Alisher Navoi © denisart - Shutterstock.com.jpg

Le plus grand des plus grands

Alisher Navoï (1441-1501) est sans doute l’un des plus grands écrivains ouzbeks, nous pourrions même affirmer qu’il est le grand poète d’Ouzbékistan. À la fois poète et philosophe, il est devenu vizir et émir. Il est possible de découvrir de lui Leïli et Medjnoun ainsi que le recueil Gazhels ouzbèques. Il a également été mécène d’artistes et de poètes. En Ouzbékistan, son nom se retrouve sur les noms des rues, des écoles et des universités. Mais attention, c’est seulement sous l’URSS que le poète est devenu ouzbek. Redécouvert dans les années 1930 par des historiens, cet auteur né à Hérat (qui se trouve actuellement en Afghanistan) a été sacré poète ouzbek. Mais ce qui est très intéressant à savoir, c’est que lui-même ne se considérait pas ouzbek, et même pire, il n’aimait pas vraiment ce peuple. C’est en fait le sens du mot « ouzbek » qui a évolué au fil des siècles. Quoi qu’il en soit, Alisher Navoï est devenu un symbole de cette culture. Après tout, c’est cela qui compte !

Les chroniqueurs de la cour des khans de Khiva

Il serait impossible d’évoquer la littérature ouzbek sans parler des hommes de lettres qui furent chroniqueurs officiels à la cour. Citons par exemple Mounis Khorezmi, poète de la cour des khans de Khiva. Il nous a livré un recueil de poésie (dîwân) Mounis oul-Ouchchok et la chronique historique Firdaous oul-iqbal. Son neveu, Mohammed Rea Agakhi (1809-1974), fut également chroniqueur à la cour. On lui doit Les Jardins de la prospérité (Riyaz oud-davla) qui évoque le règne d’Alla Kouli Khan et la période allant de 1825 à 1842 ; Annales abrégées (Zoubdat out-tavarih) pour la période de 1843 à 1846 ; Recueil des faits des sultans (Djami oul-vakiati sultani) qui relate l’histoire du Khorezm de 1846 à 1855 ; Le Parterre du bonheur (Goulchani davlat) pour la période de 1855 à 1865, et Le Témoin du bonheur (Châhid oul-iqbal) pour la période allant de 1865 à 1872. En outre, le poète fait preuve d’une belle éloquence concernant les sentiments humains dans son œuvre poétique Le Talisman des amoureux.

Vika Osadtchenko

Cette auteure née en 1980 fait partie des nouvelles plumes ouzbeks qui revendiquent leur russophonie. Ayant suivi des études de journalisme, Vika Osadtchenko a également très rapidement participé à des festivals de poésie. Depuis 2006, elle est membre de l’Union des écrivains d’Ouzbékistan et fait également partie depuis 2017 d’un collectif d’écrivains. Elle a également intégré le projet de théâtre Litera, projet expérimental réunissant des poètes, mais aussi des auteurs et des comédiens. Elle a écrit des recueils de poésie ainsi que de la prose. Les relations qui se nouent entre humains et animaux font partie de ses thèmes de prédilection. À lire par exemple la nouvelle La Domestication.