La vie traditionnelle iTaukei et la vie « moderne »

La population fidjienne est constituée de deux groupes principaux : les Fidjiens de souche et les Indo-Fidjiens. Chacun de ces groupes a des cultures traditionnelles très fortes ; voici celles des Fidjiens de souche, aussi connus sous le terme iTaukei. Traditionnellement, la vie fidjienne iTaukei s’articule autour des villages qui sont dirigés par des chefs. Ces derniers ont la responsabilité de maintenir une bonne harmonie dans la communauté et de sanctionner les contrevenants. Si vous êtes invité dans un village traditionnel fidjien, vous devrez apporter un cadeau (sevusevu) pour le chef et pour le village. Cela sera en principe du kava, en racines ou en poudre, et vous pouvez apporter des fournitures scolaires ou de la nourriture. Le sens de la communauté est très fort dans les villages fidjiens, les enfants peuvent notamment être élevés avec l’aide d’un peu tout le village, les habitants du village sont à l’abri d’être dans le besoin, car en principe ils seront assistés par les autres membres de la communauté. Les Fidjiens sont généreux, aiment partager et rejettent les principes matérialistes. Lorsque les Fidjiens iTaukei déménagent dans les zones urbaines il peut y avoir une adaptation un peu difficile à une nouvelle dynamique un peu plus individualiste. Dans les villages traditionnels fidjiens, l’habitat principal est resté le bure, qui ressemble à une cabane en bois et qui est souvent reproduite désormais dans les resorts de luxe. Le sol du bure traditionnel est constitué d’argile et de feuilles de cocotiers. La plupart des Fidjiens en dehors des villages ont opté pour des maisons en dur plus confortables. Les Fidji étant un pays en développement, hormis dans les banlieues chics de Suva ou des grandes agglomérations ou de Pacific Harbour, les logements sont assez modestes d’aspect.

Education et loisirs

Education. Le système éducatif aux Fidji est construit autour de la primary school qui est le premier cycle (de 6 à 14 ans), la secondary school (le deuxième cycle) et ensuite l’université. Depuis 2014, le ministère de l’Education contribue, en plus de l’éducation gratuite, aux frais pour les livres et pour les bus pour les élèves de la primary school et de la secondary school. Avant ces réformes, du fait de la pauvreté affectant une partie de la population fidjienne, l’accès à l’éducation n’était pas complètement assuré et beaucoup d’élèves n’allaient pas jusqu’au stade de la secondary school, certains travaillant déjà. La population fidjienne étant très jeune, cela explique les chiffres élevés d’élèves scolarisés : plus de 150 000 élèves dans les 737 primary schools, 73 200 élèves dans les 175 secondary schools. Au niveau universitaire, trois institutions existent : Fiji National University, University of South Pacific et University of Fiji.

Le sport est un lien social fort aux Fidji, les Fidjiens aiment jouer au rugby ou au football et rassembler derrière leurs équipes nationales. Un Fidjien sur dix fait partie d’un club de rugby, signe de l’engouement de la population pour ce sport. L’équipe nationale fidjienne de rugby à sept a d’ailleurs un niveau international excellent, allant même jusqu’à gagner la première médaille olympique en or des Fidji aux J.O. de Rio en 2016. Les joueurs de rugby ont une grande popularité et certains sont même devenus des stars aux Fidji. Waisale Serevi est très connu et est considéré comme ayant été un des meilleurs joueurs de rugby à 7 de tous les temps. Le cricket est aussi un sport populaire aux Fidji, en particulier dans la communauté indo-fidjienne. Le gouvernement a mis l’accent sur l’importance du sport aux Fidji en sponsorisant un jour férié, le National Sports Day, pour promouvoir la pratique du sport aux Fidji.

Les cérémonies traditionnelles. La cérémonie du kava reste un temps fort dans la vie sociale fidjienne. Même en ville, il y aura souvent des regroupements le soir pour boire un bol de kava. Le kava n'est pas une boisson alcoolisée et est réputé comme ayant des bienfaits apaisants et anxiolytiques, mais certains pays occidentaux ont interdit les produits en contenant. Vous aurez peut-être aussi l'occasion d'assister à une démonstration de marcheurs sur le feu. La danse du feu est connue sous le nom de « Vilavilairevo » qui se traduit littéralement par « se jeter dans le four ». Les habitants de l'île de Beqa sont réputés pour pouvoir marcher sur le feu sans danger, don qui leur aurait été transmis par les dieux. Des spectacles sont souvent organisés pour célébrer ces danses sur le feu. Lorsque quelqu'un se brûle aux Fidji, les croyants demandent à un homme de Beqa de venir soigner la plaie en mettant sa main sur la brûlure pour qu'elle cicatrise dans de meilleures conditions. Une autre célébration importante dans la vie fidjienne est la danse traditionnelle du « meke ». C'est un mélange de chant, de danse et de mime et cela raconte très souvent l'histoire des guerres fidjiennes passées. La musique fait partie aussi de la vie culturelle fidjienne et est très variée, passant de chansons tristes pour dire au revoir à des musiques très festives.

Famille (mariage, divorce, homosexualité)

Le mariage religieux reste la norme aux Fidji. L’âge légal pour se marier est 18 ans chez les deux sexes. Il n’y a plus de mariages arrangés en principe, mais les mariages sont très souvent vus comme des alliances entre des familles ou des clans au sens large. Les divorces et remariages sont monnaie courante aux Fidji. Les mariages mixtes entre Fidjiens de souche et Indo-Fidjiens sont assez rares, ce qui contribue à la coexistence de ces deux groupes qui vivent depuis plus de 150 ans à côté, mais pas vraiment ensemble, sans pour autant qu’il y ait des tensions individuelles prononcées. Les mariages entre des Fidjiens et des étrangers (Européens, Chinois ou autres habitants des pays du Pacifique) sont beaucoup plus fréquents. Le mariage entre deux personnes du même sexe n’est pas autorisé et le sujet est de temps en temps sous les feux de l’actualité. Les Fidji avaient été précurseurs parmi les pays du Pacifique Sud en étant le premier pays à dépénaliser l’homosexualité en 2010 et la Constitution de 2013 prohibe toute discrimination fondée sur l’orientation et les choix sexuels.