Se rendre en Côte d'Ivoire : Formalités et démarches administratives
Organiser son séjour en Côte d'Ivoire
Argent en Côte d'Ivoire
Monnaie. La devise ayant cours en Côte d'Ivoire est le franc CFA de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) dont le symbole est XOF. Les billets sont émis par la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO). Cette devise est commune à tous les pays francophones frontaliers d'Afrique de l'Ouest : Bénin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo. Il est donc possible d'utiliser des francs CFA dans ces huit pays. À ne pas confondre avec le franc CFA de la CEMAC - Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (qui n'appartient pas à la même zone géographique), dont le symbole est XAF.
Les coupures se présentent sous forme de billets de 500, 1 000, 2 000, 5 000 et 10 000 FCFA, la monnaie se déclinant quant à elle en pièces de 10, 25, 50, 100, 200, 250 et 500 FCFA.
Le taux de change, fixé et immuable avant l'entrée en vigueur de l'euro, et étalonné sur le franc français post-dévaluation, était de 1 FF pour 100 FCFA. Aujourd'hui, ce taux de change, appliqué à l'euro, est bien moins évident à calculer : 1 € = 656,96 FF = 656,96 FCFA.
Banques et change. Toutes les banques en activité en Côte d'Ivoire ont leur siège au Plateau à Abidjan, le quartier des administrations et des affaires. Il est bon de savoir qu'elles fonctionnent généralement en continu (de 8h à 14 ou 15h) du lundi au vendredi (ainsi que le samedi matin dans de plus rares cas), et sont toujours remplies de monde.
Sachez que la principale devise utilisée restant le franc CFA, vous aurez beaucoup de mal à écouler des euros, hormis peut-être pour des achats conséquents et dans quelques rares établissements les acceptant. Pour changer vos devises, vous pouvez passer par les bureaux de change ; on en trouve dans la plupart des grands hôtels, mais également dans certains centres commerciaux. Les frais de change peuvent cependant varier énormément d'un bureau de change à un autre. À l'aéroport, la commission est raisonnable, sinon dans les banques, elle est aussi très bonne (il faudra votre passeport pour le réaliser).
Espèces. Abidjan est plutôt bien fournie en distributeurs automatiques de billets (DAB), et vous pourrez retirer un peu partout en ville. Il est bon cependant d'être au courant des divers incidents ou événements qui pourraient entraver vos transactions : distributeurs hors service ou défectueux ou vides... Évitez de retirer de l'argent entre le 28 et le 3-4 du mois suivant, et surtout pas le 30 du mois, car, avec la cohue générale observée à tous les distributeurs, l'entreprise peut se révéler fastidieuse. L'avertissement vaut également pour les veilles de fêtes ou de vacances, où certains DAB en ville sont mis à rude épreuve et souvent essorés.
Pour effectuer vos retraits en réduisant le risque d'encourir certains de ces désagréments, mieux vaut vous rendre au Plateau, à Cocody, Marcory, dans des centres commerciaux qui disposent de plusieurs DAB, et retirer d'un coup une grosse somme d'argent, afin d'éviter le cumul des commissions prélevées sur chaque retrait.
La banque locale ivoirienne comme votre banque (sauf si vous avez une carte "zéro frais bancaire à l'étranger") appliquent des commissions sur les retraits. Elle est variable selon les banques, mais fixe quel que soit le montant, préférez retirer de grosses sommes, 400 000 FCFA le maximum est indiqué. Sachez qu'en dehors d'Abidjan les distributeurs sont plus rares et quelquefois vides, notamment à Bassam où il en existe 3 seulement (la queue est longue) ou à Assinie, où il n'y en a pas du tout ! A Yamoussoukro, Man, Bouaké ou Korhogo, on trouve davantage de distributeurs, car ce sont des villes plus importantes.
Info futée. Il est conseillé de toujours avoir de la petite monnaie sur soi lors des transactions de base (taxi, achats d'appoint au marché, repas au maquis, etc.), car la monnaie, c'est le cas de le dire, n'est pas monnaie courante. Par exemple, dans les supermarchés, les caissières vous proposeront souvent l'équivalent de la petite monnaie qu'elles n'ont pas en friandises, et dans la rue, il ne sera pas rare de voir un vendeur refiler votre billet à son commis pour que celui-ci envoie le rabatteur faire l'appoint chez un autre commerçant (la chaîne peut être plus longue) ; autre cas de figure : ils vous régleront la monnaie de leur poche et s'arrangeront ensuite entre eux (plus rapide).
