Guide du Tibet : Arts et culture

Architecture
Tours de bureaux dans le quartier de Chaoyang.
Tours de bureaux dans le quartier de Chaoyang.

Etre toujours en harmonie avec la nature, le monde environnant, le cosmos.... Voici les principes fondamentaux sur lesquels se base l'architecture traditionnelle chinoise, qui s'inspire des grands courants de pensées et de philosophie. Dans le taoïsme, toutes choses du monde naissent du ciel, de la terre et de l'homme. Les liens qui les unissent doivent donc être parfaitement respectés, même pour la construction des habitations. Dans le confucianisme, la nature est un grand cosmos et l'homme un petit cosmos, une miniature de la nature. Les deux doivent donc se correspondre pour vivre mieux. L'architecture chinoise apparaît comme un modèle réduit du cosmos et chaque bâtiment, temple, palais, simple maison, est basé sur ces principes, en harmonie avec la nature, au-dedans et au-dehors. Ainsi, les architectes partaient des points cardinaux pour dessiner leur construction et orientaient les maisons au sud, pour profiter du meilleur climat. Une autre caractéristique de l'architecture chinoise est la structure de bois, avec colonnes et poutres. Le bois est très important dans la culture chinoise, il représente la vie.

L'architecture tibétaine : par ses influences indiennes, elle reflète la culture bouddhiste. L'un des exemples les plus importants et l'un des plus parlants est celui du Palais du Potala (Lhassa) qui est à la fois un palais, un monastère et une forteresse. En effet, l'architecture tibétaine est caractérisée par une construction sur des sites élevés, orientée plein Sud (pour être le plus souvent possible ensoleillée) et l'utilisation de matériaux mélangeant le bois, la pierre et la terre. Les fenêtres sont multiples pour " appeler " la lumière et les toits plats pour conserver la chaleur au maximum. Des habitations, des constructions adaptées au climat, parfois sévère de cette région.

L'architecture du Xinjiang : Il va sans dire qu'au Xinjiang, province à majorité musulmane, les constructions sont très fortement inspirées de ce que l'on peut voir dans les républiques d'Asie Centrale : les mosquées sont ainsi nombreuses et les habitations principalement en torchis pour supporter la chaleur du désert (sauf à Urumqi bien entendu). La vieille ville de Kashgar ressemble ainsi à n'importe qu'elle petite ville arabe du Proche-Orient...Étonnant contraste lorsque l'on vient de Pékin, siège du pouvoir impérial...

L'épineux cas de l'Institut bouddhiste Larung Gar

Situé dans la province du Sichuan, cet imposant centre bouddhiste fondé en 1980 abrite aujourd'hui pas moins de 10 000 moines, pour le moment dans tous les cas. En effet, il semblerait que les autorités chinoises aient commencé la destruction du site depuis octobre 2016 et que, dès à présent, plus de la moitié des élèves (soit quelque 5 000 personnes) aient déjà quitté les lieux pour retourner dans leurs provinces ou villes respectives. Selon de nombreuses sources sur place, les autorités auraient d'ores et déjà prévu de fermer l'ensemble du site en vue de la tenue du prochain congrès du PCC en novembre 2017.

Artisanat
Fabrication de vase cloisonné.
Fabrication de vase cloisonné.

Céramique. On voit apparaître les premières pièces de céramique sous le Néolithique (vers 2500 avant J.-C.), céramique peinte, rouge puis noire souvent montée au tour et gravée un peu grossièrement encore. C'est à partir du IIIe siècle avant J.-C. que l'on voit apparaître les premiers grès plus résistants que la poterie. Sous les Hans, on commence à déposer une glaçure vert olive ou brunâtre pour rendre les récipients étanches, et on découvre l'utilisation des couvertes au feldspath qui sont encore plus solides. En même temps, les fours s'améliorent et les techniques de cuisson évoluent. Sous les Tang, on voit apparaître de nouvelles formes avec le sancai, céramique aux trois couleurs (noir, vert, rouge ou brun), qui décoraient des figurines et des animaux devant accompagner le défunt dans l'au-delà.Au VIIe siècle, les Chinois découvrent la porcelaine. La plus belle apparaît sûrement sous les Song (960-1276), les techniques de cuisson vont évoluer durant toute cette période : des empereurs artistes vont faire progresser les recherches vers la beauté et la perfection. On découvre la porcelaine fine et blanche, si fine que certaines sont surnommées " coquilles d'oeuf " presque transparentes. Les céladon de vert olive tournent à des teintes de bleu vert clair et turquoise splendides, avec souvent des motifs taillés dans la pâte avant la pose de la couverte, qui laissent toujours cet aspect de légèreté qui vient d'apparaître.

En jouant avec l'ouverture des portes des fours pendant la cuisson des pièces, on maîtrise aussi le " craquelage " idéal, créant ainsi un nouveau style artistique. Puis on ajoute des motifs peints, et dans les années 1300 c'est l'éclosion des " bleu et blanc " (Qinghua) aux décors peints au bleu de cobalt tout droit venu de Perse. Au début, on a du mal à dompter ce bleu qui apparaît souvent diffus et sombre, avant d'être utilisé pour de superbes motifs floraux ou des paysages. Sous les Ming (1368-1644), on reprend tous ces thèmes romantiques ou animaliers pour décorer la porcelaine et on revient aussi à la pureté des monochromes. On arrive ensuite à la famille rose et à la famille verte, porcelaine émaillée sous couverte et sur couverte avec parfois l'application d'un émail rose venu de Hollande. A partir de 1730, une forte demande étrangère déferle sur la Chine et elle va influencer les décors. On en voit encore sous la marque de la Compagnie des Indes. Si tout au long de son évolution la qualité de la porcelaine chinoise n'a cessé de s'améliorer faisant face à l'exigence de perfection imposée (on cassait toutes les pièces impériales qui n'étaient pas parfaites même si elles ne présentaient qu'un tout petit défaut), elle ne peut plus revendiquer cette qualité aujourd'hui à l'heure où les productions massives ont priorité. Elle a toujours eu un rôle important dans l'histoire de la Chine, même dans le domaine de l'architecture.

