Époque pré-colombienne

Les Arawaks s’installent aux Antilles sans jamais se sédentariser sur l’île. Juste de passage, quelques objets ont été trouvés près de la plage de Saint-Jean sur l’actuel aéroport.

Dès 1492

Après son voyage historique, le célèbre cartographe et marin génois Christophe Colomb (1451-1506) découvre d’abord Saint-Martin et les îles environnantes.

1493

L’île est appelée Ouanalao par les indigènes, et lors de son deuxième voyage, Colomb lui donne son nom actuel en hommage à son frère Bartholomeo, ce qui ne changera pas grand-chose à la vie de l’île, car déserte, sans aucun potentiel agricole ni aurifère, elle continuera à demeurer loin des yeux et des cœurs jusqu’en 1648. Les Espagnols ne développent pas l’île, car jugée trop petite.

1648

Les Espagnols ne témoignent pas d’intérêt pour Saint-Barthélemy. L’île est alors occupée par soixante colons français menés par Jacques Gentes (ou Le Gendre) sur l’ordre du commandeur Philippe de Longvilliers de Poincy (1583-1660), membre des chevaliers de Malte.

1651

L’île est vendue à l’ordre de Malte pour 120 000 livres. Et Philippe de Longvilliers de Poincy demeure gouverneur de l’île jusqu’à sa mort. Une poignée  de Français développe la culture du tabac.

1659

La France récupère l'île sous l’influence du ministre Colbert.

1671-1687

La poignée d’habitants en 1671 était constituée d’esclaves qui servaient surtout d’ouvriers agricoles (290 colons et 46 esclaves). Les familles fondatrices qui s’installent sont les Gréaux, les Aubin et les Bernier, puis les familles Questel, Laplace et Lédée arrivent entre1681 et 1687.

1er mars 1764

Après des épisodes de dépeuplement pour cause de possession et de guerre entre la France et la Grande-Bretagne, Saint-Barthélemy revient sous la coupe de la France après une courte période anglaise (1748). Le Traité de Paris, le 1er mars 1764 dépossède la France de certaines colonies comme le Canada, mais elle garde Saint-Barthélemy. Au musée du P’tit Collectionneur à Gustavia, vous découvrirez des bouteilles datant de 1700, des pièces, des sabres de l’Infanterie…

1er juillet 1784

Convention franco-suédoise. Sous Louis XVI et Marie-Antoinette, amis intimes du roi de Suède. Charles Gravier, comte de Vergennes (1719-1787) et ministre des Affaires étrangères vend l’île au roi de Suède, Gustave III, en échange de droits commerciaux en Suède à Göteborg. C’est l’unique territoire que la Suède possède dans le Nouveau Monde. Le Domaine de Félicité à Public vous plonge dans cette période franco-suédoise.

1785

Gustave III

Saint-Barthélemy est déclarée port franc.

Gustave III de Suède, né le 24 janvier 1746 à Stockholm et mort assassiné le 29 mars 1792, affectionne la philosophie des Lumières et les arts. Francophile, il connaît mieux la langue de Voltaire que le suédois. Orchestrer une île française ne pouvait que le combler… Gustave III, compte bien rentabiliser son acquisition en lui redonnant un rôle commercial de premier plan. En 1799, on dénombre le mouvement de 1 504 navires dans le port !

Statue du roi Gustave III © trabantos - Shutterstock.com.jpg

1784 -1878

Période suédoise : le commerce, l’architecture et l’agriculture prospèrent

Une belle ouverture économique grâce au port de Gustavia (anciennement nommée le Carénage). Il servira de base de ravitaillement sur le chemin des Indes occidentales. Le port se développe et la mise en place d’une administration organisée voit le jour. Équiper le port est essentiel tant les navires sont nombreux à venir mouiller dans ce lieu protégé. L’île est déclarée port franc en septembre 1785 et prend le nom de « Gustavia » en 1786 en l’honneur du roi. Le port franc permet de devenir un lieu de passage privilégié pour les bateaux de toutes nationalités qui fréquentent les Caraïbes. Un statut qui est depuis cette période toujours d’actualité.

