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Santons provençaux © Gwenaelle.R - stock.adobe.com.jpg

Peinture et dessin

Le Vaucluse a inspiré les paysagistes depuis des siècles : Camille Corot, Paul Signac, Nicolas de Staël, Joseph et Horace Vernet, Paul Guigou et plus récemment Paul Surtel, qui fera du Ventoux son thème privilégié. Pierre et Antoine Grivolas aussi comptent parmi les artistes du XIXe siècle ; nés à Avignon, ils ont peint également le Ventoux. Certains après avoir posé leur chevalet dans le Vaucluse s'y sont définitivement installés. C'est le cas de Pascal Ambrogiani à Vaison-la-Romaine et de Jane Eakin dont la maison de Ménerbes est ouverte au public. Aujourd'hui, les galeries et ateliers sont ouverts jusque dans les plus petits villages. Au plaisir d’une promenade, n'hésitez pas à pousser leurs portes, ils réservent quelques belles surprises. Sybille Friedel, de Pernes, peint et dessine sa spécialité : la calligraphie chinoise. Des traits noirs, encore des traits noirs sur du papier blanc. Qu’ils éclaboussent le papier de riz en se disloquant avec les gris et les blancs, qu’ils se dressent vers le ciel sous la forme de géants de bois faméliques, qu’ils flottent dans l’air en grappes verticales, les idéogrammes traversent l’œuvre de Sybille comme des paroles énigmatiques tombées de la bouche d’un oracle. Pourtant, si cette artiste a une obsession, c’est plutôt celle de la liberté. Mais une liberté acquise au prix de beaucoup de travail et de réflexion.

Une école américaine d'art et de design à Lacoste

Le Savannah College a installé un de ses campus au cœur du magnifique village de Lacoste. L'école a participé à la rénovation des bâtiments de la partie haute du village et c'est une vraie réussite. Il n'est pas rare de croiser des étudiants en train de crayonner, assis sur le rebord d'une fenêtre. La galerie Pfriem accueille de grands artistes contemporains.

Cinéma

Avec les places de villages, les petits cafés, les mas protégés du mistral par des haies de cyprès, à la cour arborée de platanes centenaires, la lumière que l’on nous envie, le Vaucluse est un décor naturel pour le cinéma.

L'histoire d'amour entre ce territoire et le cinéma commence probablement avec le film d'Henri Copli qui - en 1970 - fait traverser le Luberon à Fernandel. Il est à pied avec son cheval dans Heureux qui comme Ulysse. Si vous le regardez attentivement, certains endroits n'ont pas changé. Mais il y a un réalisateur qui a su filmer le mistral : c'est Daniel Auteuil avec La Fille du puisatier... peut-être parce qu'il est un enfant du pays. A ce propos, des scènes de Manon des Sources et Jean de Florette de Marcel Pagnol, réalisé par Claude Berri, ont été tournées à Vaugines dans le Luberon sud. Le tout dernier, le téléfilm d’Emmanuel Mouret Les Choses qu’on dit, les choses qu’on fait a été tourné dans certains décors à Malaucène, Vaison, Carpentras et les gorges du Toulourenc.

Photographie

Le territoire du Vaucluse, notamment le Ventoux inspire, intrigue depuis longtemps les photographes en quête de moments instantanés, de secrets. C’est cet univers qui enchante Nicolas Ughetto, enfant du pays. Sa spécialité : les photographies de vie sauvage à découvrir dans ses ouvrages ou lors du festival de photos animalières qui se tient à Sault en période estivale. Son dernier projet, la réalisation d’un film, Ventoux renaissance sauvage, dans lequel il met en scène des loups. Didier Ricca, photographe animalier et de nature a fait aussi du Ventoux, son terrain de jeu, la faune, la flore, ses coups de cœurs, chaque photo a une histoire. Si vous êtes matinaux, vous aurez peut être la chance de croiser ces deux passionnés sur les versants du mont « pelé » et pourquoi pas certains de ses habitants… plus sauvages.

Sculpture : à chacun sa touche !

Dans le style provençal, on retrouve l’expression du midi : le travail de l’ocre, de la faïence fine et jaspée, rehaussée de reliefs à motifs floraux ; de l’argile cuite soit pour créer les santons qui décorent la crèche de Noël et les Tarraiettes, pièces de vaisselle miniature, soit pour créer des carreaux au sol des mas provençaux.

Landry Clément, sculpteur, designer d’art, travaille ses sculptures sur du bois de chêne ou de châtaignier comme des bijoux : chacune est ornée d’or, par la pose d’une dorure à la détrempe en or 22 carats, ce qui apporte de la noblesse à ses œuvres. Roger Nifle travaille aussi la «  langue » des bois, des souches de bois mort, à partir desquelles, il réveille des formes et révèle des caractères qui se mettent à parler… de lui, de nous. La passion de Lady Bird : modeler la terre, travailler la couleur pour offrir une large gamme de créations céramique. Elle aime explorer les différents effets sur les émaux, certaines pièces sont uniques.

Street-art

De vastes surfaces à ciel ouvert sont souvent les terrains de prédilection des artistes de rue qui ont donné naissance au mouvement « street art », anciennement « graffiti ».

C’est la bombe à la main que le pochoiriste Polo 51.67 laisse sa marque dans le panorama urbain avignonnais, que Clément David, dit Klemz, jeune artiste vaisonnais, est devenu auteur de plusieurs fresques pérennes ou éphémères dans la région dont une représentant deux symboles de la ville de Vaison : l’empereur Hadrien et le théâtre antique, qui arbore les murs de 15 m de haut sur 20 m de long d’un ancien silo d’une minoterie laissé à l'abandon depuis de nombreuses années. Alexis Catry, natif du nord de la France, a choisi de venir s’installer dans le village de Beaumont du Ventoux, au pied du mont. Depuis tout jeune, ses cahiers, livres, bureau d’école étaient recouverts de ses ébauches de dessins. Grand voyageur, Pablito Zago avignonnais n’a pas oublié d’apporter sa touche dans sa ville natale. Pablo se joue des échelles en s’exprimant soit sur des façades de 200 m2 soit en réalisant un travail sur toiles pour des galeries. Il défend, à travers une approche naïve du dessin, une certaine poésie urbaine, laissant une lecture libre pour chacune de ses œuvres. Enfance, masques, couleurs et érotisme sont des constantes dans son travail, quel que soit le format abordé. Il décrit son travail comme de « l’illustration pour grands enfants névrosés ». Il n’y a plus qu’à déambuler dans les rues pour essayer de dénicher toutes ces signatures !