CO02_(c) LeoPatrizi.jpg
Vélos dans le quartier de Nyhavn © fotoVoyager - iStockphoto.com.jpg

Et ce, peu importe la météo !

Par tous les temps, que ce soit un jour de pluie comme sous un soleil radieux, les Danois pédalent et nous réconcilient, nous les touristes, avec les aléas météorologiques. L’envie nous prend alors, malgré un crachin chagrin ou un vent de face, d’enfourcher à notre tour une bicyclette et de partir à la découverte des trésors de la ville dans le sillage rassurant de ses habitués. Tout cela dans le calme et la tranquillité. Il faut dire que l’application des bonnes règles de conduite y est pour beaucoup. Respect des pistes à usage uniquement cyclable, des espaces réservés aux piétons et surtout… des feux de circulation ! On ne passe pas au rouge dans la ville verte !

Force est de constater que les moyens techniques mis en place par la municipalité concourent au succès du vélo et encouragent vivement son utilisation. Point non négligeable, les pistes cyclables sont aisément repérables tant au niveau de leur matérialisation sur la chaussée, bien séparée des autres voies réservées aux divers utilisateurs (piétons, voitures, taxis, bus…), que par la signalisation pourvue de nombreux panneaux indicateurs. La circulation se fait en toute sécurité. Vous remarquerez que les Copenhaguois ne sont pas des acharnés de la sonnette, elle n’est utilisée qu’en cas de nécessité absolue.

Quant aux stationnements, ils sont nombreux, que ce soit à l’entrée des grands magasins ou des petits commerces de proximité, dans les cours intérieures des lieux de travail ou des résidences, beaucoup étant couverts afin de se prémunir d’une éventuelle averse. De leur côté, les sites touristiques - y compris le Palais royal Christiansborg - sont accessibles aux cyclistes et sont également équipés de parcs à vélos.

En train ou en métro !

Pour les banlieusards, voyager accompagné de son vélo fait partie des habitudes. Les voyageurs peuvent monter gratuitement avec leur vélo dans le S-train (réseau intra-muros), mais en ce qui concerne les trains régionaux ou le métro, ils doivent s’acquitter d’un supplément (environ 12 DKK) lors de l’achat du billet effectué aux bornes de couleur rouge présentes dans les différentes stations. Mais attention ! Du lundi au vendredi, aux heures de pointe de 7h à 8h30 et de 15h30 à 17h, montées et descentes ne sont autorisées ni dans le métro ni à la station Nørreport. Des compartiments réservés sont signalés par un pictogramme, ils se partagent avec les poussettes et les personnes à mobilité réduite. Les wagons sont bien adaptés. Larges et spacieux, ils s’ouvrent à hauteur de la plateforme du quai pour en faciliter l’accès.

 

Vous l’aurez compris, l’esprit vélo est bel et bien présent, à tel point qu’il paraîtrait que les feux de signalisation du centre-ville seraient synchronisés sur la vitesse moyenne des deux-roues !

Pourquoi un tel engouement dans la capitale danoise ?

La réponse la plus facile serait de dire que la topographie locale le permet aisément, car ici tout est plat… voire très plat ! Il y a peu de relief dans le paysage. Ou que la grande histoire y est pour beaucoup. En particulier depuis les chocs pétroliers de 1973 et 1979 qui ont conduit le gouvernement à trouver des alternatives. Mais la réalité se trouve peut-être dans l’attachement des Scandinaves à la nature et à sa préservation puisque Copenhague joue de plus en plus la carte de « ville écologique et du bien-vivre » avec pour ambition d’atteindre l’objectif de zéro émanation à l’horizon de 2050. Autre carte maîtresse, la communication autour des bienfaits pour la santé d’une activité physique pratiquée quotidiennement. Certains Copenhaguois parcourent une trentaine de kilomètres par jour !

Une envie de tenter à votre tour l’expérience ?

Pour louer un vélo, plusieurs options s’offrent à vous.

Les hôtels sont nombreux à avoir leur propre service de location, ouvert à tous, que vous soyez client ou pas. Il suffit de s’adresser à la réception. Les tarifs sont forfaitaires, environ 90 DKK pour 4 heures et 150 DKK pour 8 heures. Quel que soit le quartier où vous séjournerez, vous croiserez de nombreuses cycleries comme Baisikeli ou Rosenborg Cykler.

Une fois équipé et les réglages de selle effectués, n’oubliez pas que le système de frein se fait par rétropédalage. Pour freiner, bloquez le pédalier ou pédalez en arrière ! Le temps de vous familiariser, si ce système est pour vous inhabituel, choisissez plutôt des rues peu fréquentées.

Parfaitement adapté pour un démarrage en douceur, le quartier de Christiana permet de flâner le long de ses canaux, une fois le pont cyclable Inderhavnsbroen franchi. Sinon, optez pour la place Sankt Annæ et le front de mer de Larsens Platz. Ce sera l’occasion de rendre visite à la Petite Sirène et de découvrir les environs de la citadelle. Certains organismes comme Bikecopenhagen organise des visites guidées de la ville à vélo.

Vous avez pris goût au « biking » ?

Alors appuyez sur les pédales en direction du Cycle Snake-Cykelslangen. Ce pont cyclable inauguré en 2014 est devenu presque aussi emblématique que la Petite Sirène. Situé à quelques mètres de Dybbølsbro station, dans le quartier de Vesterbro, il doit son nom à son étonnante structure qui sinue tel un serpent entre les immeubles, juste à hauteur des fenêtres du premier étage. Long de 235 mètres, large de 4 mètres avec une circulation à double sens, il permet de relier le quartier d’Islands Brygge et le Mall de Havneholmen. 12 000 cyclistes l’empruntent chaque jour. On ne peut qu’admirer ce projet exécuté par l’agence Dissing+Weitling qui a parfaitement réussi à intégrer cet ouvrage tout en palliant l’important dénivelé de 5 mètres entre les deux rives. Il est l’un des points de passage du Havneringen ou Harbour Circle, une boucle de 13 kilomètres aménagée le long des docks récemment réhabilités. Une belle balade en perspective, les cheveux au vent !

Si votre temps est compté, d’autres circuits plus courts de 2, 4 et 7 km sont également proposés, mais dans tous les cas vivre Copenhague à pied, c’est bien, mais vivre Copenhague à vélo, c’est encore mieux ! Et puis, on ne le répétera jamais assez, mais faire du vélo contribue au bien-être, à préserver sa santé. Rouler zéro carbone, c’est bon pour la planète. Pédaler donne le sourire et la bonne énergie, c’est ce qui explique sans doute pourquoi les Danois ont le hygge !