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Bâteaux de pêche à Sassandra. shutterstock -  Sophie Mahdavi.jpg

Le football, le sport-roi

À l'instar de beaucoup de pays d'Afrique et du monde, le football incarne en Côte d'Ivoire la possibilité de transcender les limites d'un quotidien souvent rude, et représente un vecteur d'unité nationale et de réussite sans pareil. Il suffit pour cela de voir l'émotion et l'implication des supporters ivoiriens lorsque leur équipe défend les couleurs nationales, et le statut légendaire auquel ont accédé des stars internationales et désormais historiques du foot comme Didier Drogba, que l'on ne présente plus, et avant lui, le légendaire Laurent Pokou, considéré comme l'un des meilleurs joueurs de l'histoire du football ivoirien et africain, sacré meilleur buteur de la Coupe d'Afrique des nations en 1968 et 1970, avec un record de 14 buts qui n'a été battu qu'en 2008 par le Camerounais Samuel Eto'o. Les adultes désenchantés et la génération sacrifiée de la crise reportent ainsi une grande partie de leurs espoirs sur les enfants, ce qui se traduit dans plusieurs domaines et tout particulièrement le sport. « Le foot, c'est tout ce que nous avons », clament-ils, expliquant que le sport roi constitue en Afrique l'unique moyen de transcender sa condition. Vous l'aurez compris, en Côte d'Ivoire, le foot est plus qu'un sport, c'est presque une religion.

Le taekwondo, noble second

Avec plus de 40 000 licenciés, le taekwondo, bien que nettement moins médiatisé et populaire auprès des foules, se place au rang de deuxième sport national après le football. La Côte d'Ivoire n'a d'ailleurs pas attendu le doublé historique des athlètes Ruth Gbagbi et Cheick Cissé Sallah – respectivement médailles de bronze et d'or aux Jeux olympiques de Rio en 2016 – pour figurer parmi les grandes nations du taekwondo, et rivalise aujourd'hui avec des pays comme la Chine ou les États-Unis. En 2013, elle était consacrée pays-hôte de la Coupe du monde de taekwondo, organisée pour la première fois en Afrique. En juin 2017, le pays confirmait sa réputation d'excellence quand Ruth Gbagbi remportait l'or aux Championnats du monde en Corée du Sud.

Sur place, vive les sports nautiques !

Ski nautique, wakeboard, bouée tractée. Grâce à ses nombreux plans d'eau lagunaires, le Sud côtier constitue un véritable paradis pour les sports nautiques à traction comme le wakeboard, la bouée ou le ski nautique. Les plans d'eau d'Abidjan ont d'ailleurs favorisé l'éclosion de sportifs d'envergure internationale qui ont fait – et font toujours – les beaux jours de l'équipe de France, puisque c'est sur la lagune de Cocody que s'entraînait à l'époque Aymeric Benet, multiple champion du monde de figures auquel a succédé le jeune Thibaut Dailland, qui fait partie des meilleurs skieurs mondiaux. Aujourd'hui, on peut se faire plaisir à Assinie, bien que les tarifs appliqués par les différents clubs et hôtels du coin ne soient pas forcément très incitatifs.

Surf, bodyboard. On trouve de nombreux spots de surf et de bodyboard en Côte d'Ivoire et quelques belles pointures y ont fait leurs griffes ou posé leurs valises le temps d'un surf-trip, notamment Tom Curren, ex-légende vivante du surf mondial. Pour les surfeurs et bodyboarders confirmés, Bassam et Mondoukou, malgré leur shore-break, feront d'agréables « piscines à vagues », le spot le plus praticable restant Assinie où, à la faveur du phénomène de barre conjugué à une déclivité progressive, les vagues peuvent parfois monter jusqu'à plus de trois mètres. La majeure partie du temps, les vagues assiniennes, essentiellement des gauches creuses et rapides, forment des mini-tubes très agréables à rider et parfaits pour l'initiation ou l'entraînement. La meilleure saison pour surfer à Assinie coïncide avec la période de l’harmattan et s'échelonne de décembre à mai, période de vent off-shore et de petit swell. La barre reste cependant difficile à franchir, et même pour les surfeurs et nageurs aguerris, les baïnes (courants de hauts fonds) peuvent s'avérer traîtres. Plus vers l'ouest, le littoral se découpe en amples criques et nombreux spots, véritables paradis pour les amateurs, d'autant que cette partie de la côte est moins fréquentée que l'Est. Parmi les coins privilégiés pour la pratique du surf ou du bodyboard : Dagbego, Sassandra et Drewin, ce dernier offrant une fort jolie petite droite très convoitée des surfeurs. Encore un peu plus à l'ouest, Monogaga, qui déroule des vagues exceptionnellement longues et constitue un spot particulièrement exceptionnel par temps de grosse houle, Grand-Béréby et sa mythique baie des sirènes, et enfin juste à la frontière libérienne, Tabou et le spot de Tolou.