Carte bancaire et par mobile. Si vous disposez d'une carte bancaire (Visa, MasterCard, etc.), faites quand même le plein d'espèces, car peu d'établissements acceptent la CB : les hôtels et certains restaurants de luxe. Le coût de l'opération est donc moins élevé que les retraits à l'étranger pour les gros montants. À Assinie, les hôtels prennent en général la CB, encore faut-il que la connexion de la machine à carte fonctionne au moment de payer. Préférez payer vos notes la veille si vous avez un avion à prendre pour éviter un stress au moment du départ. À Bassam la CB est aussi acceptée, tout comme dans les établissements touristiques et d'affaires du pays.
Le paiement par Orange Money s'est fortement démocratisé dans le pays, remplaçant les espèces même dans les petites boutiques de bord de route. Si vous êtes équipés de cette application, vous n'aurez plus de problème de paiement !
Budget / Bons plans en Côte d'Ivoire
La Côte d'Ivoire est un pays assez cher pour les touristes, si on veut profiter de vacances agréables avec un minimum de confort. Ce n'est pas un pays qui se voyage la tête dans les nuages, cheveux au vent et sac au dos. Ici, voyager futé n'est pas forcément synonyme de voyager économique, et avant d'effectuer tout déplacement fleur en bandoulière, assurez-vous d'avoir (1) opté pour un moyen de transport à peu près sécurisé (bien choisir sa compagnie de bus et éviter les gbakas dans la mesure du possible) ; (2) pris des informations sur votre destination (hôtels notamment) ; (3) si possible des contacts de guides locaux (nous en donnons dans chaque grande ville dans ce guide). Dans certaines zones comme le nord ou l'ouest du pays, les services d'un guide vous seront précieux, afin d'accéder facilement aux sites touristiques et interagir avec les populations locales, particulièrement si vous voulez voir des cérémonies de masques traditionnelles.
Petit budget. Bien sûr, vous pouvez toujours opter pour un voyage en mode backpacker, et dans ce cas, vous passez du mode occidental à l' « ivorian way of life », et si l'expérience peut s'avérer amusante, de manière ponctuelle, pour les Ivoiriens, le Blanc n'a pas de problèmes d'argent. Choisir délibérément de vivre « comme un pauvre » relève du non-sens pour la plupart d'entre eux. Ceci étant dit, il est bien évidemment possible de barouder et vivre « à la locale », au détriment cependant de certaines normes de sécurité, d'hygiène et de confort. Dans ce cas, les transports en commun en ville n'excèdent pas les 300-500 FCFA, et oscillent entre 2 500 et 7 000 FCFA pour les déplacements à l'intérieur du pays (bus, gbakas). On mangera dans les kiosques, les maquis pour des prix variant entre 3 000 et 8 000 FCFA par jour, et l'on pourra dormir en chambre ventilée ou climatisées dans certains hôtels de quartier ou dans les missions catholiques pour moins de 15 000 FCFA la nuit.
Budget moyen. Pour ceux qui préfèrent voyager avec un minimum de confort, une nuit dans un hôtel de standing moyen-correct coûte rarement moins de 40 000 FCFA sur Abidjan, et 20-25 000 FCFA en « province ». Pour un repas complet (entrée+plat+boisson+dessert) dans un restaurant de type occidental ou un maquis-restaurant, comptez une base de 10-15 000 FCFA minimum. Enfin, si vous choisissez de faire appel à des services de location de véhicules, vous en serez quitte pour un minimum de 30-40 000 FCFA bruts par jour, sans compter les per diem de l'éventuel chauffeur. Le budget journalier passe ainsi à une catégorie nettement supérieure, flirtant avec les 100 000 FCFA par jour. Une solution intermédiaire consiste à prendre les meilleurs bus qui existent dans le pays entre les grandes villes, puis sur place se déplacer en taxi local ou en triporteur (bajajs) désormais très fréquents dans les campagnes.
Budget élevé. Comptez entre 150 et 200 000 FCFA par jour ou plus, pour ceux qui préfèrent (et ont les moyens de se les offrir) les grands hôtels, les bons restaurants et les moyens de transport les plus confortables. Depuis fin 2014, la nouvelle compagnie nationale Air Côte d'Ivoire a redémarré ses vols domestiques après 17 ans d'inactivité, avec une desserte régulière des villes de Korhogo (nord), Bouaké (centre), San Pedro (sud-ouest), Man (ouest) et Odienné (centre). Un aller-retour coûte entre 40 et 90 000 pour les meilleures offres, c'est très cher mais en même temps, vous mettez 1h de vol (rendez-vous au nouveau terminal 2 à Abidjan) au lieu de 6 ou 7h par la route. Avec l'avènement des nouvelles routes dans le pays, cette solution est moins intéressante, surtout pour aller à San Pedro car il faut 6h contre 12h auparavant par la route, et en bus direct luxueux.
