Vignobles de Bolgheri et Castagneto© StevanZZ - Shutterstock.com.jpg
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Vers une simplification administrative

Le 22 avril 2013 eut lieu un référendum sur l'unification de l'île d'Elbe en une seule commune. 75 % des insulaires ont voté contre. Malgré l'opposition claire et incisive de l'opinion publique, le gouvernement italien mène actuellement une série de réformes visant la simplification administrative. Une étape nécessaire pour l'île d'Elbe ? Parler d'une seule voix représente un véritable défi, non seulement pour l'Elbe mais aussi pour de nombreuses communes italiennes. Mais cette subdivision du pays et l'accumulation des acteurs territoriaux, en particulier pour les petites communes faiblement peuplées, coûte cher à l'Etat et aux contribuables. La réorganisation institutionnelle préconisée serait une île d'Elbe divisée en trois communes (Est, Ouest et Portoferraio).

Les principaux secteurs économiques

Par le passé, l'économie de l'île d'Elbe a principalement été liée au secteur primaire et à l'exploitation des gisements de fer, déjà utilisés par les Etrusques.

Exploitation minière. Avant l'arrivée du tourisme, l'industrie minière représentait la principale ressource économique de l'île. Au début du XXe siècle, la production de fonte s'élève à 150 000 tonnes par an. Cependant, l'activité minière subit de fortes fluctuations, une concurrence féroce et de brutales variations du prix des matières premières - ce qui ne favorise pas les investissements de modernisation des moyens d'excavation et de transport du fer. Mais surtout, les protestations des mineurs se multiplient contre des conditions de travail laborieuses et mortelles. La fermeture des mines commence dès 1949, dans un contexte de boom économique et touristique. L'arrêt de la dernière mine, la Galleria del Ginevro, sonne le glas de la prééminence de l'industrie minière elboise en 1981.

On assiste actuellement à une valorisation de la terre et au renouveau de la viticulture, qui occupait autrefois une grande partie du territoire.

Agriculture, viticulture, pêche. L'agriculture insulaire se caractérise par des petites (voire très petites) structures de 10 à 15 hectares, contre 50 à 70 en moyenne en Toscane. L'agriculture et l'élevage sont en pleine renaissance grâce à l'émergence d'une culture biologique (production céréalière notamment) et de fermes avicoles (élevages caprin et bovin). En effet, par sa vocation agraire, l'île d'Elbe renoue avec cette logique nécessaire de développer ses capacités agricoles. Ce secteur primaire demeure parmi les plus importantes opportunités à même de créer de l'emploi et des richesses. La viticulture est la première ressource de l'agriculture elboise ; les vignes occupent 350 hectares (dont 150 ont été distingués comme DOC et DOCG) et la production s'élève aujourd'hui à environ 400 000 bouteilles. Retour sur cette ressource et fierté elboises. A la fin du XIXe siècle, l'île d'Elbe navigue en eaux troubles. L'une des plus importantes ressources économiques du territoire, la production de vin, traverse une crise sans précédent à cause du phylloxéra qui, en 1888, détruisit les vignes, provoquant une forte émigration de la population. En une décennie, plus de 4 000 Elbois partent tenter leur chance à l'étranger. Depuis le versant occidental de l'île, les flux migratoires se dirigent principalement vers l'Amérique latine, tandis que l'Australie attire de nombreux jeunes de la côte Est, même pour les travaux les plus pénibles. La vigne reprend toutefois ses quartiers après la crise du phylloxéra et l'île d'Elbe, dans les années 1930, devient la troisième zone de production de raisins en Toscane, après le Chianti et Montalcino. La pêche, enfin, tient toujours un rôle important dans l'économie de l'île, elle emploie une centaine d'hommes d'équipage. Beaucoup d'entre eux ont commencé à transformer le poisson pêché en produits gastronomiques, comme la poissonnerie Antonietta à Capoliveri (bocaux de thon et bonite à l'huile d'olive ; poulpe en sauce) ou la coopérative Acli Pesca (sauces pour les pâtes et bonite à l'huile végétale).

Construction navale. Ces dernières années, le secteur des chantiers navals s'est renforcé, stimulé par l'intérêt accru du tourisme nautique et la volonté de faire de l'île un grand port de la mer Tyrrhénienne.

Artisanat. De plus en plus d'artisans travaillent les pierres et les minéraux de l'île d'Elbe, insufflant ainsi une dynamique de développement. L'artisanat et les métiers d’arts constituent en effet un vivier d’emplois sur le territoire. La création artisanale englobe également l'orfèvrerie, la parfumerie, les montres, le tissage...

Place du tourisme

Ces dernières décennies, la fréquentation touristique s'est considérablement développée, ce qui incite l'île d'Elbe, qui n'a pas fini d'étaler ses atouts, à miser sur le tourisme, et ce malgré une concurrence mondiale accrue qui rend les marchés de plus en plus agressifs. Le tourisme occupe une place importante dans l'économie de l'archipel toscan : le poids de la consommation touristique est éminent dans le PIB de l'Elbe. Toutefois, il faut considérer les caractéristiques sociales des emplois liés au tourisme et la forte saisonnalité. Résultat : un taux de chômage élevé sur l'année mais pratiquement inexistant en pleine saison. Le tourisme est considéré comme le moteur du développement de l'île d'Elbe, capable de doper sa croissance économique et créer de l'emploi.

L'île doit continuer à développer son potentiel touristique et à conforter son attractivité. Quatre enjeux identifiés comme prioritaires par les autorités compétentes : d'abord une promotion touristique destinée à mettre en lumière les atouts gastronomiques de l'île. Deusio, une stratégie commune entre les trois versants de l'île afin de mieux communiquer sur les richesses du territoire. Aussi, assurer une offre qui répond aux attentes d'un tourisme de plus en plus exigeant. Enfin, répondre aux problématiques de l'insularité en multipliant les réseaux de dessertes. Ces objectifs visent à mieux répondre aux enjeux touristiques d'aujourd'hui et de demain. Mais le « tout au tourisme » est loin d'être une panacée. La crise du coronavirus fut là pour le rappeler. La perspective économique de l'île d'Elbe ne peut se limiter au seul développement touristique.