Guide de Papouasie-Nouvelle-Guinée : Arts et culture

Sculptures et poteaux sculptés dans une Maison des Esprits, Moyen-Sepik.
Sculptures et poteaux sculptés dans une Maison des Esprits, Moyen-Sepik.
Archéologie et patrimoine

Les Papouasiens n'ont laissé que très peu de traces archéologiques pouvant intéresser les visiteurs. Dans la région de Kul, ont été mis au jour les premiers témoignages d'une agriculture remontant à 9 000 ans, mais rien qui puisse attirer les touristes, qui se contenteront de quelques photos et morceaux de poteries dans les musées de Port Moresby et de Goroka.

Arts et culture sacrés

L'art en Papouasie emprunte deux formes : la fabrication d'objets (sculptures, masques ou objets usuels) et les parures corporelles. Les objets sont produits le plus souvent dans les îles, sur la côte et le long des fleuves, c'est-à-dire dans les zones de peuplement austronésien. Les parures corporelles - également présentes dans les zones citées précédemment - sont beaucoup plus riches et impressionnantes dans les hautes terres, en zone papouasienne.
L'art papouasien est dit " premier ", ou " primitif ". Son but n'est pas la recherche du beau ni la reproduction du réel et il ne cherche pas non plus à choquer. Sa fonction est de " parler ", de raconter une histoire, de signifier à travers des savoir-faire très précis et des signes devant être compris des initiés ou de tous. Les sculptures, les parures corporelles, les masques que l'on jettera après la cérémonie, ou bien encore les piliers des maisons des esprits, les dessins et les couleurs, tous témoignent d'un savoir transmis oralement au fil des générations. L'artiste traditionnel obéit aux codes, répète le geste de ses prédécesseurs, conditions nécessaires pour que l'oeuvre soit comprise de ceux à qui elle est destinée. Tout objet est un message, inscrit dans les formes, les couleurs et les matériaux. Pour les Papouasiens, la force de cet " art " tient à la puissance des symboles, à la diversité des styles et à la richesse de la mythologie qu'il véhicule, et surtout pas à la qualité esthétique dont parfois nous le chargeons malgré lui.

Parures et arts corporels

Dans toute la Papouasie-Nouvelle-Guinée, la décoration corporelle, élevée au rang d'art, est élaborée, flamboyante et riche. Autrefois, danses et parures accompagnaient des rites complexes et célébraient des événements particuliers tels que les grands échanges traditionnels, les sacrifices de porcs aux esprits, les cérémonies de compensation, les rites initiatiques, les mariages ou les décès. Dans certaines régions, les chamans portaient des parures particulières, tout comme les jeunes initiés, mais, en principe, aucun statut social n'était signifié par une parure, si ce n'est la richesse. Tout comme chez les oiseaux, dont les parades amoureuses ont inspiré bon nombre de danses, ce sont les hommes qui, chez les Papouasiens, arborent souvent les plus belles parures. Aujourd'hui, la plupart des danses auxquelles on peut assister sont en réalité des séquences tronquées de cérémonies normalement bien plus longues, mais, tel quel, le spectacle est encore époustouflant. Les occasions d'assister à des danses sont nombreuses : ouverture d'école ou d'hôpital, cérémonies d'échanges, demande de compensation, fête nationale, show... Les parures les plus impressionnantes dans les circuits classiques :

Les Huli, autour de Tari.

Les Kuman, autour de Kundiawa.

Les Asaro Mudmen, près de Goroka.

Les Melpa, près de Hagen.

Sculptures et masques

Pillée d'abord par les premiers explorateurs, ensuite par les missionnaires et enfin par les collectionneurs, la Papouasie interdit aujourd'hui la sortie du territoire de toutes les pièces antérieures à 1960. Cependant, la production contemporaine est très intéressante et les oeuvres anciennes encore présentes dans le pays forcent le respect. Indispensables pour des cérémonies et hommages en l'honneur des esprits ou des ancêtres, les masques et les sculptures racontent des mythes et des histoires des lignages ou des esprits. Les plus célèbres sculptures de Papouasie proviennent du fleuve Sepik, où les populations ont développé une riche mythologie inscrite dans de nombreuses formes de sculpture où s'exprime le caractère sacré de chaque objet. C'est également dans la région du Sepik qu'ont été construites les grandes maisons des esprits, véritables cathédrales des arts premiers. Les grands poteaux sculptés émerveillent à la manière d'oeuvres majeures. D'autres grands fleuves du pays ont également accueilli des populations d'artistes, notamment le Ramu et les fleuves de la province du Gulf. Les sculptures des îles Trobriand sont d'un style très différent, bien plus élaboré. Extrêmement polies et brillantes, elles sont nombreuses à prendre la forme d'animaux, ou bien de bol ou de coupe souvent décorés de nacre. En Nouvelle-Irlande, sur la côte est, et dans les îles Tabar, les sculpteurs fabriquent de magnifiques masques funéraires du rite malagan, oeuvres véritablement spectaculaires. Très colorés et pouvant atteindre des tailles respectables, les masques et sculptures malagan sont destinés soit à la danse, soit à être exposés lors de cérémonies. Enfin, les Baining, dans les montagnes de Nouvelle-Bretagne, confectionnent d'étonnants masques à l'armature de bois et couverts de tapas (étoffes obtenues à partir d'écorce battue) peints. Là aussi, les tailles peuvent être impressionnantes, mais le poids reste très léger.

