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Ours de l'Est dans le parc provincial d'Algonquin ©  Cloudtail - stock.adobe.com.jpg
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Les côtes Pacifique et Atlantique

Elles accueillent d'innombrables oiseaux de mer, dont le Macareux moine et le Fou de Bassan dans l'est et le Starique du Cassin et le Pygargue à tête blanche dans l'ouest, sans oublier les nombreux mammifères marins, souvent menacés. On pense notamment au béluga qui fréquente l'estuaire et le golfe du Saint-Laurent ou encore à l'orque qui vit au large de la côte Pacifique. Les plus belles côtes sont protégées par des aires de conservation comme le parc national Forillon, au Québec, où l'on peut facilement observer plusieurs espèces de baleines, ou la réserve de parc national Pacific Rim, sur l'île de Vancouver, qui abrite des loutres de mer, espèce en danger de disparition, des baleines grises et des otaries. Nos destinations préférées pour observer ces majestueux mammifères marins sont Tofino et Telegraph Cove en Colombie-Britannique, Churchill au Manitoba, Tadoussac au Québec, St. Andrews au Nouveau-Brunswick, le secteur du parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton en Nouvelle-Écosse et Twillingate à Terre-Neuve.
Le long de l'océan Pacifique s'étend la forêt pluviale côtière tempérée et ses végétaux luxuriants. Au niveau des arbres, on y trouve des conifères (thuya géant, cyprès jaune, douglas de Menzies, épinette de Sitka) principalement couverts de mousse. La forêt pluviale abrite de nombreux écosystèmes allant des mammifères aux oiseaux, sans oublier les poissons qui vivent dans les rivières. La forêt pluviale du grand ours (Great Bear Rainforest) vaut le détour, sans oublier l'incontournable West Coast Trail sur l'île de Vancouver, exposant toutes deux leurs arbres dont certains sont âgés de 1 000 ans. Dans l'est du pays, la zone boréale occupe la majeure partie des côtes le long du golfe du Saint-Laurent et de l'Atlantique, alors que la forêt acadienne recouvre le Nouveau-Brunswick, l'Île-du-Prince-Édouard et la Nouvelle-Écosse. On y trouve toutes sortes d'espèces comme le hêtre américain, le chêne rouge, l'orme blanc, l'épinette noire, le sapin baumier, la pruche et l'érable à sucre, qu'on ira entre autres admirer au parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton, en Nouvelle-Écosse.

Les chaînes de montagnes de l'Ouest canadien

Elles sont composées des montagnes Rocheuses en Colombie-Britannique et en Alberta, puis au nord vers l'Alaska, le Yukon et les Territoires du Nord-Ouest, des monts Mackenzie et des montagnes Columbia. Plusieurs types de forêts couvrent ce grand territoire, à commencer par la forêt montagnarde, bien installée sur le plateau central de la Colombie-Britannique, sans oublier une partie de la région des Kootenays et plusieurs vallées près de l'Alberta. Le sapin Douglas, le pin tordu latifolié et le peuplier faux-tremble figurent parmi les arbres les plus communs, mais aussi l'épinette blanche ou encore le sapin subalpin. Puis, entre le plateau central de la Colombie-Britannique et les montagnes Rocheuses, vient la forêt du Columbia, semblable à la région côtière avec ses impressionnants conifères. Les montagnes Rocheuses sont, quant à elle, recouvertes de la forêt subalpine caractérisée par les conifères. Des fleurs sauvages, l'airelle, le rhododendron à fleurs blanches parsèment les lieux. Outre l'humidité présente dans le sol, la forêt subalpine est sillonnée d'une infinité de plans d'eau, permettant l'existence de très nombreux milieux humides : étangs entourés de végétation, tourbières, marécages et marais d'eau douce ou salée. Les Rocheuses sont aussi le territoire du mouflon, du cerf, du wapiti, du caribou, de l'orignal, de l'ours, du carcajou, du loup, des petits animaux à fourrure, etc. et, dans les régions reculées, comme au lac Moraine à Banff, ainsi qu'au Yukon, on peut y apercevoir l'imposant grizzli. Plus au nord, la forêt boréale et la toundra prennent le dessus. Nombreux parcs provinciaux et nationaux visent à protéger ce joyau que sont les Rocheuses canadiennes, dont les plus connus, ceux de Banff et de Jasper, tous deux en Alberta, ou encore Kootenay et Yoho en Colombie-Britannique.

