Les musiques et danses traditionnelles

Selon le dernier recensement de 2021 de Statistiques Canada, 5 % de la population canadienne est d’origine autochtone - c’est-à-dire issue des Premières Nations, des Métis et des Inuits. La musique et les danses jouent un rôle essentiel dans la transmission de la culture et de l'identité autochtones. Bien que les pratiques et les usages varient énormément selon les peuples, on trouve un tronc commun à tous ces usages. En général, la musique vocale des Premières Nations canadiennes est syllabique et peut être exécutée aussi bien en solo qu’en chœur et prend souvent la forme d’appel et réponse. La musique, bien que très axée autour de la voix, s’accompagne de tambours et de flûtes ou sifflets.
Épaulés par un Gouvernement Trudeau plus attentif aux minorités du pays, les peuples premiers ont progressivement gagné en visibilité au fil de la dernière décennie, ce qui a pour conséquence immédiate dans le champ culturel de propulser plus d’artistes autochtones sur le devant de la scène musicale canadienne, notamment via des festivals d'ampleur comme Innu Nikamu ou Présence Autochtone, tous deux installés au Québec.
En 2016, 2,3 % de la population québécoise était d’origine autochtone. Les principales populations autochtones présentes sont les Algonquins, les Cris, les Mohawks, les Innus et les Inuits. Leurs chants se distinguent par « l’antiphonie » (l’appel et réponse), des rythmiques complexes et l’usage de flûtes et sifflets comme instruments solistes - en plus d’une grande variété de tambours.
Parmi les artistes autochtones québécois à suivre, les plus traditionnels sont à trouver au sein du groupe de chanteurs et joueurs de tambour Black Bear. Tout simplement épatants. Un grand nom de la scène canadienne vient du Québec, à son extrême nord (le Nunavik) : Élisapie Isaac. Chantant en français, anglais et inuktitut - sa langue maternelle - les splendeurs et réalités du peuple inuit d’aujourd’hui, elle caresse aussi bien dans sa musique le folk que les tradition de sa terre natale.
Très installé également, le rappeur engagé Samian est un emblème de la scène autochtone. Issu de la Première Nation Abitibiwinni, il rappe aussi bien en français qu’en algonquin. Au nord du Québec, tous deux originaires de la réserve de Maliotenam, Florent Vollant et Shauit sont devenus, dans des genres très différents, des noms reconnus de la musique canadienne. Chacun à leur façon, il font orbiter leur musique autour d’un noyau traditionnel.
En Ontario réside 15 % de la population autochtone du pays, soit la plus forte concentration du Canada. Vivent ici principalement des Algonquins, des Cris, des Delaware, des Haudenosaunee, des Odawa, des Ojibway et des Potawatomi. Les chants de la région partagent des structures communes faites de courtes phrases itératives, de nombreux cris, de gammes pentatoniques et de rythmes simples.
Dans l’Ouest canadien, ce sont les peuples Tsimshian, Salish, Haïda, Kutenai, Athabaskan et Blackfoot qui prédominent. Et si dans l’ensemble les chants et les danses partagent une dimension sacrée, une richesse percussive et une pratique axée autour de la voix, des singularités s’affirment au sein de chaque groupe. Dans les Prairies canadiennes, terre des Blackfoot, par exemple, le chant est nasal, reconnaissable à ses aigus très fréquents et l’on croise souvent de grands tambours à double peau tandis qu’en Colombie-Britannique, territoire Tsimshian, les monophonies sont légion et les chants sont caractérisés par des rythmes complexes et déclamatoires.
Quelques artistes autochtones d’ici ont mené leur barque jusqu’à une notoriété nationale, notamment Jerry Alfred, issu de la communauté autochtone de Selkirk (au Yukon), Crystal Plamondon, artiste francophone venant d’Alberta, mélangeant sonorités traditionnelles cadiennes et chansons country, folk et pop (elle chante aussi en Cris) ou encore la fameuse Buffy Sainte-Marie, chanteuse de folk autochtone connue dans le monde entier ou presque.
Autrement, le pays propose deux beaux rendez-vous pour découvrir les musiques traditionnelles et ses artistes : Talking Stick Festival à Vancouver, un bel événement pour en apprendre davantage sur les Premières Nations, et le Calgary International Native Arts Festival, rendez-vous d’art et artisanat comprenant quelques concerts et danses.
Au Nunavut, terre inuite, on peut entendre le fameux chant de gorge nommé katajjaq. Ce chant diphonique envoûtant - et surprenant pour l’oreille profane - est ici l’apanage des femmes et se pratique originellement comme un jeu. Une artiste est célèbre pour avoir emmené cette tradition vers des esthétiques modernes : Tanya Tagaq. Cette étonnante artiste connaît un succès mondial et a été récompensée deux fois par un Prix Juno et une fois d’un Polaris Prize.
Aussi, en 2014, le très bon label américain Light in the Attic a édité la compilation Native North America, rassemblant de nombreuses chansons rares et de musiciens oubliés des Premières Nations et Inuits. Un document très précieux pour obtenir un panorama ample sur ces artistes et la manière dont ils ont embrassé la musique moderne.
Autrement, la Journée Nationale des Autochtones, célébrée chaque année le 21 juin, est un rendez-vous incontournable. Comme son nom l’indique, cette journée spéciale célèbre le patrimoine unique, la diversité culturelle et les contributions remarquables des membres des Premières Nations, des Inuits et des Métis au Canada et comprend son lot de démonstrations de pratiques traditionnelles.

