Archéologie
Au fil des siècles, les civilisations les plus marquantes du bassin méditerranéen ont forgé l’identité culturelle de l’île d’Elbe. Désormais, les sites et les musées regorgent de vestiges étrusques et romains allant du VIIIe siècle av. J.-C. au Ve siècle de notre ère. Pour cela, cap sur le musée archéologique de Linguella, installé dans la forteresse de Cosme de Médicis. La collection atteste du rôle de l’île dans les échanges commerciaux d’autrefois, en particulier les amphores et les vases antiques. Certains ont été retrouvés sur des sites tels que le mont Jupiter et la nécropole du mont Capanne. Les épaves de navires marchands comme le Procchio I ont également livré leurs trésors.
La « manière antique » revient au goût du jour des siècles plus tard comme le montrent les œuvres du Cabinet antiquaire du collectionneur. Cette collection fait partie des douze sections de la Pinacothèque offerte par l’intellectuel Mario Foresi. Fortement impliqué dans la vie culturelle au tournant du XXe siècle, il lègue sa riche collection d’objets d’art, de livres, de gravures, de tableaux et d’estampes à son île natale. Elle trouve alors refuge dans le magnifique bâtiment fondé en 1562 par Côme Ier. On peut y admirer les portraits des personnages et des paysages représentatifs de l’île. Les artistes florentins tels que Telemaco Signorini occupent une place importance aux côtés de sujets sacrés et mythologiques. La Renaissance est quant à elle représentée par l’artiste Francesco Morandini. Le peintre anglo-italien Llewelyn Lloyd, né à Livourne, tombe sous le charme de l’île en 1907. Il acquiert la Maison des Grenadiers. Ses paysages elbois ont été exposés à la Biennale de Venise de 1909.
Le legs de Napoléon
Impossible de faire l’impasse sur l’exil de Napoléon sur l’île d’Elbe. Par chance, il a laissé dans son sillage nombre d’œuvres d’art. Sa résidence d’été continue d’abriter une belle collection de pièces d’époque. La Villa de San Martino se combine avec la Galerie Demidoff. Le prince russe Demidoff racheta le domaine de San Martino aux Bonaparte. Il fit construire une galerie grandiose pour accueillir les reliques et les œuvres d’art symboliques du mythe napoléonien dont une statue de Galatée réalisée par le sculpteur et peintre vénitien Canova. Il faut dire que le prince russe fut l’époux de Mathilde Bonaparte, nièce de l’empereur. Cependant, dès 1871, la galerie fut vendue par leurs héritiers et transformée en musée. Une collection d’estampes de la période napoléonienne est venue étoffer ce musée. A Portoferraio, dans la petite église de la Miséricorde où l’on donne tous les ans une messe en hommage à Napoléon, on peut admirer la Madone à l’Enfant du sculpteur Tino da Camaino, élève de Giovanni Pisano.
Le parc d’Italo Bolano
L'international Open Air se présente comme un centre d’art à ciel ouvert, un lieu de rencontre entre l’art, la nature et le grand public. Pas moins de trente monuments trônent dans ce cadre paradisiaque, véritable refuge pour quantité d’espèces végétales méditerranéennes. Dans ce lieu inspirant, les sculptures monumentales et les céramiques peintes d’Italo Bolano se modifient en fonction de la météo, de la lumière et des saisons. Mais la volonté de l’artiste fut aussi d’offrir un espace qui accueille des manifestations artistiques. Né à Portoferraio, sur l’île d’Elbe, Italo Bolano (1936-2020) se forme à Florence puis à Padoue avant de devenir enseignant. D’abord assimilée à l’expressionnisme figuratif, son œuvre s’oriente ensuite vers l’abstraction. Une série de seize toiles illustrant la Vie du Christ orne l’église Saint-Gaétan du musée d’art sacré Italo Bolano. Il a également peint des cycles de toiles dédiés à Jésus-Christ, à son ami Mario Luzi ou encore à l’empereur Napoléon (bien sûr).