Située au confluent de la Marne et du Petit Morin, La Ferté-sous-Jouarre avec sa halte fluviale est une ville bien agréable où il fait bon s'arrêter. La ville tint d'abord son nom d'une forteresse, depuis détruite, dont les murailles étaient bordées par la Marne. Quant au nom que l'on lui connait aujourd'hui, il lui vint de sa position géographique, d'ailleurs dominée par l'abbaye. Capitale mondiale de la pierre meulière, cette industrie lui donna dès le XVIe siècle un rayonnement dans le monde entier grâce à la qualité de sa pierre et au savoir-faire de ses meuliers. A la veille de la Révolution, l'industrie meulière occupait 3 000 ouvriers environ, hommes, femmes et enfants, que l'on surnommait " les mains bleues " à cause du silex qui pénétrait les chairs. Au milieu du XIXe siècle, on comptait 23 entreprises meulières à la Ferté-sous-Jouarre qui produisait annuellement plus de 20 000 meules. C'est aussi à cette période que commence le déclin de l'industrie meulière avec l'apparition de grands moulins industriels qui utilisaient un nouveau système de mouture. Une grande grève lancée par les ouvriers meuliers, épuisés par un travail très laborieux - l'espérance de vie ne dépassait pas 45 ans - et la Première Guerre mondiale ont fini par engendrer la chute de cette industrie, pourtant si prospère. La pierre meulière fut également utilisée pour la construction des maisons, notamment tout le long du val de Marne. Et aujourd'hui encore, cet héritage meulier est bien visible sur l'ensemble de la ville.