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Passe de Thorung, circuit d'Annapurna © My Good Images - Shutterstock.com.jpg
Trek dans les montagnes de l'Annapurna © My Good Images - Shutterstock.com copie.jpg
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Des premières expéditions à la démocratisation

C’est le 3 juin 1950 que les Français Maurice Herzog et Louis Lachenal ont atteint le sommet de l’Annapurna. Trois ans plus tard, Edmund Hillary (Nouvelle-Zélande) et Sherpa Tensing Norgay atteignaient celui de l’Everest. Avec ces deux exploits s’ouvre la période des expéditions nationales, largement financées par les états, et les principaux sommets de l’Himalaya sont vaincus en une douzaine d’années. À partir des années 1980, les courses deviennent plus techniques, le matériel plus léger et depuis deux décennies, les exploits dans des conditions extrêmes se multiplient, souvent médiatisés. Parallèlement, le trek de haute montagne s’est quelque peu démocratisé, et allie souvent le plaisir de la randonnée à celui de l’alpinisme.

Les principaux treks

Les treks les plus connus s’organisent autour de deux axes touristiques : à l’ouest, l’Annapurna et le Mustang et à l’est, l’Everest.

Le tour de l’Annapurna. Avec plus de 350 km à parcourir en un minimum de 16 jours, le tour de l’Annapurna est l’archétype du grand trek. En plus des quatre sommets qui coiffent l’Annapurna, la randonnée offre une vue impressionnante sur le Manaslu, le Dhaulagiri et une myriade de pics. Revers de la médaille, ce trek mythique est très fréquenté, vous ne serez pas seuls sur les chemins! On peut écourter ce parcours en le réduisant à 14 jours en s’arrêtant à Jomson et en prenant le bus pour Pokhara.

L’Everest. Toute personne tenace et motivée peut faire le tour de l’Everest et contempler le toit du monde avec ses 8 848 m, et des sommets innombrables et prestigieux: Pumori, Ama-Dablam, Lhotse, Thamserku ou Nupse. Tout au long de la vallée, cette randonnée permet de faire connaissance avec le pays sherpa, et son peuple rieur et courageux. Appelée Chomolungma en tibétain et Sagarmatha en népali, la plus haute montagne du monde porte, pour nos atlas, le nom d’un obscur fonctionnaire anglais du XIXe siècle. Georges Everest n’est pas le découvreur de la montagne qui porte son nom, un atlas de Chine réalisé au XVIIIe siècle sous la direction de jésuites français mentionnait déjà la montagne et indiquait correctement son nom tibétain. Comme pour le tour de l’Annapurna, ce trek est très fréquenté, attendez vous à rencontrer quantité d’autres trekkers. Selon l’option, ce parcours demande de 8 à 13 jours. Il existe bien entendu de nombreuses autres solutions pour approcher voire gravir l’Everest, notamment l’approche par Jiri ou la montée au camp de base avec randonnée autour des lacs de Gokyo.

Le Mustang. Situé à 80 km au nord de l’Annapurna, le Mustang constitue une enclave tibétaine en territoire népalais. La région a été révélée au grand public, en 1964, par Michel Peissel dans son best-seller Mustang, royaume interdit. Longtemps inaccessible, cette vallée est un paradis himalayen où des hommes vivent encore hors du temps. Avec ses falaises rouges qui s’encaissent dramatiquement en canyons, ses cités troglodytiques, ses cheminées de fées, et ses pièges à démons, cet ancien royaume réserve des surprises dignes de sa réputation. La modernisation y fait cependant son apparition.

Les treks plus confidentiels

Dominé par le Langtang Lirung (7 234 m), le massif montagneux qui s’élève au nord de la vallée de Katmandou comprend deux vallées. Elles permettent d’effectuer de belles randonnées dont la durée minimale peut se réduire à une semaine. Au nord, la vallée du Langtang est une vallée glaciaire. Au sud-est, Helambu constitue une poche peuplée par les Sherpa, qui bute sur les monts du Jugal Himal. Deux cols principaux permettent de relier la vallée du Langtang à celle de Helambu, d’avril à novembre. L’ensemble des lacs glaciaires du Gosaïkund, lieu de pèlerinage shivaïte, à la pleine lune du mois d’août, se termine à 4 640 m par le col de Surjakund qui permet de rejoindre Tarkegyang.

Le trek des Langtang Highlands. C’est l’un des plus beaux treks du Népal. Au niveau vues, il offre pas moins de 400 km de massifs, des Annapurnas au Gaurishankar. À seulement 4 heures de route de Katmandou, c’est une réelle immersion comme peu de treks Népalais en proposent.

Le trek de la vallée de Naar Phu/Thorong La. C’est le « nouveau Tour des Annapurnas ». D’un niveau un peu plus soutenu que le tour classique, il est d’un intérêt culturel majeur.

Le Camp de Base du Mardi Himal. C’est un trek d’environ une semaine au départ de Pokhara. Somptueux et accessible à tous c'est un trek en devenir, intégralement en lodges qui pourrait devenir le futur Balcon des Annapurnas.

Le Panauti mandala. Voilà un très beau trek de village en village sur 8 jours qui reste en vallée de Katmandou, dans le secteur Panauti / Namo Buddha / Bhaktapur / Godawari. De belles vues sur l'Himalaya, beaucoup de villages typiques, c'est un itinéraire accessible à tous et clairement solidaire puisque l’on reverse 1 500 Rs par jour et par personne aux écoles rencontrées et à une association locale.

