Mer de Harima. shutterstock.com-XJR1300.jpg
Kazamidori No Yakata dans le quartier de Kitano, Kobe. shutterstock.com-Sean Pavone.jpg
Le château de Himeji. shutterstock.com-anek.soowannaphoom.jpg

De la féodalité à la modernité

Cette zone autour de la mer de Harima, qui s'est développée en tant que plaque tournante du transport en direction de Kyoto, revêt une importance historique pour le Japon. Le château de Himeji, pierre angulaire de la protection de la région et fleuron de l'architecture féodale, jouissait d'une position dominante sur la plaine de Harima, conférant à la ville de Himeji une importance décisive. Pour le visiteur d'aujourd'hui, fouler les pierres menant au cœur du château est une expérience saisissante et un aller simple à la découverte de l'ère féodale japonaise. La construction labyrinthique de cet édifice, mêlée à des idées ingénieuses, est un témoignage inestimable de l'architecture de guerre de l'époque. Himeji, en tant que ville prospère tournée vers la mer, à la croisée des routes vers d'autres villes majeures, a vite eu comme vocation de développer son industrie et sa population n'a cessé de croître. Elle s'est rapidement spécialisée dans le textile et la production métallurgique. Au nord de la ville se situe, par exemple, Sayō, dans la région de Nishi-Harima, là où la forge de fer « tatara »  prospère depuis l'Antiquité. « Tatara » est un terme qui fait référence au soufflet à pied utilisé pour attiser les braises lors du travail du fer, même si, plus tard, cette dénomination a été employée pour désigner l'ensemble du fourneau, voire l'ensemble des installations. Cette technique a perduré jusqu'en 1925 environ au Japon. Encore de nos jours, on peut apprécier plusieurs témoignages de ce passé artisanal très important de cette partie du Kansai. Malheureusement, au fil du temps, alors qu'elle était réputée pour la pêche, la mer de Harima s'est appauvrie en ressources halieutiques à cause de la pollution environnementale due à l'industrialisation de son littoral. En prenant de la hauteur, au sommet du mont Shosha, se dévoile le temple Shoshazan Engyō-Ji, un grand ensemble, fondé en 966 par le moine bouddhiste sacré, Shōkū Shōnin. Ce haut lieu de pèlerinage, avec ses plus de 1000 ans d'histoire, est également un témoignage important du rayonnement religieux de la région de Harima Nada. On trouve d'ailleurs, au sein du complexe, les cinq mausolées de la famille Honda, seigneurs de Himeji. Anecdote contemporaine, c'est ici-même qu'ont été tournées des scènes du film Le Dernier Samouraï avec Tom Cruise. Le temple Engyo-ji, le 27e des 33 temples du pèlerinage de l'ouest du Japon, accueille de nombreux pèlerins et randonneurs, tout au long de l'année et il est particulièrement visité lors de la floraison des cerisiers début avril, ainsi qu'en automne, pour les couleurs chaudes de cette belle saison. A l'est de Harima Nada, on retrouve la moderne Kobe, qui n'hésite jamais à dévoiler les traces du riche passé de la région, comme  en témoigne le musée des outils de menuiserie de Takenaka, unique musée de ce genre au Japon. Alors que de nombreux outils se font rares dans ce monde moderne à la technologie galopante, ce musée cherche à préserver le monde artisanal et à le transmettre aux générations actuelles.

Une région riche ouverte au monde

Alors que la région a prospéré pendant les temps anciens, en raison de sa situation le long de la Saigoku Kaidō, la route menant à Kyoto, l'ère moderne a vu cette partie du Kansai, entre Harima Nada et Hanshin, se tourner vers l'étranger et le monde, en se développant en tant que zone attrayante et accueillante, incorporant de nombreuses cultures internationales. Le quartier de Kitano, à Kobe, en est l'exemple typique. Au pied du mont Rokko, le visiteur européen sera surpris de découvrir une vingtaine d'anciennes résidences diplomatiques de style occidental, comme, par exemple, Kazamidori No Yakata, une maison de briques rouges qui a appartenu à un riche négociant allemand. Certaines sont classées Biens culturels importants du Japon. Le quartier de Nada est un autre témoignage de la richesse de la région. Ce haut lieu de la production de saké au Japon est un incontournable de la ville pour les visiteurs qui souhaitent en savoir plus sur cet alcool nippon. Le Musée de la Brasserie de saké Hakutsuru et sa visite autoguidée offrent une belle approche et une vision intéressante de cet univers si traditionnel et parfois si mystérieux pour les touristes internationaux. Il est également possible de déguster et faire des emplettes dans les différentes brasseries, disséminées dans les rues de Nada, et il est régulièrement possible d'y apprécier le travail des producteurs en hiver et des artisans dans la réalisation des fûts en bois tout au long de l'année. Mais Kobe est également un acteur de son époque avec des constructions modernes à couper le souffle, comme le pont Akashi Kaikyō, le plus long pont suspendu du monde avec ses 3911 mètres. Et comme nous sommes au Japon, les onsen ne sont jamais très loin. Ces bains chauds ponctuent idéalement la fin d'un itinéraire. La région de Harima Nada ne déroge pas à la règle avec, par exemple, Arima Onsen, lové derrière le mont Rokko et Ako Onsen, face la mer intérieure de Seto.

 Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site : kansaiguide.jp/exciting/