La céramique vernissée. Dans le domaine de la construction en Chine, la technique du vernis apparaît sous les Zhou (1027-770 avant J.-C.), puis elle est utilisée sous les Hans pour les tuiles vernissées. On reconnaît au vernis la propriété de rendre l'objet plus noble et plus beau de par sa brillance, sa transparence et son côté majestueux. C'est pour cela qu'on va d'abord l'utiliser pour les constructions impériales. Le processus de fabrication est le suivant ; on va d'abord s'atteler à choisir une terre de qualité que l'on va raffiner dans un premier temps, pour ensuite la modeler et sécher à l'air la tuile ou l'objet fabriqué. C'est alors la phase où l'on va appliquer la glaçure avant de cuire dans un four (cuisson entre 750 et 1 200 degrés) et de procéder au refroidissement.

Les tuiles vernissées sur le palais impérial vous séduiront certainement par leur beauté et le raffinement qu'elles apportent à l'ensemble des toitures de la Cité interdite. On distingue plusieurs couleurs adaptées à la hiérarchie des habitants. Par exemple, pour l'empereur on fera des tuiles vernissées jaunes, elles seront vertes pour les frères de l'empereur et les princes, bleues pour le temple du Ciel (puisque c'est la couleur du ciel) et noires pour la bibliothèque. On va essentiellement l'utiliser pour les toitures des palais, des portiques et des pagodes, ainsi que pour décorer les murs à écran à neuf dragons, on trouvera aussi ce vernis sur des statuettes.
La couche de vernis que l'on applique sur le support d'argile est composée de bioxyde de silicium et d'alumine. C'est en y ajoutant d'autres oxydes de métal que l'on fera apparaître différentes couleurs (par exemple, oxyde de fer pour le brun, oxyde de cuivre pour le vert...).

Laques. Tout le monde a éprouvé une agréable sensation en caressant de la main une porte d'armoire laquée. Il s'en dégage une immense douceur contrastant avec la nature par essence rustique du bois. La laque a été découverte en Chine sous les Shang. Elle est issue de la sève résineuse du sumac qui non seulement est imperméable, mais se durcit au contact de l'air en adoptant une jolie nuance de brun et donne par-là même une résistance et une protection extraordinaires aux bois qu'elle recouvre.

Le procédé est assez long. Tout d'abord il faut bien poncer la surface ou l'objet que l'on souhaite laquer. Ensuite, on l'enduit d'un mélange d'argile et de laque sur une fine épaisseur. Après douze heures au moins de séchage à l'abri de la poussière, on pose une couche de laque, on laisse à nouveau sécher une douzaine d'heures et on ponce soigneusement.
Et ainsi de suite, une vingtaine de fois. On peut alors peindre une décoration au pinceau si on le souhaite. Sous les Hans, pour fabriquer de la vaisselle très légère ou des boîtes, on commençait par tremper le papier ou le tissu dans la résine, avant de lui donner la forme voulue dans un moule. En durcissant, l'objet une fois sec conservait la forme donnée et il suffisait d'appliquer le même procédé de couches de laque successives. Sous les Song et les Yuan, les laques étaient plus souvent monochromes rouges ou noires, mais on en trouve ensuite décorées de motifs sculptés et peints.

La pierre de jade. Ce fut la pierre la plus précieuse aux yeux des Chinois. Soigneusement travaillée, polie et sculptée, on aime aussi sa douceur et sa fraîcheur au toucher. Il faut savoir qu'à force de travailler le jade et de l'aimer, les Chinois en sont arrivés à épuiser les mines de jade de la Chine et si l'on vous propose un objet en jade, sachez qu'il s'agit de jadéite ou de néphrite. Cela n'enlève rien à la beauté de l'objet. La jadéite a plus de valeur que la néphrite. Elle est plus translucide, et sa couleur varie dans un camaïeu de vert presque blanc jusqu'à un vert plus franc. Il se peut aussi qu'elle adopte des teintes bleues ou lavande.

La néphrite, tout droit venue d'Asie centrale, est souvent d'un joli vert plus terne, elle peut aussi être blanche, jaune ou même noire. Les premiers jades que l'on a retrouvés datent d'environ 5 000 ans avant J.-C., ils étaient alors utilisés comme offrandes au Ciel et à la Terre au cours de sacrifices rituels, et surtout lors des cérémonies funéraires puisqu'on accordait au jade le pouvoir de prolonger la vie terrestre. C'est pour cela qu'on en recouvrait partiellement le corps du défunt et qu'on a ainsi pu retrouver des plaquettes qui devaient être des amulettes et des parures. C'est à partir du XVIIIe siècle que le travail du jade devient plus courant et apparaît dans les objets d'art et de décoration.

La soie. On doit la découverte de la fabrication de la soie à la Chine : 2 500 ans av. J.-C., on y élevait déjà des vers à soie pour en extraire le fil à tisser. Et pendant 3 000 ans, son secret a été bien gardé... Ensuite, il s'est propagé en Asie puis en Europe à la fin du Moyen Age, à travers des espions, des brigands de grands chemins puis tout simplement par la Route de la soie... Et pourtant, un décret condamnait à mort les traîtres : seuls les tissus pouvaient être exportés.

On sait maintenant comment la magie se crée : le ver à soie commence à tisser son cocon en moyenne au bout d'un mois. Ce cocon est ensuite chauffé, pour tuer la chrysalide à l'intérieur, puis plongé dans de l'eau chaude et placé sur une bobine pour être déroulé. Un cocon peut faire parfois jusqu'à 1 000 m de fil ! Mais il faut plus de 100 cocons pour réaliser une seule cravate... On comprend d'où vient la préciosité de ce tissu. Le fil naturel obtenu est ensuite teinté, puis tissé selon différentes techniques qui donneront des aspects variés : crêpes, satins, mousselines, ou gazes.
Dernièrement, les métiers à tisser se sont modernisés dans les 1 500 entreprises de soie recensées dans le pays, pour répondre à une demande toujours croissante.

