Selon les ethnies, des objets de confection différente

En Alaska, le souvenir le plus traditionnel à rapporter est un objet ou une figurine sculptée dans de l’ivoire ou de l’os d’animal exposée dans des galeries d’art. Mais attention, ces objets inuits reconnaissables à la marque « Native Handicraft » accompagnée d’une main en argent ou « made in Alaska » estampillé d’un ours blanc, ne sont pas abordables, et c’est compréhensible. Avant de se laisser tenter par le « pas cher », peut-être faut-il prendre le temps de visiter une galerie d’art et se faire expliquer la vie de tel ou tel objet exposé, savoir dans quelle communauté il a été confectionné pour en appréhender l’histoire et donc admettre son prix. Ces objets sont héritiers de 23 000 ans d’histoire !

Les Inupiaq travaillent beaucoup les outils : flèches, arcs, harpons, cuillères, ceintures... dans des matériaux locaux : ivoire, peau de poissons, fourrure d’ours, corne... Leurs sculptures ne sont pas décoratives mais servent d’amulettes de protection dans la religion locale.

Les Yupik, eux, décorent tous leurs objets même les moins importants. Ils sont connus notamment pour leurs masques en bois, peints de couleurs colorées qui ont une signification et suivant des motifs caractéristiques. Ils sont utilisés pour des cérémonies et souvent détruits à la fin de celle-ci. Ils servent à apporter chance à celui qui le porte.

Les Tlingit utilisent un art pratique, lié souvent à la confection de vêtements et à la gravure. Ils sculptent notamment des totems et leurs canoës. 

Les Athabascans, les artistes les plus réputés

Dans cette tribu, ils ornent leurs parkas, moufles, ceintures, petites boîtes ou art décoratif de jolies perles colorées. Toute la culture et l’art reposent essentiellement sur les Amérindiens et Inuits (les ethnies du Grand Nord). Ce sont leurs objets en particulier que les galeries sont nombreuses à exposer : sculptures en ivoire, masques, totems ou lainages. Ils les réalisent durant les longues journées d’hiver. Ce sont les Inuits qui, grâce aux défenses de morses en ivoire ramassées sur les plages, sculptent des scènes de leur vie quotidienne. Les Amérindiens du Sud-Est sont eux spécialisés dans la sculpture sur bois, notamment de totems. Ceux-ci servaient à différencier chaque clan. Aléoutes, Tlingit ou Inuit, chaque tribu possédait ses masques. Utilisés par le shaman ou pour des danses, ils sont fabriqués à partir de bois ou de cuir et décorés de plumes, ivoire et fourrure. On les retrouve dans tous les musées et il est possible d’en acheter. Ainsi certaines familles perpétuent les traditions et maintiennent différentes activités ancestrales. 

Une famille connue pour son artisanat

Dans la famille Shavings, originaire de l’île de Nunivak, la sculpture d’un phoque sur de l’ivoire de morse est la spécialité de Chuck. Cet artiste d’origine inuit est reconnaissable entre tous au travers de ses réalisations. Quant à Louise, sa sœur, elle fait partie des 300 femmes inuits sur l’ensemble du territoire alaskien, autorisées à tricoter le qiviut, autrement dit la laine de bœuf musqué, considérée comme la meilleure laine au monde. Elle est plus résistante et huit fois plus chaude que la laine de mouton, plus douce et plus fine que le cachemire. Bref, une qualité qui a un prix : 100 g coûtent environ 3 000 US$ ! Le bœuf musqué faisait partie de l’alimentation de base des Inuits. Massacré par les Russes et autres envahisseurs, il faillit disparaître du pays. Réintroduit sur l’île de Nunivak, il est aujourd’hui très présent et fait le bonheur de quelques très riches chasseurs qui paient des milliers de dollars pour abattre un de ces seigneurs des glaces.