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Le cloître de l'abbaye cistérienne de Sénanque © grauy - iStockphoto.com.jpg

La ville dans l’Antiquité romaine

La ville constitue l’expression même de la civilisation romaine. La fondation d’une ville suit des règles bien précises, tout d’abord sont déterminés les axes du cardo maximus nord/est-sud/ouest du decumanus maximus est/ouest, puis est aménagée la place publique : le forum. Les arcs de triomphe ou de commémoration marquent l’entrée de la cité, érigés aux empereurs ou aux généraux victorieux, consistaient en un seul arc ou bien en un grand arc au milieu et de chaque côté un autre plus petit (Orange). Décorés de bas-relief dont l’iconographie montre des scènes de combats et de prisonniers, ils se terminaient par un attique important supportant parfois un quadrige.

La maison gallo-romaine des riches patriciens est décorée de somptueux éléments ornementaux - enduits peints, mosaïques, marqueteries de marbre, sculptures. Quelle chance d’avoir à ciel ouvert, ces vestiges (Vaison-la-Romaine). Ne sont pas en reste les édifices de spectacles (théâtre) : la parure de la ville ! dont celui d’Orange est le seul à posséder son mur de scène.

Village, mas et bastides : le patrimoine rural

Le village perché

En Vaucluse, existaient des oppida, des villages perchés sur un piton rocheux, entourés d’une enceinte, structurés par des rues reliées entre elles par des escaliers, des calades abruptes. Abandonné, le village perché renait à l’époque médiévale, aux maisons regroupées dont les murs extérieurs sont aveugles est rajouté un jardinet pour les plus aisés. Au XIXe, les habitants descendent s’installer en plaine. Aujourd’hui, ces villages perchés sont des musées à ciel ouvert ce qui n’empêchent pas des nostalgiques ou des gens aisés d’y vivre.

Les maisons traditionnelles

- La demeure provençale rurale est orientée nord-sud, entourée de haies de cyprès pour préserver ses habitants du mistral. Sa façade est enduite d’un mortier aux couleurs chaudes. Son toit est couvert de tuiles romaines et souligné par un ou plusieurs rangs de génoises, selon son rang social !

- Le mas est une grosse bâtisse trapue en forme de U construite en pierre apparente regroupant autour d’une cour fermée par un porche la maison d’habitation, et l’outil de travail et parfois une chapelle. Au rez-de-chaussée, une cuisine équipée de la patouille (évier en un seul bloc de pierre), chauffée par une grande cheminée, décorée de meubles en noyer (panetière, garde-manger et boîte à sel). A l’étage, les chambres, un grenier qui peut servir de magnanerie.

- La bastide date des XVIIe et XVIIIe à l’aspect résidentiel ou agricole, de plan carré c’est une demeure élégante en pierre de taille aux belles façades et ouvertures régulières, ornée de balcons en fer forgé, d’un escalier avec rampe qui amène au perron, caractéristique des campagnes proches des grandes villes. Au milieu du XVIIe, le jardin en devient indissociable, signe du pouvoir du propriétaire !

- Dans les campagnes du Luberon, les bergers construisaient des bories, cabanon pointu qui servait de bergeries ou de granges, en pierre sèche sans mortier. 1 160 ont été recensés dans le parc naturel régional.

L'architecture religieuse

L’âge d’or de l’art roman

En dépit de nombreux emprunts à l’art romain et à l’art oriental, l’art roman affirme son originalité dans le dessin des plans et la variété des façades. Une autre innovation de l’art roman réside dans la composition des portails. Pour la première fois, les arcs concentriques ont leurs retombées sur autant de colonnettes qu’il y a d’arcs. Les plans des églises romanes sont très variés : plan basilical et croix latine. Dans tous les cas, l’abside ou chevet représente le haut de la croix, lieu le plus sacré de l’église où reposait la tête du Christ. Sauf problème topographique, les églises sont orientées vers Jérusalem.

L’art roman provençal

C’est au XIIe siècle que l’art roman provençal connaît son apogée. Une particularité de l’art roman de Provence consiste dans le doublement des arcs doubleaux de la nef. On constate aussi la présence d’arcs de décharge entre les piliers sur lesquels s’exerce le poids de la voûte.

Les églises

Elles sont peu élevées et couvertes d’une voûte en berceau brisé, de bas-cotés rares, leur peu d’élévation ne permettant pas l’établissement de tribunes mais, assez souvent, on observe au-dessus des arcades de la nef des ouvertures accostées parfois d’arcatures aveugles séparées par des pilastres.

Les abbayes cisterciennes

« Les trois sœurs provençales » de Silvacane, du Thoronet et de Sénanque. Dans celle-ci, la rigueur austère semble tempérée dans deux endroits principaux : à la croisée du transept de l’église (sur le haut de la coupole octogonale où reposent le cube et la pyramide du clocher) et dans le cloître où les quarante-huit petites arcades retombent sur les chapiteaux. La sérénité, la sobriété et la pureté du lieu sont rendues par de grands arcs surbaissés qui reposent sur trois grosses piles à l’extérieur des galeries.

Le roman a atteint sa maturité ; l’art gothique se substitue peu à peu à lui

En Provence, les édifices gothiques sont peu nombreux, ils n’ont pas la même esthétique ni les mêmes caractéristiques structurelles que dans les régions septentrionales où le gothique s’est développé dès le XIe siècle. Il existe bien un « phénomène » gothique dans le Midi au cours des derniers siècles du Moyen Âge. Au-delà de l’exemple du palais des Papes, des églises de Saint-Didier et de Saint-Pierre (Avignon), la chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon en est un très bel exemple.

Architecture militaire

Au Moyen Âge apparait une floraison de constructions militaires : remparts, portes, tours rondes défensives, châteaux fortifiés (sur la rive droite du Rhône à Villeneuve les Avignon, trône le fort Saint-André, en face, le Palais des Papes)

Les châteaux

Le territoire vauclusien n’est pas en reste de châteaux. Le plus souvent c’est un château médiéval souvent érigé sur un point culminant, ceinturé de murailles épaisses, qui contrôlait la plaine Comtadine, la vallée de la Durance contre les invasions sarrasines et italiennes ou autres mais qui a souvent fait l’objet de remaniement avec la création de magnifiques jardins, Certains sont habités (Le Barroux), d’autres abritent des musées (la Tour d’Aigues, Ansouis).