La musique classique

Étant donné une histoire nationale relativement jeune, on ne peut pas parler de « tradition de la musique classique » au Canada. Les premiers opéras du Canada remontent à la fin du XVIIIe siècle avec le compositeur, poète et dramaturge Joseph Quesnel (1746-1809) et son œuvre Colas et Colinette (1790) parfois considérée comme le premier opéra d’Amérique du Nord.
Un des pionniers de la musique canadienne est le compositeur et pianiste Robert Nathaniel Dett (1882-1943). Il demeure l’un des premiers compositeurs afro-américains de l’histoire et reste remémoré pour son style unique, mélange d’influences de Samuel Coleridge-Taylor, Nadia Boulanger - avec qui il a étudié à Paris - et Dvořák, ainsi que du spiritual. Longtemps oublié, il est peu à peu redécouvert et joué ces dernières années.
Les autres compositeurs de renom interviennent longtemps après, dans le registre contemporain entre les années 1950 et 1970, avec des noms comme Pierre Mercure, Serge Garant, Gilles Tremblay ou encore le génie sombre Claude Vivier. Jacques Hétu est quant à lui le compositeur canadien le plus joué à l’étranger, un poète lyrique à la fois néoclassique et profondément moderne. Aussi, lié au mouvement minimaliste et de musique concrète, n’oublions pas de mentionner R. Murray Schafer, (presque) célèbre inventeur des concepts de paysages et d’écologie sonores qui placent l’environnement acoustique au cœur de la composition.
De tous les musiciens canadiens, le plus célèbre - et le plus impressionnant - est bien entendu le fabuleux pianiste Glenn Gould. Prodige. Talent précoce, il intègre à 14 ans l’Orchestre symphonique de Toronto (TSO) puis devient célèbre avec son interprétation d’une autre planète des Variations Goldberg de Bach (deux enregistrements en 1955 et 1981). Virtuose confinant au génie, Glenn Gould se retire pourtant brusquement de la scène (et de la vie publique) en 1964 pour se consacrer aux studios d’enregistrement. Il se concentre dès lors sur la composition ainsi que la création d’émissions radiophoniques et télévisées. Son style unique aux tempi élastiques et intenses a divisé la communauté musicale autant qu’il a fasciné le public. Véritable emblème de sa ville, l’âme de Gould est partout dans Toronto, notamment au 250 Front Street Ouest, devant les locaux de CBC Radio-Canada, où vous pouvez vous asseoir aux côtés de sa statue en bronze.
Le Canada possède également quelques autres pianistes moins célèbres mais remarquables comme Jan Lisiecki, prodige précoce qui jeune déjà jouait aux côtés des plus prestigieux ensembles symphoniques du monde, Louis Lortie, grand interprète de Chopin à la discographie pléthorique et au style piquant, Alain Lefèvre, star de son instrument, ou Marc-André Hamelin, pianiste souvent qualifié de virtuose, connu aussi pour son immense répertoire et sa passion pour les compositeurs considérés injouables.
