Népalaise, marché de Durbar Square à Katmandou © hadynyah- iStockphoto.com.jpg
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Famille, ethnie et caste

L’organisation de la société en ethnies, castes et familles contribue au maintien des traditions séculaires, même si les jeunes, influencés par l’Occident, privilégient de plus en plus le mariage d’amour à celui de raison. Et ce, au risque de se voir rejetés par leur famille. En matière de mariage, les trois formules sont possibles dans l’Himalaya : monogamie, polygamie ou polyandrie fraternelle. Si la monogamie est la forme de mariage la plus courante, dans la culture tibétaine, la polyandrie fraternelle (plusieurs frères partagent une même épouse) n’est cependant pas rare. L’hindouisme n’autorise pas la polygamie, mais certains membres de haute caste se lient encore à une seconde épouse lors de cérémonies simplifiées.

Éducation

En principe, l’école est obligatoire pour tous les enfants népalais entre la 6e et la 11e année. En 1990, un tiers des enfants âgés de 12 à 17 ans était scolarisé ; en 1995, le taux d’alphabétisation était de 61 %, mais trois Népalais sur quatre, âgés de plus de 15 ans, ne savaient ni lire ni écrire, et les femmes représentaient plus des deux tiers des analphabètes. D’après les derniers chiffres connus (Unicef), en 2011, le taux d’alphabétisation des adultes atteignait 59 % et celui de scolarisation représentait 84 %. Des évaluations plus récentes (Index mundi 2015) font état d’un taux d’alphabétisation proche de 64 %, dont 76,4 % pour les hommes et 53,1 % pour les femmes. Le taux d’alphabétisation des jeunes (-25 ans) est proche de 90 %. La progression est donc indéniable, même si le taux global reste insuffisant.

La place de la femme

La situation de la femme au Népal, bien que meilleure qu’en Inde, n’est pas toujours brillante. Le taux de mortalité chez les femmes est supérieur à celui des hommes et leur taux d’alphabétisation plus faible. L’ONU et d’autres organismes se sont attaqués au problème, mais le patriarcat est très ancré et le poids de la tradition extrêmement fort. Dans certaines communautés, comme chez les Sherpa où la femme a un rôle plus important, la situation est un peu meilleure. À la ville, les femmes sont souvent confinées aux tâches domestiques et à l’éducation des enfants alors qu’à la campagne, on ajoute à cela le soin des bêtes et les travaux aux champs (très durs physiquement). À la montagne, tout est encore plus difficile car tout est plus loin et plus haut. Enfin, lorsqu’il arrive qu’une femme travaille en dehors de la maison, elle occupera un emploi inférieur et moins bien rémunéré qu’un homme. Même si la situation commence très doucement à changer avec l’accès à Internet et l’évolution lente des mentalités, un trek dans les montagnes avec un guide népalais qui vous explique l’histoire et les mœurs du Népal vous donnera l’occasion de vous rendre compte que le Népal est très loin d’avoir gagné le combat pour l’égalité.

La malnutrition

Le Népal présente l’un des taux les plus élevés au monde en termes de malnutrition. Ce fléau ne sévirait pas seulement dans les montagnes, les villages ou les zones plus isolées où il y a une véritable insécurité alimentaire... La malnutrition touche presque un jeune enfant sur deux et, selon plusieurs ONG présentes au Népal, beaucoup de femmes en seraient également victimes. Cela s’explique par le fait que les femmes subissent toujours une forte discrimination et en particulier les belles-filles qui, se situant au dernier rang de la hiérarchie familiale dans de nombreuses communautés, sont souvent les dernières à manger. Certaines doivent même parfois se contenter des restes alors même qu’elles sont enceintes, avec de lourdes conséquences sur les bébés. En été, alors qu’il fait plus chaud et que les aliments ne se gardent pas aussi bien, le problème s’intensifie.

Les habitudes alimentaires

Les Népalais prennent généralement deux repas par jour : le matin, ils déjeunent vers 11h et, ensuite, dînent vers 19h. Le petit déjeuner n’est que facultatif, mais lorsqu’il se prend, il se prend tôt (vers 6h). La base de l’alimentation népalaise se résume au plat national : le dal bhat tarkari. La recette est simple : soupe de lentilles, riz, curry de légumes et yaourt. Parfois un peu de viande agrémente le quotidien. Ce mets est servi sur un plateau compartimenté au milieu duquel trône une importante quantité de riz. Les Newar remplacent le riz bouilli par des flocons de riz pilé, les gens des plaines par des galettes de blé (rôti), mais le principe reste le même. La touche de la ménagère, c’est l’achar, un condiment fermenté et épicé dont chacune possède sa propre recette. La viande est rare, mais les nombreux laitages la font oublier : yaourt, thé au lait, petit-lait. Le thé masala est la boisson nationale népalaise. Pour un bon masala, pas besoin d’acheter un sachet tout préparé, il suffit de réunir les épices et un peu de thé noir dans du lait chaud. Le secret : faire monter le lait jusqu’à ébullition trois fois de suite. Il existe au Népal de bonnes boissons alcoolisées produites localement comme la bière (Tulborg, Carlsberg), le rhum Kukhri et la vodka des distilleries de Katmandou. Parmi les alcools forts, le raksi vous sera proposé. Cet alcool de riz newar, qui se rapproche du saké, offre de bonnes comme de mauvaises surprises. Les eaux-de-vie de fruits venant de Tukuche et Marpha (dans la vallée de la Kali Gandaki) sont à essayer.

Loisirs culturels

Retenons par exemple, la danse qui est au Népal aussi diverse que les groupes ethniques. Lors des fêtes religieuses, les moines bouddhistes s’adonnent eux aussi à de merveilleuses danses masquées. À Bhaktapur, vous pourrez également découvrir la Nava Durga hindoue. La renommée artistique du Népal vient également de ses sculptures de pierre, de métal et de bois réalisées par les artistes newar de la vallée de Katmandou. Le style népali s’est imposé et les arts de la sculpture, ont servi l’architecture bouddhiste et hindouiste. Outre les techniques de sculpture sur bois, dont les pièces antérieures au XIIe siècle n’ont pas survécu, les artisans pratiquent la technique du repoussé et de la cire perdue.