Que rapporter de son voyage ?

Les possibilités de souvenirs sont innombrables en Chine. Que ce soient de magnifiques plats ou meubles laqués, des calligraphies de taille plus ou moins importante, des bijoux en jade, des porcelaines magnifiquement ciselées ou d'antiques instruments de musique traditionnels. Au Xinjiang, les grandes spécialités sont les tapis et les couteaux (enfin étaient car du fait de la sécurisation de la province, tout objet tranchant est désormais interdit à la vente et donc les " fameux couteaux " du Xinjiang sont aujourd'hui introuvables)... Au Tibet, les objets religieux se trouvent eux facilement, notamment sur le marché du Barkhor... Il est sûr que ces cadeaux raviront les petits et les grands ou égayeront votre résidence.

Cinéma

Le cinéma chinois a une longue histoire, fortement liée à l'évolution politique du pays. Le premier film a été projeté en Chine dès 1886, soit une année à peine après celui des frères Lumière. La première production chinoise date de 1905 : il s'agissait d'extraits d'un opéra de Pékin, filmés en plans fixes. Le cinéma chinois a véritablement décollé dans les années 1920, et surtout dans les années 1930, à Shanghai. Deux types de films étaient alors réalisés en Chine : des films de divertissement (grandes fresques historiques ou inspirées de la littérature classique, premiers films de combat qui ont ensuite inspiré les productions hongkongaises), et films plus engagés sur des thèmes sociaux (comme Les Anges des Boulevards). La fin des années 1930 et les années 1940, celles de la guerre puis de l'occupation japonaise ont été marquées par un fort recul de la production cinématographique chinoise, les principaux films étant alors réalisés à Hong Kong. A partir des années 1950, le cinéma devient une activité principalement tournée vers la propagande, ce qui n'exclut d'ailleurs pas des films de qualité. Mao Zedong crée un Bureau du cinéma, qui est en réalité un " Bureau de la censure ", chargé de sélectionner les films politiquement corrects et de couper des scènes indésirables, tant dans
les films chinois qu'étrangers. Le renouveau du cinéma chinois créatif intervient après la Révolution culturelle, avec la réouverture de l'Académie du cinéma de Pékin en 1978. Parmi les jeunes réalisateurs diplômés de cette première promotion en 1982 figurent les grands noms du cinéma chinois des années 1980, ceux que l'on appelle la " cinquième génération " : Chen Kaige (Palme d'or à Cannes en 1993 pour Adieu ma concubine), Tian Zhuangzhuang (Le Voleur de chevaux, Le Cerf-Volant bleu) et Zhang Yimou (Le Sorgho rouge, Epouses et concubines, et Vivre ! qui a reçu le Grand Prix du jury à Cannes en 1994). Un peu en marge de ce groupe, bien qu'appartenant à la même génération, on peut également citer Jiang Wen, remarqué pour son très beau film sur la Révolution culturelle à travers les yeux d'un enfant (Dans la chaleur de l'été) et, plus récemment, par une vision très sarcastique de la guerre contre les Japonais (Les Démons à ma porte, primé à Cannes). Depuis la fin des années 1990 commence à se dessiner un nouveau groupe de réalisateurs, un peu abusivement rassemblés sous le nom de " sixième génération ". Il s'agit de jeunes réalisateurs qui s'intéressent aux problèmes sociaux de la Chine contemporaine. Ces cinéastes sont confrontés à un dilemme pour l'instant insoluble : doivent-ils traiter ces thèmes comme ils l'entendent (souvent de manière assez crue), et les films n'atteindront alors jamais les spectateurs chinois ; ou doivent-ils se plier aux contraintes du toujours très actif Bureau du cinéma, et tourner des films un peu édulcorés, qui pourront alors être distribués en salles en Chine. Pour l'instant, la plupart de ces jeunes réalisateurs ont choisi la première option : leurs films " underground " parviennent à sortir à l'étranger, mais pas en Chine, à leur grand regret. Parmi les représentants de ces nouvelles tendances de films très sociaux, on peut citer Jia Zhangke (Xiao Wu, artisan pickpocket, Platform, Plaisirs inconnus, The World ou le plus récent Still Life), Wang Chao (L'Orphelin d'Anyang, Jour et nuit), Zhang Yuan (Yesterday, sur la toxicomanie en Chine), Li Yang (Blind Shaft, sur la vie des mineurs dans le nord de la Chine). Malgré le contrôle toujours très présent sur la production cinématographique, la Chine tente de s'insérer dans les circuits de festivals mondiaux. A Kunming, on organise depuis 1991 le festival des Coqs d'or et des Cent Fleurs, version chinoise des Césars. En 1993, la ville de Shanghai a inauguré le premier festival international du film en Chine. Alors que le récent durcissement idéologique met le cinéma dans la ligne de mire des anciens
du régime, l'industrie cinématographique (qui s'est ouverte en 1995 aux superproductions américaines) est rattrapée par le capitalisme. La plupart des films actuels sont réalisés avec des capitaux privés, chinois ou étrangers, ce qui ne les met pas pour autant à l'abri du Bureau du cinéma. Le cinéma chinois a également désormais ses stars, connues dans le monde entier et habituées des tapis rouges. Si on ne tient pas compte des stars de Hong Kong, les actrices chinoises sont à ce titre particulièrement remarquées. Les muses de Zhang Yimou, Gong Li et Zhang Ziyi, ont vu leur audience largement dépasser le cercle des amateurs de cinéma chinois, en apparaissant dans de nombreuses productions hollywoodiennes en plus des blockbusters chinois. Faye Wong ou la Hongkongaise Maggie Cheung ont également atteint une renommée internationale. Plus récemment, l'actrice Fan Bingbing fut classée à deux reprises en 2013 et 2014 première personnalité la plus influente de Chine par le magazine Forbes et Tang Wei fut révélée dans Lust, Caution d'Ang Lee en 2007. Enfin, il est important de noter qu'aujourd'hui, la Chine se place comme un acteur institutionnel majeur du cinéma mondial en prenant des parts importantes dans de nombreuses productions internationales.

