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Éducation et héritage familial

Le système scolaire est le même que partout ailleurs aux États-Unis. Les universités louisianaises sont d'ailleurs prisées et accueillent de nombreux étudiants d'autres États et de l'étranger (notamment les Caraïbes), en raison de la qualité des cursus d'études francophones (campus de la University of Louisiana à Lafayette) ou des cursus classiques. Il reste que globalement cet État souffre d'un déficit d'éducation, tout particulièrement au sein des populations les moins favorisées. Le décrochage scolaire et l'illettrisme sont des fléaux que le gouvernement de Louisiane s'attache à combattre à travers divers programmes éducatifs.
Si les parents ont moins d'influence sur l'éducation scolaire de leurs enfants, ils prennent cependant grand soin de leur transmettre le meilleur héritage louisianais : l'amour du pays et de ses paysages, le goût des grandes réunions familiales où la cuisine et la musique tiennent une part essentielle. Les grands-parents essaient de transmettre la langue française, même si les plus jeunes ne voient pas l'utilité de parler la langue ailleurs qu'à la maison. Pour de nombreux pères de famille, notamment dans le sud de la Louisiane, partir avec leurs fils pour un week-end de pêche ou de chasse dans les marécages est très coutumier. Enfin, très tôt les jeunes Louisianais sont sensibilisés à la musique. On ne compte plus les très jeunes groupes de musique cajun qui entretiennent cet héritage avec une très grande fierté.

Au boulot

La population active en Louisiane se compose de plus de 2 millions de personnes avec un taux de chômage qui se chiffre à 6,9 % en date de juin 2021 (la moyenne nationale est de 5,4 %). Dans certaines régions de l'État, comme à La Nouvelle-Orléans-Metairie-Kenner, le chômage se chiffre à 8,9 %, le plus haut pourcentage de toutes les grandes agglomérations de la Louisiane. Il faut dire que les disparités dans l'égalité des chances sont toujours prégnantes et ces taux de chômage masquent aussi une autre réalité : celle de la précarité du travail. En effet, un nombre considérable de citoyens américains doit cumuler plusieurs emplois, souvent assortis de salaires très bas, pour pouvoir s'en sortir.

Protection sociale

C'est le gouvernement fédéral qui en a la responsabilité et elle est traditionnellement limitée aux États-Unis. La question des aides de l'État pour le système de santé - le « Obama Care » en 2012 - a provoqué des débats houleux. Les républicains, conservateurs, sont extrêmement hostiles aux interventions de l'État fédéral et s'opposent farouchement à l'idée d'un système de protection sociale publique, qui ne conduirait selon eux qu'à créer une société d'assistés, profitant d'un système trop généreux et peu désireux de travailler. C'est l'opinion qui domine dans le Sud, largement dirigé par des républicains.
Des catégories précises de la population bénéficient d'aides publiques telles que le Medicare, destiné aux personnes âgées de plus de 65 ans ou handicapées, ou le Medicaid, destiné aux indigents, que le gouverneur John Bel Edwards a pris soin d'étendre à plus de 600 000 Louisianais supplémentaires depuis le début de son mandat en 2016. Cependant, la plupart des citoyens doivent souscrire à des plans privés d'assurance médicale. Il en va de même pour les retraites, qui sont extrêmement basses dans le secteur public. Le système par capitalisation, qui fait appel à des fonds d'investissement, est le plus répandu. Il existe également d'autres programmes d'aide pour les personnes admissibles, comme les bons alimentaires ou encore les allocations chômage, mais il n'y a pas de congé parental payé dans la plupart des États, sauf pour les employés fédéraux.

Diversité sexuelle

La Louisiane étant située dans la fameuse Bible Belt, regroupant les États très conservateurs où règne le protestantisme évangélique, il n'est nullement surprenant d'apprendre qu'elle obtient un très faible score en matière d'égalité et d'opportunités pour tous, ses politiques et législations visant la communauté LGBTQ2 brillant par leur absence. Cela dit, les villes de La Nouvelle-Orléans et de Shreveport ont pris des initiatives locales, notamment contre la discrimination fondée sur le genre en matière d'emploi et de logement. Si ces deux villes sont davantage gay-friendly, ce n'est pas tout à fait le cas dans le reste de l'État.
À La Nouvelle-Orléans, la communauté LGBTQ2 affiche de manière ostentatoire ses rainbow flags, notamment dans Lavender Line. Elle contribue activement à la vitalité et la restauration du centre historique. Très bien acceptée, elle attire de nombreux membres de la communauté LGBTQ2 de tout le pays et organise des événements très populaires, comme la New Orleans Pride en juin et le Southern Decadence durant le week-end de la fête du Travail (septembre).

Mœurs et conservatisme

Les Américains du Nord ont toujours trouvé scandaleuse l'influence française en Louisiane où les mœurs étaient plus libérées qu'ailleurs dans le pays.
Les touristes américains essaient encore de comprendre le concept de « garçonnière » que l'on trouve dans les plantations ou en ville. Les garçons de bonnes familles y installaient ou recevaient leurs maîtresses en toute tranquillité. Le French Quarter conserva cette réputation sulfureuse jusque dans les années 1960. Véritable « ville du vice » pour la société américaine bien pensante, elle entretenait une prostitution très active avec des maisons closes florissantes. Cette époque est révolue, mais aujourd'hui encore La Nouvelle-Orléans attire de nombreux touristes américains, car elle symbolise la tolérance envers des mœurs plus libres.
La Louisiane est d'ailleurs l'un des rares États à avoir rendu légaux les jeux d'argent sur son territoire. De nombreux casinos y ont fleuri et ont contribué à dynamiser l'économie locale, mais ces jeux ne sont pas du goût de tous et certains hommes politiques prêchent leur interdiction.
De manière générale, les zones rurales se montrent plus conservatrices, tant dans les urnes que dans les rues. Le nord est plus traditionnellement baptiste ; discuter de l'avortement dans un café n'y serait pas forcément bienvenu. Parfois, des paroles bibliques et/ou vengeresses décorent des jardins ou des murets. Puritanisme ? Peut-être. Toujours est-il qu'exposer ses idées se fait avec tact et dans le respect.