Guide de Limousin : Économie

Ressources naturelles

Le Limousin a toujours été une région riche... de son sous-sol. Il a su tirer partie au fil du temps des éléments de son passé géologique tourmenté. Le granit, le gneiss et leurs composants : feldspath, quartz et mica, mais aussi la serpentinite et l'or donneront lieu au développement de savoir-faire uniques et d'activités artisanales et industrielles qui singularisent le Limousin tout au long de son histoire. A cette liste, il faut ajouter l'uranium dans la seconde partie du XXe siècle.

L'or

Depuis 2015, on cherche à nouveau de l'or en Limousin. A Coussac-Bonneval et à Chateau-Chervix, un permis a été déposé par une société de prospection qui voudrait rouvrir les mines au grand dam de la population. La dernière mine a fermé en 2000, laissant, comme dans beaucoup d'activités minières, un terrain stérile et un puits inondé. L'exploitation des mines d'or en Limousin est ancienne et représentait, il y a un siècle encore, une activité économique importante dans une région considérée comme une des plus aurifères d'Europe. L'histoire entre l'or et le Limousin a débuté à l'époque gauloise. Les Lémovices, peuple gaulois provenant d'Europe centrale installé en Limousin (à l'origine du nom donné à la région), extrayaient déjà l'or de surface partout où il se trouvait. Les gisements les plus importants se situaient en Haute-Vienne, principalement dans le pays de Saint-Yrieix-la-Perche, autour d'Ambazac et de Beaune-les-Mines ainsi qu'en Creuse dans le secteur de Bénévent-l'Abbaye. Jules César lui-même parlait de la "Gallia Aurifera" pour désigner la région tant le nombre de filon était nombreux en Limousin. Ces mines d'or revisitées à l'époque mérovingienne seraient probablement à l'origine de l'ouverture au VIIe siècle d'ateliers d'orfèvrerie sous l'impulsion de saint Eloi, orfèvre et monétaire royal.
C'est avec le géologue Ernest Malard qu'on redécouvre les anciennes mines au XIXe siècle. Après de nombreux travaux, le Limousin assiste, de 1905 à 1914, à une véritable ruée vers l'or qui se transforme en 1920 en exploitations de mines souterraines ou à ciel ouvert. Entre 1906 et 1955, les mines du Châtelet, au nord d'Evaux-les-Bains (Creuse), donneront 11 tonnes d'or. De 1910 à 1944, les mines de Cheni et de Douillac, sur la commune du Chalard, produisent 7,5 tonnes. Celle de La Fassière, à Château-Chervix, fournit modestement 507 kg d'or et 100 kg d'argent de 1928 à 1945. Entre 1924 et 1931, au nord de Limoges, à Beaune-les-Mines, on extrait 300 kg. Mais les produits s'épuisent et le manque de rentabilité fait fermer nombre de mines. En 1988, la Cogema rachète les mines du Bourneix, qui sont alors un des derniers sites de production aurifère en France. En 2001, c'est la fermeture définitive. La mine du Chalard près de Saint-Yrieix-la-Perche, reste elle active jusqu'en 2002. Ce sont plus de 25 tonnes d'or qui ont été extraites des filons exploités à ciel ouvert et en galeries. Aujourd'hui sur différents sites, musées (comme celui du Chalard en Haute-Vienne) et expositions racontent l'histoire de l'exploitation de l'or. L'orpaillage en rivière est devenu une discipline à part entière pratiquée dans le monde entier. Des stages et des randonnées sont organisés pour en apprendre les techniques (se renseigner auprès de l'Office de Saint-Yrieix-la-Perche). Le Limousin accueille même une compétition mondiale dans les années 1980. Les temps ont changé.

L'argile

Présente en Haute-Vienne, cette terre grasse et friable provient de la désagrégation du gneiss et de la serpentinite au cours de l'ère tertiaire, laissant ainsi place à cette roche à grain très fin. Séduits par sa malléabilité et ses tonalités grises et marrons, les Limousins l'ont façonnée pour en faire des tuiles, briques et poteries. Des tuileries sont installées directement à côté des filons, le métier de tuilier-briquetier se développe comme activité saisonnière d'appoint pour les paysans-feuillardiers. Au XIXe siècle, sous l'effet de la mécanisation, une soixante d'usines s'implantent près de Séreilhac, Saint-Hiliare-les-Places et Château-Chervix, poursuivant leur activité jusque dans les années 1960. Aujourd'hui, seule une entreprise à Saint-Maurice-les-Brousses tente de ranimer ce savoir-faire en fabriquant, dans un atelier unique en Europe, la bille en terre disparue à la même époque. Pour autant, cette argile a profondément marqué le paysage de la Châtaigneraie limousine : de Saint-Germain-les-Belles à Pierre-Buffière et de Saint-Yrieix-la-Perche à Nexon, les toits à quatre pans très pentus sont couverts de tuiles plates, alors que plus à l'Ouest (dans un triangle Aixe-sur-Vienne, Châlus et Rochechouart) c'est la tuile creuse posée sur des toits à pentes faibles qui dessinent l'horizon. Bien entendu en arrivant plus au Sud, en Corrèze, l'argile laisse la place à l'ardoise.

