L’arrivée des stations de ski dans l’Ouest canadien

Des immigrants scandinaves et particulièrement norvégiens furent à l’origine du ski de fond, cross-country skiing en anglais, dans l’Ouest canadien au XIXe siècle. A l’origine vu de façon négative, comme une activité « sans intérêt », le ski s'ancra progressivement dans les mœurs à partir de 1890. Les skis, alors constitués de deux tronçons de bois, étaient appelés norwegian snowshoes. Mode de déplacement idéal pour s’aventurer dans les forêts de l’Ouest canadien, c’est à Revelstoke, à l’est de la Colombie-Britannique, que l’avènement se popularise vraiment, ville pionnière et capitale du saut à ski, ski jumping en anglais, rendu célèbre par Nels Nelson, immigrant norvégien détenant le record de saut à ski dans les années 1920. Un sentier historique lui est dédié dans la ville où se trouve le tremplin de saut à ski qui marque le début de l’histoire de ce sport de compétition. L’un des premiers clubs de ski de l’Ouest canadien est formé à Revelstoke en 1891 sous le nom de Revelstoke Ski Club. La station de ski de Revelstoke est aujourd’hui réputée dans le monde entier et le Revelstoke Museum and Archives regroupe de nombreuses informations et artefacts sur l’apparition du ski dans la région. La mise en place des stations de ski s’est instaurée dans l’Ouest canadien entre 1930 et 1950 mais le ski se pratique dans les Rocheuses depuis les années 1920, bien avant l'installation de remontées mécaniques et autres infrastructures. Les pistes fascinantes qui attirent les plus grands skieurs du monde ne manquent pas dans la région : pour ne citer qu’une infime partie de celles-ci, voici une liste non-exhaustive des plus renommées d’entre elles. En Colombie-Britannique, la station de ski Whistler Blackcomb ski resort, théâtre des Jeux olympiques de 2010, attire plus de 2 millions de skieurs chaque année, Cypress Mountain ayant joué un rôle majeur pour les épreuves de snowboarding pendant les Jeux olympiques de Vancouver. Dans les Rocheuses, les stations Lake Louise Mountain Resort, Banff Norquay et Sunshine Village ski & Snowboard Resort à Banff représentent La Mecque du ski alpin au Canada. La plupart de ces stations servent de sites d’entraînement pour les athlètes olympiques. On vient de tout le pays et du monde entier pour skier sur leurs pentes enneigées naturelles.

Le développement des sports d’hiver et leur place prépondérante dans la société

Sillonnés de milliers de kilomètres de sentiers, les parcs provinciaux, régionaux et nationaux sont de très bonnes destinations pour la pratique des sports d’hiver tels que la raquette à neige, le ski, le traîneau à chiens, etc. Le ski se décline sous différentes formes : ski de fond, de vitesse, ski acrobatique, saut à ski et ne cesse d’innover. L’héli-ski fait partie d’une des activités en plein essor qui consiste à se faire déposer en hélicoptère sur les montagnes en zones hors-pistes. HELI-SKI à Revelstoke permet la pratique de ce sport sur les montagnes Selkirk et Monashee et c’est le cas de Purcell Heli-Skiing dans les Rocheuses - expérience inédite réservée aux intermédiaires et confirmés. La pratique du vélo sur neige, appelé Fat Bike en anglais, est une activité prisée qui se répand de plus en plus. En effet, le Canada Olympic Park, complexe sportif de Calgary, propose cette activité durant la saison hivernale en plus de ses pistes de ski, à quelques minutes de la ville. Pendant l’hiver, la plupart des municipalités organisent des épreuves d’escalade sur des tours de glace éphémères, un évènement spécial et traditionnel qui se répète chaque année.

