Guide de Charleroi : Les personnalités célèbres : Belgique

<p>Sentier pédestre.</p>

Sentier pédestre.

Albert Frère (1926-2018)

Fils d'Oscar Frère et de Madeleine Bourgeois, industriels à Fontaine-l'Évêque, Albert Frère a rapidement gravi les échelons des affaires. Si bien qu'il fut, jusqu'à son décès récent et durant de nombreuses années, considéré comme l'homme le plus riche de Belgique ! Ce parcours atypique, il l'a entamé dès la fin des années 1940 avec le commerce de l'acier et l'acquisition d'usines sidérurgiques dans le bassin de Charleroi (le Ruau, la Providence, Thy-Marcinelle, Hainaut-Sambre). En 1973, il crée Carlam, société carolorégienne de laminage pour combler un manque dans le traitement de l'acier. De quoi faire rapidement de l'homme d'affaires un membre remarqué du patronat belge. A la fin des années 1970, il revend Cockerill-Sambre à l'État belge lorsque la crise de l'acier s'installe. Diversifiant ses activités, Albert Frère s'intéresse aux domaines de l'assurance, de la banque, de l'énergie et des médias. Il rachète le Groupe Bruxelles-Lambert (GBL) en 1982 et crée la CNP, une holding dans laquelle on retrouve notamment Petrofina et Suez. La CNP eut aussi le contrôle des éditions Dupuis durant une vingtaine d'années. En 1998, il s'associe avec Bernard Arnault pour racheter le Château Cheval Blanc. Albert Frère bénéficia jusqu'à sa retraite d'une influence sans pareille dans le monde de la finance à Paris. Mais l'homme resta très attaché à sa région et vécut durant plusieurs décennies à Gerpinnes. Les sociétés d'Albert Frère sont aujourd'hui gérées par son fils et son petit-fils.

Daniel Van Buyten (1978)

Né à Chimay et résidant durant sa jeunesse à Froidchapelle, Daniel est le fils de Francis Van Buyten, ancienne légende du catch. Ses prédispositions pour le football de haut niveau lui permettent d'être repéré par le Sporting de Charleroi alors qu'il n'a que 19 ans. Après deux saisons avec le maillot zébré, le jeune défenseur passe rapidement de nouveaux paliers : Standard de Liège, Olympique de Marseille, Hambourg et enfin le Bayern Munich où il restera de 2006 jusqu'à la fin de sa carrière en 2014. Sa très grande taille (1,96 m) et sa stature imposante ajoutées à ses qualités de footballeur ont fait de lui un des joueurs les plus doués de sa génération. Il totalise 85 matchs et 10 buts en équipe nationale.

Georges Lemaître (1894-1966)

Physicien, astronome, professeur à l'université de Louvain, Georges Lemaître était également chanoine et fut ordonné prêtre en 1923. Lemaître est connu pour ses travaux d'astrophysique et est à l'origine de la découverte du Big Bang, la théorie sur le début temporel de l'Univers. Une stèle lui rend hommage à Charleroi, au carrefour formé par les rues du Pont Neuf, rue Willy Ernst, boulevard Audent et boulevard Devreux.

René Magritte (1898-1967)

Si le célèbre peintre surréaliste est né à Lessines et décédé en région bruxelloise, la famille de René Magritte s'installe dans la région de Charleroi dès 1900. A Gilly tout d'abord, où naissent ses deux frères, puis à Châtelet et enfin à Charleroi. Sa jeunesse est marquée par le suicide de sa mère, noyée dans la Sambre en 1912. Il quitte la région en 1915 et s'installe à Bruxelles avec l'intention d'y entreprendre des études à l'Académie des Beaux-Arts. A Bruxelles, il fréquente le mouvement Dada et rencontre les peintres surréalistes. Il a également vécu à Paris où il rencontra Éluard, Breton, Dali... Un musée lui est entièrement consacré à Bruxelles depuis 2009 mais on peut également admirer quelques-unes de ses oeuvres au musée des Beaux-Arts de Charleroi. La maison familiale de Châtelet est également accessible au public.

Joseph Tirou (1876-1952)

Bourgmestre de Charleroi de 1925 à sa mort (à l'exception de la période trouble de la guerre 39-45), Joseph Tirou était le fils de commerçants installés à Charleroi-Nord. Bourgmestre bâtisseur, la ville lui doit sa modernisation. On pense en premier lieu au remblaiement du bras de la Sambre qui traversait la Ville-Basse et à la transformation de cette artère en promenade bordée de nombreux immeubles au style monumental. Ce boulevard, aujourd'hui partiellement piéton, porte son nom. On lui doit aussi le Palais des Expositions, le Palais des Beaux-Arts et l'hôtel de ville.

