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Apparition des Petites Antilles

C’est lors de la période dite du crétacé (entre 135 et 65 millions d’années avant notre ère) qu’apparaît l’Atlantique, en commençant par sa partie méridionale. Les activités volcaniques ont débuté dans l’arc des Petites Antilles lors du crétacé supérieur, cependant les îles sont apparues à l’ère éocène. L’arc volcanique des Petites Antilles est le résultat du mouvement vers l’ouest de la plaque atlantique qui, en se plaçant sous la plaque continentale, pousse la plaque continentale américaine. C’est ainsi qu’une vingtaine d’îles environ a vu le jour, notamment Saint-Barth, Saint-Martin, Saba et Anguilla. Cependant, les Petites Antilles ne couvrent que 10 % de la surface de toutes les Antilles !

Une des plus anciennes îles de la Caraïbe

L’île de Saint-Barthélemy se situe 18° N et 63° O dans l’extrême nord-est de la mer des Caraïbes, à 6 000 km de Paris, 2 500 km de New York, 180 km de Porto Rico et 24 km au sud-est de Saint-Martin (13 milles marins). À peine plus de 21 km² (24 km² avec ses îlets). L’île Chevreau, Coco, île Fourchue (important mouillage de plaisance), île Frégate, La Tortue, Île le Boulanger, Les Grenadins, Pain de Sucre, île Pelé, île Petit Jean, Toc Vers, Les Gros Islets, Les Petits Saints, Roche Plate (Table à Diable), Mancel (La Poule et les Poussins) constituent sa garde d’îlets rapprochée… Saint-Barthélemy a été formée entre le crétacé (secondaire) et l’éocène (tertiaire inférieur) et possède donc la particularité d’être l’une des plus anciennes îles volcaniques de la Caraïbe. Elle s’est formée par un volcanisme sous-marin en plusieurs phases. Les 2 plaques tectoniques (américaine et caraïbe) sont très actives et il n’est pas rare de sentir de petits tremblements.

Les collines ou petites montagnes que l’on nomme « mornes » sont de forme volcanique. Le Morne de Vitet (286 m) est le point culminant de l’île. Et les endroits que l’on nomme « fond », comme plaine de Grand-Fond ou la plaine de Saint-Jean sont l’héritage de dépressions formant des lagunes que des millions d’années de sédimentation ont fini par combler.

Deux zones géographiques distinctes

Pendant votre séjour, vous vous rendrez vite compte que le vent souffle davantage sur la côte est de Saint-Barth que sur la côte ouest, qui est beaucoup plus abritée grâce aux montagnes. Des mornes abruptes la divisent en vallées s’ouvrant le plus souvent sur la mer. Chaque vallée montre un cachet particulier ; sa topographie, son habitat et son architecture sont uniques. Voilà pourquoi l’île paraît plus grande qu’elle ne l’est en réalité. Vingt-deux plages entourent l’île, chacune possédant son propre caractère, ce qui a la particularité d’être remarquable pour une si petite étendue. Elles sont pour la plupart protégées de la houle océane par une barrière de corail. Toutes sont publiques.

Les six visages géographiques de l’île

L’héritage volcanique se traduit par un sol aride, rocailleux. Une grande partie de forêt sèche recouvre l’île. Cette typologie favorise l’émergence d’espèces végétales coriaces dont les racines jouent un rôle contre l’érosion. Ce sol accidenté et hostile n’a jamais favorisé le développement de l’agriculture. La flore qui y prospère doit s’adapter au faible niveau d’eau. On y trouve notamment le Gaïac, un arbre imputrescible, le cerisier pays, le gommier rouge et ses écorces qui pellent, le latanier dont les jeunes feuilles étaient utilisées pour la confection de paniers.

L’autre visage caractérisant Saint-Barth est son littoral accidenté qui plonge droit sur les plages de sable. Il permet un bel abri pour la nidification des oiseaux marins et nicheurs. Lors de vos promenades sur le relief des Côtes Rocheuses, vous croiserez peut-être des pélicans bruns, des pailles-en-queue, des Tête à l’anglais (cactus), des frangipaniers sauvages…

Entre terre et mer, les terres marécageuses ou zones humides jouent un rôle essentiel de filtre contre les pollutions environnantes. Les étangs abritent une mangrove de palétuviers reconnaissables à ses racines aériennes. Ces imposantes racines protègent contre la houle. Les eaux saumâtres plaisent aux grands échassiers, comme les aigrettes, mais les crabes n’y sont pas en reste ! Sans oublier les iguanes (des Petites Antilles) qui adorent se pavaner le long des étangs et grignoter les mancenilliers.

Les plages, en plus d’accueillir nos serviettes de baignade, abritent des plantes racinaires qui résistent à l’eau salée, à la houle, au vent et permettent le maintien des berges naturelles face à l’érosion. La patate de mer, reconnaissable à sa belle fleur rose, maintient le sol du littoral avec ses racines rampantes. Le raisinier du littoral, le pourpier bord de mer s’adaptent à ce milieu sablonneux et salin. Les animaux, tels que le crabe chevalier, les tortues marines ont besoin des plages pour pondre ou vivre.

Le milieu naturel sous-marin est la seconde richesse naturelle de l'île. Comme la forêt d’Amazonie sur terre, l’herbier est un poumon vert pour l’écosystème sous-marin. Les feuilles des diverses variétés d’herbiers servent à retenir les sédiments et les rhizomes permettent de les fixer. À Saint-Barth on note la présence d’herbiers endémiques comme l’herbe à lamantin et l’herbe à tortue. Cette richesse végétale attire les tortues vertes.

Le récif corallien est très important également : on ne référence pas moins de 51 espèces de coraux dans les eaux de Saint-Barth (sur les 72 présents dans la Caraïbe). Non content de servir d’abris, de nurseries et de garde-manger pour les poissons et crustacés, le récif corallien joue un rôle de protection contre la houle. L’écosystème du récif est particulièrement riche et plusieurs associations veillent à la réimplantation des coraux comme Coral Restoration St Barth et Island Nature Saint Barth. Vous pouvez facilement rejoindre la réserve naturelle de la baie de Grand Cul-de-Sac et observer le corail corne d’élan, le corail cerveau, le corail de feu, le corail porite… Le cyclone Irma en 2017 a fracturé de nombreux coraux que ces trois organismes s’efforcent de restaurer.