Pourboires. Il sera bienvenu de laisser un pourboire dans les bars et restaurants, ou encore à l'hôtel pour le personnel ou au guide local, si le service rendu a été apprécié. Le montant reste aléatoire et varie en fonction du degré de satisfaction, mais la rétribution reste la moindre des choses, et partager un repas ou une boisson au maquis en fin de journée avec votre guide sera également apprécié.
Marchandage. En Côte d'Ivoire comme partout en Afrique, le marchandage fait partie des institutions et relève quasiment d'un jeu social avec l'interlocuteur, surtout pour acheter de l'artisanat et des souvenirs. En général, si on vous sort un « Pour toi, je fais prix d'ami », vous pouvez être sûr qu'il s'agit du « prix toubabou ». La règle veut que l'on divise par quatre le prix annoncé pour remonter vers la moitié ; s'engage alors toute une joute oratoire qui peut s'avérer des plus savoureuses, pour peu que l'on y mette la dose d'humour et de bonne (ou mauvaise !) foi réglementaire... Cependant, le marchandage ne doit pas devenir une habitude applicable à tous les secteurs de l'économie ni virer à l'indécence crasse.
Passeport et visas en Côte d'Ivoire
En plus d'un passeport encore valide pour une durée de six mois minimum après la date de retour, les voyageurs désireux de se rendre en Côte d'Ivoire (hors ressortissants CEDEAO) sont soumis à l'obligation du visa biométrique. Pensez à vous y prendre à l'avance, il faudra un scan de votre passeport, de votre billet d'avion et d'une réservation d'hôtel à l'arrivée pour constituer votre dossier en ligne de pré-enrôlement.
Le visa coûte 50 euros pour un séjour de 1 à 3 mois, que vous pouvez faire à l'ambassade de Côte d'Ivoire à Paris. Ou à distance, avec un pré-enrôlement en ligne (73 euros pour un visa à entrées multiples d'une durée de trois mois). Une fois reçue la validation (en général 3 jours ouvrés après), vous le réalisez à l'arrivée à l'aéroport d'Abidjan sur présentation du document de pré-enrôlement avec un code barre à scanner (voir modalités sur le site www.snedai.com). Si des difficultés existaient auparavant, en 2024 la délivrance du Visa se déroulait sans problème.
Permis de conduire en Côte d'Ivoire
Un permis de conduire international et l'assurance automobile sont obligatoires pour pouvoir conduire un véhicule sur le territoire ivoirien.
Santé en Côte d'Ivoire
Pour les non-initiés ou ceux qui pâtissent d'une santé fragile, les principaux problèmes à déplorer se situeront au niveau des troubles digestifs (les Africains ont un estomac en acier blindé) et de la difficulté à s'adapter au climat (chaleur écrasante, humidité poisseuse et changement drastique de climat occasionnant souvent une fatigue accrue). À signaler par ailleurs, les infections des voies aériennes et les maladies de peau, aggravées notamment par la forte pollution d'Abidjan, la poussière charriée par l'harmattan, les nombreuses pistes de latérite et les climatiseurs et splits qui sont souvent des nids à miasmes. En milieu tropical et humide, un soin particulier doit aussi être accordé aux moindres blessures, piqûres et autres petits bobos, qui s'infectent plus vite que sous des latitudes plus océaniques. Enfin, n'oubliez pas de sortir couvert, que ce soit sous le soleil ou en soirée (on ne vous fait pas de dessin).
Hygiène alimentaire. Ne pas boire l'eau du robinet et de manger des mets crus ou insuffisamment cuits. De même, mieux vaut bien laver et éplucher ses légumes. L'idéal en matière d'hygiène alimentaire restant de boire des bouteilles d'eau minérale encapsulées ou à défaut pour les maniaques de la santé, de purifier celle-ci avec des pilules (Aquatabs, Drinkwell chlore, etc.). En effet, l'hépatite A, le plus souvent bénigne (mais parfois grave, notamment au-delà de 45 ans et en cas de maladie hépatique préexistante), s'attrape par l'eau ou les aliments mal lavés. À ne pas confondre avec l'hépatite B, beaucoup plus grave (elle peut devenir chronique, sinon mortelle), qui se transmet par le sang et les fluides sexuels.
Eau. Très rarement épurée, l'eau de consommation courante concentre de nombreuses bactéries et amibes responsables de la plupart des diarrhées. Aussi, il est déconseillé de consommer de l'eau – y compris sous la forme de glaçons – dont l'origine est incertaine. Cependant, à table, il est préférable de consommer de l'eau minérale.
