Les rizières d'Asuka. shutterstock.com-funny face.jpg
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Ise-jingū, le plus important sanctuaire shintoïste du pays.shutterstock.com- mTaira.jpg

Le berceau de la nation japonaise

De nos jours, Asuka est un joli village au charme indéniable, niché dans la campagne de Nara et ses rizières en plateau. Il y a 1400 ans, c'est ici-même que s'est joué l'avenir du pays, lors de la fondation de l'Archipel en tant que nation. Le siège du pouvoir impérial s'y installa. En découlèrent l'organisation administrative du pays, son économie monétaire ainsi que sa diplomatie. Shōtoku Taishi promulgua alors les dix-sept articles d’une Constitution qui prêchait les principes de la paix. On retrouve aujourd'hui les traces de ce passé historique grâce aux fouilles archéologiques et au travail des spécialistes. Pour le visiteur aujourd'hui, visiter Asuka, c'est parcourir un musée à ciel ouvert, qui se découvre agréablement à vélo, tout en s'émerveillant de la belle nature à perte de vue.

Un haut lieu de spiritualité

Outre la naissance de la politique et de la culture nippones dans le village d'Asuka, c'est également dans la zone Ise-Yamato que l'on retrouve les témoignages de certaines des religions les plus importantes du Japon. La spiritualité y est omniprésente. Dans les temps anciens, la région montagneuse du Yamato était d'ailleurs considérée comme une terre de puissances naturelles. Elle était une étape importante pour les nombreux ascètes du shugendō, cette tradition spirituelle millénaire japonaise de communion entre l'homme et la nature. Cette religion est un mélange des genres, elle est au croisement du culte de la montagne, de la religion shintoïste ou encore bouddhiste et taoïste. Les ascètes ont pour quête le changement du corps et la renaissance de l'esprit grâce à l'ascension des montagnes. Lors d'une visite à Yoshino, on se rend au Kinpusen-ji, le temple principal du shugendō, établi au VIe siècle par En no Gyōja, le fondateur de cette religion ascétique. C'est également le point névralgique de plusieurs routes de pèlerinage, ce qui lui a valu, en 2004, d'être inscrit sur la Liste du patrimoine mondial de l'Unesco dans le cadre des « sites sacrés et chemins de pèlerinage dans les monts Kii ». En quittant Nara pour se rendre dans la préfecture de Mie, on remonte encore le temps à la découverte du plus important sanctuaire du Japon de la religion shintoïste, le Ise-jingū, officiellement appelé jingū. Il comprend 125 sanctuaires disséminés autour de deux parties : Naiku, consacré à Amaterasu-Omikami, et Geku, consacré à Toyouke-no-Okami. Datant du IIIe siècle, ce lieu hautement spirituel est unique et précieux. La valeur donnée à ce sanctuaire est telle qu'il est reconstruit à l'identique, tous les 20 ans, selon les techniques de construction ancestrales. Les artisans continuent de perpétrer cette tradition. Le lieu est un havre de paix spirituel, extrêmement respecté par les Japonais qui s'y rendent au moins une fois dans leur vie. Le mysticisme est poussé à son paroxysme avec le jingū. La plupart des bâtiments sacrés sont dissimulés derrière de grandes palissades et les prises de vue sont interdites dans certaines zones du secteur. Cela pourrait créer de la frustration, mais c'est bien de la fascination et de l'enchantement qui s'en dégagent. Parmi les personnages clés liés au sanctuaire, notons la légende des Saiō ou Itsuki no Miko, des membres féminins célibataires de la famille impériale japonaise, envoyées à Ise pour servir à l’Ise-jingū, de la fin du VIIe siècle jusqu’au XIVe siècle. Leur résidence, Saikū, se trouvait à 10 km au nord-ouest du lieu sacré. Les restes de l'habitation sont situés de nos jours dans la ville de Meiwa, à Mie.

L'omniprésence de la nourriture

Ise-Shima a longtemps été considéré comme un miketsukuni, ce qui signifie que la région était l'une des régions fournissant de la nourriture à la famille impériale, en raison, par exemple, de son abondance en fruits de mer et de la qualité de la nourriture proposée. Aux côtés d'Awaji et de Wakasa, Ise-Shima était l'un des trois seuls miketsukuni au Japon, une preuve indéniable de la valeur nourricière de cette partie du Kansai. Aujourd'hui, Ise-Shima est toujours un lieu privilégié pour les gastronomes. Ici, les visiteurs profitent d'ingrédients de haute qualité comme le bœuf de Matsusaka, les langoustes ise-ebi et les ormeaux. C'est aussi dans cette région du Japon que l'on retrouve les plongeuses ama, ces femmes qui perpétuent, depuis des millénaires, le savoir-faire ancestral de la pêche aux coquillages en apnée. Depuis les temps anciens, ces dames plongent dans la mer pour profiter des importantes ressources maritimes de la région. Bien qu'elles ne soient plus que 2000 à travers le Japon, on en retrouve près de la moitié autour de la ville de Toba, à Mie. Ces femmes, qui plongent presque tous les jours, forcent le respect, certaines étant même octogénaires. Discuter avec ces dames et partager un moment convivial autour du feu et du grill, en dégustant la pêche du jour, est l'une des expériences les plus emblématiques de cette région du Kansai, qui mêle, définitivement, histoire, culture, religion et gastronomie. Un véritable voyage au cœur d'un Japon historique et ancestral.

Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site : kansaiguide.jp/exciting/