Une image animée du Tibet

Le Tibet est un endroit évidemment télégénique. Il fut ainsi au centre de nombreux films. Et même si l'action de certains de ces derniers est censée s'y dérouler, il arrive que lesdits films aient en réalité été tournés dans les pays directement limitrophes comme au Népal ou au Bhoutan. Tout ceci pour des questions évidentes de restrictions administratives....
Voici une petite liste de ces films qui donnent envie de voir le Tibet encore et toujours.

Golden Child, l'enfant sacré du Tibet de Michael Ritchie (1986). Eddie Murphy doit retrouver un jeune garçon tibétain que l'on appelle en raison de ses pouvoirs magiques l'enfant sacré. Tout un programme qui emmène le flic de Los Angeles sur les routes du Tibet.

Himalaya, l'enfance d'un chef d'Eric Valli (1999). Ce film, et sa superbe bande originale, retrace le parcours de deux caravanes de sel dans les hautes montagnes du Dolpo.

Kundun de Martin Scorsese (1997). Ce film raconte la jeunesse (un petit peu romancée quand même) de l'actuel dalaï-lama.

Kekexili, la patrouille sauvage de Lu Chan (2004). Ce film à la limite du documentaire nous décrit la vie d'une équipe chargée de lutter contre le braconnage de l'antilope du Tibet.

La Coupe de Khyentse Norbu (1999). Un objet " filmique " non identifié, un bijou du cinéma qui retrace la vie de deux moines tibétains essayant à tout prix de voir la Coupe du monde de football de 1998 à la télévision.

Little Bouddha de Bernardo Bertolucci (1993). Ce film retrace la vie de Bouddha.

Sept ans au Tibet de Jean-Jacques Annaud (1997). Ce film tiré du livre homonyme retrace l'histoire d'un alpiniste autrichien et de son séjour au Tibet entre 1944 et 1951.

Petit aperçu de la production cinématographique chinoise

Arrêter une liste de films chinois à voir avant un éventuel séjour en Chine est forcément un exercice très difficile au vu de la production gigantesque du pays mais aussi une affaire de goût. Pour autant, voici une sélection !

Epouses et concubines, Zhang Yimou (1991).

Adieu ma concubine, Chen Kaige (1993).

Vivre, Zhang Yimou (1994).

Chungking Express, Wong Kar-Wai (1995).

Shower, Yang Zhang (2000).

Beijing Bicycle, Wang Xiao Shuai (2001).

Les Démons à ma porte, Jiang Wen (2001).

Blind Shaft, Li Yang (2003).

Crazy Kung Fu, Stephen Chow (2005).

Littérature

On établit la naissance de la littérature chinoise aux environs de 2000 av. J.-C. Même s'il est plus aisé de trouver des traductions des oeuvres classiques de nos jours, de nombreuses oeuvres notamment des recueils de poèmes demeurent difficilement traduisibles. Les plus patients devront apprendre à maîtriser la langue pour pouvoir découvrir les écrits anciens. Avant le XXe siècle, on dénombrait deux styles de littérature en Chine : le classique et le vernaculaire. La littérature classique était un ensemble de textes anciens que les candidats au mandarinat devaient connaître. Le style vernaculaire était quant à lui davantage pour distraire. Les romans vernaculaires sont d'une richesse incalculable pour ceux qui souhaitent découvrir la Chine ancienne. Un des plus célèbres est certainement La Romance des Trois Royaumes, écrit par Luo Guanzhong, qui raconte et met en scène les batailles dans lesquelles se livraient la Chine lorsqu'elle était divisée en trois royaumes (dynastie des Han). Au début du XXe siècle, les premières traductions de romans occidentaux firent leur apparition en Chine. La littérature étrangère influença par la suite les écrits chinois classiques. Lors de l'ascension au pouvoir des communistes, la littérature chinoise cessa d'évoluer et se mua dans un style rigide. Elle servait à l'époque à véhiculer les idées du parti. Après la mort de Mao Zedong en 1976, les langues se délièrent et les écrivains chinois commencèrent à écrire sur la pauvreté, la Révolution culturelle et tous les événements choquants qu'ils ont pu vivre. Depuis les années 1990, une nouvelle génération d'auteurs chinois semble émerger. La rapide croissance économique, la solitude, la drogue, la sexualité inspirent cette nouvelle vague. L'auteure Zhou Weihui est membre de cette nouvelle génération. Son ouvrage Shanghai Baby, publié en 2000, fut un véritable succès en Chine et à l'étranger. Qualifié de décadent par le gouvernement, ce livre décrit pourtant la réalité de la jeunesse des grandes villes. Le roman aborde les sujets de la liberté et de la sexualité sans tabou. En 2000, le prix Nobel de littérature est attribué à Gao Xingjian pour son roman La Montagne de l'âme. L'histoire de ce livre se déroule dans les paysages montagneux du sud de la Chine. En 2012, c'est Mo Yan qui devient le premier auteur chinois (Gao étant citoyen français) lauréat du prix Nobel de littérature. Au-delà des oeuvres de l'auteur, ce prix récompense la place grandissante de la littérature chinoise dans le monde. De plus en plus traduits et lus, les écrivains chinois deviennent des incontournables. En France, la collection " Bleu de Chine " chez Gallimard et les éditions Philippe Picquier traduisent et publient de nombreux auteurs chinois.

