Une faune diversifiée et préservée

Où que vous soyez dans l’Ouest canadien, la faune fait partie intégrante du décor et les habitants ont bien intégré le principe du vivre ensemble.

Les mammifères

Pour découvrir qui se cache derrière la faune de l’Ouest canadien, direction le Zoo de Calgary, l’un des plus grands et le plus visité du Canada. Les plus aventuriers se dirigeront tout droit vers les Parcs nationaux des Rocheuses, classés au patrimoine mondial de l’Unesco dont Jasper, Banff, Yoho, Kootenay pour arpenter les sentiers bucoliques qui sillonnent les plus beaux paysages du monde. Great Divide Nature Interpretation propose des excursions guidées à l’intérieur des parcs au cœur de la biodiversité.

Plus au nord, Yukon Wildlife preserve, une réserve faunique où vous pourrez observer de près des bisons, des wapitis, et d’autres animaux sauvages du Grand Nord.

Les Rocheuses abritent une large population animale. Parmi les espèces les plus imposantes, on retrouve les cervidés tels que l’orignal, l’élan (ou wapiti), le cerf, le chevreuil, mais aussi le caribou. Les carnassiers dont le loup, l’ours, le carcajou (ou glouton) peuplent la région. L’estimation actuelle est de quelques milliers de loups, se répartissant de l’Alaska au nord de la Colombie-Britannique.  Cet habitant joue un rôle essentiel dans le maintien des populations en éliminant les sujets les plus faibles. Yamnuska Wolfdog Sanctuary regroupe plusieurs loups secourus et propose des interprétations guidées et interactives.  

La chèvre des montagnes Rocheuses et le mouflon de Dall vivent en haute montagne. Ils sont facilement discernables l’été, lorsque la couleur blanche de leur pelage se détache des parois rocheuses. Le parc provincial du lac Muncho, en Colombie-Britannique, est un lieu de prédilection pour les voir. N’oublions pas les petits animaux à fourrure tels que la marmotte, le castor et la martre, de la famille des mustélidés, dont la fourrure varie du fauve au noir. L’Ouest du Canada compte trois espèces d’ours : l’ours polaire, l’ours brun ou grizzly et l’ours noir, ces deux derniers possédant des populations bien établies. Rien que le Yukon compte environ 15 000 grizzlys répartis sur l’ensemble du territoire. Leur régime alimentaire est composé à 80 % de végétaux qu’ils complètent avec du saumon, des rongeurs, des charognes et plus rarement des élans ou des caribous. Il est possible d’observer les grizzlis au lac Moraine où ils errent fréquemment. D’autres carnivores sont présents comme le lynx, le renard, le coyote pour ne citer que les plus connus. Le renard se retrouve un peu partout et il n’est pas difficile de l’apercevoir au sein des parcs.