Soleil. Quelle que soit la saison, le soleil dans cette partie du globe cogne fort, donc pensez à vous protéger en conséquence, et en tenant compte de la capacité naturelle de votre épiderme à se remettre des dégâts causés par une exposition prolongée. Par ailleurs, ne vous laissez pas berner par les journées qui affichent grise mine : un temps voilé n'empêche nullement l'action des U.V. et rend les coups de soleil d'autant plus traîtres. Comme partout dans le monde, le soleil le plus nocif brille entre midi et deux.
Mer et plages. Attention à la baignade : le phénomène de la barre rend les plages de la côte Est extrêmement dangereuses, et certains excellents nageurs et surfeurs se sont fait prendre au piège des baïnes, courants de hauts fonds qui entraînent les imprudents au large. Pour le cas où vous seriez pris dans une de ces baïnes, ne luttez surtout pas : le mieux à faire est de se laisser dériver, car le courant, après avoir emporté le nageur, le ramène généralement vers le rivage, quelques kilomètres plus loin (ce qui est toujours mieux que de risquer de se noyer d'épuisement).
MST. Comme partout dans le monde, avoir des relations sexuelles non protégées soumet au risque d'attraper des maladies sexuellement transmissibles, dont le Sida, mais aussi beaucoup d'autres joyeusetés (herpès, hépatite B, chlamydia, etc.). En Côte d'Ivoire, on estime à environ 7 % le taux de prévalence, ce qui est loin d'être négligeable.
Paludisme. Un traitement prophylactique contre le paludisme est plus que fortement recommandé étant donné l'incidence du parasite dans le pays toute l'année. Et bien sûr un anti-moustique pour zone tropicale à appliquer matin et soir.
En cas de maladie. Un réflexe : contacter le consulat de France. Il se chargera de vous aider, de vous accompagner et vous fournira la liste des médecins francophones. En cas de problème grave, c'est aussi lui qui prévient la famille et qui décide du rapatriement. Pour connaître les urgences et établissements aux standards internationaux : consulter les sites www.diplomatie.gouv.fr et www.pasteur.fr
Vaccins obligatoires en Côte d'Ivoire
Pour tout séjour dans le pays, le vaccin contre la fièvre jaune est obligatoire, et les vaccins contre le tétanos, la diphtérie et l’hépatite A, indispensables. Il est également fortement conseillé de se prémunir contre l’hépatite B, la fièvre typhoïde, la poliomyélite et les méningites A et C.
Sécurité en Côte d'Ivoire
Risque terroriste. Il n'est pas plus élevé dans l'ensemble du pays qu'en France, excepté la zone nord à la frontière du Burkina Faso et du Mali, désormais classée en zone rouge formellement déconseillée aux voyageurs depuis l'attaque terroriste de juin 2020 dans les environs du Parc national de la Comoé.
Consulter régulièrement le bulletin de sécurité hebdomadaire mis en ligne sur le site internet de l'ambassade de France en Côte d'Ivoire : www.ambafrance-ci.org. À lire avec un minimum de recul cependant, et en tenant compte des informations de terrain fournies par les résidents ; il en va de même pour les informations relatives à la Côte d'Ivoire répertoriées sur le site du ministère des Affaires étrangères. La prudence est certes mère de sûreté, mais il ne faudrait pas qu'elle engendre des crises de paranoïa inutiles.
Quelques conseils. Ne pas se rendre seul(e) dans certains quartiers populaires comme Yopougon, Adjamé ou Abobo, a fortiori la nuit : préférez y aller en groupe, si possible en compagnie d'une ou plusieurs connaissances ivoiriennes. Bien évidemment et comme partout ailleurs, ne pas afficher de façon ostentatoire les attributs de votre aisance financière : bijoux, billets, Smartphones, appareils photo et joujoux high-tech dernier cri sont de véritables appels au vol. Un geste bien placé de la part d'un habile pickpocket et vos possessions auront toutes les chances de se retrouver au « Black » (marché noir) d'Adjamé.
Femme seule en voyage. À condition d'accepter les sollicitations fréquentes de la part de la gent masculine (par ailleurs assez galante), une femme seule se verra souvent aidée et accueillie comme quiconque, c'est-à-dire chaleureusement. Pour vous affirmer face à vos homologues masculins, une détermination énoncée avec humour sera souvent suffisante, la meilleure option restant d'expliquer que vous êtes mariée, éventuellement que vous avez des enfants. Toutes ces précautions sont surtout valables pour les femmes jeunes et non mariées. En effet, la mère est une institution si cruciale et sacrée en Afrique qu'une maman, d'où qu'elle vienne, sera la plupart du temps respectée, et parfois même affectueusement appelée Tantie.
