Guide du Malawi : Les personnalités célèbres : Malawi

Tony Bird

Né en 1945 dans ce qui était alors le Nyassaland, Tony Bird est un auteur-compositeur engagé de folk rock. Ses chansons, dans lesquelles se mêlent les influences africaines et européennes, dépeignent, avec un brin de nostalgie, les campagnes africaines, décrivent la vie des autochtones durant le protectorat britannique et critiquent le colonialisme. Sa notoriété naquit au Cap, où il se produisit dans les années 1970, puis atteignit son acmé lors de la sortie de l'album Sorry Africa (1990), notamment connu pour l'une de ses chansons : Mango Time. Tony Bird, rejeton d'une famille de colons, vit désormais à New York.

John Chilembwe

Natif du sud du pays, John Chilembwe (1871-1915) fut l'une des figures de proue de la lutte pour l'indépendance du Nyassaland. Billets de banque à son effigie, noms de rues et d'avenues éponymes, journée nationale en son honneur (le 15 janvier), biographies, pièces de théâtre (à l'instar de Let us fight for Africa de D.D. Phiri en 2007)... le souvenir du pasteur baptiste qu'il fut demeure très vivace. Son éducation religieuse au sein d'une mission de l'Église d'Écosse mène à sa rencontre avec un missionnaire anglais atypique, Joseph Booth, prônant l'égalité entre tous les croyants indépendamment de leur couleur de peau. Ensemble, ils voyageront aux États-Unis où Chilembwe sera ordonné ministre baptiste en 1899. De retour au Nyassaland, il ouvrit une mission baptiste, avec le soutien de donateurs américains, et, pétri par les idéaux des abolitionnistes et militants afro-américains découverts lors des années passées outre-Atlantique, émit une critique croissante du pouvoir colonial et des grands propriétaires fonciers européens, respectivement accusés d'entraver l'émancipation politique et sociale des autochtones et d'exploiter abjectement la main-d'oeuvre africaine. Au début de la Première Guerre mondiale, et notamment lors des combats entre troupes allemandes et anglaises à Karonga (septembre 1914), John Chilembwe dénoncera l'enrôlement, parfois forcé, d'autochtones au sein de l'armée britannique et l'effusion du sang des Africains pour des causes qui n'étaient pas les leurs. Jugé subversif par les autorités coloniales, Chilembwe fomenta une insurrection destinée à renverser les riches planteurs de la haute vallée du Shire et, éventuellement, le protectorat. Faute d'un soutien populaire suffisant, le soulèvement des 23 et 24 janvier 1915 se solda par un échec. Traqué, John Chilembwe fut occis le 3 février. Par ailleurs, la plupart des quelque 200 insurgés furent sommairement exécutés par les Européens.

Samson Kambalu

Samson Kambalu, né en 1975, est l'artiste contemporain malawite le plus en vue et en vogue à l'échelle internationale. Diplômé en ethnomusicologie, arts et design, Samson Kambalu s'est fait connaître par ses romans (Uccello's Vineyard, The Jive Talker), ses clips d'une minute maximum (performances connues sous le nom de Nyau Cinema), ses peintures et ses installations. En 2000, sa création, Holy Ball, obtint un certain écho. Sous le slogan " exercise and exorcise ", elle invite, dans une veine situationniste, des quidams à jouer avec des ballons de foot enrobés dans des pages de la Bible. Résidant au Royaume-Uni, Simon Kambalu enseigne dans des écoles d'art, donne moult conférences et expose ou se produit dans le monde entier.

Hastings Kamuzu Banda

Né à la fin du XIXe siècle à proximité de Kasungu, Hastings Kamuzu Banda a dirigé le Malawi, nouvellement indépendant, en tant que Premier ministre puis président de la République pendant trois décennies. Le parcours de ce dernier est unique pour l'époque : après un passage en Afrique du Sud et aux États-Unis où il obtient un doctorat en médecine en 1937, il demande à revenir dans son pays natal, mais le droit d'exercer son métier de médecin lui est refusé en raison de la couleur de sa peau. Après un début de pratique à Londres, il s'installe au Ghana où il assure la promotion de son parti, créé en 1943, le Nyasaland African Congress, qui s'oppose à l'occupation anglaise de son pays. Avec la décolonisation des pays africains, Banda revient dans son pays en 1958 et appelle à des protestations non violentes. Des grèves et des émeutes éclatent partout, conduisant l'Angleterre à lancer un processus d'indépendance qui devient effectif le 6 juillet 1964. À l'indépendance, Banda est proclamé président du Malawi (dont il choisit le nom pour remplacer celui de Nyassaland). Il met en place un système autocratique avec un parti unique et interdit toute opposition. Il se proclame président à vie en 1971. Durant son règne, plus de 250 000 personnes sont emprisonnées et plusieurs centaines sont assassinées. Censure, paranoïa et mégalomanie caractérisent son long " règne ", de 1964 à 1994 : l'une des plus longues dictatures en Afrique. Les Occidentaux soutiennent discrètement Banda en raison de son positionnement anti-communiste durant la guerre froide ; Banda le sait et en profite pour réclamer une aide importante, qu'il obtient. En 1994, lors de sa démission pour cause de maladie (il meurt en 1997 à l'âge de 99 ans), le Malawi se trouve au même niveau qu'à son indépendance, un des pays les plus pauvres d'Afrique. Son corps repose au sein d'un mausolée, édifié à sa mémoire au cours des années 2000, à Lilongwe.

Mwayi Kumwenda

Originaire de Mzimba, Mwayi Kumwenda est la plus célèbre joueuse malawite de netball de l'histoire. Performante avec les Malawi Queens, l'équipe nationale avec laquelle elle s'illustra en 2011 (sixième place aux championnats du monde) et en 2015 (élue meilleure joueuse de cette même compétition), elle devint la première Africaine à jouer dans le coté championnat australo-néo-zélandais (ANZ Championship). Avec son club des Canterbury Tactix (2013-2016), elle fut individuellement récompensée pour ses performances. Depuis 2017, elle joue pour les Melbourne Vixens dans le nouveau championnat australien de netball.

Jack Mapanje

Universitaire (il obtint un doctorat en linguistique à l'University College de Londres et enseigna l'anglais à l'University of Malawi) et poète, Jack Mapanje, né en 1944, est le plus connu des hommes de lettres malawites. Inspirée par les contes malawites, l'exil et l'emprisonnement, son oeuvre sonne également la charge contre la tartufferie des politiciens locaux, ce qui lui valut quelques déboires. En effet, suite à la parution de son recueil de poésies Of Chameleons and Gods (1981), critique en creux du régime, il sera incarcéré durant trois ans et demi (1987-1991) et verra son ouvrage censuré. Bien que derrière les barreaux, il sera soutenu par des plumes célèbres (Harold Pinter, Wole Soyinka...) et des organisations de défense des droits de l'homme (Amnesty International...). Son expérience carcérale transpirera dans ses livres suivants : The Chattering Wagtails of Mikuyu Prison (1993), Skipping without Ropes (1998) ou Gathering Seaweed : African Prison Writing (2002). Il vit et travaille désormais à York.

Organisez votre voyage avec nos partenaires au Malawi
Transports
Hébergements & séjours
Services / Sur place

Trouvez des Offres de Séjours uniques avec nos Partenaires

Envoyer une réponse