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Une diversité géographique unique

Sur le plan géographique aussi, le Bhoutan est un pays à part. La terre du Dragon-Tonnerre se déploie comme un véritable escalier, passant sur une poignée de kilomètres de la forêt tropicale aux sommets les plus hauts du monde. De nombreux torrents prennent naissance dans ces montagnes perchées et viennent ainsi abreuver les vallées, particulièrement fertiles et boisées. Véritables joyaux bleus, une soixantaine de lacs naturels de montagne ont également été recensés au Bhoutan, ainsi que plus de 2 500 lacs glaciaires, situés pour la plupart à plus de 3 500 mètres d’altitude. Le plus impressionnant d’entre eux se dénomme Luggye Tsho, un lac glaciaire morainique du nord-ouest du Bhoutan alimenté en eau par la fonte du glacier en amont. Du nord au sud, le pays est distinctement divisible en trois zones latérales : le Grand Himalaya, l’Himalaya intérieur et les contreforts méridionaux. Un relief unique qui va évidemment de pair avec des risques naturels bien présents : inondations, glissements de terrain, avalanches, orages violents et tremblements de terre…

Trois zones distinctes

Le Nord du Bhoutan. Ce territoire matérialisant la frontière avec le Tibet est celui des plus hauts sommets. La plupart n’ont jamais été gravis et le massif, recouvert de neige éternelle, reste pour l’essentiel infranchissable. Les régions de Lingshi, Laya et Lunana, parsemées de reliefs glaciaires, ainsi que les hautes vallées de Merak et de Sakteng, sont habitées par des éleveurs de yaks semi-nomades. Elles constituent une ressource précieuse pour les rivières bhoutanaises et représentent un fort potentiel en matière de ressources hydroélectriques.

Le centre du Bhoutan. C’est ici, entre vallées profondes et montagnes boisées, que se concentrent les trois quarts de la population bhoutanaise. Les villes importantes (Thimphu, Punakha, Trongsa) sont situées dans cette zone, comprise entre 1 000 et 3 500 m d’altitude. Délimitant l’est et l’ouest du Bhoutan, via le col de Pelela, situé à 3 300 m d’altitude, les Montagnes Noires se dressent telle une frontière naturelle au cœur du pays. À l’ouest, si la vallée de Ha, dotée d’un climat rude, est essentiellement tournée vers l’élevage, celles de Punakha et Wangduephodrang apparaissent, elles, particulièrement adaptées aux pratiques agricoles. Plus à l’est, la chaîne des Donga suit la frontière entre les districts de Bumthang et de Lhuntse. La culture du riz y règne en maître. À l’est de ce massif s’étend le Bhoutan oriental. Ici, l’agriculture se fait plus variée (sarrasin, orge, blé, millet et pommes de terre) et cohabite avec l’élevage qui constitue une source de revenus importants pour la population locale.

Le sud du Bhoutan. Au sud du pays, c’est un tout autre paysage qui se dévoile. Oscillant de 900 à 1 200 m d’altitude, les montagnes de Shivalik, qui forment la plus jeune des chaînes de l’Himalaya, sont recouvertes de forêts semi-tropicales denses. Plus au sud, la bordure méridionale du pays est constituée par la plaine du Gange et des Duars, une étroite bande de terre d’une quinzaine de kilomètres de largeur qui marque la frontière avec l’Inde. La majorité de ces plaines, autrefois envahies par le Bhoutan, se situent aujourd’hui sur le territoire indien. Jouxtant l’Himalaya, les Duars connaissent un relief accidenté, des terrains secs et pentus et des sols relativement fertiles. La végétation, constituée de forêts tropicales et de savanes, y est dense, et la faune nombreuse. Cette région, peu fréquentée par les Bhoutanais, s’est considérablement développée sous l’impulsion des migrants népalais, appelés par le Bhoutan pour défricher la région.