Une urbanisation rapide se développe durant cette période. Lors de l’arrivée des premiers Suédois, la ville ne comptait que 23 habitants, dont 6 esclaves. On pave les rues. La période suédoise est signe de prospérité commerciale et la population atteint les 6 000 âmes en 1800. Vous trouverez à Gustavia un attachement fort à ce passé, comme en témoigne le nom des rues traduites en suédois, comme « rue du Général de Gaulle » en « östra Strandgatan ».

Les bâtiments inscrits de l’île datent de cette période de développement prospère. On se dote de trois forts pour assurer la défense de l’île : le Fort Gustave assurait la défense de l’Anse de Public, le Fort Octave, le Fort Karl). Et d’un hôtel de ville.  Citons aussi la Maison Dinzey (connue sous le nom de Brigantin), la Wall House (connue sous le nom de Maison Steinmetz), qui servait de maison d’hôtes, le clocher suédois… À Public, se trouve le monument en mémoire des Suédois dans le vieux cimetière.

Au niveau de l’agriculture, on continue de cultiver le tabac que les Français avaient planté. Mais cela sera de courte durée, car l’île n’est pas propice aux vastes plantations. Les arbustes « indigotiers » foisonnent et on comptera jusqu’à 9 indigoteries sur l’île. L’indigo est très utilisé à cette époque pour colorer les tissus ensuite exportés.

1848

Abolition officielle de l'esclavage par la Couronne suédoise.

1852

Période de déclin notamment à cause de débâcles climatiques (cyclones, sécheresse, pluie torrentielles) et un incendie qui enflamma Gustavia. En 1875, le nombre d’habitants dans le port est réduit à 793.

16 mars 1878

Oscar II, roi de Norvège et Suède décide alors de se défaire de l’île par le traité du 10 août 1877. La décision est largement approuvée par la population (351 voix contre 1), consultée par référendum en août, et devient effective le 16 mars 1878, date à laquelle s’effectue l’échange de drapeaux.  L’île est rattachée administrativement à l’archipel guadeloupéen situé à 230 kilomètres plus au sud dont elle devint l’une des communes en 1946.

1946

Rémy de Haënen

Cet hôtelier pilote pose le premier avion sur l’île et permet à Saint-Barth de s’ouvrir au monde. Une première liaison aérienne permet de rapprocher le nord de l’Amérique et la Guadeloupe.
L’aventurier né à Londres d’une mère française et d’un père hollandais, passionné par l’aviation, pose son petit avion au milieu des chèvres de la plaine de Saint-Jean. C’est le premier sur cette si petite île ! Personnage atypique et épris de l’esprit de l’île : des habitants qui ont des valeurs, qui vivent et s’accommodent d’une vie simple sur une petite partie de roche souvent aride… Il choisira comme point d’ancrage le rocher de la plage de Saint-Jean qu’il nommera l’Eden Rock. Son nid d’aigle deviendra un hôtel fréquenté par David Rockfeller, le « Capitaine Troy », Greta Garbo ou encore Robert Mitchum. Rémy ne vit pas qu’une vie, mais plusieurs, tout aussi riches et complémentaires les unes aux autres : il deviendra maire de 1962 à 1977 et aussi conseiller général de l’île pendant 21 ans. C’est le premier à penser à un statut particulier pour l’île au niveau touristique.
Plongez-vous dans la vie trépidante de cet aventurier, ses envies de liberté et découvrez son intégrité et son amour pour Saint-Barth avec le livre « The Flying Gentleman », éditions Bartoloméo, un vaudeville caribéen narré par Rémy de Haenen.

David Rockfeller

Alors que l'île sommeille tranquillement, presque oubliée de la carte des Caraïbes, l'homme d'affaires américain David Rockefeller arrive par hasard sur le rocher et il est séduit par la nature tropicale et le côté encore rural de l'île. Habitué aux Bahamas, il trouve dans Saint-Barthélemy un côté plus authentique. À cette époque, l’île est rurale et les terrains n’ont pas de valeur foncière. Il achète une propriété en 1957 de 27 hectares au nord de l’île avec une vue grandiose sur la baie de Colombier. Ses amis tout d'abord investissent en achetant du terrain, puis assez vite les richissimes familles américaines suivent la tendance. L'île amorce son orientation en tourisme de luxe avec l'installation de villas privées. Ce sont les débuts d'un tourisme élitiste.

