Les produits caractéristiques

Riz, sarrasin, et piment sont les piliers de la cuisine du Bhoutan. Le riz blanc ou rouge tient une place prépondérante, bien qu’il soit remplacé par du sarrasin en haute altitude. Traditionnellement consommé par les habitants des vallées centrales et de l’ouest du pays, le sarrasin a longtemps été considéré comme une céréale réservée aux pauvres et il est aujourd’hui souvent remplacé par du riz, bien qu’on retrouve le sarrasin dans certaines préparations comme le khur-le, des sortes de pancakes ou les puta, des nouilles épaisses.

Probablement introduits au XVIe siècle, les piments sont vite devenus l'ingrédient indispensable aux recettes locales. Pour preuve, la question la plus couramment posée à table : Tsa da ema bjonoga? signifie «Y a-t-il suffisamment de sel et de piment?». L’ezay est une pâte de piment agrémentée de tomate et d’ail, très appréciée dans le pays. Le fromage frais (datsi) fondu en sauce constitue le principal apport en protéines. Produit à base de lait, de beurre, il accompagne légumes, pommes de terre, œufs ou viande. Les légumes sont variés et certains sont directement prélevés dans la forêt : taro (tubercules), haricots sauvages, patates douces, bambou, champignons, etc.

L'offrande de la doma est un témoignage d’amitié. Connue pour ses vertus digestives, cette chique de bétel (poivre), de noix d’arec (palmier) et de pâte de chaux est traditionnellement offerte à la fin des repas qui colore les dents en rouge.

Les classiques de la cuisine bhoutanaise

A l’image du dal bhat au Népal à base de riz et de lentilles corail, les Bhoutanais ne se lassent pas de l’ema datsi. Entendez piments (ema) au fromage (datsi). Préparés autant comme des légumes que des condiments, les piments s’accompagnent d’une sauce à base de fromage fondu à base de lait de yak. Mais ce plat se décline avec d’autres produits comme les pommes de terre (kewa datshi) ou les champignons (shamu datshi). D’autres plats de légumes comptent par exemple le lom, préparé avec des feuilles de navet confites, le khatem à base de margose ou concombre amer, sauté, ou encore le goen hogay, une salade fraîche de concombre, tomate et piment, garnie de fromage émietté. Les momos sont des raviolis vapeur tibétains farcis de viande et/ou de légumes. Les hoentay sont très proches mais préparés à base de farine de sarrasin. Les amoureux d’œufs et de calories trouveront leur bonheur avec le gondo datshi, des œufs brouillés au fromage fondu, baignant dans le beurre.

Pour ce qui est de la viande, celle-ci se consomme fraîche ou séchée. De petites portions de yak, de porc, de bœuf et de poulet peuvent accompagner les plats. Le gras du porc est considéré comme un morceau de choix. Le bœuf séché est utilisé pour certaines recettes comme le shakam ema datshi (mijoté avec du fromage et des piments) et le shakam paa (avec des piments séchés et du radis). Le porc est très populaire et entre dans la composition de nombreux plats comme le phaksha paa (porc sauté au piment), le sikam paa (lard au piment) ou même la suma (boudin noir sec parfumé au poivre du Sichuan). Le jasha maru est l’équivalent bhoutanais du curry de poulet.

Les boissons

Qu’il soit seuja, c’est-à-dire baraté avec du sel et du beurre, ou nadja, au lait et au sucre, le thé noir est une boisson commune. Le seuja, particulièrement nourrissant et appréciable en hiver, est souvent accompagné de riz soufflé. Sinon on retrouve l’ara, un alcool d’orge ou de riz (parfois de maïs ou de sarrasin) à 17°, très répandu et légèrement laiteux. Whisky, rhum, gin sont disponibles dans les villes les plus importantes. Le Bhoutan produit ses propres bières : la Red Panda, une bière non filtrée, et la 1100.