Décalage horaire en Côte d'Ivoire
Lorsqu'il est midi en Côte d'Ivoire, il est une heure de plus en France, en Belgique ou en Suisse, et deux heures de plus quand ces pays sont à l'heure d'été (il n'y a pas de changement d'heure en Afrique).
Langues parlées en Côte d'Ivoire
La Côte d’Ivoire offre une très grande diversité sur le plan linguistique, puisque l’on y dénombre pas moins de 70 langues, dont la quasi-totalité appartient à la grande famille nigéro-congolaise. On distingue 4 grands groupes linguistiques (kwa, gour, krou et mandé), et quelque 17 langues ne dépassant pas les frontières du village ou de l’ethnie, parlées par 100 000 locuteurs ou plus. Le dioula occupe une position privilégiée, puisqu’il sert de langue véhiculaire commerçante entre les Ivoiriens. Bien que ne constituant la langue maternelle que de 15 % de la population, il serait utilisé comme langue secondaire par sept millions de locuteurs. Le français est la langue officielle de l’Etat, celle que l’on enseigne à l’école ; il est parlé par une grande majorité des Ivoiriens. Cependant, dans les campagnes et certains villages, les populations locales lui préfèrent leur idiome et ne le parlent parfois pas du tout. Le nouchi, développement urbain et moderne du « français de Moussa », est une sorte d’argot populaire ivoirien né dans les gares de transports en commun et la rue. Il est parlé principalement dans les grands centres urbains, particulièrement à Abidjan. Véritable « créolisation du français », cet argot expressif et coloré se présente comme un mélange de termes empruntés au français, au bambara et parfois à l’anglais, l’espagnol ou autre. Certains dictionnaires de langues vernaculaires sont disponibles dans les librairies d’Abidjan. Pour ce qui est du nouchi, il évolue si rapidement et est soumis à tant de variations que la meilleure école reste encore celle de la rue, des milieux populaires, de quelques journaux comme Gbich ! et de l’excellent nouchi.com
Communiquer en Côte d'Ivoire
Téléphoner. Les appels sortants s'effectuent en composant le 00 + indicatif du pays + le numéro (sans le 0 préalable pour la France), et pour appeler en Côte d'Ivoire depuis l'étranger, on compose le 00 225 ou +225, suivi du numéro intégral. À l'échelle du pays, chaque région possède un indicatif spécifique, qui correspond aux deux premiers chiffres du numéro. Acheter une puce locale est idéal pour un séjour sur place.
Internet. Il est possible de se connecter (avec plus ou moins de bonheur selon l'endroit où vous vous trouvez) quasiment partout dans le pays. Les hôtels fournissent un réseau wifi plus ou moins opérationnel et efficace. Il est recommandé d'acheter une puce locale à l'arrivée, des vendeurs les proposent à 2000 FCFA, ce qui vous évitera de faire la queue parfois des heures dans une boutique (muni de votre passeport). En quelques minutes, vous achetez du crédit dans n'importe quel kiosque en bord de route et vous achetez des packages de datas pour un certain nombre de jours à prix très raisonnables.
Electricité et mesures en Côte d'Ivoire
La norme est le 220 V, et les prises sont similaires aux branchements électriques français. Certaines régions mal alimentées (à l’est du pays) sont ponctuellement sujettes à des coupures d’électricité, plusieurs localités n’étant quant à elles pas du tout alimentées. Le système métrique est en vigueur en Côte d’Ivoire.
Bagages en Côte d'Ivoire
En Côte d'Ivoire, il fait chaud toute l'année, avec des températures variant de 22 °C (l'hiver quoi !) à 35 °C.
Il faut donc avant tout se munir de vêtements légers, de préférence en coton ou matière naturelle (évitez le synthétique). Les Ivoiriens font attention à leur habillement et n'apprécient guère un air débraillé ou des vêtements à la propreté douteuse, qui seront interprétés comme un manque de respect. Pour le soir, pensez à vous munir d'un tee-shirt ou d'une chemise à manches longues, et d'un pantalon, bien utile pour se protéger des moustiques. Tenue de soirée exigée dans beaucoup de clubs d'Abidjan, ici les gens se sapent !