La faune marine 

En Colombie-Britannique, la côte pacifique offre un large panel de mammifères marins notables tels que les baleines, orques ou épaulards, phoques, lions de mer, marsouins. Le meilleur moyen de les observer est de partir en croisière à leur rencontre avec la compagnie Prince of Whales sur l’île de Vancouver. Les mammifères marins sont l’attraction principale de la côte du Pacifique Nord-Ouest pour l’observation de la faune, et l’aquarium de Vancouver, le plus grand du pays, témoigne de leur présence active sur les lieux. Ne manquez pas la réserve nationale de Pacific Rim, un milieu marin et forestier dans les montagnes de la côte du Pacifique. L’orque est certainement le plus emblématique des mammifères marins de la côte nord-ouest. Adulé par certaines tribus indiennes, ce maître des océans vit essentiellement le long des côtes de la Colombie-Britannique. Son recensement (partiel) fait état de 750 individus répartis en plusieurs dizaines de groupes, la majorité séjournant dans le Prince William Sound et dans le Sud-Est. Il ne possède aucun prédateur hormis l’homme et se nourrit principalement de poissons. Les phoques, lions de mer, loutres de mer peuvent faire partie de son alimentation mais de façon moins régulière. On peut en observer le long de l’île de Vancouver. Les baleines grises sont également très présentes et viennent en mer de Béring, après avoir mis bas dans la Baja californienne. Ce périple leur fait parcourir environ 16 000 km par an. Avec une taille pouvant atteindre 15 m et un poids de 41 tonnes, la baleine grise va jusqu’en Alaska pour trouver une nourriture de choix constituée de crustacés vivant dans la vase qu’elle filtre grâce à ses fanons. La consommation moyenne d’une baleine grise par jour est de 1 200 kg de crustacés, ce qui représente une consommation de 18 tonnes par baleine lors de son passage en Alaska. Les autres animaux marins comme le veau marin, l’otarie à fourrure, le phoque barbu, le phoque rubané, le phoque marbré, le phoque largué, le lion de mer, la loutre de mer vivent également entre les côtes de l’Alaska et de la Colombie-Britannique, en plus ou moins grand nombre. Il est donc difficile de passer à côté de la faune marine lorsque l’on se rend sur la côte. Du côté des rivières, elle abonde dans les provinces de l’Ouest canadien. Peuplées de saumons, d’esturgeons, de truites, elles constituent l’alimentation de nombreux animaux, tels que les ours, en plus de jouer un rôle essentiel sur la biodiversité. Chaque espèce s’adapte à un milieu bien défini dépendant de la végétation, du débit de l’eau ainsi que de la température.

Les oiseaux

Les oiseaux ne manquent pas de survoler ces grands espaces et traversent des étapes très périlleuses tout au long de leur vie. Le geai bleu, le moucherolle à côtés olive, l’engoulevent d’Amérique sont identifiables dans les Rocheuses.

L’emblématique pygargue à tête blanche hiverne à Squamish, considérée comme capitale mondiale de l’aigle. Le parc provincial Brackendale Eagles permet l’observation de milliers d’oiseaux dont le pygargue à tête blanche de fin novembre à janvier, attiré par les rivières poissonneuses Squamish et Cheakamus.

Le harfang des neiges, aussi appelé ookpik par les Inuits, affectionne les prairies lors de son hivernation. De la famille des strigidés, il se reproduit et vit principalement dans la toundra. La réserve nationale de Pacific Rim compte plus de 300 espèces d’oiseaux, migrant parfois depuis l’Amérique latine. Cette réserve se trouve sur la voie migratoire du Pacifique. Afin de se donner la chance de voir des oiseaux migrateurs comme le harfang des neiges, il est conseillé de se rendre sur les lieux de septembre à février. La sauvagine ainsi que de nombreux autres oiseaux se regroupent au cœur de cette réserve faunique.

Le lac Vermillon est une zone convoitée, source de nourriture pour le pygargue et le héron.

Visitez également l’Archipel de Haida Gwaii abritant, en plus de ses nombreux mammifères marins et de son importante population d’ours noir (environ 10 000 représentants), la plus importante concentration de faucons pèlerins en Amérique du Nord, mais aussi d’autres oiseaux mentionnés ci-dessus tels que le héron ou, plus majestueux, l’aigle à tête blanche, aussi appelé le pygargue à tête blanche.

Chacun de ces êtres vivants joue un rôle essentiel au sein de la biodiversité et régule l’équilibre entre les proies et les prédateurs. Les nombreuses réserves fauniques et centres d’interprétation cités ci-dessus démontrent l’importance des animaux qui participent au maintien des habitats et à leurs milieux de vie.

Les principales zones de végétation

La majeure partie du Canada est couverte de grandes forêts. Sur les sols pauvres poussent le pin blanc et le chêne. Sur les sols riches des hautes terres, qui sont souvent devenus agricoles, poussent des bois durs, l’érable à sucre, le hêtre à grandes feuilles, le bouleau, ainsi qu’un bois mou, la pruche. Sur les basses terres humides poussent l’orme, le frêne, l’érable rouge et le thuya. Plus on monte en latitude, plus les conifères se mêlent aux feuillus et, déjà, dans la forêt nordique, abondent le sapin baumier et l’épinette.

