Parcours cinématographique du pays
Le cinéma du Bhoutan est encore une petite industrie mais qui promet déjà de belles surprises. Le premier long-métrage du Bhoutan sort en 1989. Gasa Lamai Singye de Ugyen Wangdi est une histoire d'amour tragique aux airs de Roméo et Juliette. Il faut attendre dix ans pour qu'une œuvre bhoutanaise traverse le monde. La même année, Tshering Wangyel réalise Rewaa, œuvre à succès entièrement en langue dzonghka. En 2007, Wangyel réalise Bakchha, le premier film d'horreur bhoutanais. On peut citer L'École du bout du monde (2019), réalisé par Pawo Choyning Dorji. Ce film raconte l'histoire d'un jeune enseignant affecté à Lunana, un village isolé du Bhoutan. Il a été le premier film bhoutanais à être nommé aux Oscars dans la catégorie du meilleur film international en 2022. Ou encore Le Moine et le fusil (2023) est un film dirigé par Pawo Choyning Dorji, ce film explore la découverte de la démocratie au Bhoutan à travers les yeux d'un moine bouddhiste.
Khyentse Norbu, leader et inspiration
Khyentse Norbu est un moine bouddhiste et lama (titre donné à un enseignant religieux du bouddhisme), né en 1961 à l'est du Bhoutan, à Khenpajong. En 1999, Khyentse Norbu, considéré comme l'un des pionniers de l'industrie cinématographique bhoutanaise, réalise La Coupe, en co-production avec l'Australie. Avec cette œuvre, le cinéaste bhoutanais rencontre un premier succès, lors de sa nomination aux Oscars en 2000. En 2003, Norbu revient avec Voyageurs et magiciens, film tourné en langue dzonghka. Voyageurs et magiciens est le premier long-métrage entièrement produit et réalisé au Bhoutan. Suivent ensuite Vara : A Blessing (2013) et Hema Hema : Sing Me a Song While I Wait (2016). Le dernier film de Khyentse Norbu, intitulé Pig at the Crossing (2024), raconte l'histoire de Dolom, un jeune homme de 29 ans passionné par la création de contenu sur YouTube et récemment nommé enseignant. Après une aventure d'un soir avec Deki, une femme mariée de 32 ans, Deki découvre qu'elle est enceinte. Un film que Martin Scorsese a qualifié de « film beau, doux, triste et émouvant ».