Les Badlands d'Alberta et les grandes plaines du Centre

Les fameux Badlands, c'est cette région du centre-est de l'Alberta très aride où les cactus poussent et où les dinosaures vivaient autrefois. Paysage lunaire hors du commun, le Dinosaur Provincial Park, où a été retrouvé le plus grand nombre d'ossements de dinosaures au monde, et le Horseshoe Canyon, creusé et façonné par les glaciers occupant autrefois le territoire, sont deux sites incontournables à Drumheller en Alberta, tout comme le Royal Tyrell Museum of Paleontology également à Drumheller et le T.rex Discovery Centre à Eastend en Saskatchewan, tous deux braquant les projecteurs sur l'étude des dinosaures et leur milieu.
Dans le sud de l'Alberta, de la Saskatchewan et du Manitoba, les grandes plaines du centre des États-Unis atteignent leur limite septentrionale. Les étendues de prairies ont peu à peu disparu devant les champs. Symbole de ces immensités, le bison vit entre autres en liberté dans certains parcs nationaux, notamment ceux de Banff, Elk Island et de Wood Buffalo en Alberta, et des Prairies dans le sud de la Saskatchewan. On peut également admirer ces grands bovidés ruminants dans leur enclos du parc national du Mont-Riding, au Manitoba. Le parc Wood Buffalo constitue aussi l'unique site de nidification de la grue blanche d'Amérique, qui a failli disparaître. Sinon, la grande star des plaines est le chien de prairie, un petit rongeur qui peut entre autres s'observer au parc national des Prairies. Ce parc est d'ailleurs un must, lui qui protège l'une des rares prairies naturelles ayant survécu sur le continent.

La forêt des Grands Lacs et du Saint-Laurent

Elle parcourt le sud de l'Ontario et du Québec, s'étirant à l'ouest du lac Supérieur, le long de la frontière avec l'État du Minnesota, jusqu'à la péninsule gaspésienne et le golfe du Saint-Laurent. Sur les sols pauvres poussent le pin blanc et le chêne, alors que sur les sols riches des hautes-terres, souvent devenus agricoles, poussent des bois durs, l'érable à sucre, le hêtre à grandes feuilles, le bouleau, ainsi qu'un bois mou, la pruche. Sur les basses-terres humides poussent l'orme, le frêne, l'érable rouge et le thuya occidental. Plus on monte en latitude, plus les conifères se mélangent aux feuillus. C'est la forêt de feuillus qui, en automne, s'embrase : les feuilles prennent avant leur chute des couleurs enchanteresses.
Cette région est le royaume du grand pic et divers oiseaux migrateurs, des petits mammifères comme le rat musqué, la loutre et le castor, des grands ondulés comme le cerf de Virginie et l'original, et des redoutables prédateurs que sont le loup et l'ours noir. Ces deux derniers sont la figure de proue du parc provincial Algonquin en Ontario, particulièrement le loup de l'Est, une espèce menacée pour qui le parc constitue l'un des derniers refuges où il n'est pas traqué. Et comme le hurlement du loup a toujours enfiévré l'être humain, vous pourrez entendre cette complainte bouleversante en compagnie des guides du parc en soirée l'été, question de découvrir ce noble et inquiétant personnage des forêts.
On ne pourrait passer sous silence la plus petite région forestière du pays, royaume de la forêt décidue (aussi appelée forêt de feuillus). Elle longe les rives des lacs Ontario et Érié et est aussi présente dans le secteur sud du lac Huron, en Ontario. Dominée par l'agriculture et les zones urbaines, sur près de 3 millions d'hectares, c'est dans cette région que l'on retrouve le plus d'espèces d'arbres. Des espèces que l'on retrouve généralement aux États-Unis y sont présentes (noyer noir, noyer cendré, tulipier, magnolia, nyssa sylvestre, nombreux types de chênes, caryers, sassafras, gainier rouge), auxquelles s'ajoutent d'autres de la forêt mixte.
Cette région abrite également des mammifères, oiseaux, insectes, reptiles et amphibiens plutôt rares au pays, comme le petit polatouche ou encore la couleuvre obscure. Dans les environs du parc national de la Pointe-Pelée, l'observation des oiseaux est l'activité vedette et permet de voir des centaines d'espèces telles que la paruline des ruisseaux, le héron, le butor et la sauvagine. C'est par ici aussi que passe la migration du papillon monarque, un insecte emblématique de l'Amérique du Nord, très reconnaissable à l'orange intense de ses ailes cerclées et veinées de bandes noires à points blancs.

