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Le roi football

Comment s’assurer qu’il n’y aura pas de coupure d’électricité lors de la petite fête que vous comptez organiser samedi ? Regardez s’il n’y aurait pas par hasard un match de football à la télévision ce soir-là. Dans ce cas, vous êtes assuré que la Senelec (la Société nationale d’électricité) ne se compromettra pas à tenter un délestage… Seul souci : vous risquez de ne pas avoir grand monde à votre fête, car ils seront tous devant le poste ! Le football au Sénégal, ce n’est pas un sport, c’est de l’amour ! Chez les garçons, bien sûr, mais chez les filles aussi. Tout le monde porte le maillot des Lions de la Teranga, l’équipe nationale. Mais aussi du Paris Saint-Germain, de l’Olympique de Marseille, de la Juventus de Turin ou du FC Barcelone ! D’ailleurs, dans la rue, tout le monde en vend. Mais le football au Sénégal, on en parle ou on y joue ? Eh bien les deux ! Pas un gosse qui n’aille pas faire un petit tour sur un terrain, voire jouer au ballon sur la route en sortant de l’école.

Côté résultats, les Lions se sont fait remarquer lors de la Coupe du monde 2002 au Japon et en Corée du Sud. Ils y ont battu l’équipe de France, championne du monde en titre, dès le match d’ouverture et se sont ensuite hissés jusqu’en quart de finale. Emmenés par l’entraîneur français Bruno Metsu, le fantasque attaquant El-Hadji Diouf ou encore Salif Diao et Khalilou Fadiga, les Sénégalais vont s’inscrire à jamais sur la carte du football mondial. Après plusieurs années de disette, le Sénégal devra attendre le Mondial 2018 pour se réinviter dans le tableau final d’une Coupe du monde. S’ils ne passeront pas les poules sur le fil, les Lions ont confirmé leur retour au premier plan, grâce à l’attaquant superstar de Liverpool Sadio Mané, vainqueur de la Ligue des Champions. Une renaissance confirmée un an plus tard, lorsque les protégés d’Aliou Cissé atteindront pour la deuxième fois de leur histoire (après 2002) la finale de la Coupe d’Afrique des Nations, avant d'être sacrés champions d'Afrique, en remportant la finale de la CAN 2022 contre l’Égypte.

Des activités traditionnelles

La lutte sénégalaise. N’ayant absolument rien à voir avec la lutte gréco-romaine ou la lutte libre, elle est un mélange de traditions et de culture, le tout pimenté par un affrontement physique, la plupart du temps assez rapide. C’est tout un cérémonial qui précède le combat, ce dernier n’étant que l’aboutissement d’une journée festive, les adversaires revêtus d’un pagne coloré combattent, non seulement pour eux, mais aussi pour l’ensemble d’une région, voire d’une ethnie. Les préliminaires sont ponctués par les tam-tams des griots qui accompagnent des poèmes appelés baks. Sans gagner autant d’argent que les sportifs occidentaux les mieux rémunérés, les grands noms de la lutte sénégalaise ont un train de vie plus confortable que la plupart de leurs collègues de valeur égale dans les autres disciplines.

Les joutes nautiques. Mer, fleuves, mangroves et lacs… Le Sénégal regorge d’endroits idéaux pour s’adonner aux joutes nautiques. Du coup, il ne se passe pas une fête sans que les clans, flanqués de bâtons, se disputent l’hégémonie, droits sur leurs pirogues.

L’awalé. Ce jeu fait partie de la famille des mancala. L’awalé se joue à deux, autour d’un tablier en bois rectangulaire creusé de douze trous. Au début de la partie, chaque joueur dispose de 24 graines dans six trous. Il s’agit ensuite de semer les graines une à une en puisant dans ses trous. Les prises se font dans les cases qui ne contiennent qu’une ou deux graines. Le but est d’amasser le plus de graines possible. Plus on s’enfonce dans les terres vers l’est, plus on peut voir les anciens, sous l’arbre à palabres, jouer à l’awalé.

Sur l’eau, des activités en pagaille

Avec ses 700 km de côtes, de Saint-Louis à l'extrême nord jusqu'au Cap Skirring à l'extrême sud, le Sénégal offre la possibilité de nombreux loisirs nautiques : voile, plongée, surf, ski nautique, canoë-kayak, bouées tractées, etc.

On surfe ou on fait du bodyboard à Dakar. Les meilleurs spots se trouvent sur la Petite Côte et sur la presqu’île du Cap-Vert (Pointe des Almadies, Ngor). Le swell (la houle) n’est pas tous les jours au rendez-vous, et il vaut mieux se lever tôt pour que les vagues ne pâtissent pas trop du vent (glacis). Des planches peuvent être louées près des Almadies ou à la plage Le Virage. Il existe plusieurs clubs de surf, dont le plus recommandable est le Surfer Paradise sur la Corniche des Almadies, tenu par Oumar, un Dakarois qui a passé 14 ans à Biarritz comme surfeur professionnel et qui propose des tarifs très intéressants et du bon matériel.

Les amateurs de jet-ski, de ski nautique, de wakeboard ou de sports de voile (planches à voile, catamaran surtout) prendront eux la direction de la très touristique Petite Côte (Saly-Portudal, Nianing, Mbour, etc.) ainsi qu'en Casamance, dans le village de Cap Skirring notamment.