Certaines agences proposent également des treks permettant de découvrir d’autres facettes du Népal. Ces circuits accessibles à tous peuvent être réalisés en famille, citons par exemple le circuit « Trésors cachés du Népal » constitué de 3 mini-treks : ChepangHills, le Chitwan à pied (et non à dos d’éléphant ou en jeep), et les collines dominant Pokhara. Ou encore la randonnée dans le parc national Shivapuri.

Quelques conseils pratiques

Les saisons idéales pour se rendre au Népal, en particulier pour y apprécier un panorama dégagé sur l’Himalaya correspondent aux demi-saisons : de mi-mars à mai (pour la floraison des rhododendrons) et d’octobre à novembre (pour la lumière d’automne). Mais la plus grande affluence a lieu en ces périodes, et plus encore en automne qu’au printemps.

Par ailleurs, pour bien choisir son trek, il faut avant tout que son niveau de difficulté soit compatible avec votre forme physique et votre entrainement. A chacun son trek ! Au niveau de l’organisation, en principe toutes les options sont possibles : faire appel à un guide local ou un guide-porteur sans passer par une agence ou demander à une agence de vous conseiller un itinéraire classique ou moins commun.

Important : depuis mars 2023, un guide est obligatoire pour tout trek au Népal.

L’éthique du trek

La forte fréquentation des montagnes en haute saison apporte au Népal son lot de problèmes. Le plus évident est le manque de respect de la nature : il n’est pas rare de voir des sentiers jonchés de détritus et l’on ne peut que rappeler qu’il est indispensable de ne pas laisser ses déchets sur place. On peut aller jusqu’à inciter les autres trekkeurs et même les guides et porteurs à faire de même. Vous verrez peut-être aussi des porteurs gravir les chemins, trop lourdement chargés et mal équipés. Cette source de travail qui permet aux habitants des montagnes de mieux vivre les conduit parfois à être sous la pression des agences. Nous ne pouvons que recommander de veiller au respect des sites comme à celui des populations locales et choisir son agence de trek en conséquence.

Choisir son agence de trek

Il existe des centaines d’agences de trekking officiellement reconnues par les autorités népalaises, parmi lesquelles des agences très sérieuses et d’autres beaucoup moins. Il est recommandé de choisir un correspondant qui parle la même langue que vous. Il est bon aussi de vérifier si possible l’expérience des Sirdars (guides népalais) et si les équipes d’encadrement travaillent avec l’agence de façon permanente ou s’ils sont des saisonniers free-lance. Également à vérifier, la quantité du matériel disponible. N’hésitez pas à discuter plusieurs fois avec l’agence et votre guide, de l’itinéraire, des difficultés, des conditions d’hébergement et des autres points d’organisation, en particulier la rémunération des porteurs et le prix des hébergements. Pour le choix de l’agence, le « bouche à oreille » est une bonne solution : n’hésitez pas à prendre contact avec des personnes ayant fait un ou plusieurs treks, pour avoir leur opinion sur l’agence avec laquelle ils ont travaillé. Vous trouverez dans ce guide une liste d’établissements francophones recommandés pour leur sérieux.

Formalités : TIMS, permis de trek et droits d’entrée des parcs

Les trekkeurs individuels devront prévoir au moins deux jours ouvrables à Katmandou pour effectuer des formalités (permis de trekking pour certaines zones, paiement des droits d’entrée dans les parcs, confirmation des billets d’avion, etc.). Pensez à vous munir de photographies d’identité en nombre suffisant.

Carte TIMS. Depuis le 1er janvier 2008, tous les trekkeurs, voyageant en individuel ou avec une agence, doivent être munis d’une carte de Trekkers’ Information Management System (TIMS). Cette carte obligatoire coûte 20 US$ (ou 10 US$ si vous passez par votre agence) et peut être obtenue auprès du bureau de l’ACAP (Annapurna Conservation Area Permit) à Tridevi Marg (Thamel, Katmandou) ou à Pokhara. Elle s’achète également aux bureaux de chek-point. Le TIMS est un système qui gère des bases de données concernant les trekkeurs présents dans différentes régions du pays (nationalité, numéro de passeport, coordonnées de l’assurance, etc.).

Permis de trek. Le permis de trekking n’est plus requis pour les randonnées les plus populaires (le camp de base de l’Everest, la vallée de Gokyo, le tour de l’Annapurna et la région de Langtang). En revanche, pour les zones désignées comme Restricted Areas (Manalu, Naarphu, Mustang, Dolpo, Humla, Jumla, Kanchen Junga), l’obtention d’un permis spécial est obligatoire et il ne sera obtenu que si une agence de trekking officielle en fait la demande.

Les permis pour les alpinistes. Les alpinistes doivent également payer un permis spécifique pour les treks de sommet. Il existe à présent trente-trois trekking peaks gérés par le NMA (Nepali Mountaineering Association). Les prix de ces permis sont élevés et varient selon la taille du groupe et le site.

Le droit d’entrée des parcs nationaux. Certains circuits de trekking situés dans des zones de Conservation Areas nécessitent un permis d’accès.

Assurance. Il est conseillé d’étudier attentivement le contrat d’assurance-rapatriement généralement vendu avec les billets d’avion pour vérifier s’il prévoit le secours en montagne avec les frais éventuels d’affrètement d’hélicoptère, (ce qui n’est généralement pas le cas). Dans ce cas, pensez à prendre une assurance complémentaire pour la durée du séjour : un secours en montagne coûte en effet très cher.

Bagages. Vous pouvez décider de tout porter vous même ou bien de faire appel à des porteurs. Par prudence, sauf entraînement exceptionnel, il vaut mieux limiter sa charge et choisir un sac à dos confortable.