Outre ses pianistes, le pays compte aussi quelques talents lyriques qui l’ont fait rayonner hors de ses frontières. À commencer, dès le début du XXe siècle, par la contralto Portia White (1911-1968), première chanteuse afro-canadienne à atteindre une renommée internationale. Plus tard, ce sont George London (1920-1985), baryton-basse et premier non-Russe à avoir incarné Boris Godounov au Bolchoï, Louis Quilico (1925-2000), baryton surnommé « Monsieur Rigoletto » qui a joué 25 ans d’affilée au Met de New York, son contemporain Jon Vickers, ténor puissant qui joua au même endroit pendant 27 ans dans presque 300 performances, et enfin la basse Joseph Rouleau, qui s’est produit sur les plus grandes scènes aux côtés des meilleurs.
Côté direction, la pays brille entre les mains du Québécois Walter Boudreau, icône et iconoclaste, à la tête de la Société de musique contemporaine du Québec, Peter Oundjian qui fut un temps à la tête de la symphonie de Toronto et enfin (et surtout) Yannick Nézet-Séguin, immense chef qui a bousculé et rafraîchi l’Orchestre philharmonique de Rotterdam et dirige toujours l’Orchestre de Philadelphie, un des piliers du « Big Five » américain. Mais ce n’est pas tout. Ce dernier est aussi le directeur à vie de l’Orchestre métropolitain de Montréal, réputé pour ses très bons enregistrements et officiant la plupart du temps à la Maison symphonique de la Place des Arts.
C’est d’ailleurs dans cette même salle que l’on trouve la grande entité philharmonique canadienne : l’Orchestre symphonique de Montréal. Dirigé par le grand Kent Nagano qui a imprimé sa marque entre 2006 et 2020, l’OSM est considéré comme le plus prestigieux orchestre symphonique du Canada et l’un des meilleurs d’Amérique, voire du monde. Dans la même ville, n’oublions pas non plus de mentionner I Musici, l’orchestre de chambre de Montréal, fondé en 1983 par le violoncelliste et chef d’orchestre Yuli Turovsky et composé de quinze musiciens s’illustrant dans un large répertoire allant du baroque au contemporain.
Québec, de son côté, dispose elle aussi d'un ensemble de chambre réputé mondialement : Les Violons du Roy. Spécialisé dans le répertoire classique baroque, l’orchestre ne s’interdit pas pour autant quelques détours de temps à autre par les XIXe et XXe siècles. Pour les voir, il faut se rendre dans ce beau bâtiment du Vieux Québec qu’est le Palais Montcalm, une salle fort réputée. Il est d’ailleurs toujours bon de feuilleter la programmation de ce dernier car elle est très variée.
En Ontario aussi les amateurs d’art lyrique sont chez eux. On y trouve une salle iconique, le Massey Hall, construite en 1894 (la plus ancienne du pays) accueillant des spectacles musicaux de grande qualité mais aussi des établissements plus modernes comme le Four Seasons Centre for the Performing Arts, doté d’un auditorium magnifique de plus de 2 000 places et résidence de la Canadian Opera Company, l’un des ensembles d’opéra les plus renommés d’Amérique du Nord. L’Ontario jouit aussi de quelques grands ensembles. Un des meilleurs exemples est l’Orchestre symphonique de Toronto (TSO), autrefois mené par des sommités telles que le Japonais Seiji Ozawa ou le Finlandais Jukka-Pekka Saraste, et qui se produit au Roy Thomson Hall depuis 1982.