L'eau

Le Limousin est traditionnellement désigné comme "le pays de l'arbre et de l'eau" par ses habitants. Une des caractéristiques majeures du Limousin est l'omniprésence de l'eau : étangs, lacs, sources et cours d'eau. La présence d'innombrables rivières font de cette région un gigantesque château d'eau. D'une bonne pente, les 8 800 km de cours d'eau sont un véritable paradis pour les pêcheurs de truites. Au sud de la Corrèze, la Dordogne et ses affluents ont façonné un paysage d'une exceptionnelle beauté. Les profondes gorges de ces rivières, les cascades de Gimel, le magnifique site escarpé des tours de Merle sont des hauts lieux touristiques. Mais, à part la Dordogne, l'absence de grandes artères fluviales limite l'installation de grands projets hydrauliques. Les 33 barrages EDF fournissent modestement un peu plus de 3 % de l'énergie hydraulique nationale. Les plans d'eau occasionnés par les barrages sont à l'origine de la création de nombreux sites touristiques et de loisirs. Le lac de Vassivière offre aux amoureux des loisirs nautiques un plan d'eau de 1 000 ha. Le lac de Bort-les-Orgues, qui a mis en valeur le site du château de Val, attire, lui aussi, son lot de visiteurs. On peut également citer le cadre paradisiaque et enchanteur du barrage de Chatelus-le-Marcheix. Tôt le matin, des balades en barque au milieu de la brume vous offrent des moments magnifiques. SI les grands lacs sont nombreux dans la région, près de 15 000 étangs, tous artificiels et pour l'essentiel privés, la parsèment également. Les villes et villages, jusqu'aux plus petits hameaux, sont dotés de cette ressource pour le plus grand plaisir des pêcheurs au coup, au carnassier ou à la carpe. Tous les dix ans environ, de nombreux plans d'eau sont vidés pour être nettoyés et aérés. Cela donne lieu au ramassage des poissons puis à leur vente, un moment souvent très apprécié et attendu des habitants.

La forêt

Elle couvre aujourd'hui un tiers du Limousin et est principalement constituée de bois privés (94 %). La Corrèze est le premier département boisé de la région devant la Creuse et la Haute-Vienne, " victime " de l'impact de Limoges. Le Limousin est aujourd'hui une des régions les plus boisées de France. Mais il n'en fut pas toujours ainsi. Au début du siècle, la forêt n'occupait qu'un dixième du territoire. La désertification rurale lui a évidemment permis de reprendre de l'importance. La politique de reboisement entrepris a fait le choix des résineux (notamment le pin douglas), couvrant de nombreux espaces de cette essence non locale qui change les paysages. La forêt est une question épineuse en Limousin : la qualité du reboisement, ses implications économiques et ses conséquences écologiques sont au coeur d'un débat qui agite locaux et institutions. La forêt, essentiellement privée, est en voie d'enrésinement avancé, notamment sur la montagne limousine. L'impact paysagé et écologique (acidification des sols) est indéniable. Les coupes à blanc commandées par de lointains investisseurs font grincer des dents une population attachée à son cadre de vie. Il faut ajouter le problème de transport généré par l'exploitation de ce bois. Mais si le chêne, le hêtre et le châtaignier, les espèces nobles qui ont fait la réputation des bois du Limousin, sont en constant recul, ils représentent encore les deux tiers de la forêt régionale. Le châtaignier est en effet l'arbre symbole de la région. "Arbre à pain", il marque l'identité du territoire et son paysage depuis des centaines d'années. Son fruit a nourri les Limousins pendant des siècles. Son bois est quant à lui à l'origine de nombreux métiers d'artisanat : feuillardier, tailleur de bardeaux, vannier... Toute une société s'est organisée autour de l'arbre nourricier, aujourd'hui réinterprété par les cuisiniers, les créateurs d'objets et de mobiliers contemporains qui réinvestissent les anciens savoir-faire. Si, en Limousin, une vingtaine d'espèces d'arbres forestiers dominent avec en premier lieu les chênes donc (167 000 ha), les résineux ont connu un formidable développement, le douglas est la première espèce conifère devant l'épicéa et le pin, et ce pour des raisons d'exploitation économique. On l'utilise aujourd'hui pour de nombreuses constructions comme la tour panoramique du mont Bessou, haute de 24 m, située sur le point culminant de la région.

La filière bois

Elle représente plus de 8 000 emplois en Limousin. La pâte à papier (International Paper SA) et la fabrication de panneaux (Polyrey et Isoroy) sont de gros consommateurs de bois d'industrie. Quant au sciage, il a du pain sur la planche, un quart de la production de grumes étant transformé hors du Limousin. La fabrication de charpentes, de portes, de palettes et de meubles génère la majorité des emplois de cette filière, mais le bois limousin n'entre pas encore assez dans la fabrication de ces produits.

Industries

Effet collatéral de la fusion des régions, le Limousin a disparu en tant que tel des registres de l'Insee. Il s'est fondu dans la grande région avec ses voisins Aquitaine et Poitou-Charentes, la première emportant largement le dynamisme industriel du nouvel ensemble au regard duquel le petit Limousin pèse bien peu. En 2011, l'industrie représentait un emploi sur six en Limousin. Un chiffre au-dessus de la moyenne nationale mais qui, comme partout ailleurs, ne cesse de baisser, tertiarisation de l'économie oblige. Les filières emblématiques de la région telles que la céramique, le textile ou le cuir, victimes de la concurrence internationale, se réfugient, avec parfois de beaux succès, dans la niche du luxe. Le secteur de la fabrication d'équipements électriques marque le coup. Legrand possède bien toujours sa maison mère en Limousin mais bien peu d'unités de production. Et l'agroalimentaire, traditionnellement fort dans une région rurale reconnue pour l'excellence de ses productions (boeuf du Limousin, Blason prestige, agneau baronnet, porc du Limousin, pommes du Limousin, etc.), tire lui aussi un peu la langue. La force de l'industrie régionale reste son dense réseau de PME dont certaines savent tirer leur épingle du jeu dans des secteurs où on ne les attend pas comme l'électronique et la photonique, les biotechnologies ou la silver économie (économie autour du bien vieillir) et bien sûr le tourisme.

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