Mehdi Bayat (1979)

Administrateur-délégué du Royal Charleroi Sporting Club, Mehdi Bayat a participé au rachat du club à son oncle Abbas Bayat, propriétaire de 2000 à 2012. Né à Téhéran, l'homme d'affaires a vécu sa jeunesse dans le sud de la France avant de débarquer à Charleroi pour gérer l'aspect commercial du Sporting. Manager général à partir de 2010, il devient l'acquéreur providentiel avec la complicité de son ami Fabien Debecq, président actuel du club et principal investisseur. Rapidement, Mehdi a mis en place une stratégie sportive et financière réaliste en misant notamment sur l'idée de rapatrier "au pays" les principales forces vives locales. Le slogan "Carolos Are Back" a été appliqué avec succès à tous les secteurs du club. Depuis plusieurs années, le Sporting de Charleroi est redevenu une formation de la première moitié du classement et participe très régulièrement aux Play-Offs 1.

Ernest Solvay (1838-1922)

Né à Rebecq (Brabant wallon) et décédé à Ixelles (Bruxelles), Ernest Solvay n'a jamais été Carolo. Associé à son frère Alfred, et à Eudore Pirmez, industriel local et avocat, il a cependant démarré en 1865 à Couillet sa première usine chimique. Cette spécialité va faire connaître le nom Solvay dans le monde entier. Défenseur d'une véritable politique sociale, l'industriel était en avance sur son temps dans le traitement réservé à ses ouvriers. Principal mécène de l'ULB de son vivant, il y a fondé l'institut de physiologie, de sociologie et une école de commerce qui porte son nom. Il a également participé à la fondation de l'Université du Travail de Charleroi.

Loïc Nottet (1996)

Chanteur, danseur, compositeur, le jeune Loïc a plusieurs cordes à son arc et évolue dans un univers qui lui est propre. Repéré lors de la version belge de The Voice en 2014, il termine deuxième de la compétition cette année-là et devient rapidement la coqueluche du public. Il participe à l'Eurovision l'année suivante et termine à une très honorable quatrième place. Artiste polymorphe, Nottet est aussi danseur. En 2015, il participe ainsi à l'émission française Danse avec les Stars... qu'il remporte haut la main, battant de nombreux records (plus jeune candidat, premier Belge, plus grand écart de points avec son adversaire, plus grand nombre de fois la note maximale...). Son premier album sort au printemps 2017 et est consacré "disque de platine" quelques semaines plus tard seulement. Fin 2018, il travaillait à la préparation d'un deuxième album.

Jean-Jacques Cloquet (1960)

Véritable bourreau de travail, Jean-Jacques Cloquet a ce que l'on peut appeler un parcours atypique. Footballeur durant ses jeunes années, il évolua notamment au Sporting de Charleroi (de 1977 à 1985) durant l'avant-dernier séjour en deuxième division du club. Diplômé ingénieur civil électricien, gravissant un à un les échelons d'une étonnante et étoffée carrière professionnelle, Jean-Jacques Cloquet fut d'abord cadre chez Solvay, fit un nouveau passage au Sporting comme directeur et posa ensuite ses valises à l'aéroport de Charleroi en 2007. Démarrant comme indépendant, il occupa successivement tous les niveaux décisionnels jusqu'à occuper le poste d'administrateur délégué à partir de 2012. Charismatique, rassembleur, fourmillant d'idées pour développer "son" aéroport, il est parvenu à hisser celui-ci à un niveau inespéré il y a quelques années encore (7 700 000 passagers en 2017), le positionnant clairement comme second aéroport du pays. En septembre 2018 et à la surprise générale, Jean-Jacques Cloquet annonçait son départ prochain pour le parc Pairi Daïza.