Ouvrages de référence

Jian Rong, Le Totem du loup, Bourin Editeur, 2008.

Cao Xueqin, Le Rêve dans le pavillon rouge, La Pléiade, Gallimard, 1981 (deux volumes). Cao Xueqin, un grand lettré réaliste, a atteint le sommet de la littérature romantique en Chine antique avec ce livre culte du XVIIIe siècle.

Lu Xun, La Véritable Histoire de Ah Q, publié en 1921 en Chine. En France, Editions des Langues étrangères, 2000. Cette nouvelle raconte l'histoire d'un homme un peu candide lors de la révolution de 1911.

Lao She, Le Pousse-pousse, Philippe Picquier. Un des chefs-d'oeuvre de la littérature chinoise. Lao She décrit le Pékin des années 1920 et raconte l'histoire malchanceuse de ce tireur de pousse-pousse.

Jacques Pimpaneau, Lettre à une jeune fille qui voudrait partir en Chine, Philippe Picquier réimprimé en format poche, 2004. La meilleure façon de connaître un pays est de découvrir sa poésie. Un livre très intéressant.

Yveline Féray, Contes d'une grand-mère chinoise, Philippe Picquier, 2001. Ces contes ont été traduits et racontés par Yveline Féray. Les six contes conservés dans la mémoire populaire grâce à des conteurs exceptionnels relèvent du chef-d'oeuvre de la littérature chinoise. Plongez-vous dans l'histoire de ces personnages touchants et émouvants. "

Femmes poètes dans la Chine d'aujourd'hui. Anthologie, Zhongguo Wenxue, 1991. Plus de cent poèmes écrits par trente-six femmes poètes qui aiment la vie littéraire de la Chine actuelle. "

Ya Ding, Le Sorgho rouge, Stock, 1987. Né en 1956, dans une petite ville au nord de la Chine, Ya Ding y grandit jusqu'à l'âge de 10 ans. Durant la Révolution culturelle, il fut envoyé aux champs jusqu'à vingt ans. Traducteur de Camus et de Sartre, il a écrit ce roman, inspiré de sa vie, directement en français.

Chen Kaige, Une jeunesse chinoise, Philippe Picquier. Une autobiographie émouvante du célèbre réalisateur de cinéma qui reçut à Cannes, en 1993, la Palme d'or pour Adieu ma concubine. Il était Garde rouge pendant la Révolution culturelle (comme toute sa génération) et il a dénoncé son propre père.

Han Han, Je voudrais parler au monde, " Bleu de Chine ", Gallimard, 1988. L'auteur nous embarque sur les routes et dresse un tableau saisissant et sans artifice des réalités de la Chine contemporaine. A lire également, du même auteur chez le même éditeur, Blogs de Chine, Han Han étant le blogueur chinois le plus suivi au monde.

Chan Koonchung, Les Années fastes, Grasset. Un roman d'anticipation politique qui fera date, souvent comparé à Orwell ou Huxley. Chan signe ici une oeuvre magistrale dont l'action se déroule en 2013 (il est sorti en France en 2012) mais parle plus largement de ce que la Chine est en passe de devenir. A lire absolument.

La Chine de l'Ouest et le Tibet en livres

Castets Remi, " Nationalisme, islam et opposition politique chez les Ouïgours du Xinjiang " in : Les Études du CERI, octobre 2004, n°110, 45 pages.

Lasserre Sylvie, Voyage au pays des Ouïghours (Turkestan chinois, début du XXIe siècle), Editions Cartouche, 2010.

Chavannes Edouard, Documents sur les Tou-Kiue (Turks) occidentaux, recueillis et commentés, 1941.

Grousset René, L'Empire des steppes, Payot, 1938.

Donnet P-A, Privat G. et RIBES J-P (dir), Tibet : des journalistes témoignent, L'harmattan, 1992.

Blondeau Anne-Marie et Buffetrille Katia, Le Tibet est-il chinois ? Albin Michel, 1992.

Pommaret Françoise, Le Tibet, une civilisation blessée, Découvertes Gallimard, 2002.

Deshayes Laurent, Histoires du Tibet, Fayard, 1997

Boulnois Lucette, " La politique chinoise de construction de routes dans la Région Autonome du Tibet (1950-2000) ", In : Aller et venir. Faits et perspectives, n° à thème de la revue Asie, VI-VII, 2002, sous la direction de Flora Blanchon, Presses de l'université de Paris-Sorbonne.

David-Neel Alexandra, Voyage d'une parisienne à Lhassa. A pied et en mendiant de la Chine à l'Inde à travers le Tibet, Pocket, 2004.

Médias locaux
Journaux locaux.
Journaux locaux.

Inutile de préciser que les médias chinois sont étroitement contrôlés et ne peuvent exprimer librement leurs opinions, notamment autour des 3 T : Taïwan, Tian'anmen et Tibet.