Le Canada, patrie du hockey sur glace

Le Canada affiche fièrement son sport national. Depuis le début du XXe siècle, le hockey a toujours soulevé les passions à travers le pays. Bien plus qu’un sport, c'est une religion ! Pour preuve, dès que les enfants savent marcher, on leur chausse des patins pour qu'ils aillent jouer sur l'étang ou sur la patinoire au coin de la rue, et dès qu’ils ont l’âge d’intégrer un club de sport, chaque famille espère voir leurs garçons jouer au hockey et leurs filles pratiquer le patinage artistique. De nos jours, cela semble un peu cliché puisque des équipes mixtes existent dans les deux cas. Trois équipes majeures de hockey de la Ligue Nationale de Hockey (NHL) se disputent dans l’Ouest canadien : les Canucks de Vancouver, les Flames à Calgary et les Oilers à Edmonton. Ces deux dernières sont les plus titrées de la région puisqu'elles ont remporté à cinq reprises la fameuse Coupe Stanley, notamment lorsqu'elles comptaient dans leur équipe Wayne Gretzky, considéré comme le plus grand joueur de hockey de tous les temps. Vous ne pourrez pas passer un séjour dans ces villes sans voir une affiche aux couleurs de ces équipes ou l'un de leurs joueurs dans une publicité télévisée.  Scotiabank saddledome à Calgary est le lieu d’accueil des Flames, et Rogers Place à Edmonton pour l’équipe des Oilers. Les billets sont certes onéreux mais l’atmosphère festive et le match valent ce coût.

Le curling, un sport national en deuxième position

Le curling, moins connu que le hockey sur glace car moins impressionnant et moins médiatisé à l'étranger, n'en reste pas moins un sport national au Canada. Ce sport, figurant aux Jeux olympiques d’hiver, consiste à lancer une pierre de granite d'une vingtaine de kilos sur une patinoire (dans un couloir), un peu comme au bowling ou à la pétanque, avec l’objectif d’atteindre une cible. Une fois le lancer effectué, les coéquipiers (les balayeurs) doivent frotter la glace pour tenter de faire progresser la pierre encore plus loin, ou la faire dévier de quelques centimètres jusqu'au but.

Les Jeux olympiques d’hiver dans l’Ouest canadien

Considéré comme un lieu de prédilection pour les JO d’hiver, l’Ouest canadien a accueilli à plusieurs reprises ces évènements historiques : Calgary en 1988, ainsi que Vancouver en 2010. L’organisation de ces Jeux et leur bon déroulement constituent un réel héritage et un boom économique pour le pays, permettant le développement des infrastructures, de la ville, et de son attractivité à l’échelle mondiale. De nombreux évènements et concours mondiaux continuent d’honorer le potentiel des sports d’hiver de la région. Le Canada’s Sport Hall of Fame situé dans le parc olympique de Calgary est un musée consacré aux athlètes du Canada relatant les faits de ces héros qui marquèrent l’histoire du pays. Enfin, ne manquez pas le Whistler Museum pour en apprendre davantage sur les Jeux olympiques de Vancouver.

Les chiens de traîneau, une pratique historique prisée pour le tourisme

Une pratique ancestrale. Expérience hivernale privilégiée dans l’Ouest canadien, la pratique du traîneau à chiens remonte à plusieurs millénaires. Invention des peuples du nord pour faciliter leur mode de déplacement à travers le Grand-Nord, les peuples autochtones exploraient déjà les contrées sauvages avec leurs fidèles alliés à la recherche de nouvelles zones de chasse. Partenaires efficaces pour les trappeurs, ils utilisaient les chiens pour déposer leurs pièges et capturer les petits animaux à fourrure. Née dans le Yukon au Canada, cette pratique s’est popularisée avec la ruée vers l’or du Klondike (1896-1899), lorsque des milliers d’hommes utilisèrent cette aide précieuse pour traverser certaines zones inaccessibles autrement. Les chiens, ces héros historiques, pouvaient parcourir des heures de route sous des conditions climatiques extrêmes et jouaient un rôle majeur pour le transport de marchandises, la délivrance de médicaments, le rapatriement des hommes, ainsi que la distribution du courrier, de Skagway à Dawson notamment. A tort, ces bêtes à poils n’ont pas toujours été traitées de manière douce et pourtant elles étaient si indispensables à l’homme, avant que celui-ci ne remplace ce moyen de locomotion par les motoneiges dans les années 1970. Sauveurs et messagers, ces héros ont marqué les esprits. De nombreux films et écrits les honorent. Jack London est l’écrivain le plus célèbre qui retrace merveilleusement bien, dans son ouvrage L’Appel de la forêt, l’histoire de Buck, chien choyé de Californie contraint de se retrouver dans le Grand-Nord aux côtés des redoutables chercheurs d’or.