Jean Dupuis (1875-1952)

A l'origine simple imprimeur en 1898, Jean Dupuis devient éditeur en 1922. Il crée et publie notamment l'hebdomadaire Moustique (1924), aujourd'hui propriété d'un autre groupe de presse. En 1938, il décide de créer un magazine pour les jeunes, une idée géniale qui déterminera la suite de sa carrière et le développement de l'entreprise encore aujourd'hui. Le magazine, Spirou, vient de fêter ses quatre-vingts ans et est à l'origine d'une véritable école de BD (dite " de Marcinelle " ou parfois " de Charleroi ") qui fait encore référence dans le milieu. Le magazine, Spirou, sortait en octobre 2018 son 4 200e numéro, continuant de faire la part belle aux jeunes dessinateurs. Jean Dupuis a eu deux fils, Pierre et Charles, qui développèrent considérablement l'entreprise. Charles Dupuis fut d'ailleurs un patron emblématique à son tour.

Jules Destrée (1863-1936)

Avocat, écrivain et surtout homme politique, Jules Destrée est né à Marcinelle dans une famille bourgeoise. Auteur de nombreux écrits et notamment des essais politiques et sociaux, Destrée s'est particulièrement distingué par sa fibre humaniste et sociale. Elu député en 1894, il siégera de façon continue jusqu'à son décès. Durant cette période, il s'associera avec son ami Paul Pastur pour fonder la Fédération Démocratique. Il sera aussi ministre des Arts et des Sciences de 1919 à 1921. Mais le cheval de bataille de Jules Destrée restera jusqu'à sa mort l'amélioration de la condition ouvrière, notamment au travers de l'éducation des plus jeunes. Jules Destrée est aussi passé à la postérité pour sa lettre au roi Albert Ier dans laquelle il écrit : " Sire, il n'y a plus de Belges. " Une statue le représente à l'intersection de la rue de la Montagne et du boulevard Audent.

Paul Pastur (1866-1938)

Contemporain et ami de Jules Destrée, Paul Pastur est né à Marcinelle également. Il fut tout autant membre du Parti Ouvrier Belge et siégea brièvement comme parlementaire. Mais il s'illustra au niveau provincial où il fut député permanent durant trente-huit ans. Son cheval de bataille : l'enseignement ! Il est ainsi à l'origine de la création de l'Université du Travail qui porte son nom, à Charleroi. Inaugurée en 1911, cette institution scolaire à vocation sociale et industrielle est aujourd'hui fréquentée par plus de 10 000 étudiants. Paul Pastur est également à l'origine d'autres établissements scolaires notoires de la province du Hainaut. Une avenue à son nom traverse Mont-sur-Marchienne en provenance de sa commune natale.

Jules, Auguste et Louis Delhaize

Originaires de Ransart, les frères Delhaize furent tous trois actifs dans l'épicerie et la distribution de produits d'alimentation. Jules et Auguste ouvrirent leur premier magasin en 1867. L'enseigne Delhaize frères était représentée par un lion... elle fut vite surnommée puis appelée officiellement Delhaize le Lion. Le succès étant au rendez-vous, les frères créèrent rapidement d'autres points de vente, en Wallonie puis à Bruxelles. Aujourd'hui, le groupe Delhaize est marié avec le groupe néerlandais Ahold et compte environ 16 000 employés en Belgique (140 000 dans le monde) pour un chiffre d'affaires de près de 20 milliards d'euros.

Louis Delhaize a créé sa propre enseigne en 1875. Ses descendants se sont installés dans le nord de la France où ils ont essaimé sous différents noms et catégories de distribution. En Belgique, le groupe Louis Delhaize comprend notamment les enseignes Match/Smatch, Delitraiteur, Cora ou tout simplement... Louis Delhaize (supérettes).

Marcel Leborgne (1898-1978)

Architecte diplômé de Saint-Luc (Tournai et Bruxelles), Leborgne est l'une des figures de proue du courant moderniste qui fut représentatif de l'entre-deux-guerres. On lui doit, seul ou associé à son frère, parmi les plus belles réalisations publiques ou privées du genre, à Charleroi et dans la région. La liste est particulièrement longue mais on peut citer : l'immeuble de Heug, superbement restauré récemment ; la Résidence Albert (Marcinelle, avenue Meurée) ; l'immeuble à appartements Moreau (Charleroi ville-haute) ; la villa Darville (Mont-sur-Marchienne, rue de Bomerée) ; sa propre villa à Loverval (route de Philippeville). Sans oublier la Cité de l'Enfance (Marcinelle) et la regrettée Maternité Reine Astrid, restée chère au coeur des Carolos malgré sa démolition il y a juste trente ans. Marcel Leborgne s'est principalement concentré sur sa région d'origine mais a également oeuvré aux portes de Bruxelles, à Namur ou à Sint-Idesbald, par exemple, sans jamais se départir de son style fonctionnel où seules les formes comptaient, sans décorum superflu. Plusieurs de ses réalisations sont classées.

