Observation de la faune sur la rivière Kinabatangan © michaelcurwood - iStockphoto.com.jpg
Calao Rhinocéros © davidevison - iStockphoto.com.jpg
Rafflesia © helovi - iSTockphoto.com.jpg

La faune

La jungle abrite de nombreuses espèces d'animaux, notamment au sein de la jungle. On y dénombre plus de 300 espèces de mammifères, 250 espèces de reptiles, 150 espèces de batraciens, 1 200 espèces de papillons et 831 espèces d'oiseaux. Au sein de ce recensement impressionnant, certaines sont en voie critique d’extinction comme le pangolin, le rhinocéros de Sumatra et de Java, ou le tigre de Malaisie. Ce dernier est d’ailleurs l’emblème du pays qui met de gros moyens pour sa sauvegarde. Il ne restait plus qu’entre 250 et 340 individus en 2006. Le projet Tx2 auquel a souscrit la Malaisie tente de doubler le nombre de félins d’ici 2022, la prochaine année du Tigre. L’orang-outan est l’autre mammifère phare du pays. Uniquement présent sur l’île de Bornéo, il est protégé et deux centres de réintégration ont été fondés dans la partie malaise. Le premier, le Sepilok Rehabilitation Centre, se trouve à Sabah quand le Semenggoh Wildlife Centre est situé au Sarawak. Ces deux projets œuvrent au sauvetage et à la réinsertion dans leur milieu naturel des orangs-outans abandonnés, achetés par des particuliers ou blessés. Les singes nasiques ou proboscis font partie des espèces endémiques de Bornéo. Le mâle possède un appendice nasal proéminent qui mesure jusqu'à 10 cm quand la femelle en possède un beaucoup plus petit. Ces singes vivent en groupe de 10 à 30 individus. L'espèce est hautement menacée et ses effectifs sont estimés à 7 000 individus sauvages. Les meilleurs endroits pour les observer sont la rivière Kinabatangan au Sabah, le Parc national de Bako au Sarawak, et la mangrove de Brunei. Autre animal hautement emblématique, le pangolin de Malaisie. Ce fourmilier semble tout droit venu de la préhistoire. Son corps recouvert d’écailles forme une armure qui paraît indestructible. Mais il n’en est rien. Hautement menacé, il est braconné autant pour sa carapace que sa chair. Mets prisé au Vietnam, en Chine et au Cambodge, ses écailles auraient des vertus thérapeutiques. Rarement mis à la une des espèces en danger, c’est pourtant le mammifère le plus braconné au monde. On estime qu’entre 2000 et 2013 c’est un million de bêtes qui ont été tuées. En février 2019, la police malaisienne saisissait 30 tonnes de pangolins dans un entrepôt à Sabah. Le pangolin vit dans la forêt primaire et se nourrit de fourmis. Il grimpe aux arbres en s’aidant de sa longue queue, qu’il enroule autour du tronc. Les femelles perpétuent l’espèce à raison d’un petit par an. Malgré une grande diversité animale sur le papier, la Malaisie n’est malheureusement pas le pays idéal pour observer les mammifères. La raison première est la taille des forêts. Avec d’aussi vastes portions de jungles préservées, les animaux jouissent de tout l’espace nécessaire pour mener une vie paisible à l’écart des hommes. L’activité humaine constitue néanmoins une menace sérieuse pour nombre d’espèces. Tigres, pangolins et rhinocéros sont les proies de choix des braconniers. Cornes, peaux, os sont très appréciés des Chinois. Quant aux singes, ils sont menacés par la déforestation.

Avec plus de 800 espèces différentes d’oiseaux, la Malaisie est un paradis pour les ornithologues. Parmi celles-ci, 15 sont endémiques et 62 sont globalement menacées. Même si vous n’éprouvez pas d’intérêt particulier pour les volatiles sauvages, vous ne pourrez que succomber aux couleurs chatoyantes du paon de Malaisie, du martin-chasseur gurial ou du trogon à nuque rouge. Mais l’oiseau emblématique du pays est le calao, au bec rigolo surmonté d’une imposante protubérance. On n’en recense pas moins de 10 sous-espèces différentes à travers le pays. Le calao rhinocéros représente l’État de Sarawak, considéré comme « le pays des calaos », car 8 des sous-espèces y sont répertoriées. Imposant, au plumage noir ébène et au bec orange, il est considéré comme le phénix des hôtes de ces bois. Ses plumes étaient fréquemment utilisées par les populations indigènes dans leurs tenues de cérémonie. On peut aussi citer le calao à casque rond au bec jaune orangé très très étrange, le calao festonné aux yeux rouges et au goitre jaune ou le calao bicorne, le plus représentatif de l’espèce qui ne s’observe que sur la péninsule. Les meilleurs endroits pour observer les oiseaux sont le parc de Kinabatangan (Sabah), le parc Taman Negara (Pahang), l’île de Langkawi (Kedah) ou les Kelabit Highlands (Sarawak).

