01_Parc national du Chatkal © Zaneta Cichawa - Shutterstock.com.jpg

Parcs nationaux et espaces protégés

Le pays est couvert de déserts, pour près de 80 % de sa superficie. Les montagnes dans l'Est, à plus de 4 000 mètres, contrastent avec les zones de plaines. Les deux grands fleuves du pays, l'Amou-Daria et le Syr-Daria, représentent les bassins fluviaux les plus importants de l'Asie centrale, utilisés et canalisés pour l'irrigation. Chacun de ces milieux naturels abritent une faune et une flore caractéristiques. Le pays compte une quinzaine de réserves naturelles (zapovedniki) et deux parcs nationaux.

Le Parc national de Zaamin, au sud de la capitale, fut créé en 1926. Situé dans la partie ouest de la chaîne du Turkestan, il abrite des vallées, avec des vergers et des pentes couvertes de genévriers. La partie montagneuse est composée d'alpages, canyons et cascades. Le parc abrite plus de 700 espèces de plantes et 40 mammifères dont le fameux léopard des neiges, le lynx du Turkestan ou encore l'ours noir d'Asie.

Le parc national du Chatkal est situé au nord-est de la capitale, avec en fond de toile les monts du Tian Shan. Parmi ses trésors, le lac de Charvak mais aussi les sommets Besthor à 4 299 m et le mont Adelung à 4 301 m. Le parc abrite plusieurs espèces végétales et animales menacées, ainsi que des pétroglyphes datant de l'âge de pierre.

La réserve naturelle d’Hissar, avec sa superficie de 750 km2 est la plus vaste du pays, à l’est de Chakhrisabz.

La réserve de Bala Tugaï, à l’ouest de Bérouni, facilement accessible, ravira les amoureux de la nature. Il s'agit d'un massif forestier en plein désert du Kyzyl Kum, où l'on peut observer nombre d'animaux, parmi lesquels lièvres, cerfs, chats du désert, ou encore renards.

D'une manière générale les espaces naturels souffrent d'un manque de financement, notamment pour faire appliquer une réglementation souvent peu contraignante. Le braconnage et l’abattage illégal des arbres en sont un des maux. Mais la plus grande catastrophe écologique du pays – si ce n’est du monde - résulte du choix de développement agricole initié dans les années 1960.

Le désastre écologique de la mer d'Aral

L'assèchement de la mer d'Aral cristallise les excès du modèle agricole et plus largement des programmes d'exploitation intensive des ressources naturelles mis en place pendant l'ère soviétique. La culture du coton et du blé dans les steppes désertiques s'est ainsi accompagnée du détournement des eaux de l'Amou-Daria et de Syr-Daria. Or ces deux fleuves alimentaient la mer d'Aral, 4e mer intérieure du monde. En l'absence de renouvellement des eaux, la mer a perdu 75 % de sa surface et 90 % de son volume depuis 1960. Les conséquences de cette situation sont le déclin de la biodiversité (faune et flore marines), la disparition de la pêche locale mais aussi la diminution des terres arables. Le climat, lui-même impacté, avec moins de pluie, des tempêtes de sel et de sable, a engendré des phénomènes de désertification, d’érosion et de salinisation du sol.

Gestion de l'eau

Les pesticides et le sel ont aussi imprégné les rivières et les eaux souterraines et contribuent à une contamination de l'ensemble de la chaîne alimentaire. La période post-soviétique semble avoir aggravé la situation, par l'augmentation de l'utilisation des produits phytosanitaires (20 à 25 kg par hectare contre 3 kg pendant l'ère soviétique). L'industrie du pays contribue également à la pollution des milieux aquatiques, par le déversement de phénols et autres substances toxiques. Le manque de station de traitement des eaux accentue les conséquences environnementales et sanitaires dans un pays où manque à la fois l'eau potable et les systèmes d'assainissement.

Qualité de l'air

En milieu rural, les tempêtes de sel et de sable, et l'épandage de pesticides et de défoliants sur les champs de coton dégradent la qualité de l'air sur de nombreux kilomètres et même au-delà des frontières du pays. Le désert d’Aralkoum, qui a pris la place de la mer d’Aral constitue en effet un foyer de tempêtes de sel et de poussières toxiques. Les zones urbaines ne sont pas épargnées et souffrent de la pollution industrielle.  Les industries, comme la métallurgie, et plus largement la combustion d'énergie fossile, génèrent une pollution atmosphérique dont le niveau dépasse souvent les valeurs-seuils préconisées par l'Organisation mondiale de la santé. La plupart des installations ne possèdent pas de dispositifs de filtration ou ceux-ci sont déficients.  Un autre phénomène qui caractérise les milieux urbains et notamment la capitale, est la pollution liée aux émissions des véhicules motorisés.

Changement climatique

Les émissions liées aux énergies fossiles ont aussi un impact sur le changement climatique. Ainsi en Ouzbékistan le climat se réchauffe deux fois plus vite que la moyenne mondiale. En un siècle, la température de Tachkent a ainsi augmenté de 2 °C. En cause : les émissions de gaz à effets de serre, émanant notamment du secteur de l'énergie, les infrastructures liées aux transports, l'élevage, la situation héritée de la dégradation de la mer d'Aral, mais aussi l’industrie et le brûlage des déchets. Le pays s'est engagé, dans le cadre des accords de Paris, à une réduction de ses émissions.  Des programmes d'actions ont été lancés avec le PNUD, pour la construction de bâtiments peu émissifs, l'abandon des hydrofluorocarbures, ou encore le développement de meilleurs systèmes de transports en commun (incluant des pistes cyclables).

Perspectives

D'une manière générale, l'environnement n'apparaît pas comme une priorité et les mesures mises en place ne se sont pas révélées efficaces, faute de moyens et de volonté politique pour contraindre l'oligarchie industrielle. Les habitants ont également peu conscience des enjeux environnementaux, mêmes si des ONG agissent au niveau local. En 2018 un grand festival de musique électronique s'est tenu à côté de Moynak, un ancien village de pêcheurs disparu, sur les anciens rivages de la mer d'Aral. L'un des objectifs de la manifestation était de sensibiliser les jeunes générations à l'environnement. Précisément, l'éducation représente un enjeu pour le pays et le comité national de l'écologie entend déployer des programmes environnementaux dans les écoles et les universités.