Cravates, foulards ou papeterie
L’emblème du pays, la krvat, fut l’un des rares mots français adaptés du croate. Son usage remonterait à la guerre de Trente Ans, quand des hussards de l’Est sont venus soutenir la monarchie. Ils portaient un foulard sur l’uniforme. Surnommés par Louis XIV les Royal-Cravates, ces cavaliers influencèrent les Français qui commencèrent à porter un tour du cou « à la croate ». Aujourd’hui, le Parlement a institué une Journée de la cravate (18 octobre) !
La marque Croata, leader du marché de la cravate, a ouvert des museum concept shops dans plusieurs villes croates – pas encore à Pula. Donc pour découvrir la dernière collection de foulards (Briuni), inspirée par les couleurs de l’archipel, il faut aller sur le site Internet de la marque ou à Rijeka. À Pula, les rues Giardini, Laginjina, Ciscutijeva, Flanatička et Istarska apportent aussi une vie commerçante autour du marché et du centre-ville. Pour le prêt-à-porter, quelques franchises internationales et des créateurs de mode s’exposent au Muffin Fashion Store.
Au musée d’Art contemporain et à l’office de tourisme de Pula, des objets design (papeterie, arts graphiques) feront des cadeaux arty un peu décalés. Mais pour dégotter un vrai stylo-plume Penkala, il faut de la chance. Le nom vient de son inventeur, Slavoljub Eduard Penkala, un ingénieur, né en Slovaquie, naturalisé croate. C’est lui qui, en 1907, crée à Zagreb le premier stylo mécanique à réservoir intégré. Peut-être à Poreč, au vide-grenier hebdomadaire, tous les vendredis, rue Rade Končar.
La cité balnéaire grouille de boutiques souvenirs. On ne se trompe pas en achetant la réplique d’un détail de mosaïque paléochrétienne, identique à celle que l’on admire dans la basilique Euphrasienne, avec un poisson en tesselles, symbole des premiers chrétiens. On craque aussi pour la petite kazuni en poterie, copie conforme d’un abri de jardin traditionnel, qui fera un excellent presse-papier !
Art et artisanat locaux
Si vous aimez la peinture de paysages, la campagne de l’Istrie ou les panoramas marins, les galeries de la rue Kandlerova à Pula mais aussi les boutiques-ateliers à Rovinj ou Labin pourraient vous intéresser. Au musée ethnographique de Pazin, le corner à l’entrée présente une petite collection-vente d’objets, qui sont fabriqués par les artisans du village s’inspirant directement des traditions agricoles régionales. De l’art populaire, très abordable, où l’on voit défiler des figurines d’animaux, comme la chèvre et l’âne istarka, des attelages tirés par des bœufs avec leurs charges de bois, des petits paysans avec leurs costumes et outils anciens. Il y a aussi quelques modèles de jolies bukaleta, cette petite cruche en argile cuite décorée, vernissée, que l’on sortait en Istrie pour servir le vin, à l'occasion des fêtes et célébrations de la communauté.
Cosmétiques et parfums naturels
La tradition herboriste ne date pas d’hier en Istrie. Durant l’Antiquité, l’huile essentielle de lavande était déjà utilisée. Ne pas manquer d'entrer dans une boutique de cosmétiques naturels, dans une pharmacie (ljekarna) ou les drogueries DM. On y trouvera des crèmes pour le visage et le corps, fabriquées à base d’huile d’olive, parfumés aux huiles essentielles de laurier, lavande, pyrèthre, menthe poivrée, camomille, calendula, millepertuis, immortelle, sauge, thym, origan, romarin, camomille, etc. Les produits de beauté/bien-être, labellisés sous la marque Aromatica, reprennent des mélanges d’apothicaires régionaux. Quantité d’infusions également, des sachets d’herbes médicinales ou aromatiques séchées et une e-boutique bien faite pour des achats en ligne.
À Rovinj, le parfumeur Profumo di Rovigno vend une production locale d’eaux de toilette et de parfums extraits de fragrances florales, bergamote, narcisse, lilas, mais aussi pêches jaunes ou musc. Des savons, lotions corporelles ou des parfums d’ambiance complètent la gamme.
À Pula, le parfumeur Le André fait tout autre chose. L’idée ? La vente de parfums en vrac, autrement dit des parfums génériques ! Ils sont déclinés dans un seul modèle de flacon. Et ne leur parlez pas de contrefaçon ! Ces parfums de qualité sont inspirés par les grandes marques internationales et non pas copiés. Une manière économique, voire écologique de sentir bon, car on peut revenir avec son flacon vide.
Istarska gastronomija
Mais ce qui fait l’identité forte de l’Istrie, c’est sa cuisine. On compare son terroir à celui de la Toscane, ici aussi la dolce vita règne souvent autour de la table. Les ingrédients istriens, que le visiteur goûte sur place ou peut emporter chez lui, font sa réputation. Sur les étiquettes, repérez l’appellation Istarska, qui vous garantit la provenance des produits. Huiles d’olive (maslinovo ulje), de la truffe sous vide, marinée, des condiments à la truffe (bijeli tartuf), directement chez le producteur Zigante Tartufi.
Pour les vins, l’idéal est de suivre les nombreuses routes des vins pour s’arrêter aux domaines et déguster les crus du terroir. Les cavistes, épiceries et supérettes locales vendent de bon teran, plavac mali (rouge), malvazija, graševina, pošip (blanc), muscat maraschino, des liqueurs aux noix (orahovac), graines de caroube (rogača), marc de raisin (lozovača), herbes aromatiques (Travarica). Les eaux-de-vie, elles (rakija), sont plutôt de fabrication familiale.
Notez que dans les vitrines réfrigérées des duty free de l’aéroport, on trouve de la charcuterie typique de l’Istrie bien conditionnée, du jambon fumé prociutto mais aussi du fromage de brebis labellisé (istarski ovčiji sir), produit avec une race ovine autochtone. Sur d’autres rayons, des lasagnes istriennes (istarske lazanje), des petites pâtes en forme de tubes (fuži) ou de fuseau (pljukanci), les tablettes du maître chocolatier VR Chocoart de Pula (72 % de cacao) à l’huile d’olive qui s’approvisionne au Venezuela pour ses fèves de cacao.
Bien pratique aussi pour ceux qui n’ont pu emporter en cabines de grandes contenances liquides (cosmétique, vins, liqueurs et alcools), ainsi que des miels rares comme le miel de sauge (planinski med) ou de romarin, la confiture de figues (džem od smokve) ou celle si fine aux cynorhodons (džem od bokovi ruža).