La zone boréale

De la côte est à la côte ouest du Canada, la zone boréale - aussi appelée la taïga - recouvre la majeure partie du pays et est le territoire de nombreux animaux. Un habitant caractéristique en est l'élan, que les Canadiens appellent orignal, reconnaissable à ses larges andouillers. Le plus grand des cervidés se nourrit de brindilles, d'arbrisseaux, de feuilles et même d'écorce. Il s'abreuve dans les multiples lacs de la forêt, où il consomme aussi des plantes aquatiques comme les nénuphars. Cette zone abrite d'autres cervidés, notamment le wapiti et le caribou des bois : ce dernier est protégé entre autres dans le parc national Jasper en Alberta et le parc national de la Gaspésie au Québec. Sur les arbres vit en outre le porc-épic du Canada, qui se nourrit principalement d'écorce.
Dans ces grands espaces, les prédateurs sont très dispersés. Le loup chasse l'orignal, mais aussi de nombreux petits mammifères et oiseaux, et régule utilement les populations de ces animaux. Le lynx du Canada, grand félin réputé pour sa vue mais aussi pour son ouïe, est étroitement lié aux populations de lièvres. Le renard roux est, au contraire, très répandu et a un régime alimentaire varié. La martre, de la famille des mustélidés, dont la fourrure varie du fauve au noir, est elle aussi omnivore, et donc moins vulnérable que les prédateurs spécialisés. Il en est de même de l'ours noir, particulièrement friand de baies, et assez familier pour fouiller les poubelles et venir voler votre pique-nique sous votre nez !
Outre l'humidité omniprésente dans le sol, la taïga est sillonnée d'une infinité de plans d'eau, les uns un peu plus hauts que les autres, qui communiquent : c'est un jeu de lacs dont l'eau se déverse par niveaux de l'un à l'autre pour aboutir à des rivières, puis à la mer. Les innombrables rivières, souvent longues et larges, fonctionnent aussi comme des escaliers : de grandes étendues d'eau entrecoupées de rapides et de chutes. Lacs et rivières permettent l'existence de très nombreux milieux humides, étendues d'eau peu profondes liées au sol qui les accueille : étangs entourés de végétation, tourbières, marécages et marais d'eau douce ou salée. Ces milieux aquatiques accueillent - excepté les tourbières - une vie importante : poissons (truites, saumons, brochets, etc.), batraciens, insectes, innombrables oiseaux d'eau. L'animal le plus caractéristique en est le castor, qui se nourrit de brindilles, d'écorces, de bouts de bois, avec une prédilection pour le bouleau, ainsi que de plantes et de baies. Il nage remarquablement bien au moyen de sa large queue plate qu'il utilise comme un gouvernail. Ses longues incisives lui permettent de construire des barrages ou des digues, des canaux pour le transport du bois et une hutte qu'il habite. Deux autres mammifères à fourrure, la loutre et le vison, sont eux aussi d'excellents nageurs.
De nombreux parcs naturels sont entièrement ou en partie constitués de taïga, tels que les parcs nationaux Nahanni dans les Territoires du Nord-Ouest, Prince Albert en Saskatchewan et d'Aiguebelle au Québec. S'ils permettent l'observation de la faune de la zone boréale, on peut aussi partir à sa rencontre dans des sites animaliers qui, en plus d'offrir éducation et interprétation, œuvrent à la conservation et à la réhabilitation de ces espèces. C'est le cas de la Yukon Wildlife Preserve au Yukon, et du Refuge Pageau et du Parc Oméga au Québec

La toundra et l'arctique canadien

Dans le Nord canadien, soit au Yukon, dans les Territoires du Nord-Ouest et au Nunavut, ainsi que l'extrême nord du Québec et du Labrador, la taïga disparaît au profit de la toundra arctique. Si quelques mélèzes isolés parviennent à pousser dans des endroits abrités, ils deviennent bien vite nains ou rampants, comme les autres arbres et arbustes : conifères aux troncs tordus, mais aussi bouleau, sorbier, thé du Labrador.
Le sol est spongieux et humide. La végétation est principalement constituée d'herbes, de mousses et de lichens qui s'accrochent au moindre rocher et aussi de multiples plantes à baies : les myrtilles, qu'on appelle bleuets au Canada, les chicoutés, les groseilles à maquereau, les airelles ou graines rouges, la camarine noire. Cette végétation très pauvre disparaît parfois, laissant nue la roche d'origine glaciaire. La toundra est aussi parsemée de petits lacs et de tourbières dotés d'une végétation particulière.
Dans ce milieu difficile, la faune est très dispersée et se retrouve dans toute la zone arctique : le renne ou caribou, le bœuf musqué, le lièvre arctique, le lemming, le loup, le renard polaire. Sur les côtes, on peut observer l'ours polaire, notamment en prenant le train de Winnipeg à Churchill, au bord de la baie d'Hudson, dans le nord du Manitoba (ceux ne pouvant se rendre aussi loin peuvent aller au Canadian Polar Bear Habitat à Cochrane, en Ontario). Parmi les oiseaux de la toundra, le courlis esquimau est en danger de disparition.
Les déserts de glace et les montagnes de l'arctique canadien constituent des milieux pratiquement privés de vie : dans les premiers, le sol, uniquement glaciaire, interdit toute flore et donc toute faune, tandis que dans les secondes, les vents violents et l'altitude s'ajoutent aux rigueurs du climat polaire. Ces milieux sont protégés dans le parc national Auyuittuq, qui englobe la calotte glaciaire de Penny sur l'île de Baffin, au Nunavut.