1977

Nouvelles armoiries de Saint-Barthélemy, description :

Ouanalao : le nom indien caraïbe de Saint-Barthélemy,

La Croix de Malte illustre que l'île a appartenu à l'Ordre de Malte.

La fleur de lys représente la monarchie française : elle marque le règne de la France.

La couronne murale en or représentant les déesses grecques qui protégeaient la fortune d'une ville.

Les couronnes de trois rois suédois : époque suédoise de l'île. 

Les pélicans : la popularité de ces oiseaux en a fait la mascotte de l'île.

Armoiries de St Barth © Максим Лебедик - iStockphoto.Com.jpg

2003

Décembre 2003, l'île entame une nouvelle identité statutaire : les électeurs de Saint-Barthélemy approuvent par consultation populaire le projet institutionnel faisant de leur île une collectivité territoriale à assemblée unique détachée du DOM-ROM de la Guadeloupe.

21 février 2007

La loi organique du 21 février 2007 créait ainsi deux nouvelles collectivités d’outre-mer à part entière (COM) Saint-Martin et Saint-Barthélemy. Elles peuvent conserver les avantages fiscaux qu’elles ont acquis.

juillet 2007

Naissance de la collectivité. Les premières élections territoriales de Saint-Barthélemy sont convoquées en juillet 2007 et l'île devient, le dimanche 15, officiellement collectivité d'outre-mer : la commune de Saint-Barthélemy est dissoute, de même que l'arrondissement départemental et le canton. Les 19 membres du Conseil ont élu M. Bruno Magras (UMP) à la présidence de l’Assemblée territoriale. Saint-Barth s’apparente au fonctionnement d’une principauté française : elle a ses propres lois et règles fiscales (sauf en matière de droit bancaire, de sécurité, d'éducation et de quelques autres domaines régaliens).

Sa population (491 habitants en 1974, 9 417 habitants aujourd’hui) a intégré des habitants aux origines nouvelles, mais demeure jugulée par les capacités volontairement restreintes des infrastructures locales. De nombreuses demeures sont la propriété de richissimes célébrités comme Roman Abramovitch, Jean Reno… Saint-Barth privilégie la tranquillité médiatique et l'hôtellerie est principalement composée de petits établissements dont 60 % sont dans la catégorie luxe.

Bruno Magras

Bruno Magras est originaire de l’île, il fait partie de ses 10 grandes familles. Il est élu pour la première fois Président du conseil territorial de Saint-Barthélemy le 15 juillet 2007 après avoir été maire en 1995. Il sera ré-élu en 2012 et en 2017. Il est connu pour être un homme d’affaires intrépide et pragmatique. Il possède la seule compagnie d'aviation de St Barth : St Barth Commuter. En 2022, il cède sa place à la présidence de la Collectivité à Xavier Lédée.

5 septembre 2017

L'île vit sa plus longue nuit d'angoisse. Au petit matin, le cyclone Irma de catégorie 5 a littéralement défiguré l’île ! La solidarité se met en place, ses habitants s'affairent et l'île est reconstruite en un temps record. Deux ans après, l'île bénéficie de toutes nouvelles infrastructures et d'une offre à la pointe des exigences touristiques modernes. 

2017

En 2017, l'île chic aux yeux des médias est aussi devenue une île choc avec l’enterrement de Johnny Hallyday à Lorient.

2020-2022

Comme toutes les Antilles, dont l'économie dépend presque entièrement du tourisme, Saint-Barthélemy se retrouve en crise avec la pandémie de la COVID 19. Près de 5 000 cas et 5 décès ont été recensés sur l'île. Avec l'allégement des mesures sanitaires et la réouverture des frontières, la saison 2022 a été bonne. Saint-Barthélemy a retrouvé ses niveaux de fréquentations habituelles.