Vallée des dix mille fumées, Parc national de Katmai © CSNafzger - Shutterstock.com .jpg
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Parcs nationaux

L'Alaska compte 8 parcs nationaux :

Parc national et réserve du  Denali (Denali National Park) : situé dans le centre de l’État, il abrite le plus haut sommet d'Amérique du Nord, le mont Denali, qui culmine à plus de 6 000 mètres. Réserve de biosphère Unesco, le parc protège une grande variété de milieux : forêts, lacs, étangs et glaciers.

Parc national et réserve des Gates of the Arctic (Gates of the Arctic National Park) : situé dans la partie nord de l’État, au nord du cercle polaire, ce vaste parc protège des écosystèmes de taïga et de toundras.

Parc national et réserve de Katmai (Katmai National Park) : situé dans la péninsule de l'Alaska, au sud-ouest de l'État, il se caractérise notamment par sa chaîne de volcans en activité. On citera également la pittoresque vallée des Dix Mille Fumées liée à l'éruption du volcan Novarupta.

Parc national des Kenai Fjords (Kenai Fjords National Park) : au sud de l’État, le parc protège de vastes étendues de glaciers, forêts et fjords, associées à une grande diversité faunistique et floristique.

Parc national de Kobuk Valley (Kobuk Valley National Park) : situé au nord-ouest de l'Alaska, il se singularise par ses dunes de sable (Great Kobuk Sand Dunes, Little Kobuk Sand Dunes, Hunt River Dunes). Vaste réservoir, le parc abrite une remarquable biodiversité.

Parc national de Glacier Bay (Glacier Bay National Park) : situé sur la côte sud-est de l'Alaska, à 150 km de Juneau, le parc est classé réserve de biosphère par l'Unesco. Il protège glaciers, fjords, forêts côtières, lacs et champs de glace.

Parc national et réserve de Lake Clark (Lake Clark National Park) : situé au sud de l’État, à moins de 200 km d'Anchorage, il abrite une grande diversité de milieux tels que volcans, forêts, toundras, lacs et rivières, associés à une riche biodiversité.

Parc national de Wrangell–Saint-Élie (Wrangell-St Elias National Park) : situé au sud de l'Alaska, le parc, classé réserve de biosphère de l'Unesco, se caractérise par son alternance de glaciers et de massifs montagneux (monts Chigah, monts Wrangell, monts Saint-Élie), qui constituent des paysages uniques au monde.

La wilderness en question

La notion de wilderness a été développée par le naturaliste John Muir, qui effectua notamment un voyage d'exploration en  Alaska en 1899. Cette conception d'une nature vierge de toute occupation humaine est celle qui a prévalu à la mise en place des parcs nationaux aux États-Unis. Elle pose cependant un certain nombre de questionnements. Les parcs nationaux, réservoirs de biodiversité, ne peuvent à eux seuls maintenir la dynamique évolutive du vivant, liée à la circulation des espèces et donc à la présence de continuums écologiques. Les activités humaines ex situ, qui engendrent pollutions et réchauffement climatiques, impactent également les parcs nationaux. Ces aires protégées sont également menacées par des activités anthropiques en leur sein, comme des forages pétroliers et gaziers. Le tourisme induit lui aussi des impacts, à la fois directs, puisque la circulation dans les parcs peut perturber certaines espèces, et aussi indirects, le transport des voyageurs ayant un impact carbone souvent très significatif. Cette politique de « sanctuarisation »  a également exclu de certaines zones des populations autochtones, pourtant présentes depuis des millénaires en ayant su préserver les équilibres naturels. L'anthropologue Nastassaja Martin a étudié le peuple Gwhich’in au nord de Alaska (Les Âmes sauvages, 2016). Les Gwhich’in, en prise avec le réchauffement climatique, la politique des parcs nationaux ou encore les projets pétroliers voient leur mode de vie complètement transformé. Ces peuples autochtones portent une autre vision du monde, dite « animiste », qui se distingue de la vision occidentale dite « naturaliste » qui pense l'humain en dehors de la nature. Ces différentes ontologies, développées par l'anthropologue Philippe Descola, contribuent à éclairer nos interrelations avec le vivant. A l'heure de la crise écologique, repenser notre rapport au monde pourrait être un premier pas vers des relations plus équilibrées entre humains et non-humains.

Un territoire soumis à de multiples pollutions

Les résidus de pollution qui ont traversé le monde via les courants marins s'accumulent en Arctique. Le Conseil de l'Arctique, composé de membre des différents pays arctiques et de représentants de peuples autochtones, a initié un programme d'évaluation, qui a mis au jour la présence de multiples polluants dans la faune incluant PCB et mercure. Fairbanks souffre d'une importante pollution atmosphérique, liée au chauffage (bois, mazout), au trafic routier et aux centrales électriques, associée au phénomène d'inversion hivernale, qui empêche la dissémination des polluants.

La question brûlante du pétrole

Débutée dans les années 1960, l'exploitation pétrolière pourrait connaître de nouveaux développements. En 2020, l'administration de Donald Trump a accordé des baux d'exploitations pétrolières et gazières dans l’État, notamment dans l'Arctic National Wildlife Refuge (ANWR). L'arrivée au pouvoir de Joe Biden n'a pas remis en cause l'exploitation pétrolière. Le nouveau président a seulement suspendu temporairement le projet dans l'ANWR, en demandant son  réexamen juridique. D'autres projets d'ampleur se poursuivent, au grand dam des ONG environnementales qui mettent en exergue les atteintes sur la biodiversité mais aussi sur le climat. Les infrastructures de forage pourraient d'ailleurs être menacées en raison du changement climatique : elles nécessitent en effet des installations - énergivores - de refroidissement... afin de limiter la fonte des glaces sur lesquelles elles reposent...

Un territoire face au changement climatique

L'Alaska subit de plein fouet le changement climatique. Les incendies, la fonte des glaciers et de la banquise menacent la biodiversité. Inquiétante aussi est la fonte du pergélisol - ou sol gelé en permanence - qui en se réchauffant dégage du méthane, et pourrait aussi relarguer de grandes quantités de CO2 figées dans les glaces, mais aussi d'importantes quantités de mercure, des virus et des bactéries. L'affaissement du sol induit par la fonte du pergélisol entraîne également des glissements de terrain et menace les habitations. Une partie des habitants du village de Newtok a déjà été contrainte de se déplacer en 2019 dans un nouveau village, celui de Mertarvik.