Attelage des traîneaux à chiens. Différentes races de chiens sont utilisées pour l’attelage du traîneau, parmi celles-ci figurent le husky de Sibérie, le malamute d’Alaska, le samoyède, et le groelandais. Ne craignant pas le froid et pouvant supporter des températures de -50 à 30 degrés, ils sont capables de parcourir une distance de 30 km par heure en moyenne. Le musher tient lui aussi une place capitale dans ce sport d’équipe : il peut aider ses chiens lors d’une pente raide en courant à côté du traîneau, contrôler la vitesse en freinant dans les descentes, encourager et guider la meute entraînée à plusieurs ordres de direction. La ligne de trait doit toujours être tendue afin de ne pas heurter les chiens et d’éviter de faire chavirer le traîneau. L’attelage comprend généralement six chiens attachés avec l’aide d’un harnais. L’attelage le plus fréquent au Canada est le tandem de part et d’autre de la ligne de trait. La position des chiens est extrêmement importante : en première ligne se trouvent les lead dogs, généralement les chiens les plus obéissants. En deuxième rang se trouvent les swing dogs, ceux qui rythment la course, en troisième rang les team dogs, et enfin les wheel dogs, devant le traîneau, chiens les plus robustes capables d’endosser les coups, généralement des mâles.

Une activité féerique prisée pour le tourisme et la course de chiens de traîneaux. Désormais, les traîneaux à chiens sont principalement utilisés à des fins touristiques, bien que des mushers choisissent volontairement de perpétuer cette pratique ancestrale pour leurs déplacements dans le Grand-Nord. Qui plus est, le traîneau à chiens est utilisé par les mushers, conducteurs de traîneaux, qui participent aux grandes courses du Yukon et de l'Alaska. D’un point de vue touristique, l'expérience est généralement onéreuse mais le plaisir qui en découle vaut largement le coup. Les balades de chiens de traîneau vous combleront de surprises à divers endroits de l’Ouest canadien : Alayuk Adventures au Yukon et Kingmik Dog Sled Tours au sein du parc national de Banff. Le sentier Great Divide est une balade populaire et l’une des plus abordables. Décor féerique et expérience inoubliable à condition d’être bien emmitouflé. Que vous souhaitiez profiter d’un confort ultime sur le traîneau appréciant le silence uniquement rompu par le vacarme des chiens, ou que vous souhaitiez vous mettre dans la peau d’un musher, l’aventure n’attend que vous, alors enfilez vos bottes, votre parka et en avant mush ! Les excursions en traîneau à chiens varient d’une heure à une demi-journée et peuvent s’étendre sur plusieurs jours afin de savourer l’aventure nordique pleinement. Ces longs périples de deux jours offrent la possibilité de bivouaquer, et certaines compagnies proposent de dormir dans des igloos ou de vivre l’expérience en tente. Des règles strictes doivent être suivies à la lettre pour la sécurité de tous, il va sans dire. La saison va généralement de novembre à avril lorsque la neige épaisse recouvre le territoire. Pour la petite histoire, le terme mush est une déformation du français marche, utilisé pour signifier « conduire un traîneau à chiens ». En 1860, les mushers de toutes les nationalités dressaient toujours leurs chiens en français.

Du côté des courses internationales, celles-ci amènent des athlètes du monde entier pour concourir dans les terres du Grand-Nord, de l’Alaska et du Yukon. La toute première course de traîneau à chiens au monde, la All Alaska Sweepstakes, fut organisée en 1908, en Alaska.  L’une des plus difficiles au monde, l'exemple même de l'amour que portent les Canadiens à l'aventure dans les grands espaces, est la Yukon Quest, très attendue chaque année au mois de février. Elle retrace la piste empruntée par les chercheurs d’or sur 1 600 km, reliant Fairbanks (Alaska) à Whitehorse (Yukon), soit l’équivalent de onze heures de trajet en voiture. Ce sport de traîne, figurant parmi les plus grands sports de compétition, demande beaucoup d’entraînement, de la communication, mais aussi une bonne dose de concentration et de précision.