Saint-Barthélemy

Même s’il est né en Guadeloupe, on ne peut pas aborder la littérature de Saint-Barthélemy, et des Antilles en général, sans évoquer l’œuvre de Saint-John Perse (1887-1975). Contraint de quitter son île natale pour la Métropole à l’adolescence, le poète – qui recevra le prix Nobel de littérature en 1960 – en ressentira une profonde déchirure et ce sont toutes les réminiscences de son enfance et de ce passé glorieux qu’il fera ressurgir dans le Cycle antillais, véritable ode à cet « Éden tropical ». L’ouvrage est composé du recueil de poèmes Éloges (1904-1910) et du recueil La gloire du roi (1948). Aussi difficile d’accès que soit sa poésie, elle est un subtil éloge à sa créolité transpirante de sensations. Pensons également à Derek Walcott (1930-2017) qui a, lui aussi, reçu le Prix Nobel de littérature en 1992. Cet écrivain et poète a écrit, entre autres, une adaptation de l’Iliade aux Caraïbes : Omeros. Dans son œuvre, il n’aura de cesse de retranscrire la culture caribéenne. Parmi ses recueils de poésie traduits en français, on citera Une autre vie (1973) ; Le Royaume du fruit-étoile (1979) ; Heureux le voyageur (1981). Et quelques pièces de théâtre : Ti-Jean et ses frères (1958) ; Rêve sur la montagne au singe (1967).

Quant à Aimé Césaire (1913-2008), c’est l’une des grandes figures du mouvement de la négritude. Arrivé à Paris où il suit des études brillantes, il fonde une revue intitulée L’Étudiant noir. Colère, révolte, quête d’identité transcendent sa poésie. L’année 1939, qui marque son retour en Martinique, paraît Cahier d’un retour au pays natal considéré comme sa plus grande œuvre. Sur ses terres natales, il crée le Parti progressiste martiniquais (PPM), devient maire puis député. On lui doit également un Discours sur le colonialisme, paru en 1950, mais aussi diverses pièces de théâtre telles que Et les chiens se taisaient (1958), La Tragédie du roi Christophe (1963), Une saison au Congo (1966) et Une Tempête (1969).

Saint-Martin

Du français à l’anglais, en passant par le néerlandais, l’espagnol, le créole ou le papiamento, la littérature de Saint-Martin est rédigée en plusieurs langues. Les auteurs, qui participent à la tradition littéraire des Caraïbes, cherchent, chacun à leur manière, à créer leur propre identité. Pensons par exemple à Robert Romney. Né à Saint-Martin, il a été tour à tour professeur d’anglais agrégé, inspecteur d’académie, représentant du recteur de Saint-Martin et Saint-Barthélemy, et nommé Inspecteur d’Académie Honoraire, Chevalier de l’Ordre national du Mérite et Officier des Palmes Académiques. On lui doit plusieurs ouvrages : Saint Martin Talk qui est une sorte de dictionnaire des expressions et vocabulaire parlés sur l’île, From Saint Martin Talk to Standard English et Saint Martin de Tours. Robert Romney est également l’auteur d’une biographie sur un curé néerlandais Révérend Père Verstappen et d’un roman en anglais Big Rock, The king of the Rock. Dans cet ouvrage, il évoque une vie idyllique d’adolescents dans une société sans violence. Il y met également en exergue le parler de son île adorée. Parmi les autres auteurs saint-martinois, citons Laurelle Richards et son The Frock & Other Poems ou encore Yvette Hyman avec Yvette Kitchen to your table.