Les principaux shows

Dans les années 1950, les Australiens cherchaient des arguments pour convaincre les Papouasiens, notamment ceux des montagnes, de cesser de faire la guerre. Ils ont eu ainsi l'idée d'organiser de grands concours de parures intertribaux, afin d'inciter les participants à s'affronter à coups de plumes et de peintures plutôt que de tirer des flèches les uns sur les autres. Le premier de ces " shows " fut le Goroka Show, organisé en 1957 avec l'aide des Kiaps, les chefs de districts. Ce fut un succès considérable auprès du public local. Aujourd'hui encore, le succès ne se dément pas, mais les touristes sont à présent bien plus nombreux. Et bien que ces shows, répartis dans tout le pays, soient à présent organisés surtout pour les touristes, ils restent une compétition et une attraction pour les Papouasiens, qui y viennent bien plus nombreux que les Occidentaux. Vous trouverez les dates et les informations nécessaires concernant ces festivals sur le site Internet de la Tourism Promotion Authority (www.tpa.papuanewguinea.travel)

Le Mask Festival, à Rabaul et à Kokopo, en juillet. Pour admirer les masques " Dukduk " des Tolaï, les danses malagan de Nouvelle-Irlande et plusieurs danses locales de Nouvelle-Bretagne.

Le Crocodil festival, en juillet/août, organisé sur le Sepik, dans le village d'Ambuti. Ce sera l'occasion d'observer les rites d'initiation si particuliers de la région ; pour que les jeunes gens puissent rentrer dans les maisons aux esprits, ils doivent se scarifier la peau, ce qui lui donnera l'aspect écailleuse de la peau d'un crocodile.

Le Shark calling festival, en Nouvelle-Irlande. Le Tourism Bureau de Kavieng cherche à organiser de nouveau ce festival, et une nouvelle édition est prévue pour l'été 2019. Lors de celui-ci, vous pourrez observer les jeunes hommes de Nouvelle-Irlande tenter d'attraper des requins au lasso, ou pour les plus téméraires, juste avec les mains.

Le Malagan Show, en septembre. Grand classique de Nouvelle-Irlande, le Malagan show a disparu pendant de nombreuses années. Mais le Tourism Bureau de Kavieng, revigoré par la récente autonomie administrative, met tout en oeuvre pour le relancer. Il devrait être organisé dès 2019.

Le Hagen Show, en août. Pour découvrir de nombreuses parures des montagnes. Un grand classique, mais attention à la sécurité.

Le Goroka Show, en septembre. Présente, lui aussi, une grande variété de parures, dans une ambiance plus décontractée. Également un classique.

Le Morobe Show, à Lae, en octobre. C'est plus qu'un show culturel, puisqu'il présente également des stands de produits de l'agriculture locale. Il attire un grand nombre de groupes venant de toutes les montagnes et de la côte. Voir le site www.morobeshow.org.pg

 

D'autres festivals sont organisés dans chaque province tout au long de l'année et chacun mérite l'attention des touristes, les plus confidentiels se révélant parfois les meilleurs.

La peinture contemporaine

Représentée, dans les années 1960, par des artistes comme Mathias Kauage, Timothy Akis, Jakupa Ako ou John Siune, la peinture contemporaine papouasienne, sans atteindre la notoriété australienne, émerge doucement dans le monde de l'art contemporain. C'est une peinture bien vivante, avec un véritable style, naïf et très coloré, et de nombreux artistes exposés à travers le monde, ce qui autorise que l'on parle d'école. Chacune de leurs toiles raconte une histoire, les thèmes favoris étant ceux du fossé qui sépare le monde moderne de celui des ancêtres, du décalage entre les Papouasiens des villes et les Papouasiens des champs, entre vie traditionnelle et vie occidentalisée...

Artisanat
Que ramener de son voyage ?

Dans les villes et parfois dans les villages, on trouvera un peu d'artisanat local vendu le plus souvent dans la rue.

Les bilum. Ces filets tressés en forme de panier, dans lesquels les femmes papouasiennes transportent tout (de la patate douce au nouveau-né en passant par les cochons), sont sans doute la chose la plus typique de Papouasie, même si leur esthétique ne plaît pas forcément aux occidentaux. Chaque région en produit des différents. Si ceux faits traditionnellement en écorce représentent un vrai savoir-faire ancestral, les réalisations modernes en coton offrent plus de diversité et de couleurs.

Les paniers de Ialibu, ou " Mendi basket ". Vendus surtout à Goroka et à Hagen, ces paniers, ou simples tressages en liane, proviennent de la province de Southern Highlands, de Ialibu près de Mendi. Très beaux, pratiques et solides, ils font de beaux cadeaux souvenirs.

Colliers, bracelets, coquillages, perles... Les Papouasiens maîtrisent parfaitement l'art des petits objets décoratifs et des bijoux. Tout n'est pas toujours à notre goût, mais les pièces sont souvent de belle facture. Il ne faut pas acheter d'objets en carapace de tortue (espèce protégée), en plumes, ni certains coquillages.

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