Les autres sujets sont traités de manière assez complète, mais toujours complaisante avec les autorités et sans faire mention des oppositions. Entre propagande, journalisme d'investigation et littérature de reportage, les médias en Chine ont connu ces trente dernières années une évolution indéniable. La Chine est même en passe de s'imposer comme une superpuissance dans ce domaine, et en a fait un des piliers de sa stratégie de séduction et de rayonnement. Mais les médias chinois, loin d'être émancipés, vivent dans le paradoxe. Ils oscillent aujourd'hui entre les velléités de libéralisation que favorise l'éclosion d'une économie de marché et le contrôle systématique de la presse dont les objectifs demeurent soumis aux objectifs fixés par l'Etat-Parti : maintenir une cohésion nationale. Voeu pieux s'il en est, car la fin des années 1990 et le développement d'Internet ont vu naître de nouvelles formes d'expression sociale - par le recours aux blogs, comme celui du célèbre et insolant Han Han -, une pluralité d'opinion qu'encourage la libre concurrence qui s'exerce à présent entre les organes de presse. Cantonné au rang d'un simple relais de la propagande à l'époque maoïste, le journalisme chinois a, depuis lors, renoué avec une plus grande professionnalisation de ses représentants, phénomène qui avait été amorcé sous l'influence d'une modernité d'inspiration occidentale durant les dernières années de la dynastie des Qing et au commencement de la première République. La professionnalisation gagne ainsi du terrain, mais les problèmes de corruption et le poids de la censure demeurent cependant les principaux fléaux d'une profession en pleine évolution. Est-il nécessaire de noter que l'Etat-Parti contrôle les médias ? Depuis 2013 et une réforme des capacités médiatiques chinoises, avec en ligne de mire le souhait de s'imposer comme un géant mondial, l'Administration générale de la presse, de l'édition, de la radiodiffusion, du cinéma et de la télévision est ainsi chargée de faire la promotion des différents vecteurs d'information (on notera que le cinéma en fait partie) mais aussi d'en contrôler le contenu. Le contrôle était bien entendu total auparavant, mais il est aujourd'hui centralisé, afin de faciliter une plus grande cohésion, notamment on se doute face à la montée en puissance des réseaux sociaux. Traditionnellement, la radio nationale de Chine et Radio Chine internationale (son pendant à l'export) sont les principaux canaux sur les ondes.

Les chaînes de télévision, CCTV, sont devenues les vecteurs les plus visibles pour le grand public depuis que les ménages ont les moyens de se payer un poste de télévision. Parmi ces chaînes, CCTV news est une sorte de CNN à la chinoise (contrôle gouvernemental en plus), tandis que CCTV 5 diffuse des programmes en anglais, avec pour ambition très claire de s'exporter dans le monde entier. En matière de presse écrite, le journal le plus important est Le Quotidien du peuple, organe officiel du Parti. On compte également des journaux en anglais, comme Global Times ou China Daily, tous contrôlés par l'Etat. C'est donc sur Internet que les Chinois trouvent un espace de liberté, mis à rude épreuve en raison des multiples parades et murailles érigées par le gouvernement, mais qui ne cesse cependant de progresser, au point de devenir un véritable défi pour le régime. Réseaux sociaux (Weibo, en l'absence de Twitter et Facebook interdits) et blogs de toutes sortes caractérisent une nouvelle forme d'expression et, dans certains cas, de protestation. Il est intéressant de voir que les pouvoirs publics doivent désormais s'adapter à cette nouvelle donne, et ne peuvent plus uniquement jouer la carte de la répression. Faut-il y voir des changements importants ? Difficile cependant de se hasarder à un tel pronostic. A Hong Kong, les médias bénéficient en principe d'une plus grande liberté, en principe cependant car on relève de nombreux problèmes. Le South China Morning Post, grand quotidien de Hong Kong indépendant, semble par exemple de plus en plus exposé aux pressions de Pékin, surtout depuis son rachat récent par le fondateur d'Alibaba Jack Ma qui semble ne pas vouloir se mettre Pékin à dos...

Surfer sur Internet en Chine...

La Chine contrôle le réseau. Ce qu'elle ne veut pas lire, elle en interdit l'accès. Ainsi, impossible de se connecter à vos réseaux sociaux préférés, et même à vos boîtes email (notamment Google). La seule solution pour essayer de " contrer " la censure du net consiste à s'équiper d'un logiciel VPN (pour virtual private network) qui vous permet de " déplacer " votre adresse IP hors de Chine et donc de vous permettre d'accéder à vos emails et autres. Ces petits logiciels sont facilement trouvables sur Internet, mais notez qu'ils sont payants (généralement 12 US$/mois en souscription directe).

Musique
Instruments traditionnels ouïghours dans la vieille ville de Kashgar.
Instruments traditionnels ouïghours dans la vieille ville de Kashgar.

Jusqu'au début du XXe siècle, l'histoire de la musique en Chine ne connaît que peu de changements notables. Rituelle jusqu'à la dynastie Tang (qui marque l'âge d'or de la poésie chinoise), elle conserve un aspect immuable et reflète l'image des lettrés confucéens. L'apparition de la musique bouddhiste au XIe siècle, à caractère essentiellement religieux, ne modifie pas cet état. La musique profane, méprisée par les lettrés, n'est que rarement mentionnée dans les ouvrages classiques. L'arrivée de la dynastie mongole Yuan au pouvoir (1271-1368) marque l'essor du théâtre chinois, tandis que sous la dynastie mandchoue Qing (1644-1911) la théorie musicale semble marquer une pause. En effet, au lieu d'encourager de nouvelles recherches, les Qing fixent en 1712 l'échelle officielle des notes. La dynastie Qing, sinisée rapidement à l'inverse des Yuan, voit l'arrivée des premiers pères jésuites : en 1676, le père portugais Pereira joue du clavecin en présence de l'empereur Kangxi. Malgré les premiers contacts avec l'Occident, les instruments " barbares " restent confinés dans le palais impérial, accessibles à quelques privilégiés seulement. Le statut des artistes et musiciens était peu gratifiant, puisque jusqu'en 1723, les musiciens de profession (à l'exclusion de ceux accompagnant les processions lors des mariages et des enterrements) étaient considérés comme des Beijian (vils) et inscrits sur un registre du cens spécial qui leur interdisait de se présenter aux examens mandarinaux jusqu'à la troisième génération. Le début du XXe siècle marque la véritable rencontre de l'Occident et de la Chine. Outre la révolution soviétique, qui provoqua la venue de nombreux artistes russes en exil, les Chinois eux-mêmes partirent étudier hors de Chine. Actuellement trois courants se dégagent : les adeptes de musique chinoise interprétée avec des instruments chinois, par exemple Liu Wenzi ; les partisans d'une occidentalisation de la musique chinoise à outrance, entre autres le compositeur Liu Duntian ; les Chinois préférant unir les deux mondes en rassemblant les instruments des deux cultures, par exemple He Bin, Ma Shenlong. Les artistes de ce courant utilisent les formes d'écriture que nous connaissons en Occident (symphonies, concertos...) tout en puisant leur inspiration dans le folklore chinois.
A ces trois courants, il faut ajouter l'évolution des jeunes vers la musique de style karaoké, c'est-à-dire des variétés où les mélodies sont extrêmement simplistes, mais que tout le monde reconnaît. Deng Lijun, bien que décédée depuis plusieurs années, reste actuellement la chanteuse la plus populaire de Chine. La musique du Shanghai des années 1930 figure en bonne place dans les bars et les endroits branchés. Des chanteurs de Taïwan, de Hong Kong ou du continent comme Jay Chou, Zhang Xueyou, Cuijian ou Wang Fei sont des stars adulées par les Chinois de 7 à 77 ans. Malheureusement pour la Chine, cette nouvelle musique ressemble de plus en plus à la musique occidentale et la tradition chinoise n'est plus aujourd'hui le thème principal de ces nouvelles compositions

