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Eolienne au large de Copenhague © imagean - iStockphoto.com.jpg

La capitale mondiale du vélo

Que vous soyez fervent pratiquant du vélo ou débutant, c’est l’occasion de vous lancer ! Copenhague possède plus de 380 km de pistes cyclables. La ville est reliée au réseau cyclable du pays (12 000 km de voies cyclables), mais aussi de l’Europe (Eurovélo 7 et 10). En 2021, la part d'usage du vélo atteignait déjà 75 % dans la ville (contre 18 % à Paris). Pourquoi tant de succès ? Simplement parce que c’est rapide, sûr et fiable. L’environnement n’est pas la première raison invoquée par les vélotaffeurs. C’est bien la praticité de ce mode de déplacement qui est soulignée, grâce à l’existence d’un véritable « système vélo » qui permet à la fois de bien circuler (aménagements spécifiques, comme le pont du « cycle snake »), de garer son vélo, mais aussi de l’emporter dans le train. La promotion du vélo au Danemark a débuté dans les années 1960, mais la pratique a vraiment pris de l’ampleur dans les années 1970 après les rationnements de carburant liés à la crise pétrolière. La mise en place du système vélo à Copenhague date quant à elle des années 1980. En 2012, la ville a de nouveau investi dans des aménagements cyclables, et depuis 2016 il circule plus de vélos que d’automobiles dans la capitale danoise.

Parcs et jardins : des espaces verts à moins de 15 minutes à pied

Copenhague comprend de nombreux coins de verdure. La réglementation impose d’ailleurs des exigences en matière d’espaces verts. Ainsi 96 % des habitants de la ville habitent à moins de 15 minutes à pied d’un parc ou jardin. La capitale danoise a conservé les parcs et forêts des anciens domaines royaux et abrite également deux jardins botaniques, des cimetières-parcs, des plages, des lacs et des canaux. La campagne n’est jamais loin et se découvre aisément à pied ou à vélo. Le pays dispose d’un droit de libre accès à la nature – quel qu’en soit le statut foncier – appelé allemandsretten. Ancien droit coutumier, il est inscrit depuis 1917 dans la législation. Il reflète une approche de la nature comme « bien commun » et capital environnemental. Parmi les nombreux îlots de verdure, on citera les Jardins de Tivoli qui associent espaces verts et attractions, comme des manèges en bois qui semblent tout droit sortis des contes d’Andersen. Le jardin botanique principal est une étape incontournable pour les naturalistes, qui pourront notamment visiter sa grande serre. Le deuxième jardin botanique est quant à lui réputé pour ses parterres. Ce havre de paix abrite aussi des arbres dont les troncs ressemblent à des visages humains. Fælledparken est le plus vaste parc de la ville avec plus de 56 hectares tandis que celui de Frederiksberg est l’un des plus agréables. Juste à côté se trouve Sondermarken, peuplé d’arbres séculaires. Les jardins du roi (Kongens Have) sont les plus anciens de Copenhague. Le cimetière de l’Assistance (Assistens) invite le visiteur à flâner. Ørstedsparken est un petit parc luxuriant, et Østre Anlæg un havre de paix. Amager Strandpark, situé sur l’île d’Amager, constitue une étape idéale pour une ambiance balnéaire, avec sa plage de 4,6 km. En vous éloignant de la capitale, vous pourrez découvrir les falaises blanches de Møn (dont le site de Stevns Klin est classé au patrimoine de l’Unesco).

Une ville engagée vers la neutralité carbone

La crise pétrolière des années 1970 a également scellé le début d’une nouvelle politique énergétique, tournée vers l’indépendance envers le pétrole importé. Les gisements de gaz et pétrole (mer du Nord) ont été exploités, mais les importations de charbon ont augmenté. Le pays aussi fait le choix de développer l’éolien, grâce à une politique volontariste. Il s’est ainsi progressivement doté d’un parc offshore et terrestre dont la production a couvert, en 2019, 47 % des consommations d’électricité du pays. La lutte contre le réchauffement climatique s’est ensuite imposée comme une des priorités du pays. Le Danemark a fait le choix des énergies renouvelables et a pour objectif la réduction de 70 % de ses émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2030, avec une conversion totale aux énergies renouvelables. La ville de Copenhague s’est donc dotée d’un plan écologique qui vise la neutralité carbone en 2025 (abandon du charbon et 100 % de renouvelables). Pour atteindre ses objectifs, elle déploie un certain nombre d’actions : réhabilitation thermique des bâtiments, amélioration du réseau de chauffage urbain par cogénération (98 % des foyers équipés). La ville réfléchit également à la géothermie profonde et à la production d’énergie à partir des réseaux d’eaux usées. Côté transport, elle souhaite continuer à accompagner le développement du vélo, projette de nouvelles lignes de métro et un service de voitures électriques en autopartage. Concernant l'éclairage public, le passage au LED est de 100%. Pour encore plus d'économie d'énergie, ce dernier est connecté à un réseau de communication intelligent (contrôler à distance de l'allumage ou de l'extinction, ou de la modulation de leur intensité).

Une transition écologique inclusive

La transition écologique se met en place dans l’ensemble des secteurs. L’État a initié en 2012 le « Danish Organic Action Plan », qui vise à développer le bio dans les cantines. Le pays favorise aussi la transition vers l’agriculture biologique (notamment par la taxation des pesticides). La sensibilisation et la participation des habitants à la transition contribuent grandement à la réussite de celle-ci. On notera que dès le plus jeune âge, les enfants sont sensibilisés à l’environnement, notamment dans les « jardins d’enfants de forêts », ces écoles maternelles en pleine nature.

Un incinérateur qui fait station de ski et controverse

Précurseur, le Danemark a adopté en 1973 et 1978 les premières lois sur la gestion des déchets. À Copenhague, 90 % des déchets de construction sont réutilisés et des consignes existent dans l’agroalimentaire, pour la réutilisation du verre notamment. Cependant, certaines filières ne sont pas encore performantes comme celle des déchets plastiques, pour laquelle le pays affiche un taux de recyclage inférieur à la moyenne de l’Union européenne. Pour pallier cela, le pays a lancé fin 2008 un plan d’action et lancé la construction de l’usine d’incinération Amager Bakke, appelée aussi Copenhill. Chaque jour, 70 tonnes de déchets sont traités par heure, permettant la production d'électricité et de chauffage pour de nombreux foyers. Aspect ludique de cette installation : l'aménagement de pistes de ski sèches et de sentiers de randonnée sur la pente du toit d'un dénivelé de 90 mètres.