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La Malaisie occidentale

La péninsule malaise se situe entre le 7e et le 1er parallèle. Elle est bordée par le détroit de Melaka à l’ouest et la mer de Chine méridionale à l’est. Elle partage sa frontière nord avec la Thaïlande et celle du sud avec le micro-État de Singapour. Une distance de 740 km sépare ces deux frontières. Le calcaire constitue l’essentiel de la formation géologique de la péninsule. Il s’est formé à l’ère paléozoïque, soit entre 540 millions et 252 millions d’années. Il en résulte de hautes falaises karstiques, poreuses, où se forment des réseaux de grottes et galeries, modelées par les eaux pluviales. Les montagnes se sont, elles, formées à l’ère mésozoïque, soit entre 252 millions et 66 millions d’années. Elles occupent les deux tiers de la péninsule depuis la frontière thaïlandaise, jusqu’à Melaka. La chaîne de montagnes principale s’étire sur 480 kilomètres et le sommet le plus élevé est le Gunung Tahan dans l’État de Pahang. Il atteint 2 187 mètres d’altitude. Il faut compter 4 jours de randonnée pour le gravir, à travers le très beau parc de Taman Negara. Cette chaîne de montagnes abrite également les Cameron Highlands, très réputées pour la culture du thé et des fraises. En raison d’un relief très abrupt et accidenté, les montagnes de la péninsule ne comptent que peu d’habitants. Seuls quelques villages peuplés de tribus aborigènes subsistent. En revanche, recouvertes de forêts primaires très anciennes, elles font la joie des randonneurs expérimentés ou en herbe.

Des plaines alluvionnaires s’étendent du pied des montagnes à la mer. Ces zones s’enfoncent entre 40 km et 80 km à l’intérieur des terres. Le pays ne dispose donc que d’une petite surface agricole d’autant que la majorité des grandes villes sont installées dans ces plaines. Toutes les villes d’importance se trouvent sur la côte ouest. La raison est économique et historique. C’est là que se trouvent les terres les plus fertiles, propices à la culture. C’est aussi là que se sont développés les ports permettant le commerce entre Européens, Chinois, Arabes et Indiens, le long du détroit de Melaka. La côte est ne compte aucun port d’importance, car son littoral est très exposé au gros temps en période de mousson. C’est aussi dans ces régions de l’ouest que se trouvent les mines d’étain qui ont contribué à la richesse de la Malaisie.

La Malaisie orientale

Bornéo est la quatrième plus grande île du monde, après l’Australie, le Groenland et la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Elle est occupée par 3 pays différents : la Malaisie au nord, le sultanat de Brunei, enclavé dans la Malaisie, et l’Indonésie au sud. La Malaisie occupe environ un quart de l’île. Si Bornéo désigne l’intégralité de l’île, c’est aussi le nom retenu pour la partie malaise. L’Indonésie a en effet choisi de baptiser son bout d’île Kalimantan. Bien que 640 km les sépare, la géologie de l’île est similaire à celle de la péninsule. La chaîne de montagnes démarre à la pointe nord de l’État de Sabah et descend vers le sud en s’élargissant pour former un triangle. C’est ici que se trouve le sommet le plus élevé du pays, le mont Kinabalu. Celui-ci atteint 4 095 mètres d’altitude. Il faut compter deux jours de randonnée ardue depuis le camp de départ situé à 1 866 mètres d’altitude. La province de Sabah, située à l’est de Bornéo, est principalement montagneuse et ne compte qu’un fin ruban de littoral. Mais c’est aussi là que se trouvent les plus beaux fonds marins du pays, notamment à Sipadan, un spot de plongée de renommée mondiale. Le relief accidenté est aussi valable sous l’eau et les tombants rocheux autour des îles abritent une faune et une flore somptueuses. Les plus grandes plaines se trouvent au Sarawak, à l’ouest de l’île. Bornéo ne compte que deux villes d’importance, l’île ayant été ignorée par la colonisation, tant régionale qu’européenne. Kuching est la capitale administrative du Sarawak et Kota Kinabalu celle de Sabah. Trois ou quatre autres villes de moindre importance émaillent les 2 600 kilomètres de littoral. Seuls 15 % de la population du pays est installée à Bornéo, alors que cette partie représente 60 % du territoire national. Si les plaines du Sarawak sont exploitées pour l’agriculture et l’industrie du bois, la quasi-intégralité du reste de l’île est laissée à la nature. Là encore, on trouve une des plus anciennes forêts primaires au monde, datant de 130 millions d’années, berceau de paysages somptueux. Rien ne vaut la brume qui s’échappe de la forêt, elle semble respirer sous nos yeux. Les populations de Bornéo vivent essentiellement dans les villes. Quelques villages aborigènes demeurent dans des kampang, le long des rivières, et nul doute que vous irez à leur rencontre si vous vous rendez sur l’île.

Brunei

Avec une surface de seulement 5 765 km², Brunei figure parmi les plus petits pays au monde. Il est le 31e plus petit pays pour être précis, mais deux fois plus grand que le Luxembourg. Situé au nord-est de l’île de Bornéo, il est enclavé dans la Malaisie orientale. Et même doublement enclavé puisque son territoire est coupé en deux par une incursion territoriale malaise. Il est essentiellement formé de plaines et de collines, avec quelques élévations montagneuses au sud-est, à sa frontière avec l’État malaisien de Sabah. Le pays n’aurait aucune importance particulière s’il ne jouissait pas de 161 kilomètres de littoral précieux. C’est à l’ouest de ce dernier qu’a été découvert du pétrole en 1903. Si les gisements terrestres ont été exploités jusqu’à la lie, c’est désormais dans ses eaux que le sultanat tire profit de sa richesse.

Singapour

L’île de Singapour est détachée de la péninsule malaise par le minuscule détroit de Johor. Elle est constituée d’une île principale et d’une douzaine d’autres îles au sud et à l’est. Le nord-ouest de l’île est constitué de roches ignées et de granit tandis que le sud-est n’est qu’un vaste terrain sablonneux. À l’origine, l’État de Singapour couvrait une surface de 581 km². Mais en rasant quelques collines et en puisant du sable au fond de ses eaux territoriales, l’État atteint désormais 723 km². Il prévoit d’ajouter 100 km² supplémentaires d’ici à 2033. Sa surface très modeste le place à la 175e position dans la liste des pays classés par taille. Si vous vous amusez à faire le tour de toutes les îles, vous parcourrez 193 kilomètres de littoral. En réalité, le pays dispose de plus de surface maritime exploitable, 1 072 km², que de terres. Véritable cité-État, tout comme Monaco ou le Vatican, la quasi-totalité du pays n’est plus que gratte-ciel et constructions en béton. Il demeure tout de même deux poches de verdure sur l’île principale qui abrite quelques terres arables, un zoo et un parc naturel.