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Les musiques et danses traditionnelles

La danse traditionnelle des Marches est le saltarello. Se développant à partir du XIIIe siècle dans le centre de l'Italie, elle appartient à une plus large famille de danses paysannes dont font aussi partie la fameuse tarentelle et la zumbarella, proche stylistiquement. Danse de couples, elle figure les jeux de l'amour et de la séduction avec des pas rapides et sautillants. Elle demeure toujours très populaire à notre époque et on l’aperçoit encore souvent lors des mariages ou des manifestations folkloriques. Elle est par ailleurs encore enseignée dans les écoles de danse. Ce n’est pas un hasard si la saltarelle est traditionnellement accompagnée de l'accordéon (en plus du tambourin) puisque ce dernier est l'instrument de musique par excellence des Marches. Castelfidardo, non loin d’Ancône, est une mini-capitale de l’instrument. On trouve sur place de nombreux artisans dont la fameuse entreprise Paolo Soprani qui s’est établie ici en 1863.

Egalement caractéristique de la région, le stornello est une forme de poésie improvisée et simple, souvent pourvue d’un ton satirique et s’apparentant à une comptine. En général, une strophe est composée de trois vers.

Du côté de l’Ombrie, un bon panorama sur le folklore local nous est offert par le groupe Agilla e Trasimeno. Actif depuis les années 1950, il s’est fixé pour objectif de maintenir vivantes les traditions des zones côtières du lac Trasimène, tous les membres étant vêtus de costumes traditionnels. L’occasion de voir et entendre les danses typiques de la région telles que Sor Cesare, Punta e Tacco, Trescone, Lo Schiaffo et La Manfrina.

La Festa dei Ceri (« Fête des cierges »), l'un des plus anciens événements folkloriques d’Italie, ayant lieu tous les 15 mai à Gubbio, offre également un bon point de vue sur les traditions de la région. Très populaire, cette fête s’axe autour de la procession mouvante de trois Ceri couronnés par des statues de saints : saint Ubaldo (patron de Gubbio), saint Georges et saint Antoine l'Abbé.

La musique classique

L’histoire musicale des Marches et de l’Ombrie, relativement calme et timide, s’explique en grande partie par le fait que ces régions n’ont jamais eu de grands centres économiques, politiques et (en conséquence) artistiques comme Florence, Naples ou Venise. Cela dit, quelques noms notables ont jalonné son histoire à commencer par Gioachino Rossini (1792-1868). Figurant parmi les plus grands compositeurs d’opéra du XIXe siècle, Rossini est la fierté de sa ville natale, Pesaro, qui a baptisé son Teatro Rossini et le Conservatoire Rossini en hommage. Inoubliable, ce grand compositeur, bon vivant devant l’Eternel, a marqué son temps et la musique avec une œuvre considérable dont Le Barbier de Séville, La Cenerentola et La Pie voleuse demeurent les plus célèbres.

Dans les Marches toujours, une autre fierté régionale (et nationale) est Giovanni Battista Draghi, plus connu en tant que Jean-Baptiste Pergolèse (1710-1736). Natif de Jesi, dans la province d’Ancône, il a réussi, dans sa courte existence, grâce à un succès précoce, à s’inscrire comme un compositeur remarqué de la période baroque. Des œuvres comme Lo frate 'nnamorato (Le Frère amoureux) ou Il Flaminio ont fait de lui une figure importante de l'école napolitaine et de l'opera buffa.

Oublié ici et pourtant adoré un temps, Gaspare Spontini (1774-1851), natif de Maiolati près d'Ancône, a été l'un des créateurs majeurs d’opéra du Premier Empire, devenant même compositeur de la chambre de l’impératrice. La Vestale et L’Olympie sont ses deux chefs-d’œuvre. Moins connus, citons tout de même deux compositeurs natifs de la province de Macerata, d’abord Giuseppe Persiani (1799-1869), compositeur d’opéra proche stylistiquement d’un Verdi, puis, plus récemment, Lino Liviabella, compositeur prolifique de musiques de chambre et symphonique.

La région possède un ensemble symphonique, l'orchestre philharmonique des Marches (Orchestra Filarmonica Marchigiana) se produisant dans les plus belles salles de la région comme le Teatro delle Muse, à Ancône, le plus grand des Marches, l’Arena Sferisterio de Macerata, lieu magnifique en plein air réputé pour son acoustique, ou encore le Teatro dell'Aquila à Fermo ou le Teatro Pergolesi de Jesi.

En Ombrie, le Teatro Moriacchi rappelle à nos bons souvenirs Francesco Morlacchi, compositeur de vingt opéras qui a participé à populariser en Allemagne l’esthétique italienne du genre.

La région est également le berceau du festival dei Due Mondi (Festival des deux mondes) à Spoleto, créé en 1958 par le compositeur Gian Carlo Menotti, devenu avec le temps un rendez-vous incontournable, notamment de la danse et du classique. À Pérouse, on trouve également la Sagra Musicale Umbra créée en 1937 et demeurant l'un des événements culturels ombriens les plus prestigieux et les plus importants. De grands compositeurs internationaux viennent explorer les répertoires des musiques de chambre, vocale, symphonique, lyrique et classique.