Django Rheinardt (1910-1953)

Guitariste de jazz, Jean " Django " Rheinardt était d'origine manouche. On lui doit son style si particulier à une infirmité venue de brûlures aux doigts, suite à l'incendie de sa roulotte lorsqu'il était jeune marié. Ses parents, nomades, avaient par hasard stationné leur roulotte à Liberchies (Pont-à-Celles) au moment de sa naissance. Ce fait-divers donne lieu chaque année depuis 2003 à un festival de jazz manouche sur le territoire de la commune, en guise de commémoration

Mélanie Di Biasio (1978)

Chanteuse de jazz née à Charleroi, d'un père aux origines italiennes et d'une mère belge. Familiarisée très jeune à la musique, elle bénéficie d'influences classiques et pop-rock. Après quelques expériences seule ou au sein d'un groupe qu'elle avait elle-même fondé, Mélanie Di Biasio sort de l'anonymat pour le grand public avec un premier album en 2007, accueilli favorablement par la critique. Un deuxième album sort en 2013, suivi d'un EP (Blackened Cities) dont la pochette évoque les heures industrielles de Charleroi. Elle acquiert à cette époque une dimension internationale, son talent étant salué par les médias européens et par des artistes comme Arno ou Radiohead. Amoureuse de sa terre natale, Mélanie a fait l'acquisition en 2017 de l'ancien consulat d'Italie, boulevard Audent. Ce retour d'une artiste majeure sur ses terres natales a été accueilli à bras ouverts par les autorités carolorégiennes, qui voient d'un bon oeil le souhait de la chanteuse d'en faire une "Maison des Talents" (résidence d'artistes, lieux d'échanges musicaux...).

Georges Cuisenaire (1891-1975)

Musicien, instituteur et surtout génial pédagogue, Georges Cuisenaire est l'inventeur des réglettes, ces petits bâtonnets colorés permettant aux jeunes enfants d'apprendre à calculer en additionnant des longueurs et des couleurs différentes. Cette méthode appelée les Nombres en couleur, pourtant inventée en 1945, est déconcertante de modernité. Elle correspond encore à l'approche actuelle de l'enseignement des mathématiques au niveau fondamental. La méthode Cuisenaire a été adoptée dans plus de soixante pays et a même été recommandée par l'UNESCO en 1973. Fondateur puis directeur de l'école industrielle de Thuin, Georges Cuisenaire y décéda le dernier jour de 1975. Il a été décoré Officier de l'Ordre de Léopold.

Jean-Baptiste Piron (1896-1974)

Officier, lieutenant-général et chef d'état major des armées belges à la fin de sa carrière, Jean-Baptiste Piron est né à Couvin. Fraîchement diplômé de l'école militaire en 1916, il dirige ses premiers combats sur le front de l'Yser durant la Première Guerre mondiale. Lors de la Deuxième Guerre mondiale, il est à la tête d'une brigade - très vite nommée Brigade Piron. Le colonel Piron débarque en France, combat en Normandie, participe à la libération de la Belgique et à la Bataille des Ardennes en 1944-45. Après la guerre, il est notamment aide de camp du prince Régent puis du roi Baudouin. Un monument lui rend hommage dans sa ville natale ainsi qu'une place, rebaptisée en son honneur. De nombreuses autres artères de Belgique et de France portent son nom ou celui de sa brigade et notamment à Montignies-sur-Sambre (Charleroi).

Felice Mazzù (1966)

Véritable "enfant du pays", Felice Mazzù a grandi à Charleroi avec des racines italiennes comme bon nombre de ses petits camarades de l'époque. Durant son enfance, il évolue au Sporting de Charleroi dans les équipes de jeunes mais n'y perce pas en tant que joueur. Il entreprend par la suite des études en éducation physique et commence à enseigner dans les écoles de la région. Cependant la passion pour le football reprend vite le dessus et Felice devient entraîneur. Il débute sa carrière dans des clubs amateurs, se fait repérer à l'AFC Tubize puis au White Star Woluwe. Mais c'est au Sporting de Charleroi qu'il donne toute la mesure de son talent et éclate aux yeux du grand public. Fédérateur, meneur d'hommes et fin tacticien, il place le club carolo dans la lumière après sa remontée au plus haut niveau belge. Depuis sa prise en main, le club a participé trois fois aux Play-Offs 1 et a gagné son ticket pour l'Europa League à l'issue de la saison 2014-2015. Felice Mazzù a reçu le trophée Raymond Goethals (entraîneur de l'année) en 2017.

