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Des courses de chevaux légendaires

Difficile d’évoquer la Mongolie sans avoir à l’esprit l’image de ces cavaliers lancés à pleine vitesse dans les steppes… Les courses de chevaux attirent encore aujourd’hui les foules dans la steppe mongole à l’occasion du festival national du Naadam. Notamment les courses de chevaux de 2 à 6 ans. Les chevaux sont donc séparés en fonction de leur âge, et la distance à parcourir s’allonge en proportion. Ainsi, les 5 ans parcourent 30 km, les 4 ans, 21 km, etc. Les distances sont très longues, et la discipline présente des dangers à la fois pour les cavaliers (parfois victimes de chutes impressionnantes) et pour les chevaux. Il arrive au moins une fois par Naadam qu’un cheval s’effondre avant la ligne d’arrivée pour ne jamais se relever. Les chevaux ont pourtant subi un entraînement très rigoureux. Quelques semaines avant la course, on réduit leur nourriture et on les entraîne sur des distances de plus en plus longues, souvent en plein soleil pour faire fondre leur masse graisseuse.

À noter, les cavaliers sont des enfants, garçons essentiellement, âgés de 8 à 15 ans et pas plus car ils doivent être de petit gabarit. Et la plupart d’entre eux montent à cru, pour alléger au maximum leur monture ! Ils sont vêtus d’un pantalon et d’une blouse très colorés, et coiffés d’une sorte de chapeau avec une visière verticale sur le devant. Les cavaliers montant les chevaux d’un même propriétaire sont tous habillés à l'identique et ont des dossards numérotés fixés sur leur blouse.

Avant le départ, les cavaliers font trois fois le tour de la tribune des arbitres en chantant pour encourager leurs montures. L’un des arbitres les mène ensuite jusqu’au point de départ, et la course se déroule sur une longue ligne droite à travers la steppe. Seules les performances du cheval comptent, pas celle du cavalier. Ainsi, un cheval qui aurait désarçonné son jockey, mais qui aurait franchi malgré tout la ligne d’arrivée, serait classé comme les autres.

Le vainqueur est l’objet de toutes les attentions. On lui remet une écharpe bleue, et les spectateurs se pressent autour de lui pour attraper quelques gouttes de sa sueur, censée apporter bonheur et chance tout au long de l’année ! Dans le cadre de courses réservées aux chevaux de 2 ans, le dernier cheval arrivé n’est pas non plus abandonné à son triste sort. Un chant est prévu en l’honneur de celui que l’on surnomme alors « estomac plein », et la défaite est imputée non pas au cheval mais à son propriétaire et à son cavalier…

Lutte traditionnelle et combats de sumo

L’autre discipline très prisée des Mongols est la lutte. Pourtant, ces combats peuvent être un peu déroutants pour les étrangers qui n’en maîtrisent pas les règles. Les lutteurs s’affrontent en général sur 9 rounds, mais il n’existe aucune catégorie de poids. En fait, les lutteurs sont classés au début du Naadam en fonction de leurs performances antérieures, et ceux qui se trouvent en haut du tableau peuvent choisir leur adversaire. Ainsi, le premier tour se transforme généralement en combats entre des grands costauds et des petits frêles, les seconds se faisant en général retourner comme des crêpes en quelques secondes à peine !

Le déroulement des combats est très ritualisé. Chaque lutteur est accompagné de son entraîneur, qui tient cérémonieusement son chapeau durant le combat. Les lutteurs sont vêtus d’un slip minimaliste, d’un caraco largement ouvert sur la poitrine, et sont chaussés de bottes colorées. La légende de la lutte justifie le caraco comme une mesure destinée à démasquer les femmes qui auraient eu l’idée de se mesurer à leurs homologues masculins (cela s’est apparemment déjà produit lorsque les lutteurs étaient vêtus d’une blouse fermée et les femmes auraient alors gagné !). Presque tous les coups sont permis, et l’objectif est de forcer l’adversaire à mettre un genou ou un coude à terre. Après chaque combat, le vainqueur part en petites foulées vers les bannières, autour desquelles il effectue la danse de l’aigle en imitant avec les bras les battements d’ailes de l’oiseau. Il revient ensuite vers le lutteur malheureux, qui passe sous son bras en signe de soumission.

Remporter un Naadam est un titre de gloire qui se répercute sur toute la famille. Le lutteur qui a remporté 5 rounds sur 9 prend le titre de Faucon, celui qui en a remporté 7 est nommé Éléphant. Le vainqueur du Naadam se voit attribuer le titre de Lion, et celui qui parvient à conserver son titre pendant au moins deux ans est reconnu comme Titan.

