Après avoir dépassé Oyace, la Valpelline devient, si possible, encore plus sauvage et empreinte d'une rude beauté. C'est là-haut, au bout du monde, au milieu des forêts de mélèzes, que se situent les quelques villages réunis dans la commune de Bionaz, curieusement habitée par une importante communauté belge. Son territoire est l'un des plus étendus et riches en beautés naturelles de toute la région. En amont du chef-lieu, l'accès à la haute vallée, magnifique et intacte, se fait par deux étapes : d'abord, il faut parcourir plusieurs kilomètres en voiture pour arriver au lac artificiel de Place Moulin, le plus grand de la Vallée d'Aoste, entouré par de vastes étendues d'alpage. De là, il faut encore arpenter à pied les chemins qui mènent vers le cirque de montagnes qui clôt la combe, dominé par les glaciers imposants qui descendent du mont Braoulé, de la Tête blanche, du Château des Dames, des Jumeaux et surtout de la Dent d'Hérens (4 179 m.), le géant de la vallée. Quatre refuges alpins contribuent à faire de Bionaz un haut lieu de la randonnée pédestre (estivale et hivernale), de l'alpinisme mais aussi du ski de randonnée : des dizaines d'itinéraires dévalent les pentes enneigées des montagnes qui servent de cadre au village. Bionaz est également l'un des endroits où le franco-provençal s'est le mieux conservé : presque tous les habitants, y compris les enfants, l'emploient quotidiennement.