Céramique roumaine © IspasI - shutterstock.com.jpg
Oeufs de Pâques décorés © coldsnowstorm - iStockphoto.com.jpg

Bois sculpté et bois peint

La Roumanie dispose d’une longue tradition de travail du bois, comme en témoignent les portails sculptés monumentaux, à l’entrée des maisons du Maramureș ou du pays sicule. Le bois, qui ne manque pas dans ces régions, est aussi sculpté pour orner le mobilier (coffres, armoires, tables…), les encadrements des portes et des fenêtres, les bâtons de bergers, les quenouilles des fileuses, les ustensiles de cuisine, etc. Un art du quotidien, qui s’exprime tout particulièrement sur les cuillères en bois (linguri din lemn), aux manches finement ciselés. Voilà un souvenir peu encombrant, facile à rapporter, condensé de ce savoir-faire populaire. Vous en trouverez tout particulièrement dans le Maramureș, bien sûr, ainsi qu’en Bucovine et un peu partout à travers le pays. Citons aussi la boutique Art and Crafts, à Sighișoara, dont le fondateur, Mark Tudose, est un spécialiste du genre. My Romanian Store, à Bucarest, présente également une belle collection, de même que le musée national du Paysan roumain.

Les motifs, géométriques ou figuratifs (spirales, astres, fleurs, animaux, etc.), véhiculent des symboles : l’espoir, la chance, l’amour, la santé… Renseignez-vous pour choisir celui qui vous parlera le plus.

Autre facette de l’artisanat du bois : le mobilier peint, spécialités des minorités saxonnes et hongroises. Difficile de rapporter un coffre ou un lot de chaises dans ses bagages, mais vous trouverez aussi des objets de plus petites dimensions, comme des boîtes, des plats, de petits tabourets, etc. On vous recommande deux adresses : The Gifty Shop, une boutique tenue par un jeune artisan à Sighișoara, et M’Art, un atelier basé à Cisnădioara, qui dispose d’une galerie à Sibiu.

Céramiques

La tradition de la céramique remonte, sur le territoire roumain, au néolithique, à l’époque de la culture de Cucuteni, du nom du village moldave où ont été trouvées les premières traces de cette civilisation raffinée. Elle a laissé une riche collection de céramiques, finement exécutées, ornées de motifs géométriques et primitifs. Vous trouverez parfois, dans les boutiques d’artisanat, des céramiques de type Cucuteni, notamment en Moldavie.

Aujourd’hui, les céramiques roumaines les plus réputées sont celles d’Horezu, inscrites en 2012 au patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’Unesco. Fabriquées à la main, elles représentent un savoir-faire qui se transmet souvent au sein des familles, de génération en génération. Les hommes extraient la glaise, la transforment et la modèlent, tandis que les femmes prennent en charge la décoration, à l’aide d’une corne de bœuf évidée et prolongée par un fin bâtonnet. Les céramiques d’Horezu sont reconnaissables à leurs couleurs, nuances de brun foncé, rouge, vert, bleu et ivoire. Le principal motif est le coq, symbole d’espoir et de renaissance. On trouve aussi le paon, le poisson, l’arbre de vie, le soleil et toutes sortes de motifs végétaux et géométriques. La céramique de Corund, commune du județ d’Harghita en Transylvanie, se caractérise par ses motifs floraux et animaux. Elle peut être bicolore (blanc et marron ou bleu cobalt) ou multicolore. La poterie de Marginea, en Bucovine, se distingue par sa couleur noire, unique en Europe. Elle est obtenue par la fermeture du four lors de la cuisson : la fumée, prisonnière, pénètre alors lentement l’argile. Rendez-vous au Centre de la céramique noire, au bord de la route principale du village. Vous y trouverez une diversité d’objets et pourrez voir les artisans à l’œuvre dans l’atelier de production. Citons aussi les céramiques du Maramureș, qui diffèrent selon les zones : celles de Baia Mare ne ressemblent pas à celles de Baia Sprie, Săcel ou Vama, que ce soit dans les motifs, les couleurs et les techniques utilisées.

Si les villages cités ci-dessus sont des lieux privilégiés pour voir les céramistes à l’œuvre et faire vos achats, vous en trouverez un peu partout dans le pays. Attention toutefois aux breloques industrielles. Sachez aussi que ces céramiques sont aujourd’hui principalement conçues pour un usage décoratif.

Blouses et textiles

Pièce maîtresse du costume populaire roumain, immortalisée dans un célèbre tableau de Matisse, la blouse féminine (ia) se distingue par la finesse de ses broderies et la richesse de ses motifs et de ses symboles. En coton, en lin ou en soie, elles racontaient, à travers leurs motifs et leurs couleurs, l’identité de leur porteuse : sa région, son statut social, son âge, son travail, etc. Ainsi, les jeunes arboraient plutôt des couleurs vives, pour attirer l’attention d’un potentiel époux, tandis que les femmes mariées et âgées revêtaient des teintes plus modestes. Les symboles géométriques, floraux, naturels ou cosmiques véhiculaient un sens mystique, un pouvoir : la croix protège du mauvais œil, la fleur apporte l’harmonie, le cercle symbolise le renouveau…

Tombée en désuétude pendant de longues années, la blouse roumaine a souffert d’un manque de transmission du savoir-faire, aujourd’hui détenu par des artisanes peu nombreuses et vieillissantes. Mais elle connaît depuis quelques années un retour en grâce : de nombreuses Roumaines se sont remises à la porter, le plus souvent dans une version revisitée et modernisée, moins élaborée. Vous n’aurez pas de mal à en dénicher, dans les boutiques d’artisanat ou de souvenirs, voire dans certains magasins de vêtements. Toutes ne sont pas de qualité égale : elles sont plus ou moins ouvragées, plus ou moins cousues main. Vous en trouverez de très belle facture chez My Romanian Store, à Bucarest, mais aussi chez Artizanat, à Brașov, magasin coopératif qui rassemble des produits de tout le pays. Il existe aussi de nombreuses boutiques en ligne. Pour de belles pièces d’antiquité, rendez-vous à Boldă de fer, à Sighișoara, ou à deDor, à Bucarest.

