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Musiques et danses au centre de l’identité vauclusienne

Ces musiques et danses sont imprégnées de la culture occitane, et il n'est pas rare de voir apparaître, lors de cérémonies religieuses, hommes, femmes et enfants vêtus de costumes provençaux et jouant des morceaux traditionnels au tambourin et au galoubet, une petite flûte à bec percée de trois trous dont la simplicité laisse supposer une origine remontant à plusieurs siècles.

Les instruments : le galoubet et le tambourin. Le musicien joue des deux instruments en même temps. Il tient le galoubet (petite flûte à trois trous) de la main gauche et la « masseto » ou baguette dans la main droite. Il accompagne les danseurs en tenue traditionnelle. Ceux-ci peuvent exécuter nombre de danses, dont les plus connues sont les « cordelles » ou les « jardinières ».

Les danses provençales. On dit qu'elles ont une signification magique héritée de rites agraires ou religieux. Transmises oralement ou visuellement, elles ont forcément connu de nombreuses évolutions avec le temps, mais on peut déterminer plusieurs influences générales. « Le pas grec » ou « les filles de marbre » ont des inspirations militaires permettant aux danseurs de démontrer leur virtuosité. Certaines miment les travaux champêtres, comme « la moisson ». Enfin, d'autres ont des origines populaires, notamment la « mazurka » ou la polka.

En quelques notes…

C’est probablement l’un des airs les plus connus au monde, « Sur le pont d’Avignon », comptine enfantine popularisée en 1853 par Adolphe Adam dans son opérette Le Sourd ou l’Auberge pleine.

De la scène musicale à la piste de danse

En Vaucluse, on vibre au rythme des festivals :

Festival d’opéra et de musiques classiques « les chorégies » au théâtre antique d’Orange, créées en 1971, sous la forme actuelle qui donne à la ville une renommée mondiale. Le festival a lieu tous les ans fin juillet et début août.

Festivals de musique dans les vignes dans de nombreux villages du Haut Vaucluse afin de profiter de la douceur du soir en musique !

Festival de piano Luberon, qui se tient dans le magnifique Château de Lourmarin classé monument historique en 1973.

Festival des chœurs lauréats à Vaison-la-Romaine qui tous les trois ans, pendant une petite semaine, met en vedette quelque 15 000 choristes qui font vibrer les pierres du théâtre antique et qui en plus offrent des soirées inoubliables en improvisant des concerts au coin de rue, en terrasse de café.

Festival « Vaison Danses » créé en 1995. Il célèbre la danse sous toutes ses formes et met en avant aussi bien des figures incontournables comme Maurice Béjart, Sylvie Guillem, Benjamin Millepied, Carolyn Carlson ou William Forsyth, que des artistes de la jeune génération.

Des festivals de théâtre

Donatien Alphonse François de Sade : initiateur du premier festival de théâtre de l’histoire.

Sade est l’héritier de la Maison de Sade, une des plus anciennes maisons de Provence. Après avoir dilapidé la dot de sa femme, il fait réparer son château de La Coste. Dans son château de Mazan il embauche des comédiens et donne libre cours à sa passion : la comédie. Il invite la noblesse des environs pour assister à des représentations théâtrales : les trois coups sont donnés !

Jean Vilar comédien, metteur en scène et cofondateur du Festival d’Avignon

Après une initiation à la littérature, à la musique, il choisira le théâtre et s’inscrira à une école de metteur en scène. Il se familiarise aux différentes disciplines scéniques, puis rejoint une troupe pour laquelle il joue ses premiers rôles. Le fait d’avoir créé sa propre compagnie va l’amener à inaugurer les planches de la scène de la cour d’honneur du Palais des Papes d’Avignon.

1947 : naissance d’une rencontre magique entre le théâtre et la Cité des Papes. Succès absolu pour ce « genre » de théâtre qui prend des risques, mettant à l’honneur Jeanne Moreau, Georges Wilson, Maria Caseres et Gérard Philipe qui rejoindra la troupe. Jean Vilar a d’autres projets, étendre le festival à d’autres formes d’expressions artistiques. Il invite des metteurs en scènes, inclut la danse et le cinéma, ça y est naissent de nouveaux lieux de représentations dans la ville, ne voit- on pas pointer la naissance du festival off ? Aujourd’hui, le festival d’Avignon  off est un festival alternatif de théâtre et de spectacles vivants, devenu un rendez-vous immanquable de l’été qui se tient les trois dernières semaines de juillet.

Croyances, mythes et légendes

Les légendes sont païennes et festives, et on en compte beaucoup en Provence. Il y a la Chèvre d'Or, le supposé trésor enfoui dans Fontaine-de-Vaucluse, la Tarasque, le démoniaque Drac ou la statue de Visan… En voici quelques-unes.

La maison hantée ou Pré Fantasti (Caromb). C'est une histoire que l'on se transmet de bouche à oreille depuis des siècles. Ce nom est une déformation du provençal espirit fantasti qui signifie « esprit fantastique ». En 1647, le pape Urbain VIII envoya ses deux neveux cardinaux, les frères Barberini, en pénitence pour faire oublier leurs frasques à la cour romaine où ils pratiquaient l'alchimie et poursuivaient la quête de la « pierre philosophale ». Les frères se disputent pour leur « élixir de vie ». D'un geste malheureux, la fiole – pleine de vitriol – se casse sur le visage de l'un des deux frères qui meurt sur le coup. On dit que depuis lors, le malheureux hante les abords de la maison, hurlant sa douleur d'avoir vu son meurtre impuni. Cette légende retrouva de sa vivacité lorsqu'au début du XXe siècle, Marius Jouve, un artiste, voulut acquérir la demeure depuis longtemps laissée à l'abandon, et périt d'une balle dans la tête alors même qu'il la visitait !

La statue de Visan. La légende veut que la statue de Visan ait été découverte au XIIIe siècle dans une vigne par un paysan. Ce dernier  l'apporta à l'église du village, mais la nuit même, la statue disparut et on la retrouva le lendemain matin dans le sillon dans lequel elle se trouvait la veille. Trois fois de suite, le même étrange manège se reproduisit. Les villageois interprétèrent cela comme un miracle de la volonté divine et de la Vierge. Une chapelle fut  construite à l'endroit même que la statue semblait avoir désigné.