La musique chinoise contemporaine

Les rockeurs, les rappeurs, les grunges ou les punks n'ont peur de rien : c'est à ça (et à leur look aussi) qu'on les reconnaît. Et, aussi surprenants que cela puisse paraître, ils sont nombreux en Chine. Le régime, aussi policier soit-il, n'a pas encore réussi à les faire taire. Xiao He, Wan Xiaoli, Wang Lei, Meihao Yaodian (Glorious Pharmacy), AK-47, PK-14 ou encore Nao Chong (Brain Failure)... : voici un florilège des groupes les plus populaires en Chine. Ils jonglent avec les styles pour faire passer leurs messages. Des messages sociaux pour Wan Xiaoli, seul sur scène avec sa guitare, et sa chanson Je suis devenu chômeur à la prose fleurie : " Dans notre société civilisée (slogan du pouvoir chinois), il est possible de ne rien posséder. Mais il est impossible de ne pas avoir d'argent. Et si tu n'as pas d'argent, tu n'es rien d'autre qu'un con. " Tout aussi décapantes les paroles du groupe Public Kingdom 14 (PK14) et de leur chanson Sais-tu ? Ceux-là dénoncent les nombreux morts inconnus du développement et de la croissance économique chinoise. Autre genre, autre message, plus musical cette fois. Ainsi, Meihao Yaodian réhabilite avec force tambourins et dialectes, la musique des minorités ethniques du nord de la Chine (ouïghoure, kazakhe et kirghize).

Peinture et arts graphiques

On parlera de peinture et de calligraphie en même temps, d'abord parce que ces deux arts se font au pinceau, et ensuite parce qu'on les retrouve souvent côte à côte sur le même support. Combien de rouleaux représentant un paysage avec un ermite près d'une cabane sur une route de montagne rocheuse portent aussi sur leur côté une calligraphie explicative ou un poème...

Les peintres et les calligraphes se servent donc de papier, d'un pinceau, d'un bâton d'encre, d'une pierre à encre dans laquelle on dilue le bâton, en ajoutant un peu d'eau et en frottant lentement le bâton avec un mouvement circulaire jusqu'à l'obtention de l'intensité du noir voulu. Les meilleurs pinceaux aux poils arrondis et très pointus au bout sont souvent constitués d'une tige de bambou terminée par une touffe de poils de martre ou de loup. Le tracé d'un caractère à lui seul est une véritable oeuvre d'art, et sera d'ailleurs signé. Les peintres et les calligraphes utilisent de l'encre solide plus par tradition que par ignorance des nouvelles techniques. L'encre de Chine existait déjà sous les Han. Vous verrez de nombreuses peintures lors de votre séjour et, si vous souhaitez en acquérir une, laissez-vous séduire. Elles sont souvent peintes sur de la soie collée sur papier et se déroulent verticalement ou horizontalement entre deux embouts de bois. Chaque peinture évoque quelque chose d'intense et de magique, presque religieux : beaucoup de paysages zen sont influencés par la philosophie taoïste. Vous aurez envie d'aller vous y promener et d'être cette silhouette qui monte le rocher à travers les pins vers la petite maison en haut d'où la vue doit être si belle sur le lac en bas...

Les Tangkas tibétains

Peinture sur toile réalisée selon des codes très stricts et très précis. Ils servaient à l'origine à se débarasser de problèmes physiques ou religieux. Ces objets sont si codifiés que même les couleurs ou le choix des pigments ne sont pas laissés au hasard. Ils existent deux sortes de Tangkas, des tangkas brodés et des tangkas peints ; ces derniers étant les plus fréquents.

Traditions
Service traditionnel du thé.
Service traditionnel du thé.
Opéra chinois

C'est une sorte de théâtre, il est répandu dans tout le pays depuis 150 ans et n'a pas grand-chose à voir avec le théâtre en Europe. Concentrant tous les succès du théâtre chinois, il se présente comme un art synthétique du théâtre, de la musique, de la danse et d'arts martiaux traditionnels. Il existe différents styles d'opéra (opéra de Pékin, de Chiu Chow ou de Canton), et les troupes chinoises locales, ou en visite, ont beaucoup de succès.
L'opéra de Pékin est né il y a deux cents ans dans la capitale, mais son origine remonte sans doute aux théâtres de poupées, liés au culte des morts. Son âge d'or se situe dans les années 1920, avec les fameux " quatre rôles féminins ". Les acteurs arpentent la scène au son d'antiques instruments à cordes ou aux bruits fracassants des gongs et des tambours.
Les costumes sont inspirés des vêtements d'il y a environ quatre siècles, sous la dynastie Ming (manches flottantes, trop longues, soulignant les mouvements). Les fanions insérés sur le dos des costumes des hauts militaires et les deux longues plumes de faisan piquées dans les coiffes ont été ajoutés pour intensifier l'effet théâtral. L'opéra de Pékin a beaucoup souffert durant l'invasion japonaise, et il fut carrément interdit pendant la Révolution culturelle, sauf les représentations révolutionnaires. Les tournées du célèbre acteur chinois Mei Lanfang à l'étranger et le cinéma contribuèrent à donner l'image d'un théâtre de travestis aux voix très haut perchées.
Pour nous Occidentaux, la musique chinoise nous semble encore aujourd'hui très souvent associée au bruit, aux mélodies lancinantes, aux psalmodies et au gong ! Pourtant, la musique chinoise est d'une nature bien différente ; car on ne doit pas oublier qu'elle obéit à d'autres critères que les nôtres et particulièrement à quatre notions de base :