Zoé Drion (1826-1898)

Rentière, philanthrope, Zoé Drion n'a plus d'héritiers proches à la fin de sa vie. Elle décide par testament de léguer sa fortune au Bureau de Bienfaisance de Charleroi. La somme estimée au moment de son décès dépasse le demi-million de francs belges. Ce montant, conséquent à la fin du XIXe siècle, fut principalement consacré à la fondation de lits pour les plus démunis à l'hôpital de Charleroi. Un nouvel hôpital civil vit justement le jour en 1905, soit peu de temps après son décès. Les autorités communales de l'époque décidèrent de donner le nom de la bienfaitrice au boulevard prolongeant le boulevard Pierre Mayence. Cette artère abrite encore actuellement l'Espace Santé et la Polyclinique du Mambourg, deux entités dépendant de l'intercommunale de santé publique régionale. Le boulevard Zoé Drion fut également, jusqu'en 2014, le siège de l'Hôpital Civil, déménagé depuis à Lodelinsart. L'artère est aussi connue pour être l'adresse du Stade du Pays de Charleroi où évolue le Sporting local.

Yvonne Vieslet (1908-1918)

Enfant martyre, victime d'une balle perdue à Marchienne-au-Pont. Son décès survint le 12 octobre 1918, lors du tir d'un soldat allemand vers un attroupement de personnes venues nourrir des prisonniers français. Il semblerait, selon les déclarations de témoins encore en vie dans les années 1980, que la petite fille se trouvait "au mauvais endroit, au mauvais moment", elle qui était allée rejoindre son père à la sortie de l'usine où celui-ci travaillait. Une autre version, plus légendaire sans doute, a progressivement été véhiculée peu après son décès. On racontait en effet que l'enfant aurait été abattue en voulant tendre une couque à travers la grille à un prisonnier français affamé. Deux statues représentent la scène, la première sur le lieu du drame et la seconde à Monceau-sur-Sambre où résidait sa famille. Deux rues portent également son nom, dans chacune de ces sections de la ville de Charleroi.

Pays de Charleroi

Beaucoup plus qu'une simple chanson, Pays de Charleroi est un véritable hymne à l'amour des Carolos pour leur terroir. Connu de tous, il est chanté dans les fêtes populaires ou folkloriques, les cercles estudiantins, les manifestations sportives ou tout simplement les réunions privées. Habituellement, seuls le premier couplet (et parfois le dernier) et le refrain sont entonnés.

J'ai des maintes cités,
Contemplé les merveilles,
Leurs palais tant vantés
Aux splendeurs sans pareilles,
De ces beaux monuments,
Admirant la structure,
Je regrettais nos champs,
Et leur verte parure,
Qu'annonce le printemps.

Pays de Charleroi,
C'est toi que je préfère,
Le plus beau coin de terre,
A mes yeux, oui, c'est toi. (bis)

Sous des prés verdoyants
Que la Sambre caresse
Sous les bosquets riants
Pleins de chants d'allégresse,
Gît le sombre charbon,
Ce pain de l'industrie,
Que le mineur wallon,
Si cher à la patrie,
Extrait du puits profond.

J'aime les hauts-fourneaux
Flamboyant dans la brume
Et le bruit des marteaux
Résonnant sur l'enclume,
J'aime ces travailleurs
Animant nos rivages,
Et le chant des mineurs
Egayant nos villages
Après leurs durs labeurs.

La nuit, j'aime ces feux
Près de chaque houillère,
Et quand l'éclair joyeux
Jaillit des fours à verre,
Verrier, à leur clarté,
J'admire ton courage,
Tu sais avec fierté
Egayer ton ouvrage
D'un chant de liberté.

J'aime à voir réunis
Au jour de la quinzaine,
Les enfants du pays
Buvant, à chope pleine,
La bière coule à flots,
Pétillante et mousseuse,
J'aime le bruit des pots,
Et la chanson joyeuse
Qui fait dire aux échos... (au refrain).

Jacques Bertrand, chansonnier carolorégien - 1817-1884.

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