Une destination pêche très réputée

Le Sénégal est l’une des destinations de pêche les plus prisées au monde. Mais ici, on ne taquine pas le goujon. Il ne faut pas être équipé léger pour prendre la mer. C’est la diversité des milieux aquatiques qui fait la variété des espèces de poissons : les eaux froides de la Grande Côte, les fonds rocailleux volcaniques de la presqu’île du Cap-Vert, les eaux chaudes de Casamance, les bolongs du Sine-Saloum… Requins, carangues, carpes rouges, marlins, espadons, thons, bars, barracudas, mérous, capitaines, etc., sont présents en très grand nombre. Trois types de pêche sont proposés dans les régions sénégalaises : la pêche en mer, la pêche en mangrove et la pêche en rivière.

La pêche en mer s’effectue à Dakar, sur la Petite Côte et dans une moindre mesure à Saint-Louis, dans le Sine-Saloum et en Casamance. C’est principalement pour le « gros » que vous pêcherez en mer au Sénégal. Plusieurs centres de pêche avec ou sans hébergement sont hyper équipés pour vous emmener, harnaché comme un parachutiste, à la conquête du marlin bleu, du requin ou de l’espadon voilier. Dans la zone nord du pays (de la Petite Côte à Saint-Louis), les différences de température de l’eau entre les saisons sont très importantes, contrairement à la Casamance ou au Sine-Saloum. Ainsi, il vous faudra choisir le bon moment pour partir en fonction des poissons que vous désirez pêcher. Concernant le marlin bleu, c’est pendant les périodes péri-hivernales qu’ils sont le plus susceptibles d’être pris dans les eaux sénégalaises (mai-juin et octobre-novembre). Il est commun d’en sortir des spécimens de 150 kg. Pour le magnifique espadon voilier, c’est tout le contraire et c’est tant mieux, car ça rend sa pêche complémentaire à celle du marlin. C’est enfin en pleine saison des pluies qu’ils abondent (de fin juin à fin septembre). Les plus beaux souvenirs et les plus belles photos de pleine mer seront accompagnés de ce D’Artagnan océanique. Le reste de l’année, et notamment la saison froide, apporte aussi son lot de belles prises. A la palangrotte ou à la traîne vous attraperez de très nombreux thons, des mérous, des truites de mer, des carangues, des carpes rouges, des courbines, d’impressionnants coryphènes…

La pêche au lancer sera quant à elle idéale dans la zone rocheuse de la presqu’île du Cap-Vert et de très nombreuses truites de mer attaqueront votre leurre Rapala. C’est également sur ces fonds tortueux jonchés d’épaves en tout genre que vous pourrez pratiquer la pêche sous-marine. Poissons-perroquets, mérous ou badèches abondent entre les rochers.

La pêche en mangrove est pratiquée dans le Sine-Saloum et en Casamance exclusivement. C’est la grande spécialité du Sénégal tant est rare cet écosystème d’eau saumâtre fait d’îles de palétuviers entrecroisées de milliers d’îlots de mangrove. Les espèces peuplant ces eaux sont innombrables et variées et, contrairement à la pêche en mer, il n’y a pas de saison pour la pêche en mangrove bien que la densité de poissons soit plus importante pendant la saison des pluies. Vos plus beaux combats et vos plus impressionnants trophées seront, bien sûr, les carangues, les barracudas et les carpes rouges.

A la découverte de la faune et de la flore

Randonnées et safari. Les adeptes de la marche à pied seront servis. Partout il est possible de marcher, marcher et marcher encore… d’autant que le pays est finalement assez plat et que les promenades ne seront jamais très difficiles. Petit bémol cependant en pays bedik et bassari, dans le Sénégal oriental, où certaines randonnées demandent de crapahuter quelque peu. Et au bout de ces promenades, il y a souvent une belle cascade, une jolie mangrove, un petit campement sympathique. Ou tout simplement un village à découvrir.

Côté safari, attention ! Les gens qui sont déjà allés dans les parcs du Kenya, de Tanzanie ou d’Afrique du Sud vont être très déçus… On trouve quand même quelques girafes importées d’Afrique du Sud – et qui semblent plutôt se plaire dans le pays, puisqu’elles se sont reproduites dans une réserve privée à Bandia. Et les éléphants ? Depuis 2015, dans le Parc national du Niokolo Koba, on ne croise plus que les traces laissées par leur passage. Mais par chance et patience, on pourra observer quelques lions s'abreuvant dans la rivière ou en pleine sieste. Sinon, on se consolera avec les singes, antilopes, gazelles, crocodiles, phacochères, hippopotames et toutes sortes de gros oiseaux visibles à volonté !

Birdwatching. Le Sénégal est une terre prisée des oiseaux pour ses embouchures, ses bolongs et ses marigots. Plus de 650 espèces ont été observées dont un tiers sont des oiseaux migrateurs provenant d'Europe ou d'Afrique. Les ornithologues et amateurs pourront s'adonner à leur passion au parc du Djoudj, troisième réserve ornithologique au monde, où entre décembre et avril, les oiseaux d'Europe occidentale affluent par milliers. Spectaculaire ! D'autres lieux sont propices à leur observation comme dans les bolongs du Sine-Saloum, dans la réserve naturelle de la Somone ou encore en Basse-Casamance. De manière générale, ouvrez bien les yeux autour de vous !

La chasse se pratique dans des zones réglementées et bien sûr avec des guides. La saison est ouverte de mi-décembre à fin avril. Plusieurs espèces animales et zones naturelles sont évidemment protégées et interdites à la chasse.