Forêt en Transylvanie © majorosl - iStockphoto.com.jpg

Parcs nationaux et espaces protégés

La Roumanie compte différents types d’espaces protégés dont quatorze parcs nationaux, où les amoureux de nature trouveront leur bonheur.

Le parc national Semenic-gorges du Caraș, au sud-est de Timișoara, est propice à la randonnée, au sein de ses vastes forêts de hêtres, de ses gorges et de ses grottes.

Le parc national des monts Retezat est le premier et le plus vaste parc national de Roumanie. Il est situé dans le centre-ouest du pays, dans les Carpates. Il offre un cadre unique, avec plus de 60 sommets et plus de 80 lacs glaciaires. Trésor de biodiversité, il abrite l’une des dernières forêts primaires d’Europe. Il compte plus de 1 190 espèces floristiques et une faune variée, tels loups, ours bruns, lynx boréaux ou encore loutres.

Le parc national Rodna, au nord du pays, appartient également au massif des Carpates. Le visiteur y découvrira des paysages à couper le souffle, des vallées glaciaires, mais aussi des forêts et des pâturages, fragiles écosystèmes associés à une grande biodiversité.

Le parc national Călimani, dans les Carpates orientales, est situé aux confins de trois provinces historiques : Bucovine, Transylvanie et Moldavie. Le massif volcanique de Călimani présente une grande biodiversité et des reliefs variés. Le parc est ponctué de sites pittoresques, rochers anthropomorphes ou lacs qui offrent des panoramas uniques aux visiteurs à pied ou à cheval.

Le parc national Piatra Craiului est situé dans les Carpates, à 30 km de Brașov. Son nom signifie « pierre du prince ». Une des particularités du parc est liée à sa géologie. Le massif est en effet dominé par le calcaire. Il abrite plus de 700 grottes et constitue également un terrain d’entraînement pour de nombreux alpinistes. On trouve également des espèces floristiques endémiques. La faune comprend entre autres des ours, des loups et des lynx.

Le parc national des Monts Măcin, situé dans le sud-est du pays, comprend une partie des monts Măcin et une mosaïque d’écosystèmes : steppes, forêts mixtes de type balkanique, associées à une grande biodiversité. Le parc abrite ainsi de nombreuses espèces d’oiseaux, bruant ortolan, tourterelle des bois, faucon sacre, épervier, ou buse féroce, l’un des plus grands busards d’Europe.

Le parc national du défilé du Jiu dans les Carpates méridionales, dans le sud du pays, est réputé être l’un des plus spectaculaires de Roumanie. Il abrite des milieux forestiers exceptionnels : forêts de conifères et genévriers en altitude, puis dans les étages inférieurs de magnifiques frênaies. Les paysages du défilé de la rivière Jiu apportent leurs lots de paysages picturaux avec ses rochers et cascades. On trouve également de plusieurs espèces de fleurs dont des orchidées. Le parc abrite également une faune variée avec des amphibiens, des reptiles et de nombreux oiseaux, dont l’aigle royal.

Le parc national Domogled-vallée de la Cerna, situé lui aussi dans les Carpates méridionales, se caractérise par ses reliefs et écosystèmes montagnards, et la grande variété de sa flore et de sa faune, spécifiques aux Carpates.

Le parc national Buila-Vânturarița, dans l’ancienne province de Valachie, est situé dans le massif Căpătânii des Carpates méridionales. C’est sans conteste l’un des plus beaux et des plus variés massifs forestiers du pays, avec une biodiversité exceptionnelle et des espèces rares. Il abrite aussi des grottes, habitats de six espèces de chauves-souris. Parmi les espèces remarquables, on compte des ifs, des genévriers, des lys martagon et différentes orchidées. Au niveau de la faune, on trouve toute la pyramide écologique des espèces.

Le parc national Cozia, dans la région historique de Valachie, dans les Carpates méridionales est réputé pour les paysages pittoresques du défilé de l’Olt, un affluent du Danube. Ces écosystèmes préservés abritent une biodiversité exceptionnelle. On trouve ainsi de grands prédateurs (loup, lynx, ours), mais aussi des herbivores (chamois, cerfs).

Le parc national Buila-Vânturarița, dans les Carpates méridionales, est situé dans la région historique de Valachie. Il abrite des espaces forestiers, mais aussi des grottes et des lacs.

Le parc national des gorges de la Nera-Beușnița est situé dans le sud-ouest du pays, dans la région historique du Banat. À l’écart des grands itinéraires touristiques, ce parc est un havre de paix. Le visiteur y découvrira des paysages encore peu affectés par l’homme. Le parc abrite de somptueux paysages, comme le « lac du diable » – unique lac karstique du pays – ou encore de belles cascades, rivières, gorges et forêts. Il constitue un lieu idéal pour la pratique de la randonnée, de l’escalade et de la spéléologie.

Le parc national des gorges de Bicaz-Hășmaș au nord-est de la Roumanie, à l’est des Carpates orientales, abrite de beaux reliefs, constitués de criques, canyons, moraines, mais aussi de belles vallées et massifs forestiers. La faune est caractéristique des Carpates (ours, loups, lynx, triton crêté, aigle royal), associée à de vastes massifs forestiers (forêts mixtes, conifères, chênaies, hêtraies, frênaies). On trouve parmi la diversité floristique des edelweiss et des gentianes jaunes.