Une prédilection pour le sumo. Forts de cette tradition ancestrale de lutte, les Mongols sont logiquement très performants dans une autre discipline : le sumo. Parmi les sumos les plus titrés à l’échelle internationale, on trouve deux Mongols : Asashoryn Akinori (nom de combat de Dolgorsuren Dagvadorj) et Hakuho Sho (de son vrai nom Munkhbat Davaajargal), bien que ce dernier, véritable légende de la discipline et certainement le plus grand de l’histoire, ait choisi la nationalité japonaise en 2019. Il vit dans l’archipel nippon depuis ses 15 ans. Parmi les sumos professionnels, le plus grand contingent étranger est celui des Mongols. Bien que généralement plus petits et moins corpulents que leurs homologues japonais, ils parviennent souvent à s’imposer grâce à une technique plus élaborée, héritée de la tradition de lutte mongole.

Le tir à l'arc, une discipline traditionnelle

Le tir à l’arc est la troisième discipline du Naadam, et reste la moins prisée du public mongol. La discipline a évolué puisque, traditionnellement, les archers tiraient alors qu’ils montaient un cheval lancé au galop. Ils sont désormais debout, immobiles, et visent des cibles constituées de petits sacs de sable empilés sur le sol. La discipline est ouverte aux femmes et aux enfants, qui concourent dans des catégories séparées. Pour les enfants jusqu’à 16 ans, la cible est placée à une distance proportionnelle à leur âge (âge x 4 pour les garçons, âge x 3 pour les filles). Les hommes visent des cibles placées à 75 mètres, alors que les femmes ne tirent qu’à 60 mètres. Le spectacle le plus attrayant dans les concours de tir à l’arc est probablement celui de la famille et des amis du tireur. Placés de part et d’autre de la cible, ils effectuent des danses et des chants après chaque flèche, pour donner à l’archer des indications sur la précision de son tir.

Des sports modernes populaires

Sports de combat. Sur la scène sportive internationale, la Mongolie est, on l’aura compris, surtout connue pour les sports de combat. Aux Jeux olympiques de Tokyo en 2021, la grande majorité des athlètes mongols étaient ainsi en compétition dans des sports tels que le judo, la lutte, le tir ou la boxe. La délégation mongole a décroché une médaille d’argent (Saeid Mollaei) et deux de bronze (Urantsetseg Munkhbat, Tsend-Ochiryn Tsogtbaatar) en judo et une de bronze (Bat-Ochiryn Bolortuyaa) en lutte.

Basket-ball. Ce sport, qui ne fait pas partie des sports traditionnels, connaît un certain succès chez les plus jeunes. Il y a des terrains de basket partout, même au plus profond de la steppe et là où on ne s’y attend pas. Tout le monde joue, partout et tout le temps. Les étrangers sont toujours les bienvenus et sont rapidement invités à rejoindre une équipe. L’équipe nationale féminine en 3x3 a d’ailleurs participé aux J.O. de Tokyo.

À la découverte d’une nature mythique

Évidemment, la Mongolie, c’est l’image d’une nature presque vierge, des vastes steppes de la Mongolie orientale à l’infinie platitude du désert de Gobi, en passant par les sommets enneigés de l’Altaï ou la dépression des lacs au nord du pays. Véritable paradis pour les observateurs de la faune et de la flore, il existe différents moyens de partir à sa découverte.

Randonnées et trekking. Les parcs nationaux du pays offrent de nombreuses opportunités de trekking et les aïmags de l’Ouest seront le terrain de prédilection des amateurs de haute montagne et de sommets enneigés. L’activité doit néanmoins être pratiquée avec la plus grande prudence, et avec un solide encadrement local. Les zones qui offrent les plus beaux trekkings (réserve naturelle d’Altaï, parc national de Gurvan Saykhan, aire protégée de Khaan Khentiy, parc national de Khangaï Nuruu) sont sauvages et peu peuplées, ce qui suppose une logistique efficace en termes d’eau et de nourriture. Les contraintes de l’altitude se font sentir dans tout le pays et pas seulement dans l’Altaï : brusques changements de température, pluies et orages impromptus. Il convient donc d’être bien équipé et entouré de guides locaux expérimentés. Alpinisme et trekking sont en outre des activités relativement récentes en Mongolie, les prestataires de ce genre de service sont en plein développement. 

Randonnées à cheval. Avec plus de deux millions de chevaux sur son territoire, il est fort logique de découvrir la Mongolie à dos de cheval. Découvrir le pays à cheval est la façon idéale pour vivre au rythme local, pour faire connaissance avec le mode de vie nomade et pour pénétrer dans des zones reculées où même les Jeep n’ont pas accès. La seule région déconseillée pour les cavaliers est celle du désert de Gobi, où les chevaux cèdent la place aux chameaux. Partout ailleurs, les chevaux sont rois. Les aïmags de l’Arkhangaï, de Khövsgöl et du Khentiy sont particulièrement recommandés aux cavaliers : parsemés de nombreux lacs et rivières, alternant steppes et zones montagneuses, ils permettent de profiter au mieux des possibilités offertes par les séjours équestres.

