Des mammifères à protéger

On dit qu’il y a 3 millions d’habitants ici pour 11 millions de moutons ! Plusieurs races (Black Welsh Mountain ou Kerry Hill) en sont originaires et se sont propagées dans le Royaume-Uni et l’Irlande. On observera aussi de nombreux chevaux et poneys – notamment dans le Pembrokeshire et dans les Brecons Beacons. D’autres mammifères communs peuplent la campagne galloise comme les renards, les écureuils gris, lapins, lièvres, chevreuils…

La chauve-souris fer à cheval, rare dans d’autres pays européens peut être observée principalement dans le sud du pays, dans la région du Pembrokeshire. Et le plus souvent l’été, période pendant laquelle elles sont les plus actives, par un temps sec et/ou au lever du soleil ou au coucher du soleil. Elle porte ce nom, car son nez est en forme de fer à cheval, elle est aussi connue sous le nom de Grand Rhinolophe. C’est le plus grand spécimen européen, malheureusement aujourd’hui menacé. On estime qu’au cours du dernier siècle, sa population a diminué de 90 %, dû à l’augmentation de l’agriculture et des habitations. Cette espèce est très sensible aux perturbations dans leur gîte, il est important de les protéger. L’augmentation des pesticides a aussi entraîné une baisse des coléoptères, une de leurs sources de nourriture. Aujourd’hui, un organisme s’occupe de la préservation des chauves-souris au Royaume-Uni, le « Bat Conservation Trust »

. Et pour finir, les chiens ! Il faut rappeler que le Welsh Corgi Pembroke et le Welsh Corgi Cardigan sont deux races de chiens originaires du pays de Galles. Depuis la fin du Moyen Âge, ces petits chiens à tête de renard – les préférés de la reine Elizabeth II ! – sont considérés comme de remarquables meneurs de troupeaux.

Un paradis pour les ornithologues

Concernant les oiseaux, les kilomètres de côtes hébergent de nombreuses espèces d’oiseaux de mer. Les falaises galloises sont sur le chemin des migrations nord-sud. C’est la région du Pembrokeshire qui accueille le plus d’espèces : les îles de Skomer et Skokholm accueillent 6 000 paires de pétrels, mais aussi des guillemots, des petits pingouins appelés razorbills, des mouettes, et même quelques rares craves à bec rouge, de la famille des corbeaux. On voit surtout cette dernière espèce de mai à juin, sur le point de South Stack Cliffs sur l’île d’Anglesey. L’île de Grassholm possède l’une des plus grandes colonies de fous de Bassan au monde avec environ 30 000 couples d’oiseaux. Mais l’oiseau le plus représentatif du pays reste toutefois le macareux. On peut les voir au printemps ramener des poissons pour leurs petits. Les colonies se trouvent partout, mais plus spécifiquement dans le Pembrokeshire où ils élisent surtout domicile dans les îles (Skomer et Skokholm ou encore Bardsey).

Les rapaces sont aussi des espèces répandues et protégées. Les Red Kites – aigles avec le dessus des ailes rouge – avaient pratiquement disparu du pays à cause, entre autres, des pesticides qui fragilisaient les œufs. Néanmoins, depuis l’interdiction du DDT – un insecticide puissant – ils sont maintenant une centaine de couples, principalement aux environs de l’Elan Valley.

La faune marine : des chiffres encourageants

On trouve de nombreuses espèces : dauphins, phoques… Les côtes du Pembrokeshire sont des réserves naturelles abritant des dauphins, des tortues de mer, des marsouins, des limaces de mer et des phoques gris, qui forment une colonie près de l’île de Ramsey. Tous les ans, on peut y voir quelques centaines de bébés phoques. Malheureusement, la pollution marine s’est accrue notamment depuis le naufrage du Sea Empress qui transportait des tonnes de pétrole aux abords de Milford Haven en 1996. Ce naufrage a été dramatique – entre autres – pour les oiseaux et notamment l’espèce la plus touchée, la macreuse noire – dont un tiers de la population mourut. Plus de 20 ans plus tard, la faune s’est réapproprié les lieux.

À New Quay, on peut visiter le Cardigan Bay Marine Wildlife Center, qui est un centre d’information sur la faune marine de la baie de Cardigan. Ils travaillent notamment sur le suivi des populations de dauphins dans la baie et on peut même passer la journée ou quelques heures avec eux, lors des sorties en mer. Les trois espèces les plus comptées sont : le phoque gris d’Atlantique (60 en juin 2019, 43 en août, 77 en septembre), le grand dauphin (417 en juin, 543 en août, 317 en septembre) et le marsouin commun (2 en juin, 3 en août, 26 en septembre). Ils font aussi de la photo d'identification des grands dauphins afin d’avoir un suivi pour mieux comprendre l’espèce et son mode de vie. La baie de Cardigan est l’une des deux seules zones dans les eaux anglaises à abriter une population de dauphins semi-permanentes. (L’autre zone étant en Écosse, la baie de Morray Firfh.) Si l’on peut voir cinq espèces de dauphins, le grand dauphin est l’espèce la plus présente et observable. Environ 300 grands dauphins sont habituellement dans la baie, autour de 200 à l’année, avec une augmentation l’été pour atteindre le maximum fin septembre et octobre.

On estime environ 66 naissances de phoques gris chaque année. À la naissance, ils ont un pelage blanc, ce qui fait qu’on peut aussi appeler les bébés des blanchons. Il faudra environ un mois pour que le pelage blanc laisse place à une fourrure dense et grise. À leur naissance, ils ne vont quasiment pas dans l’eau et restent sur la côte. C’est pourquoi en automne, il faut être vigilant sur les plages où se trouvent des colonies et ne pas s’approcher trop près des bébés, comme sur la plage de Marloes ou encore à Blue Lagoon à Abereiddy.

Les rivières galloises pullulent de truites et de quelques saumons, notamment dans les rivières de l’Usk et de la Wye.

Une végétation riche

Le pays de Galles est riche en espèces végétales : on y trouve 1 100 des 1 600 espèces britanniques. Pour beaucoup, il s’agit de fougères et de mousse, de plantes qui aiment l’humidité. Il y a même des espèces alpines ; loin des pâturages sur les monts de Snowdonia, on trouve la Snowdon Lily, sorte de petite tulipe blanche, vestige de l’ère glaciaire qui n’est présente nulle part ailleurs et qui fleurit seulement de fin mai à début juin. Dans le reste du pays, les collines sont recouvertes d’une herbe bien verte, de thym sauvage et de bruyère violette.

La flore est assez semblable à celle de l’Angleterre : prairies, landes, bois de feuillus. Le pays de Galles est un massif ancien transformé à l’état de plateau par l’érosion. Jadis recouvert de forêts, principalement de chênes sessiles, il ne reste plus aujourd’hui que quelques poches forestières ici et là, un phénomène dû au climat et à une déforestation intense. Dans le nord, à Llangernyw, se dresse encore vaillamment un des plus vieux arbres du monde : l’if serait âgé de 4 000 ans environ. La forêt de Pengelli, dans le Pembrokeshire, reste la plus grande forêt ancienne. En mai, sous les chênes et les frênes, les parterres sont recouverts de jacinthes bleues, violettes et orchidées. En automne, elles laissent place aux champignons, dont des chanterelles, qui poussent sous les hêtres. Les cerisiers sauvages et les champs d’érables font également partie du paysage gallois.