Si l'on se rend en Côte d'Ivoire pendant la saison des pluies (de juin à septembre), un coupe-vent ou un poncho de pluie seront les bienvenus. Une paire de sandales et une paire de chaussures fermées type baskets pour le soir ou pour marcher à travers les hautes herbes. Un drap type sac à viande en coton ou en soie. Pratique si la propreté de la literie est douteuse. Une lampe de poche en cas de panne de courant, si vous voyagez dans les terres. Et un anti-moustique pour zone tropicale indispensable. Des boules kies peuvent être utiles dans les gbakas musique à fond ou dans des hôtels près de rues bruyantes.
Vie quotidienne en Côte d'Ivoire
Accessibilité en Côte d'Ivoire
La Côte d'Ivoire n'a pas d'infrastructures vraiment adaptées aux personnes à mobilité réduite. Il faudra voir au cas par cas avec les hôtels et transports privés.
Santé en Côte d'Ivoire
Parmi les risques majeurs : le paludisme, protégez-vous car il est vraiment présent ici. Mais aussi la fièvre typhoïde qui souille les eaux de la lagune d'Abidjan utilisée par certains maquis de rue. Faites-vous vacciner (valable 3 ans) avant de partir si vous le pouvez. Avant le départ, il convient de consulter son médecin traitant ou un centre de conseils aux voyageurs. Il est prudent et même recommandé de contracter une assurance de rapatriement sanitaire. Pour de plus amples informations sur l'état sanitaire de la Côte d'Ivoire, vous pouvez consulter le site du Comité d'informations médicales (CIMED), ou les sites de l'Institut Pasteur de Lille et de l'Institut Pasteur de Paris.
Abidjan dispose de quelques excellents spécialistes (les médecins ivoiriens comptent parmi les meilleurs d'Afrique de l'Ouest) ; les médecins libanais sont également très présents, très réputés et extrêmement bons dans leurs domaines. En revanche, le pays souffre d'une certaine pénurie de personnel paramédical : infirmiers, aides-soignants, d'où une qualité de service pas toujours à 100 %, et d'une qualité de soins plus que correcte, à condition toutefois d'opter pour le privé.
Parmi les établissements de santé les plus fiables, on compte le Groupement médical du Plateau, la Polyclinique internationale de l'Indénié, le Centre médical Chardy, le Centre médico-chirurgical Prima, la Nouvelle clinique Farah, et de façon générale la plupart des établissements privés répertoriés sur la liste de notoriété médicale du consulat de France. Cependant, bien que le panel des spécialistes et traitements médicaux disponibles sur place soit assez vaste, un retour en France s'impose dans le cas d'examens et analyses approfondis ou pour des soins très spécifiques. Le rapatriement sanitaire en France est indispensable en cas d'accident ou de maladies graves nécessitant une hospitalisation dans des services spécialisés.
Les tarifs des soins prodigués dans les centres médicaux et les cliniques privées sont à peu près similaires, voire légèrement supérieurs à ceux pratiqués en France. Une consultation chez un médecin généraliste à son cabinet s'élève par exemple à 15-20 000 FCFA. Lors d'une admission dans un établissement de soins, le paiement des soins et traitements (ou une caution) étant exigé, il convient de vérifier la couverture par son assurance maladie.
Urgences sur place en Côte d'Ivoire
180 et 185
Sécurité en Côte d'Ivoire
Dans le pays. De manière générale, la Côte d'Ivoire est un pays sûr pour les visiteurs. Les "bad boys" sont très mal vus dans la société, il n'y a pas de bandes de jeunes malintentionnés qui trainent partout. Dans les villages comme dans les villes, vous pouvez vous promener tranquillement, personne ne viendra vous agresser, la Côte d'Ivoire est vraiment sûre. La nuit, préférez circuler en taxi néanmoins, car les rues sont désertes. Sur les plages, aucun risque de vous faire dépouiller, d'autant plus que vos affaires sont gardées sur des parties privées où les marchands ambulants n'ont pas le droit d'entrer. Il n'y a pas de sentiment d'insécurité, on viendra vous parler pour vous vendre diverses choses, mais il y a une vraie mixité dans les lieux publics (beaucoup de femmes partout) et aucune ambiance insécuritaire, vraiment.
En revanche, restez à l’écart des rassemblements et mouvements de foule et tenez-vous éloigné des axes de manifestations éventuelles, notamment lors de périodes électorales qui peuvent être plus tendues que d'habitude. Par ailleurs, pensez à faire une photocopie certifiée de vos documents officiels (passeport, carte d’identité, permis de conduire...) et utilisez-les pour circuler, vos documents originaux précieusement conservés en lieu sûr.