La chanson française

Un Canadien sur cinq ayant le français comme langue maternelle, la chanson francophone est naturellement un gros marché national. Un marché d’ailleurs porté, non seulement par un quota local imposé de 65 % de chansons en langue française sur les radios francophones mais aussi par la possibilité d’exporter des artistes dans tout le monde francophone (un bassin d’environ 300 millions d’auditeurs potentiels quand même). Qui ici n’a jamais entendu (parler de) Céline Dion ?
Mais bien avant Céline, celle qui fut considérée comme la première auteure-compositrice-interprète du Canada français se nomme Mary Travers. Surnommée « La Bolduc », cette illustre Gaspésienne
a raconté comme nulle autre la réalité du Québec de l’entre-deux-guerres et le quotidien des petites gens.  
C’est elle qui a ouvert la porte aux chansonniers comme Robert Charlebois, Félix Leclerc, Gilles Vigneault - des monuments équivalents de Brassens en France - ou les plus contre-culturels Plume Latraverse et Richard Desjardins. Dans un registre différent mais pas si éloigné, quelques décennies plus tard, toute une génération de stars internationales, plus axées autour de la variété, comme Céline Dion (évidemment) mais aussi Garou, Roch Voisine, Isabelle Boulay ou Lynda Lemay ont envahi les ondes du monde en enchaînant les tubes. Aujourd’hui, ce sont les Cœur de Pirate ou Pierre Lapointe qui portent le renouveau de cette chanson francophone québécoise hors de leurs frontières avec des textes sensibles plus intimes.
Quiconque a envie d’entendre des chansonniers sur scène au Québec devra se rendre dans une « boîte à chansons ». Typiquement québécoises, ces salles de spectacle de poche sont les scènes privilégiés des chanteurs locaux. C’est ici que vous entendrez les nouveau Félix Leclerc, Gilles Vigneault ou Robert Charlebois faire leurs premiers pas. Quelques bonnes adresses : Le 2 Pierrots à Montréal, La P’tite Grenouille et Les Voûtes de Napoléon à Québec.

La musique populaire

Au sortir de la Grande Dépression, la musique canadienne connaît un élan quasi similaire à celle du voisin américain, notamment portée par la succès du « Maharaja du clavier », le pianiste et virtuose du jazz montréalais Oscar Peterson (1925-2007).
Mais c’est vraiment après la Seconde Guerre mondiale que la première idole canadienne de la musique émerge au travers de la figure de Paul Anka. Dès sa première chanson Diana, l’artiste connaît une célébrité instantanée. Débute alors une période où le Canada fournit parmi les artistes les plus importants et influents de leur siècle, d’abord Leonard Cohen (1934-2016), auteur-compositeur-interprète montréalais figure de la folk au timbre grave. Puis Neil Young. Artiste incontournable, ce natif de Toronto incarne à lui seul la folk et ses évolutions au travers de sa carrière, riche en projets et rebondissements. Que ce soit en groupe (comme le fameux Crosby, Stills, Nash and Young ) ou via ses projets solos (l'album Harvest est largement considéré comme un des plus importants de l’histoire de la musique), Neil Young est perçu par ses fans - mais pas seulement - comme un des meilleurs musiciens des trente dernières années. Pour compléter ce trio, mentionnons une artiste de l’Alberta, Joni Mitchell, qui elle aussi figure parmi les légendes folk. 
Après eux, ce sont les rockeurs au cœur tendre comme Bryan Adams (et son tube Everything I Do sur la B.O. du film Robin des Bois), plus énervée comme Alanis Morissette et plus country comme Shania Twain qui ont tenu le haut de l’affiche à la fin du XXe siècle. Sans revenir sur Céline Dion, évidemment.
Plus récemment, le Canada s’exporte à l’international avec les albums de Michael Bublé, crooner moderne célèbre pour ses tubes mièvres de Noël, Nelly Furtado, grande popstar des années 2000, égérie du producteur Timbaland, ou encore Justin Bieber et Carly Rae Jepsen.
Hormis ces stars très « grand public », n’oublions de mentionner une passion de l’Ouest canadien : la country. Originaire de la région des Appalaches aux États-Unis, la country apparaît au Canada à la fin des années 1920, popularisée par des musiciens comme les violonistes Don Messer et George Wade. Bien que le genre ait toujours su séduire les populations de l’Ouest – il s’accommode sans doute bien avec les grands espaces de la région -, il a connu un regain de popularité dans les années 1990 via le succès d’artistes canadiens comme Garth Brooks (énorme star du domaine) ou Terri Clark et plus récemment K. D. Lang, artiste albertaine sans concession et affichant publiquement son homosexualité, fait très rare dans un univers plutôt réfractaire.

