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Le fleuve Mississippi, l’un des plus importants au monde

Long de plus de 3 700 km, il prend sa source au lac Itasca dans le nord du Minnesota, près de la frontière canado-américaine, avant de déboucher tout au sud du pays, à La Nouvelle-Orléans. Il fait partie du bassin fluvial Missouri-Mississippi, l'un des plus grands de la planète, et son bassin versant, 3e au monde derrière celui de l'Amazone et du Congo, englobe 31 États américains et deux provinces canadiennes. À la fin de son parcours, le Mississippi se jette dans le golfe du Mexique après avoir noyé tout le sud de la Louisiane, créant les bayous et un immense delta qui est le refuge favori de millions d'oiseaux et d'animaux aquatiques.
Le Mee-zee-see-bee était le « Père des eaux » pour les Indiens. Les esclaves noirs, qui le surnommaient Old Miss' ou Old Al' (pour alligator), l'invoquaient souvent afin qu'il produise le brouillard et que le travail cesse. Lorsqu'il faisait beau, ils l'aidaient un peu en y jetant des plants de tabac, espérant qu'ainsi le Vieux Al' bourrerait sa pipe et se mettrait à fumer.
Tout en méandres, le Mississippi se courbe pour mieux séduire et embourber les aventuriers qui voyagent sur son dos. Les premiers explorateurs redoutaient les inondations impressionnantes que sa colère provoque. En 1717, le gouverneur de Bienville impose la construction de levées (digues en terre) pour tenter de le domestiquer. Au fil des siècles, un système de contrôle, de drainage et de dérivation du fleuve a été mis en place, mais les caprices du « Père » ont anéanti plusieurs fois la région, notamment en 1912, 1913 et 1927 (William Faulkner a magistralement décrit une crue du fleuve dans Les Palmiers sauvages - Si je t'oublie, Jérusalem). Mais depuis les inondations survenues lors de l'ouragan Katrina, en septembre 2005, ce système de contrôle des crues du fleuve sur la région de La Nouvelle-Orléans est remis en question et réétudié.
Aujourd'hui, le fleuve reste la voie de communication privilégiée pour les marchandises lourdes, mais le trafic fluvial a largement diminué depuis l'invention du chemin de fer puis de la voiture. Bien peu nombreux sont les romantiques qui préfèrent se promener sur le Mississippi plutôt que d'emprunter un moyen de transport plus rapide.
Cela dit, nombreuses croisières sont offertes sur le Mississippi, notamment à bord de bateaux à aubes. Certaines prennent la forme d'excursions touristiques de quelques heures, par exemple avec la New Orleans Steamboat Company, alors que d'autres proposent carrément de prendre le large pour quelques jours à travers plusieurs États, comme avec la compagnie American Queen Voyages. Si vous n'avez pas le pied marin, sachez qu'une route touristique suit le Mississippi sur quelque 4 800 km, du Minnesota à la Louisiane : The Great River Road (experiencemississippiriver.com). Ponctuée d'une foule de points d'intérêt et d'activités, c'est un road trip à ne pas manquer ! Enfin, plusieurs musées et centres d'interprétation traitent du Mississippi et du rôle qu'il a joué dans le développement de la Louisiane, notamment The Great River Road Museum à Darrow et le Capitol Park Museum à Baton Rouge.

Les fameux bayous de la Louisiane

Bayou est un nom indien (du choctaw bayuk) qui signifie « petit cours d'eau/ruisseau » ou « serpent ». Les bayous sont des étendues d'eau stagnantes, ponctuées de cyprès chauves, qui s'étendent dans une jungle verte au sud de l'État, notamment en Acadiane (pays cajun), formant ainsi un immense réseau navigable de milliers de kilomètres de « boyaux ». Même si l'eau semble stagner, il y a un très léger courant. C'est aussi l'endroit où les Acadiens se sont installés lors du Grand Dérangement. Au cours de votre voyage, on vous parlera d'une part de bayou et de swamp - le second étant plus difficilement pénétrable, mais les deux mots sont synonymes - et d'autre part de marsh, des marais d'eau saumâtre, dépourvus d'arbres.
Plusieurs parcs d'État et aires de conservation permettent de découvrir ces milieux naturels, comme la Barataria Preserve (Jean Lafitte National Historical Park & Preserve) à Marrero, le Lake Fausse Point State Park à St. Martinville, le Bayou Segnette State Park à Westwego, le Tickfaw State Park à Springfield ou encore l'Atchafalaya National Heritage Area à Breaux Bridge. Des musées et centres d'interprétation abordent également le sujet, notamment la vie dans les bayous et le développement des colonies acadiennes, tels que le Bayou Terrebonne Waterlife Museum à Houma, le Wetlands Cajun Cultural Center à Thibodaux et le Bayou Teche Museum à New Iberia. Mais l'activité phare qui attire les foules dans les bayous est sans contredit le fameux swamp tour (visite guidée en hydroglisseur ou bateau), pour la plupart offerts dans le Greater New Orleans et le pays cajun. Vous trouverez de nombreuses bonnes adresses dans ce guide pour vivre cette expérience totalement dépaysante.