À Abidjan. La journée, aucun problème dans tous les quartiers : vous pouvez marcher en toute sécurité. Le Plateau, Marcory, Cocody... les rues sont très fréquentées et les Ivoiriens absolument sympathiques et accueillants, on vous regardera avec curiosité ou on peut vous apostropher d'un "toubabou !", qui veut dire le blanc, très gentiment avec un sourire. Il n'y a pas de "bad boys" qui trainent aux coins de rue. Ce n'est pas bien vu dans la société, notamment dans les familles, il règne un sentiment de sécurité dans tous les quartiers du centre fréquentés par les touristiques.
En revanche, soyez vigilant lors de vos déplacements dans les quartiers populaires comme Abobo, Adjamé (le marché) ou Yopougon, particulièrement la nuit, où les débordements autour des lieux de fête existent. Préférez-vous y rendre dans ces quartiers sans arborer de signes ostentatoires de richesse (bijoux, sacs de marques...) et accompagnés. Nous vous conseillons d'appeler Adama Konaté (what's app : +225 07 57 75 82 46), jeune guide bien formé qui vous emmènera en journée dans le marché d'Adjamé, visiter Abobo et son musée ou le soir dans les maquis de coupé-décalé de la rue Princesse à Yopougon, en toute sécurité. La sécurité s'est nettement améliorée dans les rues cette dernière décade à Marcory Zone 4, Blaukauss ou à Cocody, mais préférez circuler en taxi dès qu'il fait nuit. Si vous vous sentez plus à l'aise avec un guide mêem dans ces quartiers, Adama peut aussi vous y accompagner.
Dans les taxis et VTC. Si vous prenez des taxis compteurs, prenez toujours un taxi officiel de la ville (les rouges peuvent se déplacer dans toute la ville et sont présents à l'aéroport), les autres couleurs de taxi existent par quartier, voir la rubrique "se déplacer" pour plus d'informations. Ne prenez jamais de taxi clandestin, et surtout pas à l'aéroport, car il y a un risque de guet-apens pour vous dépouiller de vos biens personnels. Préférez prendre un Yango via l'application de smartphone, les voitures sont en meilleur état et les chauffeurs comme les voitures sont traçables, les prix prévus à l'avance et moins chers que les taxis. Le service de Yango s'arrête vers minuit à l'aéroport, et dans ce cas, prenez un taxi rouge dans la file officielle. Un risque existe de vous faire voler vos affaires si vous tombez en panne sur les autoroutes à Abidjan, essayez de monter toujours dans des voitures en bon état dans la capitale si vous circulez avec vos valises et tous vos papiers.
Sur la route. Avec l'avènement des nouvelles routes (Bouaké - Korhogo, la Côtière Abidjan - San Pedro, Yamoussoukro - Man, les coupeurs de route n'existent plus sur ces trajets, même s'il n'est pas recommandé de rouler de nuit pour des raisons de sécurité routière. Désormais, il est très sûr de rouler dans tout le pays. Les voyages « à la roots », en transports en commun de type gbaka ou minibus, sont déconseillés pour des raisons de sécurité routière, car ils ont souvent des accidents, mais néanmoins ils sont très efficaces pour aller d'un point A à un point B et quelquefois, c'est la seule option de transport en commun possible, notamment dans les villages. Il existe de plus en plus de bus directs intercités, très sûrs et confortables, qui roulent plus calmement. Depuis la création des nouvelles routes, les conditions de sécurité se sont nettement améliorées, d'autant plus que les bus n'ont plus le droit de rouler la nuit, ils partent tous tôt le matin. En revanche, on ne changera pas les habitudes de conduite virile et peu prudente des chauffeurs ! En voiture, ne laissez pas d’objets de valeur (téléphone portable, ordinateur, appareil photo, sac à main, etc.) en évidence sur les sièges ou la banquette arrière, comme partout. Si vous circulez sur des artères isolées la nuit, préférez rouler vitres fermées et portières verrouillées.
Corruption. La police vous arrêtera peut-être pour essayer de vous soutirer un backshish, mais ils craignent néanmoins les "toubabous", les blancs", le retour de bâton peut être très préjudiciable pour eux, car cette forme de racket est bien sûr interdite. Dès qu'ils voient votre tête dans la voiture, ils vous disent de circuler ! Néanmoins, si un policier tente sa chance, essayez de vous montrer sûr de vous et ayez toujours - si possible - le contact d'une personne importante dans l'administration dans votre téléphone ou du responsable de l'agence où vous avez loué la voiture. Sinon, un petit billet vous sortira d'affaire si vous n'arrivez pas à joindre quelqu'un sur le moment. Ayez toujours votre permis de conduire, votre passeport (pour le Visa d'entrée) et votre permis international avec vous pour éviter toute tergiversation avec la police.