Outre la blouse, d’autres vêtements traditionnels peuvent constituer de beaux souvenirs : jupes brodées, foulards fleuris chatoyants, chaussettes tricotées, toques en laine (caciulă), manteaux en laine feutrée pour les hommes, etc. Les amateurs d’arts textiles craqueront certainement pour les beaux ouvrages roumains : nappes et serviettes brodées, couvertures de laine, tapis et autres tissages… Souvent très colorés, ils sont ornés de motifs traditionnels porteurs de symboles, comme les œufs peints ou les blouses, et produits de façon artisanale, sur d’anciens métiers à tisser. Ces travaux, exécutés par les femmes, étaient dévolus à la période hivernale. Le Maramureș est particulièrement riche en la matière.

Œufs décorés

Traditionnellement réalisés par les femmes à l’occasion de Pâques, les œufs peints sont l’une des manifestations les plus étonnantes de l’art populaire roumain. Ils constituent un joli souvenir, mais délicat à transporter : mieux vaut trouver un emballage adéquat qui pourra protéger leur fragile coquille décorée. Devenu un symbole national, vous en trouverez un peu partout dans le pays, dans les boutiques d’artisanat ou les boutiques des musées ethnographiques : citons, entre autres, le musée du Paysan de Bucarest. Chez My Romanian Store, toujours dans la capitale, vous dénicherez des œufs décorés de motifs modernes, aux côtés des traditionnels. Mais c’est en Bucovine, la région phare de cet art, que vous pourrez faire les plus beaux achats, notamment dans les trois lieux incontournables en la matière : le musée national de l’Œuf décoré de Ciocănești, le musée de l’Artiste Lucia Condrea à Moldovița et celui de Letiția Orșivschi, à Vama.

Icônes sur verre

Depuis le XVIIIe siècle, des paysans artistes peignent des icônes sur le bois et le verre. Très populaires, elles étaient destinées à protéger les maisons et à favoriser la communion spirituelle lors des prières. Les icônes sur verre (icoane pe sticlă) de Transylvanie sont particulièrement réputées, la technique ayant été introduite avec l’annexion de la région par l’empire des Habsbourg en 1699. Les représentations des scènes religieuses, mêlées de croyances populaires et d’éléments du quotidien, sont simples et naïves, ce qui fait leur charme. Vous en trouverez dans les foires artisanales et les boutiques de souvenirs, comme Art and Crafts à Sighișoara ou dans les boutiques du musée Astra, à Sibiu. Vous pouvez également en acheter directement auprès des artistes, comme Ioan Borlean, à Vadu Izei.

Nourriture

Vous vous êtes régalé pendant votre séjour ? Prolongez le plaisir en embarquant dans vos valises quelques produits en bocaux, aisément transportables : confitures, miel, zacuscă, salată de vinete, murături… Pour préparer une ciorbă à la roumaine, rapportez un peu de borș, en bouteille ou en poudre. Bien sûr, vous pouvez acheter ces produits au supermarché, mais les meilleurs restent ceux de la ferme : vous en trouverez sur les marchés, dans les pensions agrotouristiques, dans certaines boutiques de souvenirs ou au gré de vos pérégrinations dans les villages, sur le bord des routes, etc.

Boissons

Le sol, le climat et la variété des paysages ont depuis longtemps favorisé la culture de la vigne en Roumanie. On a découvert des traces de cette activité vieilles de plus de quatre mille ans ! Le pays figure aujourd’hui parmi les principaux producteurs mondiaux de vins. Leur qualité s’est améliorée ces dernières années et les visiteurs sont ravis de découvrir des crus qu’ils ne connaissaient pas, variés, de qualité et bon marché, et dont certains ont leur place sur le marché international des grands vins. Les cépages français sont nombreux (pinot, chardonnay, cabernet-sauvignon, merlot), mais on compte aussi des cépages typiquement roumains, comme le fetească. La meilleure option reste d’acheter une bouteille à la sortie de votre visite d’un vignoble (Cotnari, Murfatlar, Lacerta, Davino, Serve…). À défaut, optez pour une épicerie fine ou une vinothèque, où vous trouverez de la variété et de bons conseils (notamment à l’excellente Enoteca de Savoya, à Timișoara).

Mais l’alcool national est incontestablement l’eau-de-vie de prune, la fameuse țuică. On l’appelle aussi palincă (en Transylvanie, sous influence hongroise), quand elle est raffinée à plusieurs reprises, ou encore răchie ou horincă, dans le Maramureș. Elle peut aussi être faite à base d’abricot ou de fraise, comme à Satu Mare. On citera également la vișinată, à base de cerise griotte, et l’afinată, une délicieuse liqueur de myrtille. À la campagne, nombreux sont ceux qui fabriquent leur liqueur maison, certains la vendent. Vous en trouverez aussi au marché, en supermarché ou encore à l’aéroport.