Bassin de l'Atchafalaya : Atchafalaya vient de la langue indienne choctaw et signifie « longue rivière ». Ancien bras du fleuve Mississippi et situé à l'ouest de ce dernier, le bassin de cette rivière s'étend sur 5 700 km2 et débute à mi-chemin entre Natchez (Mississippi) et Baton Rouge (Louisiane) avant de se déverser dans le golfe du Mexique. C'est d'ailleurs la plus grande étendue marécageuse associée à un bassin fluvial aux États-Unis, sa superficie dépassant celles des Everglades en Floride et des marais d'Okefenokee en Géorgie.

Les Indiens menèrent les premiers arrivants, principalement les Acadiens, parmi les méandres du bassin, les colons locaux préférant vivre le long de la rivière. Pendant longtemps, les Cajuns restèrent isolés du reste de la Louisiane, seuls à circuler dans les marais. Les églises et les écoles n'étaient alors autres que des bateaux. Seulement l'arrivée de l'homme dans ce bassin modifia l'écosystème et les inondations se multiplièrent, diminuant les terres émergées. Ainsi, en 1973 fut inauguré le Atchafalaya Basin Bridge, la portion surélevée de l'autoroute 10 qui traverse le bassin sur 18 miles (29 km) entre Baton Rouge et Lafayette, ce qui en fait le 3e plus long pont du pays.
Aujourd'hui, quelques maisons et des cabanes de bois sont encore installées sur le bassin. Les principales ressources sont le pétrole, le gaz et l'écrevisse (environ 22 millions de livres sont ramassées par an). Le tourisme joue également un rôle important avec la pêche, la navigation, la chasse et l'observation des oiseaux, sans oublier les fameux swamp tours. Pour plus d'infos sur le bassin de l'Atchafalaya : atchafalaya.org

La côte du golfe du Mexique

La Gulf Coast, comme on l'appelle communément, s'étend sur cinq États du sud-est du pays, la Louisiane possédant le 3e plus long littoral après la Floride et le Texas. Les criques, baies, lagunes et marais font partie du paysage de cette grande région et de nombreux fleuves se déversent dans le golfe, notamment le plus important d'entre eux, le Mississippi. Dans cette région vit un Américain sur cinq et l'économie tourne principalement autour d'industries pétrochimiques, des pêcheries et du tourisme, pour ne nommer que ceux-ci.
En Louisiane, la côte qui borde le golfe n'est pas facilement accessible, peu de routes la longeant hormis dans l'ouest de l'État. Au sud de La Nouvelle-Orléans, la côte voit tranquillement disparaître ses marais en raison de la montée des eaux causée par le réchauffement climatique, des tempêtes et ouragans qui inondent fréquemment l'endroit, et du nombre considérable de canaux que l'industrie pétrolière y a taillé ruinant ainsi tout l'écosystème environnant. D'ailleurs, d'ouest en est, il est impossible de rater l'omniprésence des industries pétrochimiques, sans oublier les plateformes pétrolières qui se comptent par dizaines au large de la Louisiane (c'est ici qu'on en retrouve le plus). Disons que l'aspect idyllique qu'on se fait de la côte du golfe du Mexique en prend un coup ! Cela dit, il existe quelques destinations balnéaires telles que Venice, Grand Isle, Holly Beach ou encore Little Florida Beach. Ces dernières ont toutefois été durement frappées par les ouragans en 2020 et 2021 et plusieurs installations ont été réduites à néant. Car ne l'oublions pas : la côte du golfe est le point d'entrée le plus fréquent des ouragans sur le continent nord-américain, lesquels dévastent fréquemment la région de la Gulf Coast.

Le réservoir Toledo Bend

Partagé avec l'État du Texas et situé presque à mi-chemin entre Lake Charles et Shreveport à l'extrême ouest de la Louisiane, le Toledo Bend est un immense lac de barrage sur la rivière Sabine. Avec une superficie atteignant près de 800 km2, il constitue le plus grand plan d'eau artificiel de la Louisiane et du Sud américain, en plus de se classer en 5e place au pays.
Suite aux inondations fréquentes causées par la rivière Sabine, les deux États se sont lancés dans l'acquisition de terrains et la construction du barrage dans les années 1960, le tout géré conjointement par le Texas et la Louisiane, ce qui en fait d'ailleurs le seul projet du genre sans aucune aide fédérale pour son financement permanent. Les travaux furent complétés en 1969 et la centrale électrique entra en fonction la même année. Le barrage du réservoir Toledo Bend, situé dans le comté de Newton au Texas, peut générer environ 92 mégawatts d'énergie électrique.
Chaque année, nombreux sont ceux qui viennent profiter de ses quelque 2 000 km de rivage, des plaisirs nautiques et des centres de villégiature et campings installés dans la région. Du côté du Texas, la Sabine National Forest longe toute la rive ouest du réservoir, alors que sur la rive est en Louisiane, on retrouve deux petits parcs d'État : le North Toledo Bend State Park à Zwolle et le South Toledo Bend State Park à Anacoco. Avis aux plaisanciers : faites très attention aux souches, arbres et billes flottantes lorsque vous naviguez sur le réservoir, même en suivant les voies balisées.