Les chevaux mongols sont nerveux (car ils sont à moitié sauvages), mais ils sont petits, ce qui permet même aux cavaliers débutants de s’initier rapidement aux joies de l’équitation sans risques de chutes trop douloureuses. Rien n’est plus simple que d’organiser des randonnées à cheval en Mongolie. La plupart des voyagistes proposent cette option, soit sur de longues durées, soit pour une ou deux journées au cours d’un séjour. Et la plupart des camps de ger organisent des balades à cheval plus ou moins longues aux environs de leur base. Il existe également des agences spécialisées dans les séjours équestres (ou plus généralement le tourisme sportif).

Balades en chameau. Avec le tourisme qui se développe, certaines populations de chameaux ont été volontairement déplacées vers le nord pour satisfaire les désirs des visiteurs qui souhaitent se balader, entre leurs bosses, sans avoir à descendre dans le sud du pays. Mais rien ne vaut trois jours ou plus de balade au sommet de ce mammifère ruminant si emblématique dans le désert de Gobi. Les plus téméraires se livreront à quelques accélérations. Mais surtout, les chameaux permettent d'accéder à des zones que les chevaux ne sauraient rejoindre. Un vrai dépaysement.

Balades en yak. Ruminant au long poil originaire du Tibet, le yak est une bête de somme peu commune et l'un des animaux caractéristiques de la Mongolie (notamment pour son lait) qu'on trouve dans les zones montagneuses. Les balades à dos de yak constituent plutôt un divertissement qu'une véritable option pour se déplacer sur de longues distances. Encore moins sur plusieurs jours d'affilée.

Balades en traîneau à chiens et en raquettes. Voilà un excellent moyen de découvrir la Mongolie en mode hivernal ! Que ce soit à proximité de Oulan-Bator, dans le parc national de Gorkhi Terelj, ou sur les eaux glacées du parc national du lac Khövsgöl, il vous est donné la possibilité de conduire votre propre attelage. Une véritable aventure, car les itinéraires peuvent varier en fonction des caprices de la neige et de la glace. Expérience authentique et dépaysante garantie ! Il est aussi possible de chausser des raquettes pour découvrir les parcs.

Un paradis pour la pêche

Avec près de 400 rivières et de nombreux lacs d’altitude dans lesquels s’ébattent près d'une centaine d'espèces de poissons, la Mongolie est le pays idéal pour les accros de l’hameçon. Les techniques de pêche les plus utilisées sont la pêche à la mouche, au lancer ou à la cuiller.

L’activité la plus prisée par les pêcheurs étrangers est la pêche au taïmen, un énorme poisson de la famille des saumons d’eau douce, qui peut atteindre 1,3 mètre de long et peser plus de 50 kg ! Amateur d’ombres et de petits mammifères, le taïmen se pêche à la mouche et au biceps (il faut pouvoir le remonter !). Mais attention : ce poisson est protégé, il faudra donc le relâcher dans l'eau si vous arrivez à le pêcher. Truites Lenock, ombres (arctiques ou de l’Altaï) et esturgeons sont les prises les plus fréquentes en Mongolie. Comme les poissons sont rarement dérangés par les Mongols, qui préfèrent la chasse, ils prennent parfois des dimensions impressionnantes. Même les Lenock peuvent atteindre 6 kg ! Presque tous les lacs et cours d’eau du pays offrent du poisson en abondance. De nombreux touristes au budget limité ou en quête de vacances très nature choisissent donc de pêcher pour se nourrir durant une partie de leur séjour. Pour les pêcheurs plus professionnels, le lac Khövsgöl est un formidable réservoir poissonneux, ainsi que les rivières Shishkhed (qui se jettent dans le lac Tsagaan Nuur), Orkhon et Chuluut. Plusieurs agences organisent des voyages thématiques autour de la pêche. La saison de pêche va de la mi-juillet à la mi-septembre.

Sortez les pagaies !

Les amateurs de kayak ou de canoë trouveront de quoi s'amuser en Mongolie. Entre les eaux calmes des grands lacs du nord (lacs Khövsgöl, Therkhiin Tsagaan Nuur...) ou les courants plus rapides des rivières du centre ou de l'ouest de la Mongolie, il y en a pour tous les goûts et tous les niveaux. Ces petites embarcations permettent parfois d'atteindre des zones à l'écosystème unique.