unesco en 1985, le parc est l'un des rares parcs nationaux habités par une population permanente significative, impliquant une réglementation spécifique pour sa préservation. La qualité de son ciel étoilé et la splendeur de ses paysages nocturnes lui ont également valu d'être gratifié du label «  Réserve Internationale de Ciel Étoilé ». Enfin, les paysages culturels agropastoraux des Causses et des Cévennes sont depuis 2011 inscrits au Patrimoine Mondial de l'Unesco. L'agropastoralisme est en effet l'activité agricole dominante du Parc National, façonnant ses paysages et sa biodiversité depuis des millénaires. Dans cette optique, la transhumance est encouragée depuis 1970 : patrimoine culturel prépondérant, la transhumance a largement contribué à la construction des paysages actuels.

La forêt de l'Aigoual – le parcours Land-Art

S'étendant au sud-est du Massif Central, la forêt de l'Aigoual offre de multiples visages, et possède une histoire remarquable. Originairement planté de chênes, de pins, de bouleaux, de noisetiers et de hêtres, le massif forestier de l'Aigoual est entièrement déboisé au milieu du XIXe siècle. En cause, les défrichements intensifs des paysans, le surpâturage, les coupes pour le bois de chauffage, et l'utilisation du bois pour l'industrie des forges, de la mine et des verreries. La montagne ainsi mise à nue s'érode, la forêt quasi inexistante ne peut contenir les pluies diluviennes des épisodes cévenols, et les catastrophes se multiplient dans les vallées du versant méditerranéen : crues dévastatrices de 1844, 1856, 1861 et 1868.

Dès lors, pour lutter contre ces phénomènes, une vaste politique de reboisement est engagée. Ce sera l'oeuvre de toute une vie, celle du forestier Georges Fabre, aidé de ses collègues, qui, au vue des échecs d'implantation d'essences pionnières pour instaurer un couvert végétal d'arbres favorable au développement du hêtre et du sapin, s'adjoint les conseils et les compétences du botaniste Charles Flahault. En 40 ans, la forêt de l'Aigoual est ainsi passée de 111 ha à plus de 12000 ha. Les premiers résineux transitoires ont disparu, laissant place au sapin pectiné, à l'épicéa, au cèdre et au douglas, ainsi qu'à des séquoias géants. Selon les endroits, s'ajoutent frênes, érables sycomores, châtaigniers, ormes de montagne ou encore aulnes glutineux. La forêt domaniale de l'Aigoual couvre aujourd'hui 16000 ha, riche écosystème où les organismes vivants de la forêt ont un lien très intime avec le milieu sylvestre dans lequel ils évoluent.