Les musiques actuelles

Faite peu ou prou du même bois que sa fausse jumelle étasunienne, la scène canadienne brille par sa vivacité et sa richesse dans le domaine des musiques indépendantes. On trouve ici des monstres sacrés comme Godspeed You! Black Emperor, Rufus Wainwright et Arcade Fire, des champions de l’électro comme Caribou, A-Trak, Kaytranada, Jessy Lanza ou Chromeo, des icônes excentriques comme Grimes, le fanfaron Mac DeMarco ou le superbe pianiste Chilly Gonzales, ou encore des expérimentateurs tels que Dirty Beaches, Sarah Davachi et Kara-Lis Coverdale. Sans oublier un paquet d’autres noms adorés des fans d’indie comme Alvvays, rock très sentimental, Gord Downie et son groupe culte pour le public local The Tragically Hip,

Men I Trust, électro-pop relaxante, Daniel Bejar, l’homme-orchestre derrière le groupe Destroyer, Timber Timbre et son folk rock sombre, la chanteuse Feist connue pour sa pop badine, Metric, les descendants des Pixies, ou encore Broken Social Scene, super groupe de rock composé entre autres de Leslie Feist ou Emily Haines de Metric.
Côté francophone, ça n’est pas plus timide puisqu’on trouve des pépites comme Marie Davidson et sa new wave très mécanique et sensuelle, Klo Pelgag et sa folk haute en couleur, le prodigieux glam rock d’Hubert Lenoir, l’indie pop bouleversée de Safia Nolin (que certains connaissent pour ses nombreux duos avec Pomme - dont elle est d’ailleurs l’épouse) ou encore la pop voyageuse de Karim Ouellet.
On ne le sait que trop peu mais une des spécialités canadiennes, c’est le rap. D’ailleurs, on dit « canadienne » mais la quasi-totalité des rappeurs importants viennent d’une seule et même ville : Toronto. Depuis les années 2000, elle devenue une des capitales du genre, statut qu’elle doit à l’ascension de l’iconique Drake. Poulain du grand Lil Wayne à ses débuts, il est devenu en deux décennies une des figures incontournables du rap mondial, éclairant dans son succès, toute la scène de sa ville natale. Ainsi, aujourd’hui, Toronto est au même titre que New York, Los Angeles ou Atlanta une grande ville du rap américain, portée par des vedettes comme The Weeknd ou PARTYNEXTDOOR et des stars en devenir comme Dvsn, Jazz Cartier ou NAV et K-os. Plus récemment, un nom à retenir est celui de Mustafa The Poet, originaire de Toronto : sa voix et ses paroles bouleversantes s’accordent parfaitement avec son mélange rap et folk.
Vu le dynamisme du pays, on devine qu’il ne manque pas d’endroits pour voir un concert. À Montréal, une des scènes les plus prisées des amateurs de musiques actuelles est le MTELUS. Située en plein cœur de la ville, cette salle mythique longtemps connue sous le nom de Métropolis peut accueillir 2 300 personnes. Tous les grands noms de la pop y sont passés, de David Bowie aux Rita Mitsouko en passant par Björk. Côté festival, les amoureux de musique foncent tous à l’unisson à Pop Montréal, le rendez-vous de la scène indépendante internationale ou, durant l’hiver, à l’Igloofest, époustouflant festival de musique électronique les pieds dans la neige.
À Québec, le centre névralgique du renouveau créatif de la ville, c’est le Pantoum. Studio, salle de concert, maison de disques... : l’endroit est un incontournable de la création locale. Tout comme le Festival d’été qui, chaque année, propose durant onze jours d’allier grandes pointures - Metallica, The Rolling Stones ou IAM - et jeunes talents locaux. Une belle visibilité pour la création de Québec.
À Toronto, la ville est le théâtre d’un très bon festival, le North By Northeast, réponse canadienne au South By Southwest texan, très réputé pour sa programmation de musique, cinéma, comédie et arts visuels, tandis qu’à Calgary, l’endroit à ne pas rater est le Broken City Social Club. Largement populaire auprès des jeunes branchés de la ville, cette adresse est à la fois un bar-restaurant et une salle de concert programmant rock, punk, country ou jazz.

