Découvrez l'Ouzbékistan : Géographie

L'Ouzbékistan forme une botte au cœur de l'Asie centrale. Il s'étire de la mer d'Aral, à l'ouest jusqu'au massif du Pamir, à l'est. Au nord s'étendent les steppes du Kazakhstan, au sud et à l'est se succèdent les montagnes du Kirghizstan, du Tadjikistan et de l'Afghanistan, alors que le sud-ouest se fond dans le désert de Kara Kum au Turkménistan. Les chaînes du Pamir et des Tian Shan, à l'est, dominent de leurs 7 000 mètres une plaine qui s'affaisse progressivement jusqu'à la dépression aralo-caspienne, à 40 m au-dessus du niveau de la mer. Dans cette vaste dépression, le pays est largement dominé à l'ouest par le désert du Kyzyl Kum, qui couvre au total les deux tiers du pays, alors que la majeure partie de la population se concentre dans l'est, à Tachkent et en vallée de Ferghana. La bande désertique s'inscrit, grosso modo, entre les deux fleuves qui coulent du Pamir vers la mer d'Aral : le Syr daria et l'Amou daria.

Vallée de Ferghana © LOCUBROTUS - Shutterstock.com.jpg

Les fleuves

Bien que l'Ouzbékistan soit l'un des deux seuls pays au monde à être doublement enclavé, c'est-à-dire qu'il faut franchir deux frontières avant d'avoir accès à la mer libre, et en dépit de la grande aridité de la région, le pays a longtemps été abondamment alimenté par des fleuves qui prennent leurs sources dans les hauts massifs et marquent les limites de l'ancienne Transoxiane.

Le Syr Daria naît dans la vallée de Ferghana, quelques kilomètres au sud de Namangan, par la réunion des rivières Naryn et Kara Daria. Il coule sur plus de 3 500 km, pour aller se jeter au nord de la mer d'Aral, côté Kazakhstan. Il coule essentiellement dans ce pays.

L'Amou Daria, formé par la confluence du Vakhsh et du Piandj à la frontière tadjiko-afghane (rejoints un peu plus loin par le Kokcha) est long de 2 500 km et se perd également en delta dans la mer d'Aral, mais côté ouzbek. Son cours tumultueux lui a valu le surnom de jayhun, ou « fleuve indomptable ». Au cours de l'histoire, les caprices de ce fleuve ont conduit les hommes à déplacer leurs habitations, ou leurs villes parfois, pour rester près de ses rives. C'est le cas de Kounia-Ourgentch, dans l'actuel Turkménistan, que l'Amou Daria a délaissée pour se rapprocher de Noukous, en Ouzbékistan.

Le fleuve indomptable est désormais canalisé en barrages et déviations pour répondre aux besoins en irrigation toujours croissants liés à la culture du coton. L'un comme l'autre n'atteignent plus la mer d'Aral depuis fort longtemps.

Un troisième fleuve alimente en eau le pays : le Zeravchan ou « fleuve d'or ». Long de 741 km, il prend sa source dans les monts Turkestan au Tadjikistan et coule entre les massifs du Turkestan et du Zeravchan, frôlant Samarkand et disparaissant dans le désert du Kyzyl Kum, au niveau de Boukhara, en un delta marécageux. Depuis des millénaires, les crues du Zeravchan (plus de 200 jours de hautes eaux) permirent le développement de l'irrigation artificielle et l'apparition de civilisations sédentaires agricoles relativement riches et développées.

Des terres cultivées

La volonté d'étendre la monoculture du coton, et le fort besoin en irrigation consécutif à cette politique, a conduit les autorités soviétiques à lancer une vaste opération de domestication des terres afin de rendre le désert cultivable. Entre Tachkent et Jizzakh commence ce que les Soviétiques surnommèrent la « steppe de la faim ». Jadis, un vaste espace désertique s'étendait en grande partie sur le Kazakhstan. Un plan de conquête et d'exploitation des terres vierges, lancé à la fin des années 1950 par les Russes, l'a transformé en un ensemble fertile. La population serait passée de 5 000 habitants à plus d'1 million actuellement. Cette steppe se prolonge entre les monts Nourata et le lac Aydar Kul, au nord de la route reliant Jizzakh à Nourata par le nord.

Une irrigation mal menée

Cette politique d'irrigation massive a eu pour conséquence la disparition de la mer d'Aral, modifiant ainsi l'ensemble du paysage régional. Mais ailleurs, d'autres lacs assez conséquents sont apparus sur les cartes d'où ils étaient absents jusqu'aux années 1980-1990. C'est le cas du lac Aydar Kul, au nord des monts Nourata, prolongé à l'est par le lac Tuzkan Kul, qui s'est formé au début des années 1970 dans le désert de Kyzyl Kum, au nord d'une ligne Jizzakh-Navoï. Depuis, sa superficie n'a cessé de croître. Son eau est salée. Créé à la suite de l'ouverture, en 1969, du réservoir de Chardara au Kazakhstan, qui retient les eaux du Syr Daria, le niveau ne cesse de grimper. Il a dépassé les 150 km de long et son volume en m3 dépasse celui de l'ancienne mer d'Aral. La beauté du paysage, avec pour toile de fond les monts Nourata, est saisissante. Malheureusement, l'eau souffre, comme souvent, de la pollution due aux pesticides et engrais chimiques employés, la baignade n'est donc pas conseillée, sauf contre-indication.

Le désert

En dépit de cette politique d'irrigation, le désert a survécu. Le Kyzyl Kum (littéralement « sable rouge ») s'étend sur près de 300 000 km2 répartis entre le Kazakhstan et l'Ouzbékistan. Il recouvre les deux tiers de la superficie du pays et se prolonge au Turkménistan, au sud, avec le Kara Koum (ou « sable noir »), alors qu'au nord, au Kazakhstan, il se fond dans l'infini des steppes. À l'est, Tachkent et Samarkand, au pied des montagnes, sont les points de départ pour aborder cette zone qui s'achève à l'ouest avec la mer d'Aral. Le Kyzyl Kum n'est pas fait que de sable, il est recouvert d'une végétation importante. On y trouve des forêts comme celle de Bala Tugaï, à une trentaine de kilomètres d'Ourgentch, sur les rives de l'Amou Daria. S'il existe de nombreuses fermes et kolkhozes, la densité d'habitation y est évidemment très faible. Hormis la route qui relie Boukhara à Ourgentch, la seule autre route est celle reliant Navoï à Zeravchan et Uchquduq, au cœur du désert.

Le poumon vert du pays : la vallée de Ferghana

À l'est du pays, partagée entre les trois républiques de l'Ouzbékistan, du Kirghizstan et du Tadjikistan, la vallée de Ferghana est une vaste plaine de 300 km de long sur 170 km de large, enserrée entre les contreforts de la chaîne du Tian Shan au nord, les monts Ferghana à l'est et la chaîne de l'Alaï Pamir au sud. De tout temps, cette vallée fut la zone la plus fertile de la région. Aujourd'hui encore, c'est à Andijan que l'on trouve la plus forte productivité de coton. Aussi prodigue en fruits et en légumes d'excellente saveur, les vergers et les vignobles alternent avec les champs de coton et les nombreuses industries implantées par les Soviétiques dans l'oasis la plus densément peuplée d'Asie centrale.

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