Le Land-Art

C'est dans cet environnement boisé que le parcours Land-Art prend tout son sens. Initié dès 2018 par la Filature du Mazel, fabrique artistique et culturelle installée à Val d'Aigoual, le parcours chemine sur 8 km sur le versant sud du Mont Aigoual. L'année 2021 aura vu l'ajout de trois œuvres, trois créations orientées autour du changement climatique. Le Land-Art puise son inspiration dans la nature, encourageant le spectateur à s'interroger sur le paysage et leurs rapports à la nature. Au total, 17 œuvres de grand format enrichissent le parcours et contribuent à un certain épanouissement : votre regard se pose, vos pensées se bousculent, vos émotions déferlent à chaque station. Votre chemin s'ouvre sur l'Orée, porte vers un autre monde, de Yoann Crépin. La ligne de partage des eaux Atlantique/Méditerranée étant non loin de là, le Bassin Versant de Xavier Rèche souligne les premières ramifications de cet immense réseau hydraulique. Imaginez le voyage à la cime des arbres grâce à l'œuvre de Guth Joly, Tout là-Haut. Élément indissociable du Mont Aigoual, le vent est mis à l'honneur grâce à la structure Plein Souffle de l'artiste Xavier Rèche. Non vous n'êtes pas devant le trône de Game of Thrones, mais devant la création de Marie-Hélène Richard, Assise, banc de bois dont le dossier de branches s'élève vers le ciel. Le Coupe-Feu est un événement dans le paysage du mont Aigoual : tranchée dans l'épaisseur de la forêt, cette bande herbeuse est le témoin de l'action de l'homme pour protéger la forêt domaniale des incendies. C'est un acte qui entre entièrement dans le caractère artistique du Land-Art. L'Équilibre Précairn d'Aurélien Dupuis, rappelle les cairns que les randonneurs déposent le long des chemins.  Et si vous vous exerciez à la paréidolie ? C'est ce qu'invite à faire le personnage Couchés dans l'Herbe de Fabrice Pressigent : trouver dans les nuages des formes ! Entrez ensuite dans la Cellule de Marie Gueydon De Dives, contemplez le paysage et ressentez votre présence en ces lieux. Le parcours vous mène ensuite vers l'œuvre collective de Fiona Paterson et Donald Buglass : Tempus Fugit est une interrogation sur notre passage sur terre, des effets du temps sur la nature et sur les hommes. Vous vous approchez tranquillement du sommet du mont, et vous arrivez près de la création de Marie Hélène Richard, Mesure, qui souligne la fin d'une époque, celle du temps où les météorologues étaient présents à l'année sur l'Aigoual. La station n°11, Archéosmart de Marc Limousin, interroge sur ce que nous laisserons aux générations futures. Retrouvez force et sérénité en prenant place dans l'œuvre de Céline Pialot, Les Nids. Les Arbres-Feuilles d'Alain Bernegger apportent une certaine poésie dans la résonance graphique de ces structures nervées mi-arbre, mi-feuille. Le fragile équilibre de la forêt nous est rappelé avec le Réseau de Gilles Bruni, tandis que le Gardien des Bois de Raphaël Daynié nous montre combien l'homme peut être en symbiose avec son environnement. Vous voici arrivés au terme de cette boucle. Vivez alors une expérience grandeur nature en prenant place sur un des lits de l'œuvre de Steven Onghena, Burning Beds : vous pourrez alors vous comparer à la forêt exposée au réchauffement climatique.

Votre parcours achevé, prenez le temps de découvrir l'Observatoire, dernière station de moyenne montagne en France.

L'Observatoire du Mont Aigoual

Ce bâtiment emblématique construit au XIXe siècle, est l'un des derniers à être habité. Son Météosite abrite un musée dédié à la météorologie et à la vie au sommet du mont. Dans ce cadre extraordinaire, aux conditions climatiques extrêmement rudes en hiver, vous pourrez toucher de plus près les activités de Météo France : de nombreux panneaux explicatifs mettent en lumière les techniques de travail des météorologues. Enfin, les 800 photographies du Mont Aigoual vous dévoileront les lieux à travers les saisons et la climatologie. Notez qu'un centre d'interprétation du changement climatique devrait ouvrir ses portes d'ici 2022. Unique en France, cet outil sera au service de la vulgarisation et de la culture scientifiques. Avant de clôturer votre parcours, accordez-vous un instant d'observation.

Le panorama

Du haut de ses 1567 mètres, le mont Aigoual permet d'embrasser du regard un quart de la France métropolitaine. Par temps clair, vous aurez une vue remarquable sur la région : un panorama à 360 ° qui se déploie vers le causse Méjean, contient l'ensemble des Cévennes jusqu'au mont Lozère au nord-est. A l'est, c'est le fameux mont Ventoux qui se profile, avec en arrière-plan les Préalpes aux sommets blanchis en hiver. Au sud enfin, la vallée de l'Hérault et ses garrigues qui mènent au Pic Saint-Loup que l'on voit poindre à l'horizon.

Un sentier complète la découverte de ces paysages, il s'agit du sentier du Menhir de Trépaloup. Au départ du mont Aigoual, un balisage jaune vous mène sur un sentier découverte de 2,8 km. Cette petite balade vous offre alors des panoramas allant des Alpes aux Pyrénées, du Puy de Sancy aux étendues montpelliéraines. Une table d'orientation vous permettra d'ailleurs d'y voir plus clair dans ces paysages remarquables.