La langue chinoise. Tous les Occidentaux ont pu s'apercevoir des difficultés liées au monosyllabisme et à la polytonie de cette langue. Chaque son est affecté d'un ton musical défini tant par son inflexion que par sa hauteur relative. Il suffit de laisser traîner un peu la voix pour qu'une lecture quelconque devienne aussitôt musicale et s'apparente à la psalmodie.

Le huangzhong. Il s'agit du son fondamental qui est à la base de tout le système musical chinois, créé, d'après la légende, par un ministre de l'empereur Huangdi. D'autres sons s'y ajoutèrent et formèrent ce qu'on appelle les douze . Au fil du temps, ce huangzhong a évolué (un peu à la manière de note la), ceci explique sans doute les nombreuses traductions de ce terme en notation occidentale : mi ou fa.

Les douze . Ils correspondent aux douze degrés chromatiques que l'on connaît également dans notre base musicale. Empreints de philosophie taoïste et de diverses croyances, ils ont périodiquement animé des querelles entre musicologues. Leur mauvaise traduction par les pères jésuites a été bien souvent la cause d'erreurs d'interprétation. Pour former une échelle mélodique, il faut choisir un certain nombre de .

Si le huangzhong (premier ) correspond à la note fa, on obtient, après quatre progressions de quintes justes (trois tons, un demi-ton diatonique), cinq notes qui sont fa, do, sol, , la. On peut alors constater que, classées dans l'ordre fa-sol-la-do-, ces notes nous permettent d'obtenir une gamme pentatonique appelée communément " gamme chinoise ". En complément, la gamme heptatonique (ou gamme mongole) est composée de la manière suivante : do-ré-mi-fa-fa#-sol-la-si-do. Pour les connaisseurs !

Le rythme. Confucius, dans son ouvrage sur le Zonglun déclare : " La musique c'est le rythme ! " Cette primauté est évidente, car dans toute la musique chinoise les instruments de percussion tiennent une place importante en nombre et en puissance sonore (carillons, cloches, gongs, cymbales, tambours...) ; le rythme employé en Chine est essentiellement binaire avec accentuation très prononcée des temps forts. La syncope est également très prisée par les artistes chinois.

Xiangsheng

C'est une forme de comédie traditionnelle qui remonte au XIVe siècle, en Chine. Le terme xiangsheng signifie le fait d'imiter le discours et les actions de quelqu'un. La plupart des pièces sont des dialogues entre deux comédiens, voire avec des troupes de trois acteurs ou plus. L'un d'eux joue le Chinois moyen victime de la folie ou de l'absurdité de l'autre, et l'ensemble joue un rôle social et politique. C'était un art tellement populaire que le public récitait souvent le texte par coeur avec les comédiens. Mais après la fondation de la République populaire de Chine, le Xiangsheng a dû se conformer aux mentalités de la nouvelle société : les blagues sexuelles, les références politiques ou des moqueries sur les défauts physiques des personnes ont été bannies.
Néanmoins le Xiangsheng s'est répandu très rapidement dans tout le pays, grâce notamment à sa diffusion massive à la radio et, depuis les années 1980, à la télévision, puis récemment encore via Internet, où des blagues bien plus osées circulent. Aujourd'hui, cette forme d'art survit aussi encore sur scène, notamment dans les théâtres ruraux.

Spectacles de marionnettes

Les premières marionnettes seraient apparues il y a 500 ans, dans la province du Fujian. Au départ, de petites statuettes utilisées pour les rites funéraires se sont progressivement transformées : il s'agissait alors de marionnettes à gaine, avec des jambes en chiffon, des chaussures en bois, des vêtements en soie et une tête en bois peinte et maquillée. Elles étaient souvent utilisées pendant les fêtes religieuses pour des spectacles de rue ou de foire, reprenant des textes classiques de la littérature chinoise ou du répertoire de l'opéra. A la fin du XIXe siècle on voit aussi apparaître des marionnettes à baguettes, avec une tête en terre cuite, des mains en papier mâché reliées à une baguette pour la manipulation, et des jambes en bois. Ces marionnettes sont encore utilisées dans certains théâtres, à Pékin et à Shanghai.

Théâtre d'ombres chinoises

Même si l'on reconnaît à l'Inde un rôle déterminant dans le développement de cet art, la Chine, comme d'autres pays, revendique la création du genre. Plusieurs légendes sont invoquées : celle du prêtre taoïste, au IIe siècle av. J.-C., qui aurait fait apparaître le fantôme d'une concubine impériale sur un écran, celle encore d'un chef d'armée Han qui pour défendre ses troupes contre l'ennemi aurait érigé l'ombre de figurines contre les fortifications. Les figurines du théâtre d'ombre sont généralement découpées dans de la peau ou du parchemin, puis peintes avec des couleurs vives, pour être projetées sur un écran. Elles sont translucides et articulées, parfois enduites d'une huile végétale, et les têtes sont interchangeables pour multiplier les personnages. Le montreur interprète tous les rôles, la musique l'accompagnant. Le répertoire est souvent tiré de l'histoire du pays.

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