Une approche de la biodiversité du pays ne serait pas complète sans une plongée dans les eaux malaisiennes. Les îles possèdent des plages parmi les plus belles d'Asie du Sud-Est. Il faut se rendre sur les îles de la côte est, comme Tioman ou les Perhentian, pour profiter des plus beaux fonds sous-marins du pays. Sur Bornéo, le site de Sipadan est régulièrement répertorié parmi les plus beaux spots de plongée au monde. La côte est de Bornéo compte plus de 550 variétés de coraux différents. Le monde sous-marin est à explorer, tant pour sa végétation luxuriante que pour sa faune foisonnante. Toutes les couleurs de l’arc-en-ciel s’y retrouvent, et les fonds semblent parfois avoir été l’œuvre d’un jardinier japonais. L’observation des requins de récifs, requins-marteaux et requins-baleines est notamment à privilégier. Mais la rencontre avec des tortues de mer, des raies mantas, des raies léopard ou des bancs de poissons denses et immenses fait aussi partie des grands classiques. Les plus chanceux réussiront à apercevoir un dugong, cet étonnant mammifère marin aux faux airs de bélouga. Il est aussi appelé vache de mer, car il ne se nourrit que de végétaux poussant sur les fonds sablonneux. L’espèce est très strictement protégée, et c’est au nord de Bornéo qu’il est le plus souvent aperçu. Afin de préserver sa faune et sa flore marines, la Malaisie a établi 10 aires marines protégées aux abords de ses côtes, appelées Marine Park. La pêche y est strictement interdite et les sports aquatiques motorisés bannis. Il faut s'acquitter d'un droit d'entrée pour profiter de ces parcs.

La flore

La vaste couverture forestière de la Malaisie fait sa fierté, même si l’abattage abusif des arbres sévit depuis plusieurs années. En cause, des producteurs d’huile de palme qui se targuent de remplacer une forêt par une autre, des populations indigènes désireuses de récupérer des terres arables ou encore de violents orages. Malgré ces menaces humaines ou climatiques, on dénombre tout de même plus de 15 000 plantes vasculaires, dont 8 000 variétés de fleurs et 2 500 espèces d'arbres et arbustes. La Malaisie est vraiment le pays des superlatifs en ce qui concerne la flore. Imaginez 200 sortes de palmiers et cocotiers, plus de 800 variétés d’orchidées, la plus grosse fleur du monde appelée rafflésie, ou encore l'arbre tropical le plus haut du monde, le meranti, pouvant atteindre 90 mètres. On estime que, sur un demi-hectare de forêt, on peut dénombrer plus de 100 espèces végétales différentes. Le climat équatorial accompagné de pluies très abondantes et de températures élevées joue un rôle essentiel dans le foisonnement de cette nature.

La forêt peut être divisée en trois strates différentes de végétation. On trouve dans la strate la plus basse les zones marécageuses et les mangroves. Ce sont des zones côtières constituées de forêts impénétrables de palmiers et palétuviers dont les racines surélevées plongent dans les eaux peu profondes. La deuxième strate part des plaines côtières pour s’élever jusqu’à 600 mètres d’altitude. Ici, les arbres se livrent une véritable compétition pour atteindre le ciel et peuvent culminer à 80 mètres de hauteur. Sous cette canopée touffue que la lumière a du mal à traverser, on retrouve une végétation clairsemée abritant une multitude de plantes et parasites. Cette deuxième strate est constituée de bois de fer de Bornéo très prisé dans la construction navale, de diospyros malais, une espèce d’ébène endémique, de bois d’aloès, une variété très recherchée qui peut atteindre 100 000 US$ au kilo ou encore de kempas, une essence très usitée pour la fabrication de parquets. La dernière strate, la plus haute, comprend de petits arbres noueux, ainsi que des lichens, des fougères des mousses et de nombreuses espèces d’orchidées. Cette dernière partie de la forêt tropicale humide est surnommée la « forêt de nuage ». Elle se caractérise par la présence d’une brume quasi permanente causée par des précipitations abondantes et une température stable. La température baisse cependant de manière régulière, perdant 0,6° par 100 mètres d’altitude. Il se crée ainsi des écosystèmes par paliers, parmi les plus riches de la planète. C’est là aussi que l’on trouve le plus grand nombre d’espèces endémiques, comme la rafflésie. C’est la fleur emblématique du pays. Baptisée ainsi en l’honneur de Sir Stamford Raffles, son découvreur occidental, ses caractéristiques laissent songeur. Imaginez, son diamètre peut atteindre 1 mètre et elle pèse près de 11 kilos. Mais sa floraison ne dure qu’entre 3 et 5 jours. Elle peut être observée au parc royal de Belum, dans le Parc national de Gunung Gading à Sabah ou sur les pentes du mont Kinabalu. Si cette fleur bat tous les records, elle ne doit pas occulter les nombreuses autres variétés, dont les orchidées. On en dénombre plus de 3 000 différentes. Délicates, colorées, elles ont besoin de beaucoup d’humidité et de chaleur pour s’épanouir. Les amateurs ne manqueront pas d’aller les admirer au Botanical Garden de Kuala Lumpur qui veille sur 800 espèces.

Les deux arbres les plus communs de Malaisie sont l'hévéa et le palmier à huile qui font l’objet d’une exploitation industrielle intense. On trouve le premier dans d'immenses plantations à l'ouest du pays. L'introduction de cet arbre est récente puisque les premiers hévéas sont arrivés du Brésil en 1876. Aujourd'hui, la Malaisie est le 3e producteur d'hévéa au monde avec 700 000 tonnes de caoutchouc naturel produites chaque année. Pour ce qui est du palmier à huile, le visiteur est forcément amené à en observer des étendues sans fin, notamment en survolant le pays en avion ou en longeant les routes aux abords des grandes villes. Il suffit d’atterrir à Kuala Lumpur pour s’en apercevoir. Cet arbre, certainement le plus commun de Malaisie, est cultivé pour ses fruits et ses graines riches en huile à usage alimentaire et industriel. Des fruits de cet arbre, on tire deux huiles : l'huile de palme, bien connue des consommateurs attentifs, est extraite par pression à chaud et utilisée pour la friture, ou dans la fabrication de pâte à tartiner ; l'huile de palmiste est, elle, obtenue à partir des noyaux des fruits et termine dans les laboratoires industriels pour la fabrication de savon ou de biocarburants. La Malaisie est le deuxième producteur et exportateur d'huile de palme au monde, derrière l'Indonésie, avec 39 % de la production mondiale et 44 % des exports dans le monde.