Le parc national Ceahlău est situé dans la région historique de Moldavie, au nord-est du pays. On y trouve de beaux paysages de montagnes, des cascades et l’un des plus grands lacs du pays, issu du barrage de Bicaz. Il abrite de belles forêts de hêtres, charmes et sapins, et aussi de grands prédateurs comme l’ours. Avec plus de deux tiers de la diversité floristique du pays, il est considéré comme un véritable « laboratoire naturel », fréquenté par les universités, mais aussi par de nombreux touristes, qui se concentrent autour des sites pittoresques (rochers aux formes étonnantes, monastère de Durau).

La réserve de biosphère du delta du Danube, reconnue par l’Unesco, protège la majeure partie du delta danubien, entre Roumanie et Ukraine. Elle comprend les lagunes appelées limans. Cet écosystème unique abrite plus de 1 500 espèces floristiques et une faune extrêmement diverse (oiseaux, poissons d’eau douce, insectes). Elle compte également un grand nombre d’oiseaux sédentaires et migrateurs.

Une ressource fragile et menacée : la forêt

La Roumanie possède 3 % de forêts primaires sur son territoire, ce qui constitue les deux tiers des forêts vierges de l’Union européenne (hors Scandinavie). Ces forêts intactes, non exploitées par l’homme, sont d’incroyables réservoirs de biodiversité, mais aussi des puits de carbone. Elles sont classées au patrimoine de l’Unesco et incluses dans des zones Natura 2000. Or malgré ces statuts de protection, elles sont en danger. 80 millions de mètres cubes auraient été coupés illégalement en dix ans. Ce trafic est parfois aussi entaché de sang humain (meurtre d’un garde-chasse) et révèle tout un système de corruption (attribution et gestion des parcelles, etc.). Mais les hommes veillent. Ainsi l’ONG Agent Green a-t-elle mis en place un astucieux système appelé « tree screening ». Ce dispositif, placé en haut des arbres, envoie un signal dès qu’il perçoit les vibrations liées à des tronçonneuses. Muni d’un panneau solaire, il est relié à un téléphone qui transmet automatiquement l’appel à l’Office des forêts. Par ailleurs, des ONG ont déposé une plainte auprès de la Commission européenne contre le gouvernement du pays pour destruction de ce patrimoine séculaire.

La gestion des déchets : un enjeu de taille

La question des déchets en est une autre très sensible en Roumanie, aux multiples impacts sanitaires et écologiques. Les filières de déchets sont déficientes dans la majorité du pays et on trouve encore des décharges à ciel ouvert, où les déchets sont incinérés, au mépris de toute réglementation et de la protection des populations. La collecte sélective est quasi inexistante, les taux de recyclage sont faibles et la situation peut être critique à Bucarest où des déchets sont parfois abandonnés le long des routes. Le faible coût de traitement des déchets en Roumanie a généré un nombre important d’importations depuis des pays de l’Europe de l’Ouest, phénomène accentué par l’interdiction en Chine d’importation de certains déchets. Encore une fois souffle un vent de corruption sur ce qui est devenu un véritable trafic. Des pneus, déchets médicaux ou autres produits illégaux finissent dans les incinérateurs des cimenteries du pays. Peu de contrôles ont lieu aux frontières et la Roumanie est en train de devenir la poubelle de l’Europe de l’Ouest. Par ailleurs, la situation sanitaire et écologique à proximité de décharges est problématique. En 2018 le pays a été condamné par la Cour de justice de l’Union européenne pour la non-fermeture de 68 décharges publiques.

Pollution de l’air et des eaux

Outre les émanations toxiques des cimenteries, la Roumanie, et principalement les villes souffrent d’une mauvaise qualité de l’air, liée aux émissions des véhicules – issus de l’ancien parc diesel d’Europe de l’Ouest – mais également des autres types de combustion fossiles (industrie, chauffage et centrales thermiques). Le traitement des eaux est également insuffisant et contribue à la contamination des milieux. Les eaux du Danube et son delta charrient tout un lot de polluants jusque dans la mer Noire. La société civile se manifeste et a notamment organisé en 2020 des rassemblements dans le cadre des Vendredis pour l’avenir (Fridays For Future). Des manifestations tenues à Bucarest avaient comme but de sensibiliser non seulement à la cause climatique, mais aussi à la pollution de l’air. Au-delà, les ONG proposent des solutions, telles que l’aménagement de voies cyclables, la mise en circulation de bus électriques, des espaces verts, etc.

Passifs industriels

La Roumanie porte sur son territoire les traces de plusieurs catastrophes écologiques, liées à son histoire industrielle. Geamana en est peut-être le symbole. De ce petit village du nord-est du pays, il ne reste que le clocher de l’église dépassant à peine d’un lac… de déchets de boue. La mise en service d’une des plus grandes mines de cuivre d’Europe, en 1985, a conduit le régime alors en place à sacrifier ce village pour y installer les résidus d’extractions, mêlés à des produits chimiques et de la chaux, auxquels s’ajoutent, par temps de pluie, l’eau chargée en métaux lourds. Le niveau du lac continue à monter, obligeant les habitants qui sont restés à déplacer à nouveau leurs maisons. Plus récent, l’accident de Baia Mare, en 2000, est à l’origine du déversement de tonnes de cyanure et de métaux lourds dans les rivières environnantes. La pollution s’étendra à la Hongrie, la Serbie, la Bulgarie et l’Ukraine avec des conséquences dramatiques sur la biodiversité. À noter cependant : un projet de mine d’or à Roșia Motana, en Transylvanie, qui devait être exploitée par une entreprise canadienne, n’est plus aujourd’hui soutenu par Bucarest. Le projet, en effet, aurait eu de nombreux impacts environnementaux et sanitaires, incluant déforestation et expropriation.