Le théâtre et l’humour

La France ne peut l’ignorer, le Québec est un pays amoureux de théâtre. Nos scènes hexagonales ont mis en scène, adapté, joué, édité des dramaturges phares comme Wajdi Mouawad, Michel Tremblay, Larry Tremblay, Évelyne de la Chenelière, Marie Laberge ou encore Carole Fréchette. Sans surprise, on trouve quantité de lieux où approcher la dramaturgie québécoise. À Montréal, une des scènes les plus importantes est le Théâtre du Nouveau Monde avec sa belle salle à l’italienne et ses superbes productions d’œuvres majeures des répertoires nationaux et internationaux, de Molière à Koltès, en passant par Shakespeare et Michel Tremblay. Autre pilier de la ville, le Théâtre du Rideau Vert a vu en 70 ans la crème de la dramaturgie locale déclamer sa plus belle prose sur ses planches : Antonine Maillet, Michel Tremblay, Gratien Gélinas ou Marie-Claire Blais pour ne citer qu’eux. Pour être certain de trouver la nouvelle création québécoise, direction le Centre du Théâtre d’Aujourd’hui, qui, depuis 1968, valorise et diffuse la dramaturgie locale et canadienne d’expression française via des créations ou reprises du répertoire.
Aussi, la ville accueille chaque printemps un événement particulièrement intéressant, le Festival St-Ambroise Fringe de Montréal, festival international d’expression libre mêlant théâtre, danse et musique.
Étant donné la quantité d’humoristes canadiens ayant fait carrière en France, on mesure sans mal la place qu’entretient l’humour au Québec. Les Québécois prennent l’humour très au sérieux, à tel point qu’une École nationale de l’humour fut fondée à Montréal en 1988. L’école a depuis diplômé plus de 400 auteurs et humoristes, dont des Français (comme Roman Frayssinet) et une foule de noms contemporains de l’humour québécois comme Jean-Marc Parent, Lise Dion, Laurent Paquin, Jean-Michel Anctil, Martin Matte, Guillaume Wagner, François Bellefeuille ou Philippe Laprise. Sans surprise, Montréal, d’ailleurs lieu de naissance d’un très grand rendez-vous dédié à l’humour au monde, le célèbre festival Juste pour Rire, regorge de lieux dédiés à l’humour. Le plus en vue en ville ? Sans aucun doute, le Bordel Comédie Club, ancienne maison close (d’où le nom) reconvertie en scène à l’américaine où chaque soir cinq artistes se suivent à un rythme endiablé.
Achevons enfin ce tour des scènes canadiennes par l’art québécois du cirque et plus particulièrement le Cirque du Soleil. Cherchant à insuffler un vent de modernité dans la discipline sans rompre avec la tradition, ce cirque d’une créativité étonnante réconcilie avec le genre ceux qui croyaient s’en être lassés. Troublants de grâce, ses spectacles voyagent partout dans le monde mais ne manquent jamais de revenir s’installer quelque temps au Québec.
Moins connues mais tout aussi intéressantes, d’autres compagnies québécoises, comme le Cirque Eloize ou Les 7 Doigts de la Main, se démarquent également par leur originalité.