Canoë, paddle, voile. Là encore, l'amateur sera gâté par la configuration naturelle du pays. La Côte d'Ivoire jouit en effet d'un réseau lagunaire unique en Afrique, qui longe sur quelque 350 km (de la frontière avec le Ghana jusqu'à Sassandra) une côte aux contours mobiles : le champ des possibles laisse songeur ! Si vous possédez votre propre matériel, c'est vraiment au feeling et vous n'aurez que l'embarras du choix entre les environs d'Abidjan (île Boulay, Songon, Abata, Bingerville, domaine aéroportuaire...) et les villes côtières. De nombreux établissements et centres sportifs et de loisirs proposent par ailleurs paddles et canoës à la location, que ce soit à Abidjan même ou à Assinie, où vous pourrez glisser rêveusement sur les ondes lisses du cordon lagunaire tout en vous émerveillant devant un paysage paradisiaque. Côté voile, le pays n'est pas réputé des plus venteux, mais il y a malgré tout de quoi se faire plaisir.

Pêche de loisir et pêche sportive. La pêche est un loisir très apprécié en Côte d'Ivoire, notamment grâce à une faune aquatique diversifiée et abondante ainsi qu'un large choix de techniques. La pêche de loisir se pratique aussi bien en mer que dans les terres, le pays offrant une grande variété d'espaces aquatiques comme les lagunes, mangroves, lacs, rivières, fleuves, embouchures, ainsi que des kilomètres de côtes accessibles facilement. Autour de la capitale économique, on trouve des spots de pêche très fréquentés par les Ivoiriens le week-end, comme le canal du port d'Abidjan, les berges des lagunes ou encore la plage de Vridi. Les pêcheurs cherchent généralement les carpes rouges et/ou blanches, les carangues, les barracudas ou les capitaines. La pêche se pratique depuis le bord avec des appâts ou des leurres, ou à bord de petites embarcations en bois. Les embouchures des rivières, lagunes et fleuves se déversant dans l'océan offrent des spots de choix pour les pêcheurs sportifs. C'est notamment le cas d'Assinie, Grand-Lahou et Grand-Béréby. Les poissons recherchés sont alors les grosses carpes rouges, les raies-guitares, les mérous, et surtout le mythique tarpon, dont certains spécimens peuvent atteindre plus de 90 kg. Les bars (sosso), courbines et soles sont des poissons que l'on trouve fréquemment entre Abidjan et Grand-Bassam. Enfin, les pêcheurs les plus fortunés pourront aller rechercher les grands poissons pélagiques au large d'Abidjan ou de San Pedro et se frotter au roi de l'océan, le grand marlin bleu de l'Atlantique dont certains montent allègrement jusqu'à 600 kg. Les thons albacores sont aussi présents toute l'année ainsi que les wahoo et daurades coryphène, très appréciés des pêcheurs sportifs pour leur rapidité et leur puissance.

Sur terre aussi, on peut se dépenser

Course à pied, marche et randonnée. À proximité de la capitale économique, on retient quelques sites où il est possible de jogger ou marcher au plus près d'une nature encore relativement préservée, comme le Jardin botanique de Bingerville et la réserve naturelle partielle de Dahliafleur. Spécialement aménagé pour les balades, le circuit de randonnée de Green Village, à quelque sept kilomètres de Bingerville dans le village d'Akoyaté, permet de cheminer de piste en piste à travers forêts, plantations, et collines verdoyantes offrant un superbe panorama sur la lagune. Sur la route d'Alépé, le complexe Green Valley dispose également d'un joli sentier de rando serpentant à travers les plantations d'hévéa, tandis qu'à une demi-heure environ d'Abidjan, le Domaine Bini, écosystème mosaïque et site agro-écologique réparti entre forêt primaire, champs et plantations, propose également des parcours de randonnée dans un cadre enchanteur. On peut aussi y pratiquer le VTT et la tyrolienne.

À cheval. Bien que la Côte d'Ivoire ne dispose pas d'une grande tradition équestre à l'inverse de ses voisins burkinabè, malien et nigérien et que l'équitation reste inaccessible à une grande majorité de la population, la terre des Éléphants compte malgré tout quelques passionnés impliqués depuis des années dans la démocratisation de ce sport. Abidjan compte deux clubs « historiques » affiliés à la Fédération française d'équitation : le Club Saint-Michel, sur le boulevard Giscard d'Estaing non loin du carrefour Ancien Koumassi, et Horse Academy sur la route de Bassam. On trouve deux autres structures sur la route de l'aéroport : le Jaipur Club et les Crinières d'ivoire, clubs hippiques originaux et « débridés » (dans le sens équestre du terme, c'est-à-dire moins formels et plus « démocratiques ») qui se spécialisent dans les spectacles équestres, la voltige, le dressage, les courses de vitesse et organisent également des randonnées, pique-niques, sorties camping, etc. Les cours du Club Saint-Michel et de Horse Academy sont assurés par des moniteurs d'équitation diplômés d'État français et les activités proposées sont variées : dressage, attelage, reprises, saut d'obstacles, cours d'éthologie, stages, concours, spectacles et fêtes hippiques, balades et randonnées.