POLICE SECOURS ✆ 110 / 111 / 170
LGBTQ en Côte d'Ivoire
Les actes homosexuels ne sont pas illégaux, mais la stigmatisation est de mise dans la société ivoirienne. Les "woubis" et les "lele" comme on appelle ici les homosexuels, respectivement hommes et femmes, étaient jusqu'à présent tolérés, mais l'arrivée importante d'une communauté LGBT des pays voisins où la répression est forte (Guinée, Sénégal, Mali, etc.) a créé un précédent en 2024. De plus en plus visibles dans les soirées et dans la rue en général, ils sont devenus la cible d'une chasse aux sorcières homophobe. En août 2024, une campagne virale intitulée « Non au Woubi » a pris de l'ampleur en Côte d'Ivoire sur les réseaux sociaux. Le général Vagondo Diomandé, ministre ivoirien de l'Intérieur et de la Sécurité, a affirmé qu'"en aucune façon, le gouvernement ivoirien, avec à sa tête le président Alassane Ouattara, n'encourage le phénomène dit des Woubi, c'est-à-dire des homosexuels et autres transgenres". En raison de nombreux lynchages d'homosexuels qui ont suivi, le ministre de l'Intérieur a temporisé : "Cependant, au regard des agressions sur les personnes suspectées de déviance sexuelle, agressions enregistrées par les services du département dont j'ai la charge, je voudrais en appeler à l'esprit civique de tous".
Ambassade et consulats en Côte d'Ivoire
AMBASSADE DE FRANCE
17 rue Lecœur
Plateau
✆ +225 20 20 04 04 / +225 20 20 74 00 / +225 20 20 05 05
www.ambafrance-ci.org
CONSULAT GÉNÉRAL DE FRANCE
Rue Lecœur
Plateau
✆ +22520200505
www.ambafrance-ci.org
Ouvert du lundi au jeudi de 7h45 à 12h15 et de 15h à 17h, et le vendredi de 7h45 à 12h30. Nb : la permanence peut être jointe 7j/7, 24h/24 par l'intermédiaire du poste central de sécurité de l'ambassade, qui répond aux appels urgents en dehors des heures de service. Les services du consulat général de France : deux localisations géographiques différentes proches l'une de l'autre au quartier du Plateau.
Tous services (sauf visas) : administration des Français, état civil, affaires sociales, affaires diverses de chancellerie. Entrée près de la tour Postel. Mail : cad.abidjan-fslt@diplomatie.gouv.fr
Service des visas ordinaires : entrée rue Lecœur, entre celle de l'ambassade et le monument aux morts, face au maquis des Anciens combattants. Mail : visas.abidjan-fslt@diplomatie.gouv.fr
Médias locaux en Côte d'Ivoire
Presse écrite. Au rang des quotidiens, on compte un journal gouvernemental (Fraternité Matin) censé être neutre, les journaux pro-RDR favorables à Alassane Ouattara (Le Patriote, Nord-Sud Quotidien, Le Jour Plus, etc.) et pro-PDCI (Le Nouveau Réveil), les titres de la « presse bleue », proches du Front populaire ivoirien, actuel parti d’opposition (Notre Voie, Le Temps, Le Nouveau Courrier, LG Info, Aujourd’hui...), et enfin les indépendants, comme L’Intelligent d’Abidjan, L’Inter et Soir Info. Le podium des meilleures ventes périodiques est trusté par les supports du groupe Gbich ! : Go Magazine, Allô Police et Gbich ! , essentiellement focalisés sur les « affairages » et l’humour.
Radio. Depuis 1991, on dénombre deux chaînes publiques de radiodiffusion : Radio Côte d’Ivoire et Fréquence 2. Suite à la crise de 2002, la radiodiffusion ne couvre plus qu’une partie du territoire national. Avec la libéralisation du secteur dans les années 1980, le paysage audio ivoirien s’est enrichi de nombreuses stations émettant en modulation de fréquence (FM) parmi lesquelles on distingue plusieurs catégories : radios de proximité (Cocody FM, Radio Yopougon, etc.), commerciales (Radio Nostalgie, Radio Jam, etc.), étrangères (RFI, BBC Africa, Africa N°1, Voice of America, etc.), confessionnelles (Radio Al Bayane, Fréquence Vie, etc.) ou musicales : Nostalgie, Alpha Blondy FM, Zion FM.
Télévision. La télévision ivoirienne est représentée par la RTI (Radiodiffusion télévision ivoirienne) et composée de deux chaînes à tendance gouvernementale : la Première chaîne et RTI2. En dehors de la télévision nationale, il existe des chaînes câblées, dont Canal+ est le distributeur exclusif à travers son bouquet Canalsat.