Capable de s’adapter aux diverses conditions climatiques mais aussi aux changements physiographiques et géologiques divers, la végétation de l’ouest du Canada est somptueuse et variée. D’ouest en est, de la côte pacifique aux prairies, l’Ouest canadien passe par plusieurs zones de végétation différentes.

Zone côtière

La forêt pluviale côtière tempérée de la Colombie-Britannique, aussi appelée Rainforest en anglais, représente près de 25 % des forêts pluviales tempérées du monde. Des végétaux luxuriants abondent dans ces forêts. Au niveau des arbres, on y trouve des conifères (thuya géant, cyprès jaune, douglas de Menzies, épinette de Sitka) principalement couverts de mousse. La forêt pluviale abrite de nombreux écosystèmes allant des mammifères aux oiseaux, sans oublier les poissons qui vivent dans les rivières. La forêt pluviale du grand ours, Great Bear Rainforest, vaut le détour ainsi que le Mcmillan provincial park exposant majestueusement ses arbres dont certains sont âgés de 1 000 ans. Un incontournable reste le West coast trail sur l’île de Vancouver, sentier mondialement connu à Pacific Rim.

Zone montagnarde

La zone montagnarde se divise en trois zones principales distinctes :

·La zone subalpine comprend de grandes forêts de conifères. La période de végétation de cet espace se fait pendant l’été. L’hiver, les plantes sont couvertes par la neige qui fait office d’isolant. Des fleurs sauvages, l’airelle, le rhododendron à fleurs blanches parsèment les lieux. Outre l'humidité présente dans le sol, la taïga est sillonnée d'une infinité de plans d'eau, les uns un peu plus hauts que les autres, qui communiquent : c'est un jeu de lacs dont l'eau se déverse par niveaux de l'un à l'autre pour aboutir à des rivières, puis à la mer. Les innombrables rivières, souvent longues et larges, fonctionnent aussi comme des escaliers : de grandes étendues d'eau entrecoupées de rapides et de chutes. Lacs et rivières permettent l'existence de très nombreux milieux humides, étendues d'eaux peu profondes liées au sol qui les accueille : étangs entourés de végétation, tourbières, marécages et marais d'eau douce ou salée. Le parc national des Glaciers abrite une forêt de conifères typique de l'intérieur de la Colombie-Britannique, et des glaciers permanents. Le parc national du Mont-Revelstoke abrite une forêt de thuyas, espèce de conifères aussi appelée cèdre rouge de l’ouest, de mille ans et des montagnes spectaculaires.

Lorsque l’on passe de la zone subalpine à la zone alpine, la forêt devient de plus en plus rare. La taïga disparaît peu à peu au profit de la toundra arctique en raison du climat plus froid et plus sec pour laisser place à des plantes rampantes comme le lichen et à un sol spongieux et couvert de mousses épaisses.

·La zone alpine connaît une période de végétation très courte. Le lichen qui pousse sur la roche, le sol et les arbres, et la mousse sont les principales plantes qui peuplent la zone alpine. Ces écosystèmes représentent une source d’aliments pour beaucoup d’animaux dont le caribou. On y trouve les fleurs sauvages nommées cassiope blanche, campanule tomenteuse, silène acaule, dryade à huit pétales. Les seuls arbres qui subsistent sont les épineux, ainsi que les pins à écorce blanche que l’on peut admirer sur les côtes rocheuses au sommet du mont Sulphur à Banff.

·Les déserts de glace et les montagnes de l'Arctique canadien constituent des milieux pratiquement privés de vie. Le sol, uniquement glaciaire, interdit toute flore et donc toute faune, tandis que les vents violents et l'altitude s'ajoutent aux rigueurs du climat polaire. Ces milieux sont protégés dans le parc national Auyuittuq, qui englobe la calotte glaciaire de Penny, dans l'île de Baffin située au sein du territoire Nunavut.

Zone des grandes plaines de l’Alberta et ses Badlands

A l'ouest, dans le sud du Manitoba, de la province Saskatchewan et de l'Alberta, les grandes plaines du centre des États-Unis atteignent leur limite septentrionale. Les étendues de prairies ont peu à peu disparu devant les champs. Symbole de ces immensités, le bison ne vit plus en liberté que dans le parc national Wood Buffalo, au nord de l'Alberta, où sa population augmente. Ce parc constitue aussi l'unique site de nidification de la grue blanche d'Amérique, qui a failli disparaître. La forêt-parc à trembles canadienne regroupe des peupliers faux trembles. C’est la zone de transition par excellence entre la forêt boréale au nord de l’Alberta et les prairies du sud. Les inondations périodiques sont vitales pour les prairies et rendent leur sol fertile.

Les contreforts sont de hautes collines à l’est des Rocheuses occupées par la forêt boréale qui transforme le paysage entre les montagnes au nord de l’Alberta et cette région. Plus au sud de l’Alberta, le contraste est frappant puisque l’on passe subitement des montagnes aux prairies. La route de Banff à Calgary démontre cette transition brutale.

Enfin, les Badlands, la région du centre-est de l’Alberta très aride où les cactus poussent et les dinosaures vivaient autrefois. Paysage lunaire hors du commun, le parc provincial Drumheller, où a été retrouvé le plus grand nombre d’ossements de dinosaures au monde, et le HorseShoe Canyon, creusé et façonné par les glaciers occupant le territoire autrefois, sont deux sites incontournables pour un voyage dans l’Ouest canadien.

Les enjeux et risques actuels

Les espèces en voie de disparition

·Le caribou des bois diminue considérablement face au manque d’habitat et aux changements dans les populations de prédateurs. Grand seigneur de la toundra, il est présent au Yukon et en Alaska. Il vit en harde et migre le plus souvent au printemps.

·Le morse migre également, mais reste entre les côtes russes et américaines dans les mers de Béring et de Chukchi. Sa population actuelle est d’environ 20 000 individus, cependant les scientifiques sont particulièrement inquiets depuis une dizaine d’années car les naissances sont faibles. Aucune explication n’a pour le moment été avancée.

·Le carcajou est de moins en moins nombreux et son taux de reproduction de plus en plus faible. Il est demandé au sein des parcs de prévenir directement les services d’autorité s’il est aperçu afin de pouvoir le retracer et étudier son cas, de plus en plus inquiétant.

·Le martinet sombre, espèce d’oiseau discrète et rare.

·Le mouflon, ou Bighorn sheep en anglais, figure parmi les populations à risque.

·Le grizzli, repoussé sans cesse depuis des générations. Il occupait autrefois un territoire immense allant de l’Alaska au Mexique. Sa perte d’habitat est justifiée par la présence de l’homme.

·Le pin à écorce blanche qui pousse sur le flanc des montagnes. On y trouve l’oiseau cassenoix d’Amérique qui contribue à la survie de l’arbre en plantant ses graines lorsqu’il vient pour se nourrir de son écorce. Si l’arbre venait à disparaître, alors le cassenoix disparaîtrait aussi.

Le Parc national Elk Island est un refuge important, dans les plaines de l’Alberta, ayant pour but de protéger les espèces rares ou en danger de disparition comme les populations de bisons, de wapitis et d’élans et regroupe plus de 250 espèces d’oiseaux.

Des plans de protection ingénieux et efficaces

Des ponts aménagés servant de passerelle pour la faune, des tunnels et une clôture le long de la Transcanadienne sont des infrastructures mises en place afin d’empêcher les collisions avec les animaux sur les routes. Élaboré à la suite de l’élargissement de la Transcanadienne à quatre voies en 1980, 44 passages pour animaux ont été construits dont 6 ponts ou viaducs et 38 tunnels. Une étude démontre que plus de 167 564 animaux dont les loups et les ours ont traversé ces corridors fauniques depuis 1996 dans les parcs nationaux de Banff, Yoho et Kootenay.