Mari semper altior, « Toujours plus haut grâce à la mer »... Fière devise adoptée par l'administration coloniale pour souligner la vocation portuaire d'Abidjan, du temps où celle-ci fut choisie pour devenir capitale. Mais l'ambiguïté de la phrase latine donne aussi à la formule Mari semper altior la signification « toujours plus haut que la mer » - et c'est peut-être avant tout cela qui frappe quand on arrive à Abidjan : la hauteur, la démesure, le niveau de développement et l'immensité de cette mégapole au moins quatre fois plus vaste que Paris, au moins deux fois plus peuplée. Dès la sortie de l'avion, le souffle chaud, l'humidité de l'air donnent le change : pas de doute, on est bien en Afrique ! Minute : l'Afrique, avec ce superbe aéroport climatisé, dont rien ne vient perturber l'éclatante propreté ? L'Afrique, avec cette double voie filant en droite ligne jusqu'au cœur de la ville, sans même un nid de poule pour mettre à mal les suspensions du véhicule ? Dans un premier temps, seuls les appels et les sollicitations insistantes des bagagistes et taximen agglutinés à la sortie de l'aéroport semblent correspondre à la réalité que l'on s'attendait à trouver. Mais, patience, l'Afrique est bien là, qui vit et vibre... Enserrée par des bras de lagune méandreux et blottie dans un écrin de verdure protectrice : ainsi apparaît la ville d'Abidjan lorsqu'on l'aperçoit pour la première fois par le hublot de l'avion. Le voyageur ne prendra pas tout de suite la mesure de son étendue et de sa géographie tourmentée. Une fois à terre, la cité présente les caractéristiques de n'importe quelle ville africaine : bruit et fureur, air saturé de chaleur et de poussière, bagagistes et taximen pressants s'avançant pour cueillir le nouveau venu dès sa sortie de l'aéroport... Abidjan, frénétique et chahutée, noie le béotien dans le flot incessant de ses longues artères embouteillées, qui relient entre eux les principaux secteurs de la ville, et de ses petites ruelles labyrinthiques, myriades de tentacules urbains menant toujours plus loin au cœur insoupçonné et reculé de la cité. La circulation y est dense, l'orientation incertaine. La mégapole se dérobe à la perception sous un syncrétisme architectural et social aussi déroutant que fascinant : tour à tour verticalement agressive et moderne au Plateau, alanguie et secrète dans les vallons cocodyens, industrialisée et polluée en bord de lagune ; tour à tour branchée, chic et choc dans les méandres de sa Zone 4, chaotique et exubérante dans ses quartiers lointains et populaires, là où la vie à la villageoise reprend ses droits... Abidjan est schizophrène. Sous la conduite du « Vieux père de la nation », Félix Houphouët-Boigny, la ville a connu un destin fabuleux, un développement fulgurant auquel rien ne la prédestinait. Jusqu'à la fin des années 1980, à l'instar du pays tout entier, elle constituait encore une destination privilégiée et, pour toute la sous-région, celle que l'on appelle aussi la « Perle des lagunes » incarnait l'idéal rêvé du miroir aux alouettes, plaque tournante d'énergies et de créativités cosmopolites se nourrissant et s'enrichissant mutuellement, mégapole noire et fière de l'être, carrefour où toutes les aspirations, toutes les ambitions, tous les rêves devenaient réalisables. On y trouvait alors des hôtels de classe internationale, des boîtes de nuit mythiques, des studios d'enregistrement qui n'avaient rien à envier à ceux de Londres, de Paris ou de New York ; on y tournait des films ou on venait s'y prélasser, pieds dans le sable la journée, bercé par le reflux de vagues claires déferlant sur des plages paradisiaques, tandis que la nuit vibrait toute entière aux rythmes endiablés perpétués jusqu'au petit matin par et pour une foule de fêtards hédonistes, aussi insouciants qu'insatiables. Ces dernières années, Abidjan a donné plus souvent qu'à son tour l'impression d'une maison confiée aux enfants en l'absence des parents, belle orgueilleuse malmenée vivant sur les quelques souvenirs difficilement identifiables de sa splendeur d'antan, évoqués avec une nostalgie passive par ceux qui l'avaient connue du temps où elle était plus princesse que citrouille : « Y a fohi, un jour la chance reviendra... ». Ou l'éternelle litanie du « ça va aller », gravée au fer rouge dans l'ADN des Ivoiriens. La ville, à l'instar du pays, a payé un lourd tribut aux années de tourment et si son charme indéfectible continue d'opérer, c'est avec le légitime déficit d'insouciance et de spontanéité engendré par les crises à répétition. Sous la conduite d'Alassane Ouattara, Abidjan a néanmoins repris du poil de la bête et retrouvé une attractivité qui semble s'inscrire dans la durée malgré quelques troubles sécuritaires ponctuels : « Côte d'Ivoire is back » comme on dit au pays. Pour tirer toute la substantifique moelle de cette ville, il faut aller à sa rencontre, à la fois dépouillé des préjugés colportés par les médias occidentaux et conscient de la situation de fragilité politique qui prévaut encore dans le pays ; ne pas la craindre tout en sachant rester humble et mesuré. Abidjan tout en contrastes, Abidjan la fiévreuse, l'agitée, la pressée, l'empressée, la gouailleuse. Dans la cohue chaotique et vrombissante de la circulation, on croisera aussi bien véhicules militaires et voitures gouvernementales que des 4x4 d'ONG, côtoyant la masse grouillante des taxis « pimentés », Porsche Cayenne, Hummer, voitures de sport et autres grosses berlines immatriculées « Eugène 1er grand prophète »... Pas de doute : Abidjan bouge, pour le meilleur et pour le pire ; éveille les sens du promeneur par les multiples et incessantes manifestations de son énergie et de sa vie débordantes. L'espace y est plein sans être saturé, investi par les clameurs, les couleurs et les activités de tout un chacun. Comme souvent en Afrique, la rue s'y fait spectacle, partageant l'attachante fantaisie de ses enseignes naïves et colorées, de ses fruits et légumes aux parfums capiteux, de ce quotidien sans cesse réinventé à travers mille petits métiers informels qui sacrent roi et reine l'espoir de jours meilleurs et une joie de vivre inaltérable. La parole y vibre, travestie en autant de dialectes et de langues que le pays compte d'ethnies et de communautés, mais aussi en nouchi, argot populaire de la rue devançant toujours la réalité d'une image. Parole criée, chantée, éclatée de rire, mais jamais murmurée, encore moins chuchotée ; parole par le biais de laquelle l'humour et la dérision, se faisant art et arme, désamorceront jusqu'aux situations les plus délicates. Oui, ici c'est ainsi que l'on avance, même si les inégalités persistent, souvent indécentes ; même si la guerre a entaillé la confiance collective d'une plaie béante difficilement cicatrisable et que chacun tente de conjurer son spectre cauchemardesque en répétant à l'envi la litanie qui tient le mauvais sort éloigné : « Plus jamais ça »... Abidjan, c'est tout cela et bien plus encore à la fois : vaste bouillon de culture à l'interface parfois chaotique, derrière lequel se cache une ville attachante et excessive, concentré de violence, d'énergie et d'exubérance que quelques phrases figées sur le papier ne sauraient restituer. À vous de l'apprivoiser, à moins que ce ne soit elle qui, en fin de compte, vous apprivoise...

Que visiter à ABIDJAN ?

Quand partir à ABIDJAN ?

Quand partir en Côte d'Ivoire et séjourner à Abidjan ? Comme dans de nombreux pays d'Afrique de l'Ouest, la saison touristique s'étend de décembre à avril (grande saison sèche). Hormis quelques variations régionales, pendant ces 5 mois, le climat est sec et agréable, les températures oscillant entre 25 °C et 30 °C. D'avril à juillet, c'est la grande saison des pluies, qui voit une hausse des températures et d'abondantes précipitations ; cette période est donc plutôt à proscrire, car les averses, souvent torrentielles, rendent les pistes peu praticables, pénalisant ainsi le tourisme dans certaines parties du pays (en particulier dans le nord et l'ouest). La période climatique idéale pour entreprendre un voyage reste donc celle qui recouvre les mois de décembre à avril ; cependant, la période allant de juillet à septembre, plus équilibrée au niveau des températures et des précipitations, sera recommandée pour découvrir un autre visage, vert et humide, des régions sahéliennes du pays (nord, est). A cette époque de l'année, les paysages sont en effet d'une grande beauté, car la terre, après la grande saison des pluies, se retrouve couverte d'un manteau de végétation luxuriante qui contraste singulièrement avec la sécheresse poussiéreuse en vigueur le reste du temps.

Abidjan attire les cinéphiles en programmant plusieurs festivals : le Festival Clap-Ivoire, le Festival du film espagnol, le FESNACI, le Festival du court-métrage (FICA), le Festival du cinéma israélien d'Abidjan, etc.

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Météo en ce moment

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Météo à l'année

Abidjan a un climat de type sous-équatorial, chaud et humide, avec une température moyenne de 27 °C et un degré d'hygrométrie moyen supérieur à 80 %, une grande saison des pluies (mai-juin-juillet), une petite saison des pluies (septembre-novembre) et deux saisons sèches. Lors de la saison des pluies, il peut pleuvoir pendant plusieurs jours de suite ou alors, lors d'épisodes orageux impressionnants, intensément pendant une heure, avant le retour du soleil.

Janv.
23° / 30°
Feb.
24° / 31°
Mars
24° / 31°
Avr.
24° / 31°
Mai
24° / 31°
Juin
23° / 29°
Juill.
23° / 28°
Août
22° / 27°
Sept.
22° / 28°
Oct.
23° / 29°
Nov.
24° / 30°
Déc.
24° / 30°
Budget

La monnaie est le franc (FCFA) d’Afrique de l’Ouest. Mieux vaut le savoir, le manque de monnaie est une vraie plaie en Côte d'Ivoire et il pourra parfois être difficile de trouver à « casser » un gros billet (10 000 FCFA). Au niveau budget, la Côte d'Ivoire est une destination assez chère. A Abidjan, vivre à l'occidentale coûte à peine moins cher qu'à Paris.

Formalités

En plus d'un passeport encore valide pour une durée de six mois minimum après la date de retour, un visa biométrique pour la Côte d'Ivoire est nécessaire (hors ressortissants CEDEAO). Un permis de conduire international et une assurance automobile sont obligatoires pour pouvoir conduire un véhicule sur le territoire ivoirien. Sachez que la zone est politiquement et militairement instable, renseignez-vous avant votre départ auprès du ministère des Affaires étrangères de votre pays.

Santé

Prévoir un traitement contre le paludisme, se faire vacciner contre la fièvre jaune (le vaccin est obligatoire). Les vaccins contre le tétanos, la diphtérie et l'hépatite A sont indispensables et il est également fortement conseillé de se prémunir contre l'hépatite B, la fièvre typhoïde, la poliomyélite et les méningites A et C. Autre gros souci : l'eau. Celle-ci n'est pas potable, alors pensez à la purifier avec des pastilles, ou achetez des bouteilles d'eau minérale. Pensez à faire un stock de médicaments utiles avant de partir : anti-diarrhéique (avec et sans fièvre) et anti-vomitif pour le mal des transports par exemple. Si la nourriture est excellente au niveau du goût, elle n'est pas toujours préparée dans de bonnes conditions d'hygiène. Gare à la tourista. Enfin, protégez-vous du soleil. Attention aussi au phénomène de « barre » qui affecte pratiquement tout le littoral du golfe de Guinée et oblige à une grande vigilance lors des baignades.

Comment partir à ABIDJAN ? Nos conseils & astuces

De nombreux séjours organisés sont proposés pour découvrir la Côte d'Ivoire : découverte de la nature ivoirienne, observation d'éléphants et de chimpanzés, séjours solidaires, séjours écotouristiques, séjours balnéaires, combinés, circuits en 4x4, séjours en immersion avec les populations locales... L'offre est variée !

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Vous pouvez tout à fait partir seul en Côte d'Ivoire. Il est conseillé de réserver vos billets d'avion et hébergements à l'avance. Cela vous facilitera grandement le voyage. Si la Côte d'Ivoire est globalement un pays sûr, n'oubliez pas qu'il s'agit d'un pays relativement pauvre et où vos richesses peuvent attirer la convoitise : soyez vigilant. Être accompagné d'un guide local peut s'avérer utile, notamment pour " affronter " les pistes africaines.

La découverte du pays se fait essentiellement en véhicule privé (standard ou 4x4) ou par le biais des transports en commun (bus, gbaka, taxi-brousse). Localement, on peut aussi utiliser les deux-roues, motorisés ou non (et malgré tout plutôt déconseillés si l'on tient compte de l'état des routes et de la manière de conduire de nombreux Ivoiriens), la pinasse, la pirogue, ou tout simplement à pied.

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Photos et images d'ABIDJAN

Préparation de l'attiéké en bord de lagune. Elodie VERMEIL
Cathédrale d'Abidjan. Jean-Paul LABOURDETTE
Une vue du boulevard lagunaire depuis l'hôtel Pullman. Au fond, la cathédrale Saint-Paul. Christian VERMEIL
En bas de l'hôtel Ivoire s'étend le village lagunaire de Blokosso. Elodie VERMEIL
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