Le zouk

Grand divertissement des Antillais, le zouk peut parfois paraître l’apanage d’un monde fermé, régit selon des règles non écrites où le collé-serré se pratique à l’instinct, au feeling. Le zouk est sans doute l’export le plus connu des Français des Petites Antilles. Le mot désignait à l’origine un espace de danse populaire ou peu conventionnel, ou pourrait provenir de mazouk, la mazurka créole. Quoi qu’il en soit, il revient à Kassav de populariser le genre fin 1970-début 1980. Le succès est immédiat dans toutes les Antilles, le genre sert même à l’époque – comme la langue créole – d’outil de défense de l’identité antillaise. Les groupes et tubes vont pleuvoir tout au long de la décennie comme Zouk Machine en 1989 avec Maldon, chanson dont le succès va l’imposer en emblème du genre. Le zouk fait des émules, comme le zouk-love, une variante plus lente, douce et sensuelle. Patrick Saint-Éloi est incontestablement un des précurseurs dans les Antilles françaises. S’ensuit une perte de vitesse lors des années 1990 puis l’émergence d’une nouvelle génération dans les années 2000, fondatrice du zouk R’n’B. Aujourd’hui, le zouk est de plus en plus influencé par la musique américaine. Comme l’ensemble des musiques caribéennes, on peut entendre du zouk durant la plus grande fête de l’année, le Carnaval de Saint-Barthélemy
, le soir venu après les défilés de tambours.

Le kompa

Originaire d’Haïti, il est à sa création dans les années 50, un genre trempé de jazz, de calypso et de merengue. Il est d’ailleurs fortement conseillé d’écouter quelques grands noms de l’époque comme Nemours Jean-Baptiste, l'Orchestre Tropicana ou l'Orchestre Septentrional, un vrai délice de langueur. À partir des années 80, le kompa conserve peu ou prou le même rythme chaloupé, mais devient « digital » en accueillant boîtes à rythmes et synthétiseurs à la place de l’orchestre traditionnel. C’est souvent ce kompa-ci que l’on entend à Saint-Barthélemy (et partout ailleurs), avec bien entendu, la version contemporaine rafraîchie au rap, R’n’B, reggae ou ragga. Pour se faire une idée du genre, on peut écouter des stars haïtiennes comme Carimi ou Sweet Micky. Fait amusant, ce dernier est si populaire qu’il a été président d’Haïti entre 2011 et 2016.

La soca

Très populaire dans toutes les Antilles, la soca est cette musique de fête au tempo très rapide que l’on croise régulièrement dans toutes sortes de célébrations. Né à Trinidad dans les années 1970, le genre descend du calypso dont il est, peu ou prou, une version accélérée. Enjouée, bouillante, excitée pour ne pas dire frénétique, la soca est une musique de défoulement par où toutes les fêtes des Caraïbes passent forcément.

La musique classique et le jazz

Il serait faux d’affirmer qu’à l’année, Saint-Barthélemy est une île de musique classique ou de jazz. Par contre, une fois par an, chaque mois de janvier, elle devient un haut lieu du genre lors du Saint Barts Music Festival. Ce festival est né du pari un peu fou de deux amis, Charles Magras et Frances de Broff. Séduits par l’impact qu’avait eu sur l’île un concert d’un petit groupe américain en 1985, ils eurent l’idée d’exploiter cet engouement et de faire de Saint-Barth un lieu important de la musique aux Caraïbes. D’année en année, le festival s’est étoffé – surtout du jazz et de la danse – et internationalisé. De plus en plus prestigieux, on peut y voir des représentations de danseurs de l’Opéra de Paris ou du New York City Ballet et de musiciens renommés. En quelques jours, c'est presque une centaine de musiciens qu’il est donné de voir dans les églises de Gustavia. Inratable.

La danse

Si une grande partie des danses antillaises (ré)apparaissent ici ou là, à Saint-Barth, c’est surtout la biguine que l’on danse. Mélange de bèlè (musique et danse traditionnelles martiniquaises) et de polka, la biguine se décline en trois styles : la biguine de salon, la biguine de bal et la biguine de rue. Les fêtes de la Saint-Louis (à Corossol), de la Saint-Barthélemy ou des Quartiers du Vent